La notion de Francographie est essentiellement contestataire, polémique. Elle affirme une autonomie idéologique et une certaine distance critique vis-à-vis de ce que l'on nomme alors « littérature (s) francophone (s) » d'Afrique ou d'ailleurs. Elle ne se réclame ni du centre ni de la périphérie, mais laisse en avant-garde l'idée d'une diversité dépouillée de toute connotation politiste et hégémoniste. L'on peut y voir une littérature « d'un monde » parmi « des mondes», qui ne se mesure ni ne s'épanouit qu'au gré des tensions autour et sur le sens. Les francographies africaines actuelles sont donc des lieux où se mettent en place les schèmes révélateurs d'une reconfiguration non seulement des systèmes de relation au monde et au sein de l'espace francophone, mais surtout des reconstructions identitaires. Au-delà des problèmes d'ordre épistémologique, ces francographies soulèvent de grandes préoccupations au plan de l'esthétique ; signe de la prégnance de motifs d'une multi-culturalité bientôt rebelle et dissidente au détriment d'une perspective interculturelle.
Le présent volume se demande en quoi le discours scientifique est spécifique en tant que fait et pratique intermédiatiques, et en quoi le principe intermédial participe de cette spécificité. À l'examen des entrelacs entre sciences et intermédialité, il est envisagé une redéfinition des énonciations scientifiques en tant que processus intermédiatiques. Les articles contenus dans ce volume postulent une révision
des théories et approches scienti ques en général et des sciences sociales en particulier. Ils posent le discours scienti que comme institutionnellement original, ouvert, métadiscursif, interdisciplinaire, relevant de l'heuristique et de l'herméneutique que la perspective intermédiale sert justement à mieux appréhender.
Ce collectif interroge dans une perspective transdisciplinaire les formes et les figurations de la peur ainsi que ses mécanismes d'administration. La peur y est ainsi analysée non seulement comme objet esthétique et référent cognitif structurant les savoirs divers mais aussi comme outil de propagande politique. Les différentes contributions explorent les champs des vulnérabilités sociales, la crise des frontières ainsi que les impasses de la modernité culturelle avec ses problématiques bioéthiques et technoscientifiques.