Figure phare des « Années folles », la garçonne a gravé dans l'imaginaire collectif sa silhouette androgyne et ses cheveux courts. Symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral.
En nous propulsant au coeur d'une décennie fantasmée, Christine Bard analyse une révolution des représentations. Elle en saisit les déclinaisons, de l'univers de la mode à la scène lesbienne en passant par la littérature et le célèbre roman de Victor Margueritte. La garçonne incarne avec force l'ambivalence d'un monde en plein bouleversement.
L'essai réunit la culture des apparences, l'histoire politique et l'histoire sociale pour mieux cerner la puissance de cette figure entre subversion et modernité.
S'il est un terreau fertile pour les idées reçues, c'est bien le féminisme et son histoire. Préjugés innocents ou délibérément antiféministes, ces idées reçues ont la vie dure et nourrissent les malentendus et les attaques qui impactent les luttes et les disqualifient.
Des suffragettes à Nous toutes, en passant par l'incontournable MLF, ce livre dévoile des combats passionnés et passionnants, au coeur de controverses essentielles dans le débat public. Les divergences politiques et philosophiques traversant également les mouvements féministes, l'autrice entre dans le vif des querelles pour en expliciter le sens. Qu'il s'agisse de la laïcité, de la parité, de l'écologie, des normes corporelles, de la révolution sexuelle ou encore de l'écriture inclusive, des féminismes pluriels apportent des réponses plurielles, présentées ici avec nuance et pédagogie.
Alors que la jupe a longtemps été subie et vécue comme l'attribut d'une féminité imposée, elle est aujourd'hui reconquise par les femmes, mais aussi par les hommes. Symbole des stéréotypes de genre pour les uns, symbole d'une libération nouvelle pour les autres.
Le Girl Power, Ni putes ni soumises, le Printemps de la jupe et du respect sont autant de manifestations d'une mutation à l'oeuvre : la jupe est-elle forcément le signe de la soumission à l'ordre masculin ? Pour résister à la stigmatisation et au sexisme, pourquoi certaines filles choisissent-elles la jupe, et d'autres le pantalon ? Que penser des pressions diverses pour contrôler, voire réglementer le vêtement à l'école, au travail ou dans l'espace public ? Et que dire de la jupe pour homme ? Provocation pure et simple, ou désir d'égalité entre les sexes ? Identités, transgressions, résistances... La jupe est à l'évidence au coeur des débats sur les identités de genre. Vêtus d'un tailleur, d'une mini, d'une jupe punk ou d'un kilt, les enfants et petits-enfants de Mai 68, garçons et filles, qu'ils soient hétéros, homosexuels ou transgenres, réinventent le port de la jupe, pour séduire, provoquer, pour cacher ou pour montrer...
Se dire féministe est courageux : mal baisées, sectaires, bourgeoises, moches, gauchistes, bas-bleus, ringardes, hystériques, hommasses, puritaines... L'image de la féministe ne fait pas rêver ! Comment expliquer une vision aussi négative alors que la reconnaissance des droits des femmes fait consensus ?
En vingt idées reçues, Christine Bard fait la part du mythe et de la réalité, et montre la complexité d'un mouvement aux contours incertains et aux causes multiples. Des suffragettes à Osez le féminisme, en passant par l'incontournable MLF, on découvre des féminismes, à l'histoire passionnée et passionnante.
L'antiféminisme n'est pas une tare du passé. En ont récemment témoigné le « Printemps des pères », la « Manif pour tous », l'opposition à la « théorie du genre » ou encore, de manière tragique, l'attentat, à Toronto, d'un homme se réclamant du mouvement des « célibataires involontaires ». Ces phénomènes, pour être compris et combattus, doivent aujourd'hui être situés dans une perspective historique. En analysant différentes expressions de l'antiféminisme depuis le XIXe siècle, dont celui porté par des femmes, les auteurs réunis autour de Christine Bard démontrent la vitalité historique du combat contre les droits des femmes et ses divers points de contact avec l'homophobie et le racisme. Une attention particulière est portée aux controverses provoquées par le masculinisme, volontiers victimaire, au sujet des « droits des pères » et des violences entre les sexes. L'ensemble constitue une réponse inédite et nécessaire à un phénomène en pleine expansion.
Avec les mots, avec le corps, le genre s'impose. En ouvrant la bouche
ou en nous habillant le matin, nous portons les marques du genre.
Nos moyens d'expression sont genrés.
Avec les mots, avec le corps, le genre s'impose. En ouvrant la bouche
ou en nous habillant le matin, nous portons les marques du genre.
Nos moyens d'expression sont genrés. Nous en jouons et, ce faisant,
nous élaborons un imaginaire de la différence sexuelle. Le plus souvent, nous
nous contentons d'activer des stéréotypes. Étudier ces marques du genre
est donc un vaste chantier, auquel cet ouvrage collectif entend contribuer.
Les mots d'abord. La langue continue à véhiculer de redoutables préjugés
sexistes. En témoigne la règle apprise à l'école : " Le masculin l'emporte sur
le féminin. " Mais l'écriture inclusive aujourd'hui proposée s'insurge contre
la prééminence du masculin sur le féminin dans la langue française.
Et l'histoire des langues et des oeuvres littéraires donne bien des exemples
de résistance à ce masculin qui s'impose comme neutre et universel.
Le corps ensuite. Des espaces de liberté se sont ouverts, mais les normes
traditionnelles n'ont pas disparu. Le corps vêtu continue de dire le genre.
À moins de perturber le regard avec un travestissement, des pilosités
inattendues ou une gestuelle inhabituelle, s'" attaquer " au genre,
à son binarisme obligatoire et hiérarchisé, n'est pas chose facile.
Peut-on dépasser le genre ? L'annuler ? Créer du neutre ?