Le Québec est aujourd'hui un leader mondial en matière d'économie sociale et les politiques visant à soutenir ses coopératives et organismes à but non lucratif contribuent à faire de lui la société la plus égalitaire d'Amérique du Nord.
Or, avant la Marche du pain et des roses de 1995, le concept d'économie sociale était presque totalement inconnu chez nous. Comment, en deux décennies, le Québec est-il parvenu à développer un véritable écosystème pour son économie sociale ? Et comment, au cours de cette période, en est-il venu à développer et à bonifier des programmes uniques pour les centres de la petite enfance, les entreprises d'aide à domicile, le logement communautaire, les entreprises adaptées et les entreprises d'insertion ?
S'appuyant sur un impressionnant corpus de données statistiques et documentaires ainsi que sur plus de 70 entretiens effectués auprès d'élus, de fonctionnaires et de leaders de la société civile, le présent ouvrage démontre que la trajectoire distincte du Québec dans ce domaine s'explique par deux facteurs clés : la grande mobilisation de sa gauche et sa tradition de concertation. C'est grâce aux groupes communautaires, aux centrales syndicales et aux affinités sociales-démocrates du Parti Québécois que l'économie sociale a pu, pour un moment, se hisser au sommet des priorités du gouvernement ; et c'est grâce à des compromis entre la gauche et la droite établis lors du Sommet sur l'économie et l'emploi de 1996 que des politiques structurantes ont pu être mises en place pour appuyer l'économie sociale.
Après une année marquée par la pandémie, le confinement et les restrictions de déplacements, l'édition printanière des Cahiers de lecture de L'Action nationale se penche sur les notions d'habitat et de transhumance qui encadrent tout spécialement nos vies en ces temps incertains. Parmi les essais recensés, notons entre autres La retraite à 40 ans. Comment déjouer le système pour atteindre la liberté financière (Jean-Sébastien Pilotte), Le promoteur, la banque et le rentier. Fondements et évolution du logement capitaliste (Louis Gaudreau), Bunkers. L'archipel de la peur (Guillaume Asselin), L'empire invisible. Essai sur la métamorphose de l'Amérique (Mathieu Bélisle), Pandémie. Une esquisse politique et philosophique du monde d'après (Jean-François Caron), Fake News : le vrai, le faux et la science (Jean-François Cliche), Animal radical. Histoire et sociologie de l'antispécisme (Jérôme Segal) Les écrans. Usages et effets, de l'enfance à l'âge adulte (Stéphane Labbé) et Simone Simoneau. Chronique d'une femme en politique (Valérie Plante et Delphie Côté-Lacroix).
Fort à propos, l'édition automnale des Cahiers de lecture de L'Action nationale propose plusieurs recensions d'essais sur la science et les technologies. Histoire des épidémies, état des métiers scientifiques sous le libéralisme, biologie, gestion des égouts et des eaux, héritage du Frère Marie-Victorin ou encore Big Data, les sujets abordés par les essayistes au sommaire sont vastes et d'une grande pertinence. Le numéro comprend aussi une entrevue avec Normand Baillargeon autour de son essai Devoirs d'éducation. Parmi les autres sujets abordés par les ouvrages recensés, relevons la bande dessinée au Québec, l'ère trumpienne en politique états-unienne, l'écosocialisme, la complexité du colonialisme au Canada ou encore le fédéralisme, entre autres.
Deux grandes thématiques traversent le numéro d'automne des Cahiers de lecture : Montréal et les féminismes. Ouvrages sur l'histoire de la ville ou de certains quartiers comme le Mile-End ou le Plateau Mont-Royal, ouvrages sur l'architecture ou sur l'urbanisme, les recensions couvrent une panoplie de sujets et donnent à lire sur la métropole plus que tricentenaire. Plusieurs essais, dont un sur l'absence des auteures dans les lectures obligatoires collégiales, un sur Nelly Arcan et d'autres qui explorent la pluralité du concept de féminisme se rapportent à la seconde thématique principale de ce numéro. Aussi, en éditorial, Robert Laplante souligne le caractère novateur et essentiel du livre Bibliothèques québécoises remarquables, paru récemment, qui retrace l'histoire des plus importantes bibliothèques de la province. Parmi les autres essais discutés, notons Les luttes fécondes de Catherine Dorion et Les yeux tristes de mon camion de Serge Bouchard, gagnant d'un prix du Gouverneur général 2017.
Nombreux sont les essais recensés dans cette édition qui interpelleront le lecteur et imposeront une prise de conscience. L'importance de préserver l'indépendance des médias (Ici était Radio-Canada, d'Alain Saulnier ; Vortex, La vérité dans le tourbillon de l'information de Michel Lemay), de penser l'éducation (Réflexions sur l'université : le devoir de vigilance d'Ethel Groffier ; Une histoire philosophique de la pédagogie de Normand Baillargeon) et de revoir l'engagement citoyen (Publics rebelles. Le pouvoir sans précédent du citoyen du monde de Daniel Drache ; L'âge citoyen de Jean Carette) correspondent à des thèmes particulièrement d'actualité. Aussi dans ce numéro, l'ouvrage de Brigitte Haentjens Un regard qui te fracasse. Propos sur le théâtre et la mise en scène, l'essai autobiographique Ma vie rouge Kubrick de Simon Roy et des extraits inédits de la biographie de Richard Foisy consacrée au poète Jean Narrache, à paraître en mai 2015.
«There's class warfare, all right, but it's my class, the rich class, that's making war. And we're winning.»
«Bien sûr qu'il y a une lutte des classes, mais ç'est ma classe, la classe des riches, qui la mène. Et nous la gagnons. »
Warren Buffet
Si le dessin d'une société découpée entre prolétaires et bourgeois peut en effet paraître aujourd'hui obsolète, il est peut-être prématuré, si ce n'est trompeur, d'affirmer que les tensions et la violence qui caractérisaient les rapports de classes au dix-neuvième siècle ne sont plus que des reliques du passé. Quant à la classe moyenne, la seule que l'on ose encore considérer comme une classe et nommer ainsi, elle semble désormais contenir en son sein pratiquement tout et son contraire. C'est sans doute pourquoi on ne se prive pas d'annoncer, à plus ou moins long terme, son éventuelle disparition.
Avec des textes de Alain Deneault (auteur, entre autres, de Gouvernance, Noir Canada et Off Shore), Éric Pineault (sociologue, professeur à l'UQAM et chroniqueur à l'émission Médium Large), Julia Posca (doctorante en sociologie à l'UQAM) qui discuteront sur le statut de la classe moyenne de Gabriel Nadeau-Dubois et de Jean Pichette, ainsi qu'une entrevue avec Louis Roy, Le syndicalisme désemparé
Et les chroniques habituelles d'Alain Farah, Alain Deneault, Mathieu Arsenault, Jean-Philippe Payette et Robert Lévesque.
Le remarquable essai Curieuses histoires de plantes du Canada est au centre de ce numéro d'été des Cahiers de lecture. L'ouvrage, un cadeau du ciel venant combler un vide dans le domaine de l'histoire et des sciences naturelles, propose une analyse exhaustive des traités de botanique et des oeuvres anciennes consacrés à la découverte et à l'identification, souvent pleine de tâtonnements, des plantes de notre portion de Nouveau Monde. Cette édition recense aussi de nombreux titres abordant les tumultes qui transforment et créent l'histoire, comme l'essai de Louis Hamelin intitulé Fabrications et celui de René Hardy, Charivari et la justice populaire au Québec. L'histoire de la médecine et du rôle des femmes dans ce domaine font aussi partie des thèmes abordés ici, notamment grâce au livre d'Andrée Rivard sur l'Histoire de l'accouchement dans un Québec moderne.