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Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l'histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens. Comme elle n'a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Aujourd'hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans l'une de ses classes, il y a des jumeaux kanak qu'elle s'agace de trouver intrigants, avec leurs curieux tatouages : sont-ils liés à un insaisissable mouvement indépendantiste ? Lorsqu'ils disparaissent, Tass part à leur recherche, de Nouméa à Bourail - sans se douter qu'en chemin c'est l'histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée.
Le destin de Tass croise celui de l'archipel calédonien et Alice Zeniter, avec une virtuosité romanesque remarquable, met en scène son passionnant visage contemporain, à l'ombre duquel s'invite, façon western, son passé pénitentiaire et colonial. -
L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales. -
"S'il y avait un message diffusé dans des haut-parleurs avant l'entrée en territoire de fiction, il ressemblerait, curieusement, à celui des assurances ou des banques jointes par téléphone : Patientez quelques instants, vous allez être mise en relation... Ce que je cherche, sans doute, depuis le début, en tant que lectrice et en tant qu'écrivaine, ce sont des récits qui me permettent d'entrer en relation avec des êtres qui me sont inconnus et me deviendront proches, tout comme des récits qui leur permettent - à l'intérieur de la fiction - des relations riches, complexes et fragiles."
S'il ne s'agit plus d'expliquer le monde - qui le pourrait ? - il semble urgent de le multiplier, c'est-à-dire de faire rentrer dans le roman, aux côtés des héros et héroïnes bien connus, tous ceux qui n'ont pas encore été suffisamment racontés. Renouveler les formes, habiter de nouveaux personnages pour, in fine, lire et écrire autrement. Affirmer qu'il manque à la fiction toute une moitié du monde qu'il resterait encore à représenter, c'est dire aussi qu'il lui reste cette même moitié du monde à explorer.
"Et ça me paraît le plus beau des programmes" écrit Alice Zeniter dans ce livre hautement stimulant, nourri d'expériences, de lectures, de réflexions et d'idées sur nos manières de lire et d'écrire. Avec autant de gaité que de sérieux, Alice Zeniter ouvre en grand les fenêtres de la fiction à venir. -
Il s'appelle Antoine. Elle se fait appeler L. Il est assistant parlementaire, elle est hackeuse. Ils ont tous les deux choisi de consacrer leur vie à un engagement politique, officiellement ou clandestinement.
Le roman commence à l'hiver 2019. Antoine ne sait que faire de la défiance et même de la haine qu'il constate à l'égard des politiciens de métier et qui commence à déteindre sur lui. Dans ce climat tendu, il s'échappe en rêvant d'écrire un roman sur la guerre d'Espagne. L vient d'assister à l'arrestation de son compagnon, accusé d'avoir piraté une société de surveillance, et elle se sait observée, peut-être même menacée. Antoine et L vont se rencontrer autour d'une question : comment continuer le combat quand l'ennemi semble trop grand pour être défait ?
Dans ce grand roman de l'engagement, Alice Zeniter met en scène une génération face à un monde violent et essoufflé, une génération qui cherche, avec de modestes moyens mais une contagieuse obstination, à en redessiner les contours. L'auteure s'empare audacieusement de nos existences ultracontemporaines qu'elle transfigure en autant de romans sur ce que signifie, aujourd'hui, faire de la politique. -
Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement - il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l'île n'a d'autre habitant qu'un gardien taciturne ni d'autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l'oeuvre de l'écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d'organiser les Journées d'études consacrées à l'auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l'occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui.
Mais sur l'île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu'il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s'immiscer dans l'intimité du couple.
Alice Zeniter mène, avec une grande virtuosité, cette enquête sur la fin d'un amour et donne à Juste avant L'Oubli des allures de roman noir.
Prix Renaudot des Lycéens 2015. -
« Depuis plusieurs années déjà, Flammarion resserre sa rentrée littéraire autour de quelques titres.
Le désir de pouvoir défendre chacun des romans et d'offrir à chacun de nos auteurs une place particulière dans cette forêt joyeuse de septembre nous a toujours guidés. Aujourd'hui, nous avons choisi de resserrer encore davantage notre programme, anticipant les répercussions de ce que nous venons de traverser sur nos lecteurs, les libraires en premier lieu, mais aussi les journalistes et le public.
Nous avons concentré cette édition d'août 2020 autour d'auteurs très attendus, comme Alice Zeniter et Serge Joncour, qui livrent des romans engagés et politiques, à l'unisson de notre actualité récente. Place est faite par ailleurs aux « découvertes », qui égayent chaque année l'automne et préparent l'avenir. Chez Flammarion, elles seront françaises et étrangères.
Et, parce que nous aimons nous « enrichir » d'auteurs, sortiront en août le nouveau roman d'Éric Laurrent, Une fille de rêve, qui raconte les splendeurs et les misères de Nicky Soxy (dont il avait précédemment écrit l'enfance), et en septembre celui de Philippe Djian, 2030 (en même temps qu'un numéro de la revue Décapage qui lui est consacré).
Enfin, puisqu'il est bon de lire de la fiction mais aussi de réfléchir autrement au travers d'essais et de récits, nous publierons en août le livre de Benoît Peeters qui retrace l'histoire de Sándor Ferenczi, l'enfant terrible de la psychanalyse. Et, en septembre, Roue libre, de la singulière et talentueuse Cécile Guilbert, qui pose la question de la culture contre l'art, ainsi que Trois anneaux, le récit de Daniel Mendelsohn qui esquisse une autre histoire de la littérature en évoquant sa dépression après la publication des Disparus et son métier d'écrivain.
Bonnes lectures ! »
Alix Penent, Directrice éditoriale