Pour la famille Dubosq*, le « Jour le plus long » a commencé plus tôt que pour les autres habitants de la Basse-Normandie. Le 5 juin 1944, vers 22 heures, elle vit tomber du ciel les premiers parachutistes américains chargés de s'emparer de Sainte-Mère-Église, déportés par le mauvais temps dans la zone inondée par les Allemands.
Devant le désastre qui s'annonçait, les Dubosq volèrent au secours de ces hommes qui allaient se noyer : ils sauvèrent trois cent cinquante GI's. Geneviève n'a rien oublié de cette nuit terrible. Elle avait 11 ans. Elle découvrait la guerre et ces grands garçons qui mâchaient du chewing-gum et riaient comme des gosses ; elle expérimentait la joie, l'amour, la souffrance, la mort, et longtemps résonnera en elle le « Bye bye Dgenevi ! » que les GI's lui lançaient en partant.
Ce livre autobiographique a été publié en 1978 par Robert Laffont, puis traduit en anglais, en néerlandais, en allemand et en roumain. Il a connu un incroyable succès, et l'auteur a fait de nombreuses émissions télévisées ou radiophoniques, dont « Apostrophes » avec Bernard Pivot et « Radioscopie » avec Jacques Chancel. Avec cette nouvelle édition, ce récit est à nouveau mis à la disposition du public, pour que demeure la mémoire de cet épisode marquant de la grande Histoire.
Avant-propos de Stéphania Troszezynski-Dubosq. Geneviève Dubosq naquit le 9 avril 1933 à Sainte-Mère-Église, et décéda à Laval le 28 février 2018. À 12 ans, elle sauta sur une mine avec son petit frère, qui mourut sur le coup. Grièvement blessée, elle effectua en 1965 un pèlerinage à pied jusqu'à Jérusalem, qu'elle raconte dans un deuxième livre, Et Dieu sauva mon fils (Robert Laffont, 1980).
* Geneviève modifiera légèrement son nom de famille (Duboscq) pour signer ses livres.