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Paul Nizan
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"Les Chiens de garde" est un pamphlet impitoyable contre la caste des philosophes académiques de la Troisième République. Sa cible principale est la philosophie abstraite et formelle, qui se dresse comme un paravent devant les jeunes gens, refusant d'ouvrir les yeux sur le monde et prenant pour alibi une quête fallacieuse de la vérité. Paul Nizan dénonce avec vigueur la collusion des élites intellectuelles avec le pouvoir politico-économique en place, ainsi que l'ensemble de valeurs que ces "chiens de garde" défendent dans leurs oeuvres en vue de garder au pouvoir la classe dominante dont ils sont des membres privilégiés, soutenus par l'appareil institutionnel et idéologique lié à l'Etat (Université, Presse, Police, etc). L'auteur d'"Aden Arabie" leur dénie la prétention à oeuvrer au service de l'humanité et leur rappelle que leurs pensées et raisonnements, si élevés soit-ils, ne sont que des produits de leur classe et de leur époque. Brillant, acerbe, lucide et passionné, "Les Chiens de garde" constitue un témoignage irremplaçable sur la vie intellectuelle, sociale et politique du XXe siècle, et son appel vibrant à l'insurrection contre l'ordre établi n'a rien perdu de sa fraîcheur.
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En 1926, Paul Nizan, alors jeune agrégé de philosophie, quitte l'École Normale Supérieure pour aller occuper un poste de précepteur à Aden (Yémen). Son voyage, pense-t-il, lui permettra de se soustraire à l'étouffement ressenti dans le petit monde universitaire et intellectuel du Ve arrondissement de Paris. Il retrouve toutefois à Aden l'Europe qu'il espérait quitter, condensée dans une société coloniale dont il dénonce la sclérose et le scandale dans "Aden Arabie", publié en 1931. Dès l'incipit de ce récit autobiographique, le cri est jeté: «J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.» Il raconte ses désillusions, dénonçant l'inauthenticité de l'existence confortable, l'illusion de l'exotisme et les multiples aliénations de l'exploitation capitaliste des colonies. Le pamphlet a pour cible principale «Homo economicus», l'«animal content de son économie du profit supplémentaire». Itinéraire spirituel, livre d'éducation politique mais aussi cri de révolte contre la trahison des clercs, "Aden Arabie" connaîtra un long purgatoire en raison de l'exigence éthique qu'elle porte et de la violence de la révolte qu'elle exprime. Le livre sera redécouvert en 1960 par Jean-Paul Sartre qui écrit à son propos: «Nizan, c'était un trouble-fête. Il appelait aux armes, à la haine, classe contre classe; avec un ennemi patient et mortel, il n'y a pas d'accompagnements; tuer ou se faire tuer: pas de milieu.»
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Bernard Rosenthal est normalien. Il appartient à la haute bourgeoisie juive des beaux quartiers de Paris. Il pense autour de la rue d'Ulm et de la Sorbonne, un peu avec Spinoza, beaucoup pour Marx et Lénine. Entre 1920 et 1930, ce n'est pas si fréquent dans l'élite universitaire. Rosenthal veut échapper aux chiens de garde de la philosophie comme aux tranquilles conjurations de la famille. Pour faire avancer les choses, il entraîne ses camarades dans un acte révolutionnaire décisif. Pour de jeunes intellectuels bourgeois, qui se veulent subtilement cyniques mais gardent en eux une forte dose de naïveté, c'est plus qu'une aventure réussie et moins qu'une conspiration ratée. En même temps, Rosenthal fait son éducation sentimentale. Tout cela se terminera par une mort, une arrestation, une trahison. Quelques années auparavant, dans son premier livre, "Aden Arabie", Paul Nizan lançait un cri et un défi qui étaient ceux de Rosenthal et de ses camarades: «J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.»
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Elève consciencieux et intelligent, Antoine Bloyé ira loin. Aussi loin que peut aller, à force de soumission et d'acharnement, le fils d'un ouvrier et d'une femme de ménage.
Ce n'est que parvenu au faîte de sa dérisoire ascension sociale qu'Antoine Bloyé constatera à quelles chimères il a sacrifié sa vie...
Dans un style dont la sobriété fait toute la puissance, Antoine Bloyé constitue un portrait féroce des moeurs et des conventions de la petite bourgeoisie de la IIIe République. -
Paul Nizan, intellectuel communiste, 1926-1940
Paul Nizan
- La découverte
- (Re)découverte
- 14 Novembre 2013
- 9782707176165
Les articles et lettres qui composent ce recueil de textes illustrent en cinq rubriques chacune des facettes de la personnalité et de l'activité de l'intellectuel engagé que fut Paul Nizan.
Les articles et lettres qui composent ce recueil de textes (articles, correspondances) illustrent en cinq rubriques chacune des facettes de la personnalité et de l'activité de l'intellectuel engagé que fut Paul Nizan. La " correspondance d'Aden ", tout d'abord, forme un contrepoint à Aden Arabie, éclairant d'un jour bien différent ce qui, dans le pamphlet, n'apparaîtra que sous la forme de la révolte et du dégoût. " L'écrivain et le critique " précise la théorie de la littérature, nécessairement engagée, que Nizan mettra en oeuvre et en acte. " Le philosophe " présente sous une forme durcie les thèses qu'il défendra tout au long de sa vie et notamment dans Les chiens de garde. " Le journaliste "témoigne du caractère inséparable de l'écriture et du militantisme dans l'oeuvre de Nizan au cours d'événements majeurs tels que la Guerre d'Espagne. " La correspondance de guerre ", enfin, permet de préciser les raisons profondes de sa rupture avec le Parti communiste et trace un tableau des conditions de la " drôle de guerre " qui scellera prématurément le destin de l'écrivain. -
Les matérialistes de l'Antiquité : Démocrite, Épicure, Lucrèce
Paul Nizan
- République des Lettres
- 25 Mars 2021
- 9782824905969
"Les Matérialistes de l'Antiquité" est un essai sur le matérialisme grec du IIIe au Ier siècle avant notre ère. Il rassemble un large choix de textes de Démocrite, Épicure et Lucrèce traduits, présentés et annotés par l'auteur. Romancier et essayiste auteur d'"Aden Arabie" et des "Chiens de garde", Paul Nizan était aussi Agrégé et enseignant de philosophie, ami entre autres de Jean-Paul Sartre. Plus que jamais d'actualité aujourd'hui, Paul Nizan écrit: «Il y a des époques où toutes les possessions humaines, les valeurs qui définissent une civilisation s'effondrent. L'accumulation des richesses économiques à un pôle de la société n'empêche pas l'appauvrissement général. Point de temps plus tragique que le temps d'Épicure. [...] Le malheur s'établit parmi les Grecs, le désordre et l'angoisse augmentent tous les jours. [...] Aux valeurs d'une grande civilisation collective se substituent des valeurs de combat, aux valeurs civiques, des valeurs d'argent. Un capitalisme du crédit se développe et les nouveaux riches étalent leurs nouvelles fortunes, au moment même où les classes moyennes [...] qui avaient été le fondement de la démocratie du Ve siècle, disparaissent. Les valeurs politiques sur lesquelles la Grèce avait vécu au temps de sa grandeur s'évanouissent.»
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On a redécouvert depuis peu Nizan romancier, Nizan pamphlétaire, Nizan voyageur : voici Nizan critique littéraire et théoricien de la culture. Pour la première fois se trouvent réunis en un volume les articles consacrés par le brillant intellectuel communiste des années 1932-1939 à ses illustres contemporains : Mauriac, Aragon, Malraux, Sartre, Giono, Céline, Drieu La Rochelle, ou à quelques classiques étrangers comme Dickens ou Dostoïevski. Même quand il aborde des auteurs moins importants, Nizan en tire des réflexions toujours du plus haut intérêt, tant était forte chez lui la passion de dégager à propos d'un écrivain ou d'un livre particulier un thème de portée universelle : les contradictions de la littérature catholique, les devoirs de la littérature populaire, les pièges du réalisme ou les chances du roman policier.Au-delà de la dispersion des articles commandés évidemment par la circonstance, le plus admirable est de retrouver à chaque page l'exigence d'une pensée inflexible. Pour Nizan, la critique littéraire n'était qu'une arme de l'idéologie. Maintenant que de toute part on dénonce la culture régnante comme une culture de classe, comme un instrument au service des privilèges bourgeois, Nizan apparaîtra dans son éclat de précurseur. Qu'importe alors qu'on ne soit pas toujours d'accord avec lui et qu'on puisse le juger quelquefois sévère ou injuste : la meilleure critique est celle qui a le plus de ton. La violence inspirée de Nizan lui donne une place éminente dans une famille d'esprits qui comprend Céline aussi bien que Malraux, Bernanos aussi bien que Sartre. Pour une nouvelle culture : un livre de combat, un livre de prophète, un grand livre.
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Joseph Nassi, juif portugais converti de force au catholicisme en 1497 et baptisé Juan Miguez, émigre aux Pays-Bas, pour fuir l'Inquisition. Il fonde la Banque d'Anvers qui étend son influence jusqu'en France et fréquente l'aristocratie proche de Charles Quint, tout en restant fidèle au judaïsme. Mais sur dénonciation, ordre est donné par l'Inquisition de l'arrêter et de saisir ses biens. Poursuivi sans relâche, de Paris à Venise, il trouve refuge à la Cour de Constantinople où il devient le confident du Sultan et l'ami intime de l'héritier du trône. Au faîte de son pouvoir, Joseph Nassi est nommé « Duc de Naxos et des Cyclades ». À la fin de sa vie, il aide ses coreligionnaires à s'installer en Terre Sainte, mais meurt assassiné dans une embuscade en 1579.
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Du conflit italo-éthiopien à la victoire du front populaire espagnol ; 30 juin 1935-18 juillet 1936
Paul Nizan
- Le Cherche-Midi
- Documents
- 17 Avril 2014
- 9782749126586
Ce volume de l'édition critique des articles de Paul Nizan regroupe les textes qui vont de fin juin 1935 à mi-juillet 1936." J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. " Ces phrases célèbres de Paul Nizan ouvrant son pamphlet
Aden Arabie (1931) marquaient les débuts de l'un des intellectuels les plus brillants des années 1930. Romancier talentueux, pamphlétaire acide, si Nizan se frotta à bien d'autres genres (adaptation, traduction...), l'essentiel de son temps fut dédié au journalisme, profession qu'il épousa totalement à partir de 1935.
Devenu rédacteur politique au quotidien communiste
L'Humanité, l'intellectuel militant va y suivre des événements essentiels comme le conflit italo-éthiopien ou les élections du Frente popular en Espagne. Il y est également critique littéraire, ainsi qu'à
Monde, l'hebdomadaire d'Henri Barbusse, ou à
Commune, la revue de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires.
Ce volume se clôt au moment du déclenchement de la guerre d'Espagne. Les reportages antérieurs de Nizan montrent qu'il aura eu l'intuition d'un coup d'État imminent. Il aura aussi perçu, dans le conflit italo-éthiopien, le début d'une victoire des fascismes, face auxquels les démocraties n'affirmaient - déjà - qu'un aveuglement coupable.
Ce Nizan journaliste politique, méconnu, s'offre ici au lecteur d'aujourd'hui. Si l'orthodoxie communiste habite ses articles, elle n'oblitère pas, loin de là, l'acuité de sa pensée.
Document sur l'entre-deux-guerres, ce livre permet aussi d'éclairer, à bien des égards, notre époque.
Textes réunis, annotés, présentés et postfacés par Anne Mathieu -
Toute littérature est une propagande
Paul Nizan
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 18 Septembre 2024
- 9782246839194
Paul Nizan, célèbre pour ses pamphlets comme Les Chiens de garde (1932), a aussi été un grand critique et un explorateur de la littérature durant toutes les années 1930. Dans la presse quotidienne (L'Humanité) et dans des revues (Europe), il a examiné avec passion et sagacité H.G. Wells, Steinbeck ou encore le Céline de Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit, à propos de qui pas un seul de ses jugements ne pourrait être retranché aujourd'hui. Ces longs et brillants articles avaient été réunis chez Grasset en 1971, les voici pour la première fois réédités.
Nizan ne croit pas à la pureté de la littérature : il cherche les moyens d'y amener ceux qui n'écrivent d'habitude pas et de créer une littérature révolutionnaire. Membre du Parti communiste, mais sans dogmatisme, il impressionne par la perspicacité de ses propos et la pugnacité de ses propositions, plus que jamais d'actualité près d'un siècle après leur publication.
« Toute littérature est une propagande. La propagande bourgeoise est idéaliste (...). La propagande révolutionnaire sait qu'elle est propagande. »