« En 1947 parut à Buenos Aires un petit livre - Double Coeur - dans l'indifférence générale. Cet ouvrage au destin prodigieux appelait à créer une communauté d'adeptes de la tendresse, désireux de vivre un chef-d'oeuvre amoureux permanent.
Par la grâce des réseaux sociaux, ce texte a donné naissance à une véritable confrérie, un univers secret et concurrent du monde où l'amour-aventure, la pleine conscience et le sexe sont enfin à la place qui leur est due. D'une douceur folle, ces emballés désirent une passion perpétuelle.
Impossible, me direz-vous ? Eux croient que les ronds carrés existent. Ils s'autorisent l'extravagance, la fantaisie et le merveilleux. S'est ainsi constitué clandestinement une sorte de « peuple de l'amour fou ». »A.J.
Ce roman vrai est la pierre d'angle de la grande saga des Jardin. Après le portrait du père merveilleux (Le Zubial), du sombre grand-père (Des gens très bien), du clan bizarre et fantasque (Le roman des Jardin), voici l'histoire de la mère d'Alexandre. On y découvre une femme hors norme, qui ose tout, et qui s'impose comme l'antidote absolu de notre siècle timoré.
Elle est dans les yeux de son fils l'héroïne-née, la tisseuse d'aventures, l'inspiratrice des hommes, la source jaillissante de mille questions - elle est le roman-même.
Un roman qui questionne, affole, vivifie et rejoint la joie du fils. Mais la magicienne, hélas, n'est pas éternelle.
Certaines femmes, pourtant, ne devraient jamais mourir.
Un homme rencontre une femme.
L'homme ? Oscar, 42 ans, marié avec une actrice, Anne. Auteur de théâtre à succès, cet homme comblé ignore, au début du roman, qu'il va vivre - et non plus seulement écrire - la pièce la plus turbulente de sa vie. Ce sera, pour lui, une comédie risquée, une anthologie de douleurs, une foire aux ivresses, un malheur merveilleux...
La femme ? Ce n'est pas son épouse, bien sûr. Elle se nomme Roses de Tonnerre, 25 ans, une fille très « fête en larmes », une orgie de contradictions, un merveilleux danger. Cette Roses ne respecte que l'imprévu et les jeux sans règles. Elle est, de plus, sexuellement très curieuse et d'un haut voltage sensuel...
Oscar + Roses : un mélange explosif et charmant.
Leurs questions : un couple peut-il s'acclimater à la passion ? Faut-il tout essayer en amour? Est-il recommandé de rompre et de se soumettre plusieurs fois par jour ? Ces deux héros super jardiniens, pour notre plaisir, ne sont pas très encombrés de prudence ni de sagesse. Confondant sans cesse freins et accélérateurs, ils sont toqués de désirs incontrôlés. Leurs frasques vont faire sourire et rire. On les envie, on les plaint, on les envie.
Qu'a donc vécu Alexandre Jardin pour écrire ce roman fou-fou-fou à ce moment précis de sa vie ?
Qui est cette Roses ? Qui est Anne ?
Qui perdra quoi au fil de cette tragi-comédie si singulière, si universelle ?
On entend les trois coups.
La pièce peut commencer.
« Trois hommes ont enchanté l'idée que je me fais de la France. Trois rebelles-nés qui m'ont façonné. Trois créateurs d'eux-mêmes qui, en s'emparant de la vie, l'ont magnifiée. Trois idées de soi qui, chaque jour, chamboulent la mienne et pourraient bien féconder la vôtre...
Sacha Guitry joue avec le réel ; Charles de Gaulle le défie ; Casanova en jouit.
Ces zèbres incarnent trois attitudes hautement françaises : prendre les choses graves à la légère, résister avec superbe, empocher son plaisir insouciamment. J'ai longtemps hésité à leur ressembler. C'est fini. Tout commence.
Ce livre d'amour fou n'est pas la somme de trois biographies - au sens habituel et distancié du terme - mais l'histoire de mes interrogations face à leur façon d'être. Voici comment leurs vies ont affecté la mienne. Leur oeuvre majeure, c'est eux. Et leur legs essentiel : c'est leur anticonformisme.
Marchons sur les traces ensoleillées de ces affranchis...
Embellissons notre sort de leurs libertés dissonantes...
L'ampleur de l'existence ne doit plus nous échapper. »
A.J.
- Croyez-moi, il est possible de mener sa vie en disant tout. Une existence sans déni ? Sans angle mort ! s'écria la jeune femme.
- Vous n'avez donc aucun secret ?
- Si, des montagnes ! rétorqua-t-elle.
- Alors ?
- Mes secrets me construisent, mes angles morts me détruisent.
Puis elle ajouta avec jubilation :
- A Noël, j'offrirai le plus beau des cadeux : ma vérité ! A ceux que j'aime, ma famille. C'est comme cela qu'il faut vivre ! Nous serons vieux plus tard.
- Joyeux Noël !
A trois heures de son mariage new-yorkais, César dévisage la soeur cadette de celle qu'il s'apprête à épouser et comprend que c'est elle, la femme de sa vie.
« Puisque notre histoire n'est pas possible, j'aimerais que nous nous aimions... juste une fois dans notre vie, lui propose-t-il. Pour n'avoir aucun regret. Choisis le moment Hannah. Et je ferai comme si je n'avais rien dit. J'attendrai. »
Quinze ans plus tard, ils se retrouvent au bord d'un lac québécois, à trois semaines du mariage d'Hannah. Sera-t-elle fidèle à sa parole ou à ses souvenirs ?
Veuf, César est guéri de tout romantisme. Revenue de ses rêveries, Hannah a renoncé au sentimentalisme. Peut-on croire encore à la passion quand on a cessé d'y croire ?