Les grands romanciers du XIXe et du début du XXe siècle, notamment Balzac, Stendhal, les frères Goncourt, Zola, Maupassant et Proust, ont en commun un intérêt passionné pour la peinture, intérêt qui les a tous amenés à inventer de nombreux personnages de peintres, incités à regarder et à écrire en peintres et souvent à se transformer en critiques d'art. Balzac aurait voulu écrire avec les couleurs de Delacroix, Zola, initié à la peinture par Cézanne, son ami d'enfance, s'inspirait de Manet ou de Degas pour décrire ses sujets, et Bergotte, l'écrivain fictif de Proust, meurt en regrettant de ne pas avoir écrit avec l'art de Vermeer. Intriguée par ce trait si caractéristique de la littérature française, Anka Muhlstein s'est attachée à montrer l'union intime de la peinture et de la littérature pendant cette période, facilitée par l'accès, alors unique en Europe, au musée et stimulée par l'étonnante camaraderie d'un groupe d'artistes étroitement unis, prompts à s'encourager les uns les autres. Auteur notamment de Napoléon à Moscou, de Garçon, un cent d'huîtres !, de Balzac et la table et de La Bibliothèque de Marcel Proust, Anka Muhlstein est historienne et biographe.
Voici un étonnant essai de « gastronomie littéraire », mariant les plaisirs du texte et ceux de la chère. Relisant Balzac, des restaurants à la mode aux sombres estaminets, des festins mondains aux mesquineries de la petite-bourgeoisie, c'est toute la France à table au XIXe siècle qu'Anka Muhlstein nous fait redécouvrir. Et surtout, à travers toute La Comédie humaine, c'est notre imaginaire gourmand dont elle nous donne à retrouver les sources. Car c'est vraiment Balzac, avant Flaubert, Zola ou Maupassant, qui, en France, a fait entrer la table en littérature. Auteur notamment de Napoléon à Moscou, Anka Muhlstein est historienne et biographe.
Presque tous les grands écrivains sont de grands lecteurs. Et pourtant, il y a chez Proust quelque chose d'incomparable à cet égard. Baudelaire et Ruskin l'ont influencé. Mme de Sévigné, Racine, Saint-Simon ou Balzac lui servent à étoffer ses personnages, voire à les définir. Critique pénétrant, Proust lui-même fut aussi l'un des premiers maîtres du pastiche. Quant à l'écrivain Bergotte, c'est l'une des grandes figures de la Recherche, où chacun se définit presque par ce qu'il lit ou ne lit pas, par sa façon de lire et même de parler des livres. À l'heure où on célèbre le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, Anka Muhlstein ne se contente par d'examiner les livres que Proust a lus dans son enfance et sa première jeunesse. Elle met au jour ce que les mots, l'écriture, la lecture, les livres, les écrivains, bref le rapport à la littérature dans tous ses aspects, ont de central dans l'oeuvre proustienne. Peut-être est-ce même ce qui fait de lui le premier des modernes. Auteur notamment de Napoléon à Moscou et de Garçon, un cent d'huîtres ! Balzac et la table, Anka Muhlstein est historienne et biographe.