Sciences humaines & sociales
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Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d'extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une « pensée décoloniale » infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble.
Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l'objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal.
Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches ? Quelle solidarité avec les hommes racisés ? Quelles sont les première vie menacées par le capitalisme racial ? Pourquoi les néofascismes s'attaquent-ils aux femmes racisées ?
Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c'est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société. -
Programme de désordre absolu : décoloniser le musée
Françoise Vergès
- La fabrique éditions
- 21 Juin 2023
- 9782358722674
Le musée occidental est un champ de bataille - idéologique, politique et économique. Si à peu près tout le monde veut aujourd'hui « repenser le musée », peu ont pourtant l'audace d'interroger les présupposés mêmes du musée universel, produit des Lumières et du colonialisme, d'une Europe qui se présente comme la gardienne du patrimoine de l'humanité tout entière.
En arpentant l'histoire du Louvre, en discutant les impasses de la représentation de l'esclavage, en examinant des tentatives inabouties de subvertir l'institution muséale, Françoise Vergès esquisse un horizon radical : décoloniser le musée, c'est mettre en oeuvre un « programme de désordre absolu », inventer d'autres manières d'appréhender le monde humain et non humain qui nourrissent la créativité collective et rendent justice et dignité aux populations qui en ont été dépossédées. -
Une théorie féministe de la violence
Françoise Vergès
- La fabrique éditions
- 25 Novembre 2021
- 9782358722315
Le langage officiel à propos de l'égalité hommes-femmes est un répertoire de violences : harcèlement, viol, maltraitance, féminicide.
Ces mots désignent une cruelle réalité. Mais n'en dissimulent-ils pas une autre, celle des violences commises avec la complicité de l'État ? Dans cet ouvrage, Françoise Vergès dénonce le tournant sécuritaire de la lutte contre le sexisme. En se focalisant sur des « hommes violents », on omet d'interroger les sources de cette violence. Pour l'autrice, cela ne fait aucun doute : le capitalisme racial, les populismes ultra-conservateurs, l'écrasement du Sud par les guerres et les pillages impérialistes, les millions d'exiléoes, l'escalade carcérale, mettent les masculinités au service d'une politique de mort. Contre l'air du temps, Françoise Vergès nous enjoint de refuser l'obsession punitive de l'État, au profit d'une justice réparatrice. -
Le ventre des femmes ; capitalisme, racialisation, féminisme
Françoise Vergès
- Albin Michel
- Bibliothèque Albin Michel Michel des idé
- 1 Mars 2017
- 9782226422996
Dans les années 1960-1970, l'état français encourage l'avortement et la contraception dans les départements d'outre-mer alors même qu'il les interdit et les criminalise en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Partant du cas emblématique de La Réunion où, en juin 1970, des milliers d'avortements et de stérilisations sans consentement pratiqués par des médecins blancs sont rendus publics, Françoise Vergès retrace la politique de gestion du ventre des femmes, stigmatisées en raison de la couleur de leur peau.
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l'état français prône le contrôle des naissances et l'organisation de l'émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l'espace de la République, provoquant un repli progressif sur l'Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s'interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s'appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l'auteure entend faire la lumière sur l'histoire mutilée de ces femmes, héritée d'un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd'hui. -
La Mémoire enchaînée : Questions sur l'esclavage
Françoise Vergès
- Albin Michel
- 1 Novembre 2015
- 9782226334596
Pour la première fois en France, traite négrière et esclavage font la une des journaux, sont débattus dans les médias et suscitent des controverses. Deux questions s'imposent : pourquoi le débat public est-il si tardif ? Et pourquoi revêt-il un caractère si extrême ? En revenant sur les termes de ce débat, Françoise Vergès suggère que la lenteur qui a présidé à cette prise de conscience peut être analysée comme un point aveugle dans la pensée française. Elle revient sur les conditions et les causes de l'oubli, pour imaginer les conditions de son dépassement, sans céder à ceux qui veulent faire de la mémoire de la traite et de l'esclavage une rente de situation ou à ceux qui tentent de l'utiliser pour justifier des dérives populistes.
Le débat montre que la majorité des descendants d'esclaves ne veulent plus être esclaves de l'esclavage qui fut imposé à leurs ancêtres. Ils refusent d'être enfermés dans le passé, mais sont convaincus que, sans un examen et un tri de l'héritage, ce passé restera un passif, une assignation à résidence.
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L’homme prédateur ; ce que nous enseigne l'esclavage sur notre temps
Françoise Vergès
- Albin Michel
- Bibliothèque Albin Michel Michel des idé
- 13 Avril 2011
- 9782226237804
Le 21 mai 2001 fut publiée au Journal officiel la loi reconnaissant la traite négrière et l'esclavage comme « crimes contre l'humanité ».Françoise Vergès revient sur l'extraordinaire capacité de l'esclavage à s'adapter aux nouvelles technologies comme au progrès social et juridique. Hier, la prédation signifiait razzias, guerres, kidnapping ; aujourd'hui, guerres et enlèvements perdurent comme sources d'asservissement, auxquelles il convient d'ajouter la fabrication par la violence économique de vies vulnérables et fragiles.Il est temps d'étudier les politiques et les économies de prédation non comme des traces de l'arriération, mais comme des formes régulièrement réinventées, tout à fait compatibles avec l'existence de discours humanitaires et une économie du profit.
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Abolir l'esclavage : une utopie coloniale
Françoise Vergès
- Albin Michel
- Bibliothèque Albin Michel Michel des idé
- 1 Juillet 2015
- 9782226296504
Qu'y a-t-il de commun entre le discours et la politique abolitionnistes de la fin du XIXe siècle et le discours et la politique humanitaires d'aujourd'hui ? Pourquoi et comment la notion de réparation de la traite des Noirs et de l'esclavage a-t-elle pris tant d'importance depuis quelques années ?
Dans cet essai d'histoire culturelle et politique sur les contradictions de la doctrine anti-esclavagiste, Françoise Verges s'attache à montrer comment s'établit, dès la fin du XIXe siècle, une rhétorique de l'urgence où l'Afrique joue un rôle central. Se précisent alors les images du bienfaiteur et de la victime, le désir de "faire le bien", l'injonction morale de prévenir et de soulager des souffrances, l'indignation devant les bassesses humaines, la croyance en l'idéal éducatif européen, et la volonté d'élaborer un droit d'intervention des nations éclairées dans des pays souverains.
Ce livre suit l'évolution d'une politique de la pitié et de l'amour, avec toutes ses ambiguïtés. Il met en lumière des liens peu connus entre l'abolitionnisme, les politiques de réparation, l'héritage du colonialisme et les origines complexes et souvent inattendues de l'humanitaire.
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Amarres : Créolisations india-océanes
Françoise Vergès, Jean-Claude Carpanin Marimoutou
- Editions L'Harmattan
- 1 Juin 2005
- 9782336256252
Dans cet essai, Françoise Vergès et Carpanin Marimoutou revisitent la notion de créolisation en partant des spécificités de l'océan indien. S'appuyant sur la théorie postcoloniale, les auteurs proposent le paradigme d'amarres, de créolisations india-océanes pour réinscrire la Réunion, île du monde créole, à la croisée des mondes africain, musulman, asiatique, insulaire et européen, dans une problématique de réappropriation. Il n'est pas question ici de faire de la créolisation un modèle unique ni une voie royale du devenir du monde, mais de contribuer au débat sur la diversité culturelle et la démocratie.
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La République coloniale : Essai sur une utopie
Françoise Vergès, Pascal Blanchard, Nicolas Bancel
- Albin Michel
- 1 Mai 2014
- 9782226296801
La « République coloniale »... Cette figure étrange, hybride, un peu monstrueuse, puisqu'elle rassemble deux visions opposées, résume l'utopie d'un Empire républicain, d'un impérialisme démocratique, d'une « plus grande France ». Pendant près d'un siècle, la République sera en guerre, militairement et juridiquement, pour maintenir son autorité sur des dizaines de millions d'indigènes.
En même temps, la République colonise par générosité, par bonté. « Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures », déclare Jules Ferry devant la Chambre des députés, le 28 juillet 1885. Les rêves d'une douceur de la colonisation, d'une mission civilisatrice accompagneront ainsi les massacres, l'exploitation brutale, le déni du droit.
L'étude de la participation active et dévouée des républicains à l'aventure coloniale - construction juridique, culturelle et politique de l'Empire - permet de mettre en lumière les effets de cette utopie sur la culture, la politique et le droit en ce début de XXIe siècle. Cet essai, qui décrit l'intime intrication entre « République » et « colonisation », ouvre des pistes de réflexion neuves pour comprendre pourquoi la colonisation fut en grande partie oeuvre républicaine, en quoi elle a renforcé la République elle-même, et comment ce « couple maudit » engendre toujours des situations de crises.