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Hermann
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Le mur / the wall (2016-2018) ; 80 performances d'artistes urbains / street art performances ; 25 murs en France et Belgique
Collectif
- Hermann
- 18 Septembre 2019
- 9791037037091
Lorsqu'en 2003 Jean Faucheur et Thomas Schmitt lancent le mur Oberkampf, l'idée semble saugrenue. Pas tant parce qu'elle concède un panneau d'affichage aux street artistes, mais parce qu'elle circonscrit une contre-culture vivante, incontrôlable, merveilleusement éprise de liberté et d'espace, pour la ramasser sur quelques mètres carrés. Seize ans plus tard, le concept « Modulable - Urbain - Réactif » a fait taire les sceptiques. Il s'exporte dans la France entière et gagne l'étranger. Les artistes se sont-ils assagis au point d'accepter de couler leurs oeuvres sur des confettis ? Les maires ont-ils gagné un double pari : maîtriser la fringale vandale en réduisant leurs frais d'aérogommage ? Plus insidieusement, s'agissait-il de vouloir baliser les champs d'expression de tagueurs sans dieu ni maître, de les récupérer en les institutionnalisant ? Heureusement non.
Ce livre est le troisième tome dédié au kaléidoscope du 107 rue Oberkampf. Il recense les oeuvres et le profil de quatre-vingts artistes qui ont rejoint la sarabande en 2016, 2017 et 2018. Ils viennent de toute la planète et proposent des images qui valsent avec le coeur du monde. Autant de pulsations qui résument les peurs, les espoirs, les joies, les esthétiques, les délires, les angoisses, les fragilités d'aujourd'hui avec beaucoup de conviction, de lucidité, de poésie et de beauté. -
Les textes traduits ici proviennent tous des Journaux et Notes de jeunesse de Gershom Scholem. Ils ont été écrits entre 1917 et 1919. Réformé pour raisons "psychiatriques", Scholem rend souvent visite à Benjamin à Berne, et, à son contact, cherche à développer une conception du langage, et, notamment, du langage biblique, à l'occasion des traductions qu'il fait de certains cantiques de lamentation. On trouve ainsi un écho direct de ses discussions avec Benjamin, sur la "justice divine" comme sur la notion d'"expérience vécue" dont Buber est, du côté juif, avec Rosenzweig, le principal représentant. À cette "expérience", Scholem veut opposer la position qu'il adoptera définitivement, celle du philologue-historien. Dans cette perspective, il esquisse une conception du temps où le prophétisme et le messianisme jouent un rôle de premier plan, ce que montre son commentaire du prophète Jonas.
Bien qu'il s'agisse de textes de jeunesse - Scholem est né en 1897, il a donc tout juste vingt ans -, ils donnent une vue exacte du programme qu'il se fixe et qu'il réalisera sans jamais dévier, ainsi que de l'atmosphère qui régnait au sein du judaïsme allemand au début du siècle dernier.
Préfacé et traduit de l'allemand par Marc de Launay. -
Le MUR (2019, 2020, 2021, 2022) : 81 performances d'artistes urbains, 16 murs en France, Belgique et Luxembourg
Collectif
- Hermann
- 23 Novembre 2022
- 9791037037718
Voilà dix-neuf ans que le M.U.R. est apparu sur un panneau publicitaire du 11e arrondissement de Paris, dix-neuf ans que des street artists de France et du monde se relayent pour y proposer une nouvelle performance deux fois par mois, dix-neuf ans que l'association se développe dans les villes de France et de Belgique. Depuis 2019, malgré les confinements et couvre-feu successifs, le M.U.R. n'a jamais cessé son activité et à aucun moment n'a pensé à baisser les bras. Aux racines de cette ténacité, on retrouve la conviction qui guidait les deux fondateurs de l'association, Jean Faucheur et Thomas Schmitt : faire vivre le street art sur les seize mètres carrés de ce panneau publicitaire, entretenir un lieu où vit une contre-culture bigarrée, incontrolable, toujours recréée.
Cette troisième collaboration du M.U.R. et des éditions Hermann livre les prestations des 74 artistes qui ont participé à cette aventure du street art entre 2019 et le premier trimestre de 2022. Autant d'oeuvres saisissantes, autant de tons de voix : couleurs enjouées, visages graves, scènes hallucinées ; toutes les sensibilités y trouveront leur compte. Ces créations font aussi office de porte-voix à des artistes inquiets des inégalités de genre, de la crise climatique, du sort des animaux et du bien-être des enfants. Un ouvrage kaléidoscopique qui inscrit sur papier des oeuvres éphémères à garder en mémoire et près du coeur. -
Avec ce colloque, tenu dans une époque où le surréalisme jetait ses ultimes feux « officiels », des personnalités d'importance, parmi lesquelles certains surréalistes eux-mêmes, se sont efforcées, au fil d'exposés fournis et de discussions vivantes, d'esquisser l'entier visage de ce mouvement, tandis qu'André Breton, resté discrètement dans les parages, et qui devait disparaître deux mois plus tard, donnait ses directives. Par la hauteur des vues qui s'y sont formulées, par la vivacité des discussions qui les ont suivies, cette rencontre, dont le présent livre fournit le principal, a précisé la silhouette d'une activité qui, malgré ses outrances voulues, est passée dans le public et a exercé une forte influence, souterraine ou affichée, sur les développements de l'art actuel.
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Textes réunis et présentés par Jean-François REVEL « La pensée esthétique de Taine (1828-1893) s'ordonne autour de la notion d'image. Une image, pour Taine, c'est l'unité d'un divers, comme dans l'acte de percevoir. C'est ce qui détermine un tableau, figure un ensemble. Par là, Taine rejoint l'ambition d'Auguste Comte et même celle de Montesquieu : montrer l'ordre et le progrès de l'esprit humain à travers l'extrême richesse de ses productions, y compris les plus fortuites. Mais une image, c'est aussi ce qui, par-delà toute histoire, nous confronte à l'aspect immédiat et brutal des choses, nous met en présence d'une nappe de sens antérieure à nos catégories, au langage même, que savent capter, mieux que d'autres, les peintres. En effet, l'image ne révèle la peinture dans ses formes les plus impressionnantes, c'est le contact avec un ensemble de forces qui reconduit l'oeil et le corps à un état sauvage du monde. En cela, Tintoret et Rembrandt sont, pour Taine, des exemples indépassables. Naît alors, dans l'oeuvre de Taine, sinon une contradiction, du moins une opposition, une tension entre ces deux acceptions de l'image : d'où l'hétérogénéité apparente des textes ici proposés. Mais c'est précisément cette tension qui fait tout l'intérêt de cette démarche philosophique : elle rend la lecture des textes de Taine intemporelle et en montre l'extraordinaire postérité. » Roger Bruyeron (préface).
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Léon Rosenthal ; militant, critique et historien d'art
Collectif
- Hermann
- 15 Janvier 2014
- 9791037033871
Cet ouvrage examine les différentes facettes d'un intellectuel, dont la personnalité, la carrière et l'oeuvre n'avaient jusque-là guère retenu l'attention : Léon Rosenthal (1870-1932). Son parcours de militant socialiste, brièvement adjoint au maire de Dijon et animateur de l'Université populaire, est étudié au sein de la SFIO de Jaurès et jusque dans son appartenance aux «majoritaires de guerre». Le normalien, agrégé d'histoire et professeur au lycée Louis-le-Grand, est également pris en compte. Ce sont aussi les activités multiples et complémentaires du critique et de l'historien d'art qui sont étudiées, permettant de mieux connaître l'érudit et le vulgarisateur de la peinture et de la gravure du xixe siècle, le théoricien de la reconstruction urbaine d'après la Grande Guerre, le défenseur des arts décoratifs et de l'architecture - entre Art nouveau et Art déco -, le promoteur de l'art social et de l'art français, le collaborateur de nombreux journaux et revues, le titulaire de la chaire d'histoire de l'art à la Faculté de Lyon et le conservateur du musée des Beaux-Arts de Lyon.
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Le livre que voici présente la thermodynamique à travers des exercices et des problèmes, corrigés en détail. Leur niveau facilite au départ les premiers contacts avec la thermodynamique étudiants en licence des Universités ou bien en classes préparatoires aux Grandes Écoles , puis se renforce pour aborder des sujets plus complexes, s'adressant à des étudiants plus avancés de Master, d'Écoles d'ingénieurs ou bien de préparation à l'agrégation. L'enseignant de physique saura y trouver des sujets de travaux dirigés, déjà testés « in vivo ». Par le jeu des questions-réponses (énoncés-solutions), par les remarques hors-texte qui soulignent les points délicats et par les renvois entre exercices, ce livre devrait pouvoir se prêter à une étude autodidacte. L'exposé structuré des notions théoriques et des résultats fondamentaux doit sans doute être cherché ailleurs. Le lecteur est ici fréquemment encouragé à se reporter au « Cours », à une page à chaque fois précisément désignée. Les exercices et problèmes du présent livre sont répartis selon les neuf chapitres du « Cours », à savoir : 1 Le postulat ; 2 Le postulat explicité ; 3 Les principes ; 4 Les fonctions thermodynamiques ; 5 Évolution et recherche de l'équilibre ; 6 Fluides purs homogènes et systèmes simples ; 7 Coexistence et changements de phases des corps purs ; 8 Mélanges de corps purs Solutions et alliages ; 9 Processus irréversibles et lois élémentaires du transport. Dans chacun de ces chapitres, ils sont classés par ordre de difficulté croissante, compte tenu de l'intérêt qu'ils présentent pour la physique et sa compréhension.
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Poète, aquarelliste et critique d'art, Maximilian Volochine (1877-1932) a laissé une oeuvre considérable, mise sous silence pendant toute la période soviétique, et redécouverte de façon triomphale à la faveur de la Perestroïka. Volochine a côtoyé à Paris, entre 1901 et 1916, la fine fleur des arts et lettres, cherchant à promouvoir l'art français auprès de ses lecteurs russes. Il analysa ainsi tous les « -ismes » de l'art français, et s'intéressa aussi aux courants artistiques de Moscou et Pétersbourg. Fréquentant assidûment la bohème de Montmartre et de Montparnasse, parcourant sans relâche salons, expositions, musées et ateliers, accompagnant le célèbre collectionneur Chtchoukine chez Picasso, Volochine fut très tôt considéré comme « le plus parisien » des poètes russes, avant de s'affirmer, à partir de 1917, comme le grand poète de la Révolution et de l'Histoire russe. Par l'universalisme de sa culture, l'éclectisme de ses goûts et son intérêt passionné mais critique pour la modernité, il fut l'un des plus importants représentants de l'Âge d'Argent.
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Voici un manuel de thermodynamique « classique » : la mécanique quantique ni la physique statistique ne sont supposées connues. La thermodynamique est présentée comme une théorie en soi, fondée sur un postulat qui lui est propre et sert tout au long de référence ultime. Par la diversité des thèmes et des niveaux de difficulté, cet ouvrage s'adresse tant aux étudiants débutants (licence « européenne » ou classes préparatoires aux grandes Écoles) qu'aux plus expérimentés (master ou préparation à l'agrégation), voire aux doctorants. Les enseignants y trouveront matière à étoffer leur cours ou leurs séances de travaux dirigés. Ce livre juxtapose de multiples éléments - 9 chapitres, 26 « compléments », et 12 « suppléments » largement indépendants les uns des autres, mais constituant un ensemble cohérent. Les premiers chapitres posent les bases théoriques : postulat fondamental et condition d'entropie maximale, équilibre, stabilité, fonctions et potentiels thermodynamiques. Puis viennent les applications tant leur description phénoménologique que leur interprétation théorique des plus classiques (fluides purs, changements d'états, mélanges) à d'autres, plus élaborées (milieux diélectriques ou magnétiques, solutions électrolytiques, piles électriques, surfaces et interfaces, réactions chimiques, transitions de phases continues, élasticité). L'ultime chapitre aborde les phénomènes irréversibles et présente les lois élémentaires du transport.
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Les trois regards qui constituent cet ouvrage abordent l'expérience fondamentale commune qu'est le rire. Chaque auteur montre comment ce phénomène se partage d'une façon universelle et singulière à la fois : il s'agit de voir comment le rire émerge à partir des failles du système défensif propre à chaque structure. Le rire, manifestation vivante et concrète, est ici exploré dans tous ses éclats. Les auteurs évoquent ses modes d'explosion, qui convoquent l'inconscient, ouvrant des brèches, formant des fragments. Le fil interrogateur est celui du rapport entre l'inconscient et le rire, l'un et l'autre étant avant tout l'expression d'une coupure. L'inconscient nous divise, le rire aussi. Être « sujet du rire » ne va pas de soi. Prendre le rire comme sujet ne peut se résumer à se fixer le thème du rire pour objet. Ainsi, l'enjeu principal de cet ouvrage est bien ce qui du rapport à l'objet peut être dévoilé dans et par le rire. Cela passe en premier lieu par l'examen de l'articulation du rire à la langue, du rire à l'Autre du langage. Les auteurs envisagent ensuite l'articulation du rire avec les concepts fondamentaux censés rendre compte de l'inconscient. Bien entendu, ce questionnement est aussi celui-là même que la cure analytique soulève. Enfin, à partir notamment du rire « hors-limite », ils traitent d'une modalité clinique dans laquelle le rire est rarement envisagé : la psychose.
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Lorsqu'ils voient le jour à la fin des années 1950, les Colloques des intellectuels juifs de langue française (réunissant A. Neher, E. Fleg ou E. Levinas) ont vocation à réaffirmer, quelques années après la Shoah, la présence des Juifs dans l'histoire. Ses fondateurs partent d'un double postulat. Premièrement, il n'existe pas de judaïsme sans une référence à l'existence concrète d'un homme juif. Deuxièmement, c'est au sein de l'histoire que se joue l'existence juive. L'histoire n'est pas un accident; elle est l'essence même de la condition juive.
C'est cette certitude partagée qui nourrit aujourd'hui la volonté de relancer les Colloques des intellectuels juifs. Face à la violence, au terrorisme, à la mondialisation et aux nouveaux visages du politique, les Nouveaux colloques des intellectuels juifs ont pour ambition, à la lumière d'une actualisation de la tradition juive, de dessiner les voies d'un nouvel engagement de la pensée et d'une réponse aux problèmes nés de notre modernité. -
Passages par la fiction ; expériences de pensée et autres dispositifs fictionnels de Descartes à Madame de Staël
Collectif
- Hermann
- 22 Mars 2012
- 9782705675486
Les rapports entre fiction et théorie ont été multiples, et ils intéressent l'historien de la philosophie comme celui de la littérature. Le présent volume s'est efforcé d'explorer cette diversité en partant des fictions cartésiennes de l'origine et en s'arrêtant à ce qui fut sans doute, en pleine tourmente révolutionnaire fut-ce un hasard ? , la première réflexion explicite sur ce thème, à savoir l'Essai sur les fictions de Madame de Staël. Dans ce parcours, on rencontre ce qu'on pourrait appeler des tendances ou des usages majeurs : d'une part, des artifices élaborés dans le sein même de la théorie pour découvrir la vérité par défaut, c'est-à-dire du fait de l'impuissance à mettre en oeuvre des procédures mieux assurées ; d'autre part, des fictions qu'il s'agit de conjurer de l'extérieur, parce que la raison ne peut se résigner aux flottements indéfinis du scepticisme ; enfin, des histoires que le romancier invente pour faire voler en éclats les fragiles constructions du philosophe.
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Ce colloque a constitué un moment fort du débat qui a marqué la seconde moitié du XXe siècle entre partisans de la génétique et pionniers du structuralisme. Il a examiné la question dans les domaines les plus divers (en mathématiques, en linguistique, en psychologie, en psychanalyse, en psychophysique, en biologie, en mythologie, en philosophie), dans la phénoménologie, dans les idéologies religieuses, et, ainsi, a mis en lumière la fécondité de cette tension.
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Marcel Duchamp ; tradition de la rupture ou rupture de la tradition ?
Collectif
- Hermann
- 20 Septembre 2011
- 9791037007322
Texte de l'édition originale : « Il ne semble pas, comme la plupart des auteurs, devoir se lier, pour être compris, à une nation, à une tradition, à un groupe exerçant le même art. Le nombre et la communication de ses actes en font un objet symétrique, une sorte de système complet en lui-même, ou qui se rend tel incessamment. Ce portrait que Valéry traçait de Léonard de Vinci pourrait, trait pour trait, s'appliquer à Duchamp. Et si les jeux jeux d'esprit, jeux de machines et jeux d'anatomie de l'un peuvent apparaître à l'orée de la Renaissance, comme une préfiguration de l'oeuvre d'art, la renaissance de ces mêmes jeux et leur savant exercice chez l'autre, à l'orée du XXe siècle, pourrait bien en avoir marqué le terme. Duchamp : tradition de la rupture ou rupture de la tradition ? En tout cas, loin des exégèses mystifiantes dont son oeuvre a jusqu'ici été la proie, le but du colloque organisé en juillet 1977 par le Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, sous la direction de Jean Clair, a été d'avoir tenté de définir l'introduction à la méthode de Marcel Duchamp. »
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Vivre de son art ; histoire du statut de l'artiste XV-XXI siècle
Collectif
- Hermann
- 18 Septembre 2012
- 9791037033369
Musicien(ne)s, écrivain(e)s, plasticien(ne)s, acteurs, actrices ou scénaristes... : tous sont des artistes. Depuis l'émergence de cette catégorie au XVe siècle jusqu'à aujourd'hui, ces praticiens de l'art, auteurs comme interprètes, ont dû négocier des statuts spécifiques et des droits particuliers afin de pouvoir, simplement, vivre de leur art. Face aux évolutions technologiques et à la constitution d'un marché de l'art, il fallut inventer et renforcer un statut social particulier. Son rôle fut et reste le même : palier l'insécurité et la fragilité souvent liées à la condition de créateur, et l'adapter aux nouvelles pratiques et aux réalités socio-politiques changeantes. Comprendre cette histoire longue, ses permanences et ses mutations, telle est l'ambition de cet ouvrage collectif initié par l'association des métiers de la création SMartFr. Des chercheurs de disciplines et d'horizons très divers se sont associés pour lui donner corps, et construire ensemble une approche pluridisciplinaire et croisée. En ce début de XXIe siècle, personne ne remet plus en question le rôle social du créateur. Mais, une fois encore, des révolutions technologiques imposent de repenser le statut de l'artiste et de son oeuvre. C'est à la lumière des expériences passées que nous pourrons, ensemble, inventer les nouvelles formes de protection du travail créatif.
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La litterature et le divan ; l'écrivain fance au psychanalyste
Collectif
- Hermann
- 20 Octobre 2011
- 9791037025340
Préfacé par Julia Kristeva et présenté par Frédéric Sayer. Actes du colloques du 16 mars au 8 juin 2009 (université Paris-Sorbonne) La psychanalyse naît de la parole de petites hystériques mais aussi... de la littérature. Les relations entre les deux disciplines n'ont pas été tendres depuis, loin s'en faut. Depuis l'époque des « psychobiographies », la psychanalyse a bien heureusement renoncé à « s'appliquer » à la littérature jusqu'à inverser le rapport de force : c'est aujourd'hui la littérature qui peut, à défaut de « s'appliquer », inspirer la théorie analytique. Ce livre recueille les dernières recherches des plus grands noms de la psychanalyse française (Julia Kristeva, André Green, Paul-Laurent Assoun, etc.) mais aussi celles de spécialistes de littérature. Que la Sorbonne même favorise cette rencontre montre bien que « l'alliance » voulue par Freud n'a jamais été aussi impérieuse. Julia Kristeva l'écrit dans son vibrant Plaidoyer pour l'espace intérieur : comment ne pas voir dans la psychanalyse et dans la littérature une forme de résistance à cette entreprise de destruction de l'espace intérieur inaugurée par le XXIe siècle ? Ainsi la littérature ne vient pas s'allonger sur le divan mais s'allie au psychanalyste pour faire du lecteur « l'analysé du texte » (André Green). En retour, le lecteur trouve dans cette rencontre avec le texte, un monde de significations, une durée propre, son « temps sensible ».
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Actes du colloque des 23-25 septembre 2010 (ENS-Ulm, Paris) Comment un discours se phrase-t-il ? Cette question, venue de la musique : elle opère au coeur du jeu musical, en particulier dans toute lecture interprétative d'une écriture arrêtée, semble adressable à bien des disciplines. La musique l'adresse traditionnellement aux autres arts avec lesquels elle s'allie : à la poésie dans le lied, au théâtre dans l'opéra, à la danse dans la chorégraphie, au discours de l'image dans le cinéma. Dans chacune de ces occurrences, il s'agit de faire résonner deux logiques discursives hétérogènes, et donc deux manières de phraser en sorte qu'elles s'entrelacent et se rehaussent. Mais plus généralement, la musique ne pourrait-elle adresser le même type de question aux disciplines scientifiques ? Si, en première approche, on appelle phraser une manière de nouer momentanément un corps à un discours, nouage qui oriente le découpage linéaire du discours en unités régionales de sens (selon une dynamique des profils, des attaques et des chutes), de telles opérations à une telle logique du phraser, donc : ne sont-elles pas également à l'oeuvre dans la compréhension d'une démonstration, dans la transmission d'une expérience, dans la lecture d'une équation ou d'une formule, dans l'appréhension d'un graphe ou d'un diagramme, que chacune de ces pratiques relève alors de la mathématique, de la physique, de la chimie, de la biologie ou d'autres sciences encore...
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L'ambition de l'Encyclopédie de la culture politique contemporaine est de donner accès à tout ce qui nourrit et structure la conscience politique du citoyen, à tout ce qui, relevant de l'histoire, du droit, des sciences politiques, de la philosophie politique, de la sociologie ou de l'économie politique, permet à la société contemporaine d'appréhender la sphère politique, les questions qui s'y posent, les choix qui s'y offrent, les jugements qu'elle suscite.
Sont ainsi présentés, sur près de trois mille pages, tous les éléments (faits, valeurs, institutions, doctrines) qui "font culture" dans l'esprit du temps, et distinguent notre conscience politique de celles des hommes du monde antique, de l'âge classique, de l'époque des Lumières, ou de celles des Occidentaux d'il y a une ou deux générations.
L'encyclopédie de la culture politique contemporaine contribue donc à l'édification d'une véritable conscience politique, ou mieux : d'une véritable "raison publique". Car les progrès de la démocratie se jugent aussi, au-delà d'un certain nombre de conditions institutionnelles et juridiques, à la capacité réellement offerte aux citoyens de se forger des opinions et des convictions réfléchies et de les comparer, les confronter et les juger. C'est à cette condition seulement que la démocratie ne demeure pas uniquement formelle, mais entre véritablement dans les consciences.
Près de 500 articles par une centaine de contributeurs pour tout savoir sur les acteurs politiques, les événements, les institutions, les normes et les lois, le fonctionnement des administrations et des organisations, les doctrines et les courants de pensées, et réfléchir sur les débats actuels. -
À l'heure où la consommation influence de plus en plus l'économie, il est urgent de donner quelques points de repères face aux sollicitations auxquelles chacun est soumis. Ce premier tome propose, à partir de situations issues de la vie quotidienne, des exercices qui invitent le lecteur à se servir des outils mathématiques pour consommer de manière plus intelligente. Destinés aux élèves de collège et lycée professionnel, ces exercices, tous corrigés, pourront être abordés dans leur grande majorité par tous les publics, et rendre chacun plus autonome et responsable face à notre société de consommation.
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En réunissant des spécialistes de quelques «cas» de chaos, il s'agit de saisir si les problèmes posés s'articulent ou pas aux mythes d'origine de nos cultures et aux philosophies qui, de Démocrite à Hermann Cohen et à Gilles Deleuze, ont pensé la rationalité, non pas comme un ordre inscrit dans ce qui est, niais comme une façon d'ordonner le chaotique. En choisissant ce thème, il s'agit de confronter nos savoirs et nos pratiques en comprenant mieux ce qui limite niais aussi qui fonde leur valeur, le chaos étant un bon thème puisqu'il oppose chacune de nos entreprises à ce qui relève, pour elle-même, d'un paradoxe. Cela a rendu possible d'étranges et passionnantes rencontres.
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Comment peut-on penser la mémoire comme objet des sciences sociales sans prendre en compte les dynamiques cérébrales ou cognitives ? Comment peut-on penser la mémoire comme objet des sciences du vivant sans prendre en compte les dynamiques sociales inscrites dans l'histoire ? La double question est iconoclaste pour des champs disciplinaires restés trop longtemps cloisonnés. Nous postulons pourtant qu'elle est valide et permet d'explorer les frontières de la connaissance. Nous faisons donc le pari que d'une double confrontation naîtra une meilleure connaissance des phénomènes mémoriels.
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Lire Totalité et infini d'Emmanuel Levinas ; études et interprétations
Collectif
- Hermann
- 20 Avril 2011
- 9782705672171
L'oeuvre d'Emmanuel Levinas est depuis quasiment son commencement et jusqu'à ses ultimes écrits caractérisée par la quête d'une phénoménalité défective, échappant à toute représentation. La nouvelle voie dont parle Levinas consistera à déborder les perspectives de la métaphysique humaniste, à prendre le risque de remettre en cause l'enracinement de l'humain dans la profondeur de l'être. Rien de moins donc que l'aspiration à une pensée de l'extériorité irréductible de la séparation et du face-à-face, s'efforçant de trouver une orientation, une sortie de l'être vers un Dire accordé aux commandements inouïs d'autrui.
Cinquante ans après la publication de Totalité et Infini, il nous a semblé pertinent de proposer des lectures et interprétations croisées de ce très grand livre d'Emmanuel Levinas, qui fut le premier dans le paysage intellectuel de l'époque à élaborer une pensée, voire une théorie de la subjectivité face à l'autre présupposant toujours le surgissement et l'interpellation de la parole qui vient rompre l'économie immanente du Même. -
L'Europe n'en a pas fini avec le processus de sécularisation qui se développe depuis l'époque moderne. Aujourd'hui, la sécularisation de nos sociétés prend de nouvelles formes, sur lesquelles se sont penchées les sciences humaines, la philosophie, la théologie et toutes les autres disciplines qui traitent du religieux. La circonscription de l'espace public, en tant qu'espace dépourvu de toute conviction, est l'une des revendications premières de nos démocraties laïques. Pourtant, en suivant des chemins débroussaillés par Lévinas ou Rancière, les auteurs montrent que cette pratique de la négation de tout ce qui excède le champ de la pensée neutre (qu'elle soit scientifique, idéologique, politique, sociale...) ne va pas sans effets pervers. Les nouveaux modes de socialisations, qui découlent de ce déni de l'excès, conduisent inéluctablement à un déni de l'humain. Peut-on alors réfléchir à d'autres stratégies vis-à-vis de ce mouvement de fond qu'est la sécularisation de nos sociétés, qui fait encourir le risque d'une trop forte homogénéisation sociale et d'un oubli des personnes ? Constatant le déni de l'excès que sanctionne la schize « postmétaphysique » entre critique intellectuelle et conviction privée, plusieurs stratégies d'autoréflexion performative sont ici proposées. Elles correspondent à différentes formes de socialisation de la philosophie, de la théologie ou autre traitement du religieux, des sciences humaines. Ces stratégies et les formes de vie évoquées ne se recouvrent pas. Mais elles posent toutes le pari que le déni de l'excès conduit à un déni de l'humain, et que cela se « déjoue » dans la reconnaissance, première, de l'existant particulier, insubstituable et sociable.
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En étendant le concept d'« oeuvre » du signe à la connaissance,Gilles-Gaston Granger a su redéfinir l'activité philosophique. En effet, selon lui, un « fait épistémologique » n'est pas seulement un « fait de science » ; il concerne non seulement le devenir de la science mais également la vie humaine dans son ensemble. L'enjeu de son travail a donc été avant tout de définir la tâche et les objectifs de la « discipline philosophique », notamment dans son rapport à l'histoire des sciences et au concept de science, car, comme il le démontre, « le scientifiquement connaissable dépend exclusivement des déploiements de la pensée formelle ». Granger a ainsi fait porter sa réflexion sur l'émergence du formel à partir de la théorie aristotélicienne de la science, tout en renouvelant sous le nom de « topique comparative » une méthode dont le spectre, couvrant l'histoire de la géométrie depuis Euclide, s'étend jusqu'à Russell et Carnap. S'appliquant également à la linguistique et aux sciences humaines, sa pensée contraste ainsi avec la démarche exclusivement historique de son prédécesseur au Collège de France, Martial Guéroult.