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Au cours des dernières décennies, la plupart des sociétés se sont faites plus répressives, leurs lois plus sévères, leurs juges plus inflexibles, et ceci sans lien direct avec l'évolution de la délinquance et de la criminalité. Dans ce livre, qui met en oeuvre une approche à la fois généalogique et ethnographique, Didier Fassin s'efforce de saisir les enjeux de ce moment punitif en repartant des fondements mêmes du châtiment.
Qu'est-ce que punir ? Pourquoi punit-on ? Qui punit-on ? À travers ces trois questions, il engage un dialogue critique avec la philosophie morale et la théorie juridique. Puisant ses illustrations dans des contextes historiques et nationaux variés, il montre notamment que la réponse au crime n'a pas toujours été associée à l'infliction d'une souffrance, que le châtiment ne procède pas seulement des logiques rationnelles servant à le légitimer et que l'alourdissement des peines a souvent pour résultat de les différencier socialement, et donc d'accroître les inégalités.
À rebours du populisme pénal triomphant, cette enquête propose une salutaire révision des présupposés qui nourrissent la passion de punir et invite à repenser la place du châtiment dans le monde contemporain.
Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l'Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d'études à l'EHESS. Il est notamment l'auteur, au Seuil, de La Force de l'ordre (2011) et de L'Ombre du monde (2015).
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L'ombre du monde ; une anthropologie de la condition carcérale
Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur des idées
- 8 Janvier 2015
- 9782021179606
Invention récente puisqu'elle n'a guère plus de deux siècles, la prison est devenue, partout dans le monde, la peine de référence. L'atteste, en France, le doublement de la population carcérale au cours des trois dernières décennies. Comment comprendre la place qu'elle occupe dans la société contemporaine ? Et comment expliquer que le tournant punitif affecte avec une telle intensité certaines catégories de personnes ? Pour tenter de répondre à ces questions, Didier Fassin a conduit au long de quatre années une enquête dans une maison d'arrêt.
Analysant l'ordinaire de la condition carcérale, il montre comment la banalisation de l'enfermement a renforcé les inégalités socio-raciales et comment les avancées des droits se heurtent aux logiques d'ordre et aux pratiques sécuritaires. Mais il analyse aussi les attentions et les accommodements du personnel pénitentiaire, les souffrances et les micro-résistances des détenus, la manière dont la vie au dedans est traversée par la vie du dehors. La prison apparaît ainsi comme à la fois le reflet de la société et le miroir dans lequel elle se réfléchit. Plutôt que l'envers du monde social, elle en est l'inquiétante ombre portée.
Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l'Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d'études à l'EHESS. Il a notamment publié La Force de l'ordre (Seuil, 2011) et La Raison humanitaire (Hautes Études-Gallimard-Seuil, 2010).
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Les mondes de la santé publique : excursions anthropologiques ; cours au collège de France 2020-2021
Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur des idées
- 2 Septembre 2021
- 9782021486124
Avec la pandémie de covid, la santé publique, domaine jusqu'alors méconnu, a fait irruption dans le monde. Tout ce qui fait le mouvement des sociétés s'est brusquement mis à tourner autour des questions sanitaires. Pour inscrire ce moment dans un cadre plus vaste, le cours au Collège de France qui fournit la matière de ce livre propose un détour en partant d'une scène ordinaire, celle du saturnisme infantile, pour, au fil des leçons, en décliner les enjeux à travers une série d'études de cas menées sur trois continents.
La vérité du chiffre invite à réfléchir à la manière dont le travail de quantification prétend représenter les faits sociaux et sanitaires. Les frontières épistémiques interrogent la confrontation de conceptions profanes et savantes de la maladie. Les thèses conspirationnistes révèlent des réactions de défiance à l'égard des savoirs autorisés et des pouvoirs officiels. Les crises éthiques dévoilent des mécanismes de violation des droits et de détournement des biens communs au bénéfice d'intérêts privés. Quant aux enquêtes portant sur les exils précaires et les épreuves carcérales, elles permettent d'appréhender la généalogie et la sociologie de l'administration des populations vulnérables. Chacun de ces enjeux jette un éclairage singulier sur l'expérience pandémique.
Au terme de ces excursions anthropologiques, la santé publique peut apparaître à la fois comme un miroir tendu à la société et un reflet que cette dernière lui renvoie.Anthropologue, sociologue et médecin, Didier Fassin est professeur à l'Institute for Advanced Study de Princeton, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et titulaire de la chaire de santé publique du Collège de France en 2020-2021. Il a récemment publié au Seuil La Vie mode d'emploi critique et Mort d'un voyageur. Une contre-enquête. -
Faire de la santé publique
Didier Fassin
- Hygée Editions/ Presses de l'EHESP
- 21 Septembre 2023
- 9782810911226
L'ambition de cette 3e édition est de montrer comment des idées naissent, des instruments se forgent, des acteurs se mobilisent pour faire exister et reconnaître des réalités : les « problèmes de santé publique ». Une nouvelle préface souligne la façon dont la pandémie de Covid a simultanément donné une présence inédite à la santé publique.
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Des attentats aux séismes, des accidents d'avion aux prises d'otages, des massacres de populations aux suicides d'adolescents, tout événement violent appelle la présence de psychiatres et de psychologues qui interviennent au nom de la trace psychique du drame : le traumatisme. Longtemps cette notion a servi à disqualifier soldats et ouvriers dont l'authenticité de la souffrance était mise en doute. Désormais, grâce au traumatisme, les victimes trouvent une reconnaissance sociale.
Ce renversement procède de deux histoires convergentes. L'une, intellectuelle, qui va des travaux de Charcot, Janet et Freud à l'invention de l'état de stress post-traumatique aux États-Unis et à sa difficile adoption en France. L'autre, morale, qui fait succéder à un siècle de suspicion une ère de réhabilitation et produit l'émergence d'une nouvelle subjectivité politique : celle de la victime.
Le livre explore trois scènes emblématiques où se déploient trois formes d'intervention : la victimologie psychiatrique, après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse ; la psychiatrie humanitaire, en Palestine durant la seconde Intifada ; la psychotraumatologie de l'exil, à l'oeuvre auprès des demandeurs d'asile. -
Mort d'un voyageur ; une contre-enquête
Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur des idées
- 12 Mars 2020
- 9782021450781
C'est une histoire simple. Un homme de trente-sept ans appartenant à la communauté du voyage est abattu dans la ferme familiale par des gendarmes du GIGN alors qu'il n'a pas réintégré la prison après une permission de sortir. Deux versions des faits s'affrontent : celle des militaires, qui invoquent la légitime défense, et celle des parents présents sur les lieux, qui la contestent. Une information judiciaire est ouverte, qui se conclut par un non-lieu, confirmé en appel. La famille et ses soutiens continuent pourtant de se battre, réclamant justice et vérité. Réexaminant les pièces du dossier et interrogeant les protagonistes du drame, Didier Fassin présente ici une contre-enquête qui accorde le même crédit à tous les récits.
Pour en rendre compte, Mort d'un voyageur propose une forme expérimentale de narration qui s'attache d'abord à restituer scrupuleusement par une écriture subjective la manière dont chacun affirme avoir vécu les événements, puis à croiser les témoignages et les expertises en intégrant l'ensemble des éléments disponibles pour aboutir à une autre lecture des faits. Réflexion critique sur les conditions de possibilité de telles tragédies, cette recherche contribue à rendre aux voyageurs un peu de ce dont la société les prive : la respectabilité.
Didier Fassin est professeur à l'Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d'études à l'EHESS. Titulaire d'une chaire annuelle du Collège de France, il est notamment l'auteur, au Seuil, de Punir. Une passion contemporaine et La Vie. Mode d'emploi critique.
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La vie ; mode d'emploi critique
Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur des idées
- 11 Janvier 2018
- 9782021374728
Comment concevoir la vie dans sa double dimension du vivant et du vécu, de la matière et de l'expérience ? À cette question, la philosophie et, plus récemment, les sciences sociales, ont apporté toutes sortes de réponses, privilégiant souvent l'une ou l'autre de ces dimensions – le biologique ou le biographique. Est-il toutefois possible de les penser ensemble et de réconcilier ainsi les approches naturaliste et humaniste ? S'appuyant sur une série de recherches conduites sur trois continents, Didier Fassin s'y emploie en mobilisant trois concepts : les formes de vie, les éthiques de la vie et les politiques de la vie.
Dans la condition des réfugiés et des demandeurs d'asile, à travers le geste humanitaire et le sacrifice pour une cause, à la lumière des statistiques de mortalité et des modalités de calcul des indemnités de décès, à l'épreuve, enfin, d'une enquête généalogique et ethnographique, l'économie morale de la vie révèle de troublantes tensions dans la manière dont les sociétés contemporaines traitent les êtres humains.
Une fois assemblées, comme dans un puzzle, les pièces de cette composition anthropologique, une image apparaît : celle, troublante, des vies inégales.
Didier Fassin est professeur à l'Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d'études à l'EHESS. Il est notamment l'auteur, au Seuil, de La Raison humanitaire, La Force de l'ordre, L'Ombre du monde et Punir. Une passion contemporaine.
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Most incidents of urban unrest in recent decades - including the riots in France, Britain and other Western countries - have followed lethal interactions between the youth and the police. Usually these take place in disadvantaged neighborhoods composed of working-class families of immigrant origin or belonging to ethnic minorities. These tragic events have received a great deal of media coverage, but we know very little about the everyday activities of urban policing that lie behind them. Over the course of 15 months, at the time of the 2005 riots, Didier Fassin carried out an ethnographic study in one of the largest precincts in the Paris region, sharing the life of a police station and cruising with the patrols, in particular the dreaded anti-crime squads. Far from the imaginary worlds created by television series and action movies, he uncovers the ordinary aspects of law enforcement, characterized by inactivity and boredom, by eventless days and nights where minor infractions give rise to spectacular displays of force and where officers express doubts about the significance and value of their own jobs. Describing the invisible manifestations of violence and unrecognized forms of discrimination against minority youngsters, undocumented immigrants and Roma people, he analyses the conditions that make them possible and tolerable, including entrenched policies of segregation and stigmatization, economic marginalization and racial discrimination. Richly documented and compellingly told, this unique account of contemporary urban policing shows that, instead of enforcing the law, the police are engaged in the task of enforcing an unequal social order in the name of public security.
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How can we think of life in its dual expression, matter and experience, the living and the lived? Philosophers and, more recently, social scientists have offered multiple answers to this question, often privileging one expression or the other - the biological or the biographical. But is it possible to conceive of them together and thus reconcile naturalist and humanist approaches? Using research conducted on three continents and engaging in critical dialogue with Wittgenstein, Benjamin, and Foucault, Didier Fassin attempts to do so by developing three concepts: forms of life, ethics of life, and politics of life.
In the conditions of refugees and asylum seekers, in the light of mortality statistics and death benefits, and via a genealogical and ethnographical inquiry, the moral economy of life reveals troubling tensions in the way contemporary societies treat human beings. Once the pieces of this anthropological composition are assembled, like in Georges Perec's jigsaw puzzle, an image appears: that of unequal lives. -
The prison is a recent invention, hardly more than two centuries old, yet it has become the universal system of punishment. How can we understand the place that the correctional system occupies in contemporary societies? What are the experiences of those who are incarcerated as well as those who work there? To answer these questions, Didier Fassin conducted a four-year-long study in a French short-stay prison, following inmates from their trial to their release. He shows how the widespread use of imprisonment has reinforced social and racial inequalities and how advances in civil rights clash with the rationales and practices used to maintain security and order. He also analyzes the concerns and compromises of the correctional staff, the hardships and resistance of the inmates, and the ways in which life on the inside intersects with life on the outside. In the end, the carceral condition appears to be irreducible to other forms of penalty both because of the chain of privations it entails and because of the experience of meaninglessness it comprises. Examined through ethnographic lenses, prison worlds are thus both a reflection of society and its mirror. At a time when many countries have begun to realize the impasse of mass incarceration and question the consequences of the punitive turn, this book will provide empirical and theoretical tools to reflect on the meaning of punishment in contemporary societies.
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It is a simple story. A 37-year-old man belonging to the Traveller community is shot dead by a special unit of the French police on the family farm where he was hiding since he failed to return to prison after temporary release. The officers claim self-defense. The relatives, present at the scene, contest that claim. A case is opened, and it concludes with a dismissal that is upheld on appeal. Dismayed by these decisions, the family continues the struggle for truth and justice. Giving each account of the event the same credit, Didier Fassin conducts a counter-investigation, based on the re-examination of all the available details and on the interviews of its protagonists. A critical reflection on the work of police forces, the functioning of the justice system, and the conditions that make such tragedies possible and seldom punished, Death of a Traveller is also an attempt to restore to these marginalized communities what they are usually denied: respectability.
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Public health erupted into the world's consciousness in early 2020 with the Covid pandemic and its multiple social and economic consequences. What had been until then, for most people, a remote and specialized field of expertise suddenly became the very basis for the government of lives. The Worlds of Public Health analyzes the moral and political issues at stake in the practice of public health today, including the influence of positivism, the boundaries of disease, conspiracy theories, morality tests, and the challenges posed by the health of migrants and prisoners. This exploration transports readers from South Africa, the country most impacted by the AIDS epidemic, to Ecuador, with the supposedly highest maternal mortality rate in Latin America; from the scientific controversies concerning the so-called worm wars in Kenya to conflicts between doctors and patients around Gulf War syndrome in the United States; from lead poisoning and public housing in France to the Covid-19 pandemic worldwide. Through these case studies, Didier Fassin argues that, ultimately, public health is a politics of life, revealing the different and unequal ways in which life is valued - and either protected or not - in contemporary societies.
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Raison humanitaire ; une histoire morale du temps présent
Didier Fassin
- Seuil
- Hautes Etudes
- 28 Mai 2015
- 9782021037364
Face aux désordres du monde, les sentiments moraux sont devenus un ressort essentiel des politiques, internationales aussi bien que locales. Qu'il s'agisse de conduire des actions en faveur des pauvres ou des réfugiés, d'aider des victimes de catastrophes ou de justifier des interventions militaires, un gouvernement humanitaire, mêlant solidarité et compassion, se déploie partout au secours des démunis et des dominés. C'est à l'analyse de cette nouvelle économie morale que Didier Fassin, anthropologue et médecin, consacre ce livre.
Sur des terrains proches ou lointains, il explore des scènes où la morale humanitaire se trouve soumise à l'épreuve de l'inégalité et de la violence, et rend compte des tensions et des contradictions qui traversent la politique humanitaire. Analysant en France l'ouverture de lieux d'écoute dans les banlieues, la distribution d'aides d'urgence aux chômeurs, la régularisation des étrangers en situation irrégulière et le traitement des demandes d'asile, mais étudiant aussi les représentations de l'enfance au temps du sida en Afrique du Sud, les témoignages sur les traumatismes dans les Territoires palestiniens, les opérations de sauvetage de sinistrés au Venezuela et les choix difficiles de l'aide internationale lors de l'invasion de l'Irak, Didier Fassin livre les fragments d'une histoire au présent de la manière dont les sociétés contemporaines font face à l'intolérable.
Proposant une critique de la raison humanitaire à la fois respectueuse de l'engagement des acteurs et lucide sur les enjeux qui les dépassent, il jette ainsi les bases d'une anthropologie politique et morale.
Didier Fassin est professeur à l'Institute for Advanced Study (Princeton) et à l'École des hautes études en sciences sociales (Paris). Il dirige l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux.
" Hautes Études " est une collection des Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, des Éditions Gallimard et des Éditions du Seuil.
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La société qui vient
Didier Fassin, Collectif
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 14 Janvier 2022
- 9782021481631
Au fil des ans, les crises semblent se multiplier : crise financière, crise sanitaire, crise environnementale, crise des exilés, crise du patriarcat, crise de la démocratie, et selon certains même, crise du capitalisme et du néolibéralisme – la liste pourrait encore s’allonger. La crise deviendrait-elle la nouvelle normalité du monde contemporain, au risque de ne susciter de réponses que dans l’urgence ? Le choix fait dans ce livre est de parler plutôt de moment critique appelant une réflexion collective attentive aux grandes questions du temps présent comme prélude à d’autres formes de vie.
Chaque section ouvre des perspectives sur les principaux enjeux auxquels la société française doit faire face, les lignes politiques qui la traversent, les mondes sociaux qui s’y côtoient, les inégalités qui la divisent, les reconnaissances qui en enrichissent la compréhension et les explorations en quête d’alternatives. De la mondialisation au populisme, des migrations aux pandémies, des discriminations aux communs, de la laïcité à la désobéissance, des plateformes numériques à l’économie solidaire, c’est un regard lucide qui est porté sur les transformations définissant notre monde.
Ni état des lieux ni exercice de futurologie, ce livre est une interrogation critique sur notre temps pour anticiper la société qui vient.
Didier Fassin est professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a récemment publié au Seuil Punir. Une passion contemporaine, La Vie. Mode d’emploi critique et Les Mondes de la santé publique. Pour le présent projet, il a réuni soixante-sept autrices et auteurs de renom en science politique, économie, droit, histoire, sociologie, anthropologie, géographie, démographie, philosophie et littérature. -
L'exil, toujours recommencé : Chronique de la frontière
Anne-claire Defossez, Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur des idées
- 5 Janvier 2024
- 9782021549706
Anthropologue et médecin, Didier Fassin est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines, et directeur d'études à l'EHESS. Anne-Claire Defossez est sociologue, chercheure à l'Institute for Advanced Study de Princeton.Fuyant les violences politiques, les persécutions religieuses ou la pauvreté, des hommes, des femmes, des enfants d'Afghanistan, d'Iran, du Maghreb et d'Afrique subsaharienne, se mettent en route pour des voyages de plusieurs années au cours desquels ils affrontent les rackets des bandes armées, les brutalités des polices, les camps d'enfermement, les murs de barbelés, les rigueurs du désert, les périls de la mer. Beaucoup y perdent la vie.
Cinq années durant, été comme hiver, Didier Fassin et Anne-Claire Defossez ont mené une recherche à la frontière entre l'Italie et la France, dans les Alpes, auprès de nombre de ces exilés, pour reconstituer leur périple en l'inscrivant dans le contexte géopolitique des bouleversements du monde. Ils ont pris part aux activités menées pour leur porter assistance. Ils ont rencontré les multiples acteurs de ce territoire de migrations millénaires.
Leur enquête donne ainsi à comprendre l'expérience des exilés, l'engagement des volontaires et même
le désarroi des forces de l'ordre, conscientes de la vanité de leur mission. Elle dévoile l'inefficacité d'une militarisation de la frontière qui rend plus dangereuse la traversée de la montagne et d'une politique qui nie les droits de personnes en quête de protection.