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Caroline Guindon
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Geneviève Gagnon, alias Lili, poursuit ses rêveries de flâneuse solitaire. La jeune universitaire se rappelle les Laurentides de ses joies estivales : le chalet, le lac, les baignades. Elle se rappelle aussi les tristes circonstances qui amenèrent sa famille à vivre un temps à Berlin, île emmurée où naquit l'amitié qui la lie encore à la pétulante Hannah Stein.
Dans le Berlin de 2007, Geneviève voit son regard sur la vie transformé à la suite de deux chocs : une commotion cérébrale qui lui ouvre les yeux sur sa propre vulnérabilité, et une visite au Musée juif de Berlin où elle est confrontée à l'oeuvre picturale de Charlotte Salomon.
Roman épisodique, peint par petites touches, Sillages offre une intrigue serpentine qui dévoile peu à peu les paradoxes d'une histoire - personnelle et collective - où l'on préserve les souvenirs telles des reliques, les plus traumatiques comme les plus tendres. -
Par le truchement d'une écriture souriante, La mémoire des cathédrales met en scène un foisonnement de personnages colorés, lesquels viennent tour à tour occuper quelques pages avant de céder la place aux suivants. Chacune des nouvelles, comme autant de petites cantates, fait entendre la voix d'hommes et de femmes, d'enfants et d'adolescents qui, dans une grande ville américaine, vaquent aujourd'hui à leurs occupations tranquilles. Au fil des pages prennent vie Tasha et le Professeur, dont elle transcrit si sublimement la pensée, ou cette poète sans nom, à la fois submergée et inspirée par les exigences toutes prosaïques de la maternité. On évoque la malédiction qui a frappé les Cubs de Chicago pendant plus d'un siècle, de même qu'une maladie qui efface peu à peu les souvenirs. Avec Ann, on suit un cours de littérature hors du commun, puis on se rebelle, à l'instar de cette inconnue qui se reconnaît dans le regard d'un chien errant. En somme, des situations ordinaires sont esquissées qui durent le temps d'un mystère à résoudre, le temps d'un fou rire ou celui d'un chagrin secret. Bien qu'elles se caractérisent par la sobriété de leur facture, les dix-neuf nouvelles de ce recueil rendent néanmoins un hommage à la fois tendre et passionné à ce qui reste profondément humain : le besoin d'exister, de laisser une trace, de créer, d'enfanter et ainsi, à la manière des cathédrales, de perdurer.
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Moebius. No. 161, Printemps 2019
Melodie Bujold-Henri, Megane Desrosiers, Brigitte Vaillancourt, Nancy Rivest, Melanie Landreville, Caroline Guindon, VAL
- Moebius
- 27 Mai 2019
- 9782924781197
« La matière bouge par elle-même, incontrôlable. Démesure ! Exagération ! Étrangeté ! Autonomes, les corps se servent de leur propre matière afin de danser, au risque même de déborder. Mais de quelle matière s'agit-il lorsqu'on parle d'elle ? » (extrait du liminaire) Le numéro printanier de la revue Moebius, « la matière s'est de tout temps mise à bouger seule » (Nicole Brossard, L'amèr ou Le chapitre effrité) a été dirigé par Baron Marc-André Lévesque et Chloé Savoie-Bernard. Avec la poésie de Valérie Lefebvre-Faucher, Marie-Hélène Constant, Mimi Haddam, Patricia Houle, et des fictions de Mélodie Bujold-Henri (La possessivité du Scorpion), Mégane Desrosiers (Johanne), Brigitte Vaillancourt (Entre deux eaux), Nancy Rivest (L'amour au micro-ondes), Mélanie Landreville (LITS) et Sanna (Madjnouna). Lucile de Pesloüan est l'écrivaine en résidence et Julie Delporte, l'artiste. Laurance Ouellet Tremblay réfléchit à la création et Daria Colonna écrit à Emmanuelle Riendeau.
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XYZ. La revue de la nouvelle. No. 145, Printemps 2021
Daniel Grenier, Caroline Guindon, Marie-Pier Lafontaine, Jean-Michel Fortier, Mélissa Verreault, Annie Perreault,
- Jacques Richer
- 11 Février 2021
- 9782924343326
Le numéro printanier de XYZ se déploie sous le thème "Je préférerais ne pas", traduction maladroite du I would prefer not to de Bartleby le scribe dans la nouvelle éponyme d'Herman Melville (1853). L'expression signifie aujourd'hui la résistance passive, le haussement d'épaules inquiétant. D'un usage policier (Marie-Pier Lafontaine) à son pur détournement (Jean-Michel Fortier), les usages du thème sont inventifs. D'un ton érudit (Patrice Lessard) ou faussement scientifique (Daniel Grenier), taillé dans l'évocation poétique (Louis Carmain) ou dans le langage du quotidien (Mélissa Verreault), les nouvelles réinterprètent à leur manière l'art de la fuite : on esquive (Caroline Guindon) et on refoule (Annie Perreault). La revue présente également la première édition de son concours de traduction, en collaboration avec le Centre Figura sur le texte et l'imaginaire. Marie-Pier Labbé remporte les honneurs pour sa traduction de Jill Sexsmith, « Marcher sur une craque ». En thème libre, lisez une saga familiale (David Clerson), un monologue dense et morbide (Julien Farout) et une traduction de Douglas Smith (Mélina Lau). (source : XYZ. La revue de la nouvelle)
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Les personnages de la célèbre fresque d'Antoine Watteau intitulée Embarquement pour Cythère mettent en scène autant l'embarquement pour que les joies à venir sur l'île de Cythère. Deux moments se juxtaposent sur la grande toile. C'est du moins ce qu'observe Geneviève Gagnon qui, au mi-temps d'une promenade à Berlin, visite le château de Charlottenbourg et s'arrête devant l'oeuvre.
Geneviève, dite Lili, vient de débarquer dans cette ville qu'elle connaît bien ; elle est en route vers une soirée de retrouvailles. Dans la tête de la jeune femme en marche, tout comme sur la toile de Watteau, deux temps défilent : un présent de la promenade et un passé de la réminiscence. La rêverie de Geneviève est surtout hantée par la présence outre-tombale de son père, Jacques Gagnon, spectre chaleureux mais accaparant auquel se joignent aussi d'autres fantômes bien bavards.
La promeneuse solitaire ne cheminerait-elle pas plus aisément si son attention se détournait d'hier pour se porter vers aujourd'hui et demain, vers cette année sabbatique qui commence ?