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Frederika Amalia Finkelstein
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Aimer sans savoir, être sans comprendre
Frederika Amalia Finkelstein
- Gallimard
- L'Arpenteur
- 26 Octobre 2023
- 9782073030160
Argentine, un jour de printemps. La narratrice se souvient des vacances passées dans la famille de sa mère lors de son enfance. Aujourd'hui âgée de trente ans, elle ne peut revenir à Buenos Aires sans penser à son rapport passionnel et irrésolu avec ce pays, où son grand-père polonais avait trouvé refuge pour fuir les persécutions en Europe et où sa mère fut élevée. Terre d'exil, de recommencements, l'Argentine est une nation qui accueillit toutes les cultures, toutes les ruptures, telle la fameuse place de Mai où se déployèrent les grandes manifestations de sa bouillonnante existence.
Dans ce roman fiévreux, traversé par un style lumineux, Frederika Amalia Finkelstein interroge l'impact de l'Histoire et des événements intimes sur le destin des vies : géographie, langues, mémoire, appartenance, vide, liberté. Il s'agit ici d'une quête poétique sur le mystère d'être soi et d'être de quelque part. -
"Je m'appelle Alma et je n'ai pas connu la guerre. J'ai grandi en écoutant Daft Punk, en buvant du Coca-Cola et en jouant à des jeux vidéo sur la Playstation 2. Un jour, j'ai appris que mon grand-père avait fui la Pologne quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, avant la Shoah. Ce mot m'a longtemps agacée : son côté spectaculaire. Mais vendredi soir, quand je me suis retrouvée face à la petite-fille d'Adolf Eichmann et qu'elle n'arrivait pas à se remémorer le nom du camp d'Auschwitz, j'ai ressenti comme une douleur - elle a duré quelques secondes. Je me suis rappelé l'exergue de Si c'est un homme de Primo Levi : "N'oubliez pas que cela fut, non, ne l'oubliez pas" ; je crois que je veux faire exactement le contraire. Oublier tout."
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"Le soir du 13 novembre, j'ai compris que la guerre pouvait éclater en bas de chez moi - une forme inouïe de guerre. La peur et la méfiance sont devenues normales : je vis en attendant le prochain attentat.
Le soir du 13 novembre, ma génération s'en est prise à elle-même : les assassins avaient le même âge que les assassinés.
Survivre est un hommage à cette génération, née avec les écrans, ultraconnectée, et pourtant en proie à une immense solitude.
Nous voulons être libres : parfois pour le meilleur, parfois pour le pire."
Frederika Amalia Finkelstein.