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André Vers
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Le Bricou est vacher, dans les montagnes d'Auvergne, l'un des meilleurs. Du moins l'était-il, avant que son « malheur », la mort de deux vaches, ne le fasse douter. Depuis, c'est la dégringolade : il n'est plus bon à rien et on se moque de lui, il en est sûr. Et si sa femme le trompait ? Et s'il avait la gale ? En Auvergne, dans les années 50, on ne parlait ni de paranoïa, ni de dépression. On se mettait juste « martel en tête » et cette immense détresse du Bricou, si simple et si digne, est bouleversante.
Sous son allure de fable pleine d'humour, ce roman modeste touche à l'universel. Comment ne pas comprendre la fragilité de celui qui se sent devenu inutile, obsolète ? Qui a vieilli, tout simplement.
Parisien d'origine auvergnate né en 1924, André Vers est mort en 2002. Il laisse une oeuvre discrète : trois romans, un recueil de souvenirs (C'était quand hier ?, 1990) et un recueil de nouvelles posthume. Trois titres sont parus ou reparus chez Finitude, Martel en tête en 2006, Misère du matin en 2009 et Ils étaient chouettes, tes poissons rouges en 2014. -
C'était quand hier ?
Andre Vers
- FeniXX réédition numérique (Régine Deforges)
- 12 Août 2016
- 9782402163774
« C'était quand, hier ? » se demande André Vers. Et les souvenirs reviennent : ce quartier des Halles à Paris, qu'il n'a jamais quitté, les bords de Marne et les guinguettes, la voix d'Édith Piaf surgie d'un vieux « phono »... Des images un peu jaunies, telles qu'on peut les revoir dans les films de Renoir et de Carné. « C'était quand hier ? » se demande-t-il. Les visages de ceux qu'il a aimés se raniment : Georges Brassens, René Fallet, André Hardellet, mais aussi les frères Prévert et Blaise Cendrars. Jamais il n'a manqué un seul « rendez-vous des bons copains ». Avec eux, il a fait les « quatre cents coups » dans ce Paris de l'après-guerre et des années soixante. Son style est savoureux, plein d'humour et de tendresse. Il fait parfois sonner la langue verte de Paname. On entend alors la voix d'un conteur qui nous émerveille, celle d'un ami qui se confie. On se laisse prendre par sa chaleur, son enthousiasme, son humanisme. Une belle leçon de générosité...
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Ce livre pourrait être un bon série noire, mais ne serait-ce pas plutôt un prétexte pour nous conduire, mine de rien, chez ces prolos dont les idéologues, qui ne les fréquentent pas, se sont fait les exégètes et les chantres. Tonin, c'est pas un héros. C'est un mec qui bosse, avec ses mains ; il vient de passer P2. Son ambition ? Laisser tomber l'usine pendant un mois, s'offrir des vacances en Auvergne, pêcher la truite, se gaspiller dans la nature. Mais voilà, il y a la vie. Et dans la vie il y a les femmes. Et Tonin, il est pour. Dans ce livre, la poésie fleurit entre ce qu'il reste de pavés dans les faubourgs. Au fil des pages, André Vers refuse de prendre le tragique au sérieux et remplace les larmes par des clins d'oeil.