Mon éloge est un dithyrambe totalement subjectif, sincère et ressenti, un discours "pour l'édification commune", ainsi qu'il est écrit dans les manuels de rhétorique. Il ne cherche pas à plaire aux critiques ou aux chroniqueurs. Il s'adresse aux lecteurs qui veulent découvrir le jazz, à ceux qui l'aiment un peu mais de loin ; aux simples enthousiastes, aussi, ces ravis du jazz, comme moi, qui communient dans la ferveur d'un solo de sax, d'une envolée de trompette, d'un murmure de basse...
« Vendredi 10 août 2007. Agathe s'est arrêtée de respirer. Après six mois de lutte depuis sa deuxième greffe et toute une vie de combat. Sa lumière, son rire, son esprit, son courage vont tellement nous manquer. Sept ans plus tard, moi, son père, j'ai décidé de raconter qui était cette jeune femme vivante, joyeuse et directe. Comment elle a avancé, aimé, partagé. Comment elle a vécu, jusqu'au bout, son dernier été. Je voulais parler de sa vie, de la vie. Je me suis replongé dans mes notes, j'ai repris les photos, les courriers de ses vingt-trois étés. Puis j'ai commencé à écrire. Jour après jour. Ce fut difficile et doux. Tu m'accompagnais, Agathe, avec ton regard sur le monde, sur la maladie, sur la famille, sur moi. Nous échangions. A la fin, tu étais en vie. »
D. P.
Face au jeu du tout polémique dominant l'espace du débat, Didier Pourquery oppose avec éloquence l'arme qu'est la nuance : elle casse les évidences, revendique l'ironie face à l'arrogance, remet en cause la violence, bouscule les dogmes et permet de rester indigné tout en étant lucide.Apprendre à débattre en écoutant soigneusement l'autre et en affinant ses propres arguments semble plus utile que de gagner au fight spectaculaire de "celui qui a toujours raison". Sortant d'un débat sur La Chaîne parlementaire, en janvier 2020, où il questionnait la compétence universelle de Greta Thunberg en matière de catastrophe planétaire, Didier Pourquery reçoit une volée de bois vert sur les réseaux sociaux. C'est une révélation. Face à des polémistes de plateau, dont il ne tient plus à utiliser les codes, il réalise que lui, cherche toujours à nuancer. C'est le point de départ d'une enquête sur ce que recouvrent cette passionnante notion et ses applications. Car d'Héraclite puis Montaigne jusqu'à Camus et Aron s'étend un espace où cohabitent réflexion et engagement, approfondissement et pensée ferme. Au moment où sur tous les écrans le débat tourne au catch, où le contexte politique semble pousser à l'affrontement incessant, où de nouvelles idéologies se bousculent, remplaçant les totalitarismes ou les reproduisant à leur façon... oui, nuancer semble essentiel pour sauver l'art de la conversation et l'héritage des Lumières.
Comment un simulacre de repas a-t-il séduit le monde entier ?
Dans ses Mythologies, Roland Barthes consacrait déjà avec humour un très sérieux chapitre au " steak-frites ". Cinquante ans plus tard, les arches jaunes sur fond vert de la célèbre firme McDonald's ont envahi la planète et la France est devenue l'autre pays du fast-food. Que nous raconte cette mutation spectaculaire ? Pourquoi aime-t-on tellement cette nourriture aussi régressive et transgressive que nocive ? Drôle et personnelle, cette analyse très éclairante superpose, à la façon d'un hamburger, une tranche d'histoire, une tranche de sociologie, une tranche d'économie, une tranche de nutrition et, pour relever le tout, une tranche de mauvais esprit.
Cet éloge de l'ironie offre un mode d'emploi de l'esprit léger, le meilleur antidote qui soit à tous les interdits et toutes les doxas.
" Regardez-moi lorsque je parle au second degré : comme dans un jeu d'enfant, je me raconte une histoire au milieu de la vie quotidienne. Comme tous les jeux, celui-là donne du plaisir : moquerie partagée, complicité de malfaisance légère. Un sourire, un simple sourire est l'enjeu de la partie. Il est urgent de redécouvrir les bienfaits joyeux de l'ironie, les vertus décapantes du second degré... ce mal français qui nous fait tellement de bien. " D. P. " Nous ne céderons rien à l'ironie ", déclarait Emmanuel Macron le soir de son élection. L'ironie n'est donc plus au programme. Elle dérange, elle questionne, elle bouscule, elle renverse parfois. C'est un sport de combat tout en souplesse, mais qui peut s'avérer redoutable. Didier Pourquery montre ici comment, de Socrate à Daniel Defoe, de Jonathan Swift à Kierkegaard, de Musil à Jankélévitch, les amis de l'ironie ont interrogé le monde sans se lasser. Cet ouvrage va à leur rencontre pour recueillir leurs enseignements toujours délectables et offrir un mode d'emploi de l'esprit léger, le meilleur antidote qui soit à tous les interdits et toutes les doxas. Un programme comme un autre. Mais celui-ci, d'une efficacité assurée.
Sur le marché de l'emploi, les modes de recrutement changent. On a de moins en moins recours aux petites annonces. Par contre, de plus en plus de cadres, de techniciens et de directeurs sont aujourd'hui recrutés par approche directe, par des chasseurs de têtes qui, eux, ne semblent pas souffrir de la crise. Profession indiscrète qui fouille les fichiers, les réseaux et même les structures de pouvoir des entreprises, la race des chasseurs de têtes est, sur son propre compte, d'une discrétion exemplaire. Entourés de mystères et de secrets, les chasseurs voient cependant leur nombre croître. Sans cesse, des mercenaires et des chasseurs de primes s'installent dans de luxueux bureaux, dont le décor feutré dissimule parfois des pratiques peu recommandables. Pourtant, alors que le marché de l'emploi est étroit, rigide et opaque, les chasseurs ont un rôle à jouer pour une meilleure répartition des compétences dans les entreprises. Un rôle d'agents de la mobilité. Mais qui sont-ils pour remplir une telle fonction économique ? Quelles sont leurs motivations et leurs méthodes ? Cet ouvrage est le premier en France à faire un tour d'horizon de cette profession et de ses enjeux. Enquête de forme journalistique, elle raconte des cas concrets, des histoires vraies, des témoignages, qui font vivre les moeurs quotidiennes des chasseurs. Guide pratique, il classe les cabinets et les méthodes pour aider les chercheurs d'emploi à s'y reconnaître. Tableau des moeurs, il présente les éléments d'une réflexion plus large sur l'éthique du débauchage, la morale de la mobilité et les critères de jugement de la valeur des cadres.
5 000 nouveaux produits chaque année dans les supermarchés européens, 9000 aux États-Unis ; 64 000 marques nouvelles en France en 1988, 68 000 dépôts de brevets, etc. La guerre de la nouveauté fait rage dans l'économie des pays riches, elle est devenue une véritable obsession. Des milliers d'hommes et de femmes passent leurs journées à rechercher de nouvelles formes, de nouveaux noms, de nouvelles performances, dans des domaines aussi variés que l'automobile ou les éponges de cuisine, la lessive ou les boissons gazeuses. L'auteur nous emmène dans les coulisses d'un monde qu'il a pratiqué pendant de longues années : services marketing des grandes entreprises, agences de publicité, studios de design, hypermarchés, etc. Dans les groupes de créativité, en manches de chemise, on délire doucement pour libérer en soi l'inspiration. Mais il y a aussi des séances de tests, où l'on fixe une caméra sur la rétine du consommateur-cobaye, d'autres où on le passe au détecteur de mensonge. Les grandes réussites, aussi bien que les échecs spectaculaires de l'innovation, sont racontés (ainsi la faillite retentissante du nouveau Coca-Cola en 1985, ou encore l'échec du yaourt à boire en 1979, devenu succès sept ans plus tard avec une nouvelle présentation). L'auteur va plus loin et, avec un regard aigu doublé d'un goût certain de la provocation, il nous montre qu'aujourd'hui rien n'échappe à la loi de la nouveauté : pas plus la politique que la science, la philosophie et même la religion. Un récit plein de vie, en même temps qu'une remarquable analyse des mentalités d'aujourd'hui.
Qui n'a jamais entendu un éditorialiste souligner une idée « clivante », un politique vouloir « réenchanter » la vie, un ado répondre « ah ouai, j'avoue », un joueur de football se satisfaire d'avoir « fait le job » ? Qui n'a jamais voulu monter « sur » Paris, éviter les endroits « improbables » ou « déconnecter » ? Au travail, au détour d'une rue, à la terrasse d'un café, dans une rame de métro, Didier Pourquery tend l'oreille, sort son carnet et se transforme en enquêteur, curieux, agacé mais bienveillant. Tics fâcheux, air du temps, dérapages, clichés et autres expressions toutes faites : impossible de ne pas s'y reconnaître !
En 100 billets, issus de sa chronique « Juste un mot », l'auteur nous propose un passionnant jeu de piste dans le langage quotidien. Quelques repères étymologiques, un sens aigu de l'observation et l'humour comme fil conducteur : pas de doute, ce petit livre instructif et drôle « fait le job»!
Conception graphique : Raphaëlle Faguer © Autrement
© Éditions Autrement, Paris, 2014.
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