Le crime absolu dans notre histoire d'humains, l'holocauste, la Shoah, n'est pas une question, mais une preuve. La preuve que l'appartenance d'un collectif au "monde civilisé" n'empêche pas la survenue d'actions et de réalisations d'une extrême cruauté. La preuve de la présence d'une vulnérabilité très importante, et ignorée dans la structure psychique de la majorité des individus appartenant au collectif, a permis la réalisation de l'holocauste. Elevé dans la tradition du germanisme, l'auteur éclaire la constellation pathologique de cette "culture".
Les germanistes accordent généralement peu de place à Arthur Koestler (1905-1983). Pourtant, le rôle de Koestler fut loin d'être négligeable dans les "années brunes", ce qui lui valut d'ailleurs d'être "brûlé" par les nazis, puis incarcéré en Espagne et en France, avant de s'établir en Angleterre. Dans cet essai, Hanania Alain Amar s'attache à restituer ce que fut la "réalité" de ce personnage hors du commun, aussi bien admiré que bafoué pour son combat, certes contre les fascismes, mais aussi contre tous les totalitarismes. L'originalité de l'étude du Dr Amar réside dans le repositionnement de Koestler parmi les intellectuels de langue allemande, partis pour l'étranger, dont la lucidité, l'engagement et le courage comptèrent au XX° siècle. Thierry FERAL.
Le 8 novembre 1923, Hitler déclenche à Munich un putsch qui, bien que s'étant soldé par un fiasco, a énormément compté dans l'histoire du mouvement nazi. Ce livre revient sur les tentatives de sédition qui ponctuent les cinq premières années de la République de Weimar, restitue le scénario du coup de force de la brasserie, puis traite du procès des putschistes. Cet événement entraîne une révision de la stratégie politique du Führer.
Cet ouvrage chronologique, adossé à une impressionnante somme documentaire, bibliographique et testimoniale, donne une vision globale particulièrement claire des origines, de l'élaboration doctrinale et de la matérialité du génocide hitlérien. Il réussit à nous faire vivre au plus près le processus sociohistorique qui aboutira à l'horreur absolue.
La lecture du roman autobiographique de Stefanie Zweig est pour Lucile Bourcet-Salenson le point de départ d'une étude - sur trois plans : littéraire, civisationnel et psychologique - de la problématique de l'émigration forcée. En explorant la vie d'une famille juive allemande qui choisit, en 1938, l'exil au Kenya, terre d'asile de sept cents judéo-allemands, puis le retour dans l'Allemagne dévastée de 1947, l'auteure rappelle la situation historique et géographique de cette époque-là et étudie les témoignages des personnes qui ont souffert du IIIe Reich.
Pour réaliser cet ouvrage, l'auteur s'est entretenue avec d'anciens membres de la Fraction armée rouge et avec quelques-uns de leurs proches, acteurs de la scène berlinoise. Ces échanges sont restitués au plus près des propos recueillis ; des dires d'experts (psychiatres, avocats) sont aussi mis en regard de ce "verbatim". Ce texte constituera simplement un matériau original qui se veut très à plat et libre de toute interprétation, un document où puiser...
Se fondant sur une analyse fouillée des documents inédits issus des archives allemandes et polonaises, l'auteur met en lumière la dimension trilatérale de la situation conflictuelle en apparence bilatérale qui caractérise les relations germano-polonaises après 1945. Sont abordés la question de la frontière sur l'Oder-Neisse, l'expulsion puis le rapatriement de la population allemande de Pologne, la sécurité européenne, la division allemande et la question berlinoise.
Ce roman rédigé en quelques semaines sous l'impulsion de Wilhelm Reich et publié au Danemark où le tout jeune auteur, à peine vingt-cinq ans, avait fui le régime national-socialiste. De trame autobiographique, basé sur une technique narrative délibérément provocatrice, il s'inscrit par son propos très particulier ( les SDF et le milieu) à contre-courant de la littérature antifasciste conventionnelle et préfigure par bien des aspects le roman existentialiste.
Comment s'étonner que Walter KOLBENHOFF soit un parfait inconnu en France dès lors que son oeuvre n'est plus accessible en Allemagne ! Et pourtant : militant antinazi de la première heure, exilé au Danemark dès 1933, propagandite antihitlérien au sein même de la Wehrmacht, membre fondateur du célèbre Groupe 47, il est incontournable pour mieux connaître les années noires de l'histoire allemande et le psychanalyste Wilhelm Reich qui fut son ami. Ce petit ouvrage, avec une contribution originale du fils de Kolbenhoff, répare une scandaleuse injustice.
Cet ouvrage est un hommage à Sophie Scholl, courageuse jeune femme qui paya de sa vie sa farouche opposition à Hitler. Férue de littérature et de philosophie, élevée par ses parents dans un esprit de tolérance et de fraternité, Sophie Scholl mena d'abord
Cet ouvrage solidement documenté montre que la Suisse, à l'époque du nazisme, n'a pas été neutre à l'égard de la politique hitlérienne, ni hospitalière à l'égard des Juifs et autres exilés contraints de fuir le troisième Reich. Il établit cependant une différence radicale entre le gouvernement helvétique, soucieux d'une collaboration source de profits considérables, et tout un pan de la population de la Confédération qui eut à coeur de soulager la misère des réfugiés.
Anna Seghers (1900-1983), militante antinazie, née dans une famille juive progressiste de Rhénanie et célèbre écrivaine, nous est présentée ici sous des aspects peu connus. Cet ouvrage constitue aussi une contribution à une meilleure connaissance de la France entre 1933 et les premières années de la guerre, à travers le regard d'une des plus talentueuses romancières de langue allemande.
A partir d'archives rares, de tmoignages Xavier Riaud analyse l'idologie nazie dans la socit allemande partir d'une tude sur les dentistes allemands. Son tude couvre tous les sujets ayant trait la pratique dentaire en Allemagne cette poque (militarisation des dentistes, gense de la rcupration de l'or dentaire, relations des dentistes nazis avec la confraternit internationale, exprimentations dans les camps, identifiactions des dignitaires nazis).
Cet ouvrage présente la richesse de la coopération entre région et Länder. Cet état des lieux établit une image fidèle et actuelle du dynamisme et de la diversité des relations franco-allemandes au niveau régional. Il démontre l'impérieuse nécessité de relancer la coopération décentralisée car de nombreuses régions françaises négligent trop nos partenaires des Länder qui, de par leur poids économique et politique, ne sont pas des partenaires à délaisser.
Cet ouvrage présente les 4 livres de propagande s'adressant chacun à une tranche d'âge précise conçus sous le Troisième Reich pour conditionner la jeunesse. Ralph Keysers nous en livre la traduction et la reproduction commentée des illustrations, témoignages de ce que peut représenter une intoxication de masse en vue d'une métamorphose radicale des consciences vers la barbarie.
Romancière, dramaturge, poète, compositeur, chansonnier - Catherine Paysan est une des grandes figures de la culture française contemporaine. La plupart de ses livres illustrent de manière saisissante et poignante des destins humains marqués par des rapports de civilisation - rapports conflictuels, violents, destructeurs, mais aussi amicaux, apaisants, constructifs. Elle brosse à grands traits vigoureux les facettes du drame que constitue le choc des civilisations à travers les âges. Nombre de ses livres ont pour théâtre les rapports franco-allemands.
Ludwig Klages (1872-1956), représentant éminent du vitalisme allemand, explore l'idée de "l'eros élémentaire", complètement sortie selon lui de la conscience de ses contemporains. Il développe ici deux concepts majeurs, l'eros du lointain et la réalité des images qui anticipent sur son ouvrage principal et célèbre : L'Esprit en tant qu'antagonisme de l'âme. Une initiation à redécouvrir Ludwig Klages qui se caractérise par sa rigueur analytique, son audace intellectuelle et son intempestivité radicale.
Le 10 mai 2005, après plus de quinze années de controverses, est le jour qui a été choisi pour inaugurer le Mémorial de l'Holocauste de Berlin. Celui-ci, ainsi que la Bibliothèque Vide qui commémore l'autodafé du 10 mai 1933, sont dans le "pays des coupables" deux lieux désormais hautement symboliques. En effet, le nazisme est un des phénomènes historiques qui préoccupent le plus les Allemands depuis un demi-siècle. Les lieux de mémoire sont-ils alors la matière à partir de laquelle se construit l'Histoire?
Des centaines d'expressions employées par les nazis sont clairement définies dans cet ouvrage très complet de Thierry Feral, qui en présente en outre une chronologie détaillée des événements de 1918 à 1945. Ce précieux travail est augmenté d'un recueil de cartes et de schémas.
Dans cette brève synthèse d'accès facile consacrées aux rapports de la justice et du nazisme - une première en France-, Thierry Feral retrace la mise au pas idéologique et administrative de la vie sous le Troisième Reich et son instrumentalisation par le milieu judiciaire. En ouvrant ce livre, c'est à un des exemples les plus horribles du mépris des valeurs humanistes par ceux-là mêmes dont on attend qu'ils les défendent, que le lecteur va se confronter.
La réunification allemande a suscité des réactions diverses. En Europe occidentale, une hostilité souvent de principe s'est manifestée par crainte de la puissance politique, économique et financière qu'allait représenter "la nouvelle Allemagne". Aux Etats-Unis, par contre, on a d'une façon générale accueilli favorablement la reconstitution d'une "Allemagne forte" au centre du vieux continent. Dans cette étude comparatiste, l'auteur livre un panorama détaillé de la perception de l'unification allemande en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis entre 1989 et 1995.
" Étranger ", prussien de surcroît, il abhorrait tous les nationalismes et son idée de la Révolution était essentiellement universelle ! Sa haute pensée, comme aimait le dire Jaurès, refusant tout compromis, était pourtant la seule voie véritablement révolutionnaire, son seul tort. Cet empêcheur de révolutionner en rond a encore beaucoup à nous dire en ce XXIe siècle débutant en mal de mondialisation !
Invité par son hôtesse allemande à évoquer les impressions de son séjour berlinois au printemps 1998, Daniel Cohen, se prenant au jeu, a finalement rédigé une longue lettre " biographique " sur ce pays pour lequel il éprouve tout à la fois fascination, intérêt et répugnance. Privilégiant une forme de conversation franche, grave et référencée, l'auteur y dit le mal d'être après la Shoah et tente d'éclairer un lieu tout en s'éclairant lui-même.
En Allemagne, au début du XVIIe siècle, la chasse aux sorcières bat son plein et allume partout ses bûchers. Un Jésuite, Friedrich Spee von Langenfeld (1591-1635), est chargé de confesser les condamnés, des femmes surtout, de tous milieux. Au cours de ces confessions, il se rend compte que ces malheureuses n'ont de sorcières que le nom et ne sont arrêtées, emprisonnées, torturées et condamnées au bûcher que pour avoir été accusées par d'autres inculpés eux-mêmes soumis à d'effroyables tortures.