Prix Émile-Nelligan
Résumé
Trois générations de femmes : Téta, la grand-mère, Fadwa, la mère, et Emné, la fille qui dit la tendresse de celles qui l'ont précédée. Les poèmes recousent les liens brisés par la guerre, la mort et l'exil.
Extrait
Je suis fille de la fille
c'est à moi de consoler
à moi de porter
les fleurs
les horizons
mon doigt indique les premiers nuages
rentrons à la maison Téta
nous reviendrons demain
enceintes d'un jour nouveau
Point de vue de l'auteure
Le figuier sous lequel nous dansions enfants a été coupé. Je ne savais plus où aller. Dans une tristesse que je connaissais par corps, j'ai fini par fuir sans montrer mon ombre. Dans la poésie, j'ai vu la possibilité d'habiter un lieu et d'y retrouver la tendresse des femmes qui m'ont élevée.
L'auteure
Née en France en 1990, Emné Nasereddine a grandi au Liban et elle a étudié la littérature à Montréal, où elle vit. Sa poésie s'inspire de son expérience de migration, des frontières et du deuil, de la vie des femmes libanaises. La danse du figuier est son premier livre.
Dans ce numéro de la revue Moebius, porté par une citation de Marguerite Duras, les textes témoignent de ce « la force existe sans le soi qui s'excède, elle le précède peut-être », comme l'écrivent Martine Fidèle et Olivia Tapiero dans leur liminaire. Les auteur·rice·s contribuant à « fouiller l'identité » sont : Anne-Marie Alonzo, Roxane Azzaria, Marion Bacci, André-Anne Côté, Jan J. Dominique, Daniel Gaumond, Céline Girard, Kevin Ménard, Mona Messine, Lysanne Morissette, Emné Nasereddine, Solène Planchais, Chloé Savoie-Bernard, Ariane Tapp, Doriane Thiffault-Lajeunesse et Ouanessa Younsi. La couverture est une oeuvre de l'artiste en résidence Awa Banmana.
Ce printemps, Lettres québécoises consacre sa une à l'écrivaine et éditrice Yara El-Ghadban. L'autrice écrit son autoportrait et répond au questionnaire LQ, alors que Gilles Bibeau, Khalil Khalsi, Sarah-Louise Pelletier-Morin, Emné Nasereddine et Rodney Saint-Éloi signent les autres textes du dossier où vous pourrez aussi lire un extrait de Le parfum de Nour (Mémoire d'encrier, 2015) par Yara El-Ghadban. Le cahier Création propose un poème de Gabrielle Boulianne-Tremblay, une nouvelle de Marie-Ève Bourassa, une lecture illustrée de Belle pour rien de Julie Roy par Amélie Grenier et c'est Frédérique Côté qui occupe « Le labo ». Le cahier Critique, lui, délaisse les étoiles, mais restent aussi riche. Le cahier Vie littéraire, enfin, propose entre autres un hommage à Marie-Claire Blais et une nouvelle chronique dédiée à la littérature franco-canadienne.