Metteur en scène américain, John Lemsky vit en France depuis quelques décennies. C'est aujourd'hui un jeune homme de soixante-quinze ans ! Amoureux de la vie, des femmes et du cinéma, bien-sûr. Il prépare d'ailleurs un film, qui sera peut-être le dernier, avec Zak Silberstein, producteur parisien assez fou pour y croire ! Zak, c'est aussi un homme de confiance, un ami que John entraîne à la découverte de son passé, de ses souvenirs et de ses films. Les récits s'entrecroisent, le passé et le présent, la réalité et la fiction, en compagnie de personnages que l'on est pas prêts d'oublier. Et nous voilà partis de Paris à la réserve des Indiens Navajo du Nouveau Mexique, en passant par Chicago, New York et/ou Kansas City, de Hollywood et Beverly Hills à Belleville, de Londres à Jérusalem ! Et en prime, on retrouve dans les dialogues la saveur et le phrasé du yiddish.
A l'image de la vie de son héros et de tous les personnages qui gravitent autour de lui, le roman de Daniel Goldenberg est une réflexion originale, drôle, surprenante et émouvante à la fois, sur la "négation du temps et le triomphe de l'optimisme sur la réalité."
Daniel Goldenberg est l'auteur du roman Papa poule (1980), et a publié chez Calmann-Lévy, Le Triporteur de Belleville (1986), Le Zaïdé (1988) et Le grand rôle (1999).
Pauvre petite fille riche ! A onze ans, Samantha Gantaire a tout pour être heureuse et pourtant... Un avion qui disparaît et la voilà seule au monde. Ou presque.
Alors, la pension ? Plutôt mourir. Un tuteur ? Allons, bon ! Et voici que déboule dans la vie de Samantha un très, très lointain parent, Sammy, aussi étonné qu'elle de l'aventure.
Sammy est vieux, pauvre et heureux. Il n'y a que le racisme qui le mette hors de lui. Car il est juif et il a beaucoup souffert, avant de couler des jours tranquilles à Belleville, entre son perroquet et ses copains du resto kasher.
Jusqu'à Samantha. Samantha-la-tempête, Samantha avec son Top 50 et son walkman, son mauvais caractère et son bon coeur. Avec surtout, son amour tout neuf pour son zaïdé ; comme on appelle les grands-pères en yiddish. Un amour qui bouscule tout, y compris la volonté de Sammy, qui se trouve kidnappé par sa ravageuse « petite-fille ».
Avec Sammy, Samantha grandira. D'un coup. Car la vie, c'est jamais ce qu'on croit.
Dans la tradition de Papa-Poule et du Triporteur de Belleville, un roman tendre et cocasse de Daniel Goldenberg, dont on retrouve avec bonheur la verve et l'émotion.
Rudolph Grichenberg, le plus célèbre réalisateur américain, s'est lancé dans un projet fou : tourner Le Marchand de Venise de Shakespeare en yiddish. Il vient en France pour trouver son Shylock...
"[...] Aucun doute possible là-dessus ! Shylock est à l'évidence séfarade. Shylock devrait parler le ladino ! affirma Rebbot.
- Shylock séfarade ? Shylock séfarade ? Si Shakespeare avait voulu qu'il soit séfarade, il était assez grand pour le préciser ! Et s'il ne l'a pas précisé c'est que Shylock est ashkénaze, donc c'est tout à fait naturel qu'il parle yiddish !
Lax se lança alors dans une explication étymologique parfaitement plausible d'où il ressortait que Shylock signifiait, traduit de l'anglais : shy, timide, lock, boucle de cheveux, et qui dit "boucle de cheveux" dit païesses, donc : "Timides païesses".
"Timidespaïesses" ou "Païessestimides", comme on veut.
- Et pourquoi timides ? demanda Rebbot.
- C'est l'époque qui veut ça. Logique. Un juif ne peut être que timide, ne peut porter ses païesses que timidement, on pourrait dire presque discrètement ! conclut Lax.
- Et pourquoi ne l'a t-il pas appelé "Shypaïesses" ? ricana Rebbot.
- Ou en yiddish alors, chémen (timide) donc "Chémenpaïesses" ? dit Lax.
- Mais "Chémenpaïesses", ça ne veut rien dire en yiddish ! dit Weissbrot.
- Mais si ! Ca veut dire Shylock !".
Certains traversent l?histoire, montés sur les grands chevaux de la renommée. C?est en triporteur que Victor-Moïse Leizer, lui, va franchir les étapes de son destin aux heures où la France subit l?Occupation, avec pour tout bagage l?espoir et un humour indéracinable. Rejeton d?une famille où l?on respecte certes mieux le code de l?honneur d?être juif que les règles de la grammaire française, il nous entraîne de Belleville à la ligne de démarcation qu?il passera dans les deux sens, tel Moïse, pour délivrer les siens. Autour de lui vit un monde pittoresque, tendre, chaleureux : sa famille du Cours des Halles, la petite Annie, Boris le diamantaire, et Lio, et Moshé. Et Max le tailleur, Anita la voyante, Mirande l?ami du Béarn. Et tant d?autres aussi, qui croisent la route de ce triporteur symbolique. Et puis Ida et Marie, deux visages d?un même amour? Le triporteur de Daniel Goldenberg, c?est toute la mémoire de ce temps-là qui revient, rire et larmes mêlés, comme en un hommage à ceux que l?oubli n?atteindra jamais. Le Triporteur de Belleville, c'est aussi un téléfilm de deux fois 90 minutes, diffusé par France 2 en 2005 avec Lorànt Deutsch, Mathias Mlekuz, Romane Bohringer et Michel Jonasz. Une production Nelka Films.
En 1942, Gabriel et sa famille, des Juifs polonais émigrés en France, tentent de survivre dans Paris occupé par les Allemands, qui les privent de leurs moyens d'existence et de leur dignité. Pas encore de leur vie.
Gabriel n'a que quatorze ans quand, au matin du 16 juillet, les Juifs de Paris sont raflés par la police française aux ordres des nazis. On les transfère au Vélodrome d'Hiver, dans le XVe arrondissement. Comment se douteraient-ils que le Vél'd'Hiv' sera la première étape sur la route de l'extermination?
Pour eux, la solution finale débute ici, à cinq cents mètres de la tour Eiffel, dans ce vélodrome où l'on entasse treize mille personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, sans sanitaires suffisants, sans nourriture, sans intimité ni endroit pour dormir et avec pour toute réponse à leurs cris de colère et de détresse un peloton de gardes républicains armés et résolus. Beaucoup se découragent. Pas Gabriel Wachman. Il finit par trouver un moyen de s'échapper. Pour lui, il n'y aura pas d'Auschwitz, mais tout de même la peur, les collabos, l'abandon, le monde hostile et cette immense douleur de ne rien savoir de tous les siens. Il lui faudra tenir jusqu'à la fin de la guerre.
Gabriel Wachman demeure aujourd'hui l'un des rares survivants du Vél'd'Hiv. Il nous le raconte dans un témoignage historique, poignant et inédit, enrichi par l'écriture forte d'un auteur reconnu, Daniel Goldenberg.