« J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions. » La gloire de Tocqueville n'est pas seulement celle d'un analyste politique exceptionnel ; c'est aussi, depuis la récente redécouverte de son oeuvre, celle d'un philosophe politique qui serait en même temps un classique de la sociologie, et qui pourrait aider à comprendre les problèmes qui se posent constamment dans les démocraties modernes.
L'égalité des conditions, l'individualisme, le « despotisme » démocratique, les relations entre maîtres et serviteurs, l'esprit de liberté et l'esprit de religion, autant de notions qui dessinent aujourd'hui encore les contours d'une philosophie de la démocratie.
Du voyage en Amérique qu'il effectue au début des années 1830, Tocqueville tire ce qui deviendra, dans la riche littérature politique du XIXe siècle, l'une des oeuvres les plus lues et les plus commentées. Car l'étude des institutions de la jeune république américaine lui inspire une véritable philosophie de la démocratie, toujours nuancée et souvent visionnaire.
Comment accorder l'égalité et la liberté, exigence centrale pour un régime démocratique ? Quels sont les effets pervers de ce système politique et les moyens de s'en prémunir ? Les réponses de Tocqueville à ces questions essentielles n'ont cessé de nourrir les réflexions des générations ultérieures, jusqu'à trouver leurs prolongements dans les débats citoyens d'aujourd'hui.
Dossier :
1. Sur les valeurs d'égalité, de fraternité et de souveraineté
2. Les perversions de la société démocratique : entre désordre et uniformisation
3. L'exercice du pouvoir démocratique : tyrannie de la majorité et despotisme pastoral
4. Les remèdes à la centralisation.
Dans son ouvrage L'Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville montre que la Révolution de 1789 ne constitue nullement une rupture dans l'Histoire de France. Selon lui, l'Ancien Régime s'inscrit déjà dans le processus d'égalisation des conditions qui s'explique par deux évolutions complémentaires :
d'une part, sur le plan institutionnel, la France pré-révolutionnaire est marquée par la remise en cause progressive du pouvoir de la noblesse par l'État . Cependant, son étude sur les intendants ne se base que sur la généralité de Tours, proche de Paris et fidèle au pouvoir royal. Cette idée de centralisation avec l'intendance doit être nuancée.
d'autre part, sur le plan des valeurs, Tocqueville rend compte de la montée de l'individualisme sociologique qui place l'individu-citoyen et avec lui le concept d'égalité au centre des préoccupations morales et politiques (Jean-Jacques Rousseau : Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes).
C'est la convergence de ces deux logiques qui rend de plus en plus inacceptable l'inégalité des conditions : « le désir d'égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l'égalité est plus grande ».
Il en conclut que le progrès de l'égalité a précédé la Révolution ; il en est une des causes et non une de ses conséquences : « tout ce que la Révolution a fait, se fût fait, je n'en doute pas, sans elle ; elle n'a été qu'un procédé violent et rapide à l'aide duquel on a adapté l'état politique à l'état social, les faits aux idées, les lois aux moeurs ».
« En Amérique, toutes les lois sortent en quelque sorte de la même pensée. Toute la société, pour ainsi dire, est fondée sur un seul fait ; tout découle d'un principe unique. On pourrait comparer l'Amérique à une grande forêt percée d'une multitude de routes droites qui abordent au même endroit. Il ne s'agit que de rencontrer le rond-point, et tout se découvre d'un seul coup d'oeil. »
Lettre de Tocqueville au comte de Molé, 1835.
Tocqueville est allé chercher aux États-Unis non pas un modèle, mais un principe à étudier, et une question à illustrer et à résoudre ; à quelles conditions la démocratie, si elle est un état de société, devient ce qu'elle doit être aussi, faute de conduire à une dictature : un état de gouvernement...
L'Amérique lui offre, comme société et comme culture, une démocratie pure. Et un gouvernement déduit de cette démocratie pure. Une anti-Europe dans les deux cas, sans héritage aristocratique, sans legs absolutiste, sans passions révolutionnaires. Avec, au contraire, une tradition de libertés locales collectives. Par tous ces traits, mutatis mutandis, un objet de réflexion capital pour les Européens.
François Furet
"L'un des caractères distinctifs des siècles démocratiques, c'est le goût qu'y éprouvent tous les hommes pour les succès faciles et les jouissances présentes. Ceci se retrouve dans les carrières intellectuelles comme dans toutes les autres. La plupart de ceux qui vivent dans les temps d'égalité sont pleins d'une ambition toute à la fois vive et molle ; ils veulent obtenir sur le champ de grands succès, mais ils désireraient se dispenser de grands efforts. Ces instincts contraires les mènent directement à la recherche des idées générales, à l'aide desquelles ils se flattent de peindre de vastes objets à peu de frais et d'attirer les regards du public sans peine. Et je ne sais s'ils ont tort de penser ainsi ; car leurs lecteurs craignent autant d'approfondir qu'ils peuvent le faire eux-mêmes et ne cherchent d'ordinaire dans les travaux de l'esprit que des plaisirs faciles et de l'instruction sans travail."
A. de Tocqueville
Alexis de Tocqueville entreprit à l'été 1831 ce voyage aux confins de la civilisation américaine. L'émerveillement et la crainte d'une nature encore vierge, et cette implacable urbanisation qui se met en marche vers l'ouest, lui inspirent un récit d'une contemporanéité saisissante. Entre Indiens et pionniers, forêts sauvages et rivières profondes, Quinze jours dans le désert fait revivre le mythe de la frontière.
Dans son livre le plus connu, Tocqueville se livre à un ensemble d'observations et d'analyses de la société américaine et de son système politique. Pour réussir à contrer la dérive non démocratique de la démocratie, pour que deviennent compatibles l'égalité et la liberté, Tocqueville suggère divers remèdes qui passent par la re-création de corps intermédiaires (abolit par la révolution), la défense de la liberté de la presse et l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Toute chose susceptible de redonner l'initiative aux citoyens et de revitaliser le débat politique trop souvent abandonné au profit de l'abominable « consensus » qui tend à faire taire a priori tout désaccord fécond.
De la démocratie en Amérique, d'où est extrait ce texte, est l'une des oeuvres majeures de la philosophie politique contemporaine. Tocqueville y expose un ensemble d'observations et d'analyses de la société américaine naissante et de son système politique. Il note que c'est l'égalité et non la liberté qui constitue le caractère distinctif des démocraties modernes et que la tendance à l'égalisation des conditions comporte un risque pour la liberté. Les sociétés modernes sont portées vers une forme de « despotisme » inédit que Tocqueville s'emploie à définir, faute de concept disponible. L'égalité des conditions provoque l'atomisation du corps social, le repli sur eux-mêmes des individus, gagnés par la passion du bien-être et la multiplication des fortunes médiocres...Une tendance à la « moyennisation » de la société qui finit par engendrer le conformisme des moeurs et des opinions. S'installe alors une sorte de servitude douce, la tyrannie d'une majorité - nécessairement oppressive à l'égard de la minorité - qui s'en remet à l'État tout-puissant, à charge pour lui d'étendre l'égalité des conditions et de veiller à la vie paisible et à la prospérité de chacun.
Ces trois volumes de correspondance achèvent l'entreprise monumentale de l'édition des OEuvres complètes de Tocqueville. Outre les idées, les jugements, les émotions qu'ils donnent à lire, on découvre au fil des pages un témoignage inappréciable sur l'élaboration d'une oeuvre qui se cherche et dont Tocqueville ne cesse de partager les intuitions et les perplexités avec ses interlocuteurs.
Cette correspondance rassemble plus de mille lettres qui proviennent de plusieurs centaines de bibliothèques, archives ou collections particulières. Elle ajoute des éclairages inédits sur la pensée de Tocqueville et son interrogation de la démocratie comme régime politique et comme régime humain. Elle révèle l'intérêt durable qu'il porte à l'éducation, la profondeur de sa réflexion sur l'abolition de l'esclavage, les raisons de son soutien à la colonisation de l'Algérie.
On trouvera ici une grande diversité de correspondants : écrivains et politiciens célèbres comme Chateaubriand, Victor Cousin, Guizot, Lamartine, Lamennais, Michelet, Thiers ; destinataires inattendus comme certains saintsimoniens ; ou des lettres à des amis, des éditeurs, des femmes du monde, des solliciteurs. Se dessine dans ces échanges la figure d'un grand notable de la politique et des lettres, un passeur entre les académies, l'Assemblée, la presse, entre Paris et la Normandie, entre légitimistes, orléanistes et républicains. Un Tocqueville à la fois méconnu et familier.
Ces trois volumes de correspondance achèvent l'entreprise monumentale de l'édition des OEuvres complètes de Tocqueville. Outre les idées, les jugements, les émotions qu'ils donnent à lire, on découvre au fil des pages un témoignage inappréciable sur l'élaboration d'une oeuvre qui se cherche et dont Tocqueville ne cesse de partager les intuitions et les perplexités avec ses interlocuteurs.
Cette correspondance rassemble plus de mille lettres qui proviennent de plusieurs centaines de bibliothèques, archives ou collections particulières. Elle ajoute des éclairages inédits sur la pensée de Tocqueville et son interrogation de la démocratie comme régime politique et comme régime humain. Elle révèle l'intérêt durable qu'il porte à l'éducation, la profondeur de sa réflexion sur l'abolition de l'esclavage, les raisons de son soutien à la colonisation de l'Algérie.
On trouvera ici une grande diversité de correspondants : écrivains et politiciens célèbres comme Chateaubriand, Victor Cousin, Guizot, Lamartine, Lamennais, Michelet, Thiers ; destinataires inattendus comme certains saintsimoniens ; ou des lettres à des amis, des éditeurs, des femmes du monde, des solliciteurs. Se dessine dans ces échanges la figure d'un grand notable de la politique et des lettres, un passeur entre les académies, l'Assemblée, la presse, entre Paris et la Normandie, entre légitimistes, orléanistes et républicains. Un Tocqueville à la fois méconnu et familier.
Ces trois volumes de correspondance achèvent l'entreprise monumentale de l'édition des OEuvres complètes de Tocqueville. Outre les idées, les jugements, les émotions qu'ils donnent à lire, on découvre au fil des pages un témoignage inappréciable sur l'élaboration d'une oeuvre qui se cherche et dont Tocqueville ne cesse de partager les intuitions et les perplexités avec ses interlocuteurs.
Cette correspondance rassemble plus de mille lettres qui proviennent de plusieurs centaines de bibliothèques, archives ou collections particulières. Elle ajoute des éclairages inédits sur la pensée de Tocqueville et son interrogation de la démocratie comme régime politique et comme régime humain. Elle révèle l'intérêt durable qu'il porte à l'éducation, la profondeur de sa réflexion sur l'abolition de l'esclavage, les raisons de son soutien à la colonisation de l'Algérie.
On trouvera ici une grande diversité de correspondants : écrivains et politiciens célèbres comme Chateaubriand, Victor Cousin, Guizot, Lamartine, Lamennais, Michelet, Thiers ; destinataires inattendus comme certains saintsimoniens ; ou des lettres à des amis, des éditeurs, des femmes du monde, des solliciteurs. Se dessine dans ces échanges la figure d'un grand notable de la politique et des lettres, un passeur entre les académies, l'Assemblée, la presse, entre Paris et la Normandie, entre légitimistes, orléanistes et républicains. Un Tocqueville à la fois méconnu et familier.
Tocqueville n'a jamais été un démocrate et encore moins un révolutionnaire, beaucoup plus proches par son engagement politique de Chateaubriand que de Voltaire ; et de son enquête sociologique en Amérique, il en avait naturellement déduit en germes les maux de nos sociétés actuelles : désacralisation, acculturation, égalitarisme poussé à l'extrême et médiocrité ambiante. Une passion commune pour l'égalité, favorisant la diffusion d'un esprit majoritaire et conformiste. En effet, à force de réclamer les mêmes droits pour tous, les individus se contentent de revendiquer une égalisation de leur condition sociale et de leur mode de vie. Or, la majorité ne se reconnaissant que dans ce qui lui ressemble, l'obsession égalitariste finit par nuire à la créativité, toute volonté de différenciation étant par avance condamnée ; elle finit aussi par menacer les institutions politiques elles-mêmes. Uniquement soucieux de défendre leurs acquis sociaux et matériels, les individus se désintéressent de la chose publique et se replient sur leur vie privée, au profit d'une administration toute puissante dont la douce tyrannie menace à terme leurs libertés. Cette analyse de la pensée unique et du conformisme démocratique fait de Tocqueville un auteur résolument moderne, dont l'oeuvre a eu une influence considérable et mérite plus que jamais qu'on la (re)découvre.
Textes choisis & mis en ordre par M. Jean Baillat (conférencier et professeur de philosophie à l'université catholique de Toulouse).
Format professionnel électronique © Ink Book édition.
Citation (Extrait) :
« LORSQU'ON parcourt les diverses contrées de l'Europe, on est frappé d'un spectacle très extraordinaire et en apparence inexplicable.
Les pays qui paraissent les plus misérables sont ceux qui, en réalité, comptent le moins d'indigents, et chez les peuples dont vous admirez l'opulence, une partie de la population est obligée pour vivre d'avoir recours aux dons de l'autre.
Traversez les campagnes de l'Angleterre, vous vous croirez transporté dans l'Eden de la civilisation moderne. Des routes magnifiquement entretenues, de fraîches et propres demeures, de gras troupeaux errant dans de riches prairies, des cultivateurs pleins de force et de santé, la richesse plus éblouissante qu'en aucun pays du monde, la simple aisance plus ornée et plus recherchée qu'ailleurs ; partout l'aspect du soin, du bien-être et des loisirs ; un air de prospérité universelle qu'on croit respirer dans l'atmosphère elle-même et qui fait tressaillir le coeur à chaque pas : telle apparaît l'Angleterre aux premiers regards du voyageur.
Pénétrez maintenant dans l'intérieur des communes ; examinez les registres des paroisses, et vous découvrirez avec un inexprimable étonnement que le sixième des habitants de ce florissant royaume vit aux dépens de la charité publique. »
Un texte fort et courageux où Tocqueville expose une analyse éclairée de la misère sociale en Europe. Un ouvrage intemporel, comme si la misère de jadis, n'était au fond en rien différente de celle d'aujourd'hui...
Suivi d'un texte inédit de Tocqueville « Second mémoire sur le paupérisme »
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Le 7 mai 1841, de grand matin, alors que son bateau vient de franchir le cap Caxine, Alexis de Tocqueville découvre avec admiration le site d'Alger. Depuis la conquête, au trapèze de la partie arabe sont venues s'ajouter de belles rues à arcades bordées de maisons européennes, et il compare la ville vue de loin à une immense carrière de pierre blanche étincelante au soleil. Derrière, c'est le fond sombre des coteaux, c'est l'Algérie en état de choc depuis la guerre sainte proclamée en 1839 par Abd-el-Kader. Les troupes françaises sont assiégées dans les places fortes qu'elles occupent, et un coup sérieux a été porté aux premiers établissements des colons. Mais Louis-Philippe vient enfin de décider l'occupation totale de pays, et Bugeaud vient de retourner en Afrique pour réaliser ce nouveau programme avec le titre de gouverneur général.
C'est ce pays au coeur de l'actualité que Tocqueville, accompagné de son ami Gustave de Beaumont visite pour la première fois, avant d'y retourner cinq ans plus tard comme historien et journaliste et de constituer ainsi ses « notes de voyage ».
Suivi de « Au soleil » où Guy de Maupassant se rend également en Algérie et la dépeint tel qu'il la voit, de son vivant, comme écrivain d'abord, mais aussi comme journaliste. D'autres voyages passent au crible de sa plume : la Normandie, la Bretagne, la Côte d'Azur, l'Auvergne et l'Italie, mais encore la Tunisie.
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« Depuis soixante ans, le peuple qui en a fait la source commune de toutes ses lois grandit sans cesse en population, en territoire, en richesse ; et remarquez-le bien, il se trouve avoir été durant cette période non seulement le plus prospère, mais le plus stable de tous les peuples de la terre. »
Alexis de Tocqueville
« Je crois que la race indienne de l'Amérique du Nord est condamnée à périr, et je ne puis m'empêcher de penser que le jour où les Européens se seront établis sur les bords de l'océan Pacifique, elle aura cessé d'exister. »
Alexis de Tocqueville
Retrouvez en édition intégrale (Tome I et Tome II) cette oeuvre majeure des sciences historiques et sociales dans laquelle Alexis de Tocqueville, de retour des États-unis, avance des analyses qui font de lui un visionnaire et permettent d'éclairer des pans entiers de notre modernité. Il y note par exemple les limites et les dangers d'un système démocratique soumis aux effets pervers de l'individualisme, du conformisme et de l'opinion publique.
Théoricien du libéralisme, Tocqueville montre dans De la démocratie en Amérique comment la démocratie s'est accompagnée des progrès de l'individualisme. Cependant, les droits individuels une fois proclamés et reconnus, ce goût pour la liberté s'est corrompu en passion pour l'égalité, favorisant la diffusion d'un esprit majoritaire et conformiste. En effet, à force de réclamer les mêmes droits pour tous, les individus se contentent de revendiquer une égalisation de leur condition sociale et de leur mode de vie. Or, la majorité ne se reconnaissant que dans ce qui lui ressemble, l'obsession égalitariste finit par nuire à la créativité, toute volonté de différenciation étant par avance condamnée ; elle finit aussi par menacer les institutions politiques elles-mêmes. Uniquement soucieux de défendre leurs acquis sociaux et matériels, les individus se désintéressent de la chose publique et se replient sur leur vie privée, au profit d'une administration toute puissante dont la douce tyrannie menace à terme leurs libertés. Cette analyse de la pensée unique et du conformisme démocratique fait de Tocqueville un auteur résolument moderne, dont l'oeuvre a eu une influence considérable et mérite plus que jamais qu'on la découvre.
Texte intégral Tomes I, II, III & IV [Nouv. éd. entièrement revue et corrigée, augmentée de notes, d'un Avertissement et d'un Examen comparatif de la Démocratie aux États-Unis et en Suisse.]
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Alexis de Tocqueville est célèbre pour ses analyses de la Révolution française, de la démocratie américaine et de l'évolution des démocraties occidentales en général. Il défend la liberté individuelle et l'égalité politique. Exprimant parfois des réserves sur l'évolution possible de la démocratie vers une dictature de la majorité au nom de l'égalité, et rejetant à ce titre nettement toute orientation socialiste, il est l'une des plus grandes références de la philosophie politique libérale. Théoricien du colonialisme, légitimant l'expansion française en Afrique du Nord (1841-1846), il fustige néanmoins la barbarie des armées françaises en Afrique, s'oppose à l'application du régime militaire en Algérie, et défend parmi les premiers l'abolition de l'esclavage dans les colonies. Parallèlement, Tocqueville refuse les considérations de la thèse de son ami Joseph Arthur de Gobineau (Essai sur l'inégalité des races humaines). Retrouvez dans ce livre audio 6 grands textes emblématiques et fondateurs de la pensée politique de Tocqueville. Sélection de textes : Lecture de Machiavel ; Une certaine conception du politique : le primat de la liberté, lettres à Marie et à Edouard ; Contre le coup d'Etat et la tyrannie ; Les valeurs universelles, humanisme, droits de l'homme ; Contre l'esclavage ; Contre le génocide des Indiens d'Amérique.
Alexis de Tocqueville est un philosophe politique et homme politique français. Né dans une vieille famille de la noblesse de Normandie, il suit des études de droit et devient magistrat en 1827. En 1830, il obtient une mission du ministère pour aller étudier le système pénitentiaire américain, ce qui constitue son passeport pour aller découvrir les États-Unis et comprendre ce qu'il tient pour le meilleur exemple disponible de démocratie. De ce séjour de près d'un an, il tire De la démocratie en Amérique, une analyse du système démocratique en général (de ses vertus, de ses risques et de sa dynamique) et de son illustration particulière américaine, qui connaît un immense succès à sa publication en 1835 et 1840. Cela lui vaut d'être élu à l'Académie des sciences morales et politiques à seulement trente-trois ans, puis à l'Académie française à trente-six. Ces 100 citations visent à donner accès à son oeuvre monumentale par une sélection de ses pensées les plus marquantes, dans un format accessible à tous. Une citation est plus qu'un extrait d'un propos, ce peut être un trait d'esprit, un résumé d'une pensée complexe, une maxime, une ouverture sur une réflexion plus profonde.
A French political philosopher and politician, Alexis de Tocqueville's works are now considered early examples of sociology and political science.
They include many of his famous insights, such as "Nothing is more wonderful than the art of being free, but nothing is harder to learn how to use than freedom." and "There are two things which a democratic people will always find very difficult - to begin a war and to end it."
A carefully selected collection that contains 100 of Tocqueville's most celebrated quotes, this book will delight those interested in the musings of one of the most notable French political philosophers.
Alexis de Tocqueville, (1805 - 1859) was a French political philosopher, historian, and politician, best known for writing `Democracy in America' (1835-40) and `The Old Regime and the Revolution' (1856). Both works explored the effects of improving social conditions on the individual and the state in western society, and are now considered early examples of sociology and political science.
Tocqueville was named Chevalier de la Légion d'honneur (Knight of the Legion of Honour) in 1837, and in 1838 was elected to the Académie des Sciences Morales et Politiques. In 1841, he was elected to the Académie Française.
Dans ce mémoire présenté en 1835 à la Société académique de Cherbourg, de Tocqueville analyse la gestion de la pauvreté dans la société modrene divisée en plusieurs 'classes sociales' .Pour ce faire, il remonte jusqu'au XIIème siècle où seules deux catégories existaient : ceux qui possédaient la terre et ceux qui la travaillaient...
Alexis de Tocqueville est l'une des plus grandes références de la philosophie politique libérale.
Extrait : "Qu'on le relise : on y rencontrera à chaque page un avertissement solennel qui rappelle aux hommes que la société change de formes, l'humanité de condition, et que de nouvelles destinées s'approchent."
Naissance du système pénitentiaire en 1786. - Influence des quakers. - Prison de Walnut-Street à Philadelphie ; ses vices et ses avantages. - Le due de La Rochefoucauld-Liancourt. - Régime de Walnut adopté par plusieurs États ; ses funestes effets. - Origine d'Auburn. - Pittsburg. - Cherry-Hill. - Expérience fatale de l'emprisonnement solitaire absolu : elle est suivie du système d'Auburn, fondé sur l'isolement et le silence : succès de ce système dans plusieurs États de l'Union.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.