Policier né, adorant son métier qui, dit-il, est fécond en émotions fortes par sa diversité qui pose, à chaque heure, de délicats problèmes à résoudre, André Benoist a servi dans les deux maisons, et franchi tous les échelons de la hiérarchie. Entré à la Préfecture de Police, il s'évade de certaines besognes qu'il juge fastidieuses, et entre aussitôt dans la lutte contre les malfaiteurs. En sept ans, il fera l'objet de treize citations à l'Ordre du jour pour actes de courage et de dévouement. Il apprend un jour la création de la police mobile, réclamée par le contrôleur général Sebille. Il quitte la Cité pour la rue des Saussaies. Puis, la Première Guerre mondiale arrive. Dégagé de ses obligations militaires, en raison de ses fonctions civiles, cela ne lui convient guère. Il apprend qu'un poste est vacant en Orient. Sur sa demande, il est nommé chef du service de Sûreté de l'armée d'Orient, puis chef du service de Sûreté du Commandement en chef des armées alliées en Orient. C'est dans ces fonctions qu'il est cité à l'ordre de l'Armée le 12 avril 1916, à l'ordre de la Division le 21 juillet 1917, à l'ordre de l'Armée les 9 novembre 1917 et 5 décembre 1918, et reçoit la Légion d'honneur - au titre militaire - le 18 novembre 1918, les Croix de guerre française et yougoslave, l'ordre de St-Sauveur de Grèce, et la Médaille commémorative d'Orient. Rentré en France, il reprendra ses fonctions judiciaires et, le 9 janvier 1927, le ministre de l'Intérieur, Albert Sarraut, le nommera officier de la Légion d'honneur. À la guerre de 1939, libre de toute obligation, il se met à la disposition de l'autorité militaire pour accomplir des missions spéciales, et entre ainsi dans la clandestinité. Ancien combattant, il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur. Tel est le résumé du passé de ce haut fonctionnaire de police, dont nous sommes heureux de publier quelques souvenirs.
MIHI MINIMO OMNIUM SANCTORUM, « Moi qui suis le plus petit de tous les saints » : les Minimes aimaient se référer à saint Paul pour rappeler l'humilité de leur ordre qui fut cependant l'un des plus florissants de l'époque moderne. C'est en France, tout près du château royal du Plessis-lès-Tours qu'à la fin du xve siècle François de Paule, un ermite guérisseur de Paola en Calabre fonda son premier couvent et définit l'une des règles de vie les plus rigoristes de l'époque. C'est là aussi que le fondateur devenu prophète de cour mourut en 1507. À la fin du siècle suivant, l'ordre comptait 457 couvents dans le monde, dont plus du tiers en France, signe d'un incontestable rayonnement spirituel. Pourtant, en dépit de cette importance numérique et de la renommée de quelques grandes figures « minimes », l'historiographie a longtemps ignoré ces religieux proches des rois et des élites urbaines, impliqués dans les réseaux lettrés et scientifiques. Ce livre collectif, qui s'inscrit dans un renouveau des recherches menées en Italie sur l'influence des Minimes, est le fruit de deux colloques organisés à Tours et à Beauregard-l'Évêque en 2007, à l'occasion des Célébrations nationales du 5e centenaire de la mort de saint François de Paule. À la croisée de l'histoire, de l'histoire de l'art et de la musicologie, il tente de saisir la présence au monde, complexe et multiforme, de ces religieux engagés sur tous les fronts de la lutte confessionnelle et des grands débats de leur temps.