Mary Shelley et Frankenstein... Quelle plus bizarre rencontre que ces deux noms unis par une postérité littéraire et cinématographique imprévisible ? À dix-huit ans, l'amie de Lord Byron, l'épouse du poète Percy B. Shelley, a écrit son chef-d'oeuvre en toute innocence, ou presque. Née dans une famille d'écrivains « engagés », audacieuse, voire révolutionnaire dans ses écrits, la jeune fille timide n'a pas seulement inventé une créature infernale. Frankenstein sera salué par Walter Scott pour ses qualités d'écriture et pour son message. Car le monstre, à l'image de son époque - et de la nôtre -, est aussi la créature d'un monde où le bien n'est trop souvent que le masque grimaçant du mal. Avec son ouvrage sur Mary Shelley, Cathy Bernheim ne peint pas seulement l'existence mouvementée d'une femme blessée et aimée par la vie. Elle donne aussi le portrait d'un écrivain fulgurant, témoin des mutations d'un siècle peu à peu transformé par l'évolution générale des sciences, les révolutions naissantes de la biologie, et les mutations technologiques et industrielles. Et son regard, pour cela, nous est encore proche et précieux. Romantique, femme de tête et de coeur, Mary Shelley demeure, deux siècles après sa naissance, l'un des auteurs les plus émouvants de la littérature universelle.
Mary Shelley et Frankenstein... Quelle plus bizarre rencontre que ces deux noms unis par une postérité littéraire et cinématographique imprévisible ? À dix-huit ans, l'amie de Lord Byron, l'épouse du poète Percy B. Shelley, a écrit son chef-d'oeuvre en toute innocence, ou presque. Née dans une famille d'écrivains « engagés », audacieuse, voire révolutionnaire dans ses écrits, la jeune fille timide n'a pas seulement inventé une créature infernale. Frankenstein sera salué par Walter Scott pour ses qualités d'écriture et pour son message. Car le monstre, à l'image de son époque - et de la nôtre -, est aussi la créature d'un monde où le bien n'est trop souvent que le masque grimaçant du mal. Avec son ouvrage sur Mary Shelley, Cathy Bernheim ne peint pas seulement l'existence mouvementée d'une femme blessée et aimée par la vie. Elle donne aussi le portrait d'un écrivain fulgurant, témoin des mutations d'un siècle peu à peu transformé par l'évolution générale des sciences, les révolutions naissantes de la biologie, et les mutations technologiques et industrielles. Et son regard, pour cela, nous est encore proche et précieux. Romantique, femme de tête et de coeur, Mary Shelley demeure, deux siècles après sa naissance, l'un des auteurs les plus émouvants de la littérature universelle.
Sur la plage du Flamant Rose, Lazo observe la nouvelle de la bande. C'est Elyette, elle vient du plus moche quartier de H.L.M., qui s'appelle La Joie de Vivre. La bande : Lazo, elle-même. Et puis, sa meilleure amie, Zuppa, qu'il faut tout le temps accompagner dans ses détresses. Il y a aussi Charles-André, et Garmela, et Giorgio, le fiancé de Zuppa. C'est Pâques. À la veille du Festival, la ville est encore calme et les villas désertes. Lazo parcourt son territoire et rêve, pendant que ses copines lui demandent des conseils. Sur le port, il y a une énorme plaque de granit avec une femme assise et une inscription : Virginie Herriot, navigatrice. Lazo aimerait partir, envoyer des cartes postales : Je suis là-bas, tout va bien, je vous aime. Fichez-moi la paix. Mais son sentiment d'être différente prend, un jour, un sens nouveau.
Il semblerait que ce qu'affectionne la mère de Dominique, c'est l'expédier loin de la maison, en exils punitifs, et le faire revenir si elle s'aperçoit qu'il se sent trop bien ailleurs. L'an dernier, c'était le séjour linguistique à Douvres écourté grâce à un stratagème odieux, quand la voix de Dominique au téléphone est devenue anormalement gaie et sereine. Cette année, Dominique est envoyé trois mois en apprentissage dans un hôtel du bord de mer, puisque le lycée l'intéresse si peu, puisqu'il n'est bon qu'en dessin, autrement dit, bon à rien. Dominique est doux, docile, secret, avec un côté éléphant dans un jeu de quilles. Il fait partie de ces êtres discrets que les gens commencent par rabrouer, avant de vouloir devenir leur ami. Mais il a au fond de lui une force aussi irréversible que le cours d'une rivière, quelque chose qui compte encore plus que sa petite soeur, Moustique. Avec sa première paie, il s'achète une boîte de couleurs. Cette année est celle du changement.
1910 : une jeune fille de bonne famille, douée pour la musique et le dessin, monte à Paris s'inscrire aux Beaux-Arts. Trois ans plus tard, c'est la révélation des Ballets russes. Valentine Gross exécute des croquis de Nijinski, de la Pavlova, d'Isadora Duncan, qui la font connaître des milieux de l'art. Marcel Proust, Paul Morand, Gaston Gallimard, et surtout Jean Cocteau, deviennent ses amis. Musicienne, elle se lie à Igor Stravinski, vit une brève histoire d'amour avec Edgar Varèse, et rencontre Erik Satie, dont elle se considérera comme la fille spirituelle. Dès lors, débordant d'activité et d'enthousiasme, Valentine incarne cet « esprit nouveau » qui, après 1914, déferle sur le Paris d'après-guerre. En 1919, elle épouse Jean Hugo, arrière-petit-fils du poète. Courtisée, appréciée pour son talent et son intelligence, elle mène une vie mondaine et agitée au sein des avant-gardes de l'époque. Quelques années plus tard, elle succombe aux charmes du surréalisme et d'André Breton. Son mariage n'y résiste pas. Elle peint alors ses plus beaux tableaux mais, avec la mort des amis et des passions, s'annoncent des années plus sombres... Après le faste et la gloire, cette grande dame de l'art contemporain va connaître la « misère dorée ». Bientôt, ce sera la vieillesse digne et... un certain oubli. Ce destin de femme exceptionnel ressuscite une page flamboyante de l'histoire de l'art moderne.