Quelques jours avant son décès, un père écrit un testament exigeant que le jour qui marquera sa disparition, son fils Adrien dorme une nuit chez sa mère pour ne pas la laisser seule ce jour-là. La mère de son côté accepte à contrecoeur cette mascarade. Elle vit dans un parfait hédonisme depuis la mort de son mari. Ce dernier lui a laissé un pactole prodigieux. Elle se complaît à passer ses soirées avec Pierre, un ex-associé de son mari, et Mylène, une remarquable beauté... Adrien en tombera éperdument amoureux
Des aphorismes ...
Gaëtan Faucer est dramaturge, aphoriste, poète et nouvelliste.
C'est surtout le théâtre qui l'inspire sous toutes ses formes
Roman Jakobson relit les nouveaux vers que lui présente Maïakovski. Il s'exclame « C'est bon, mais moins bon que du Maïakovski ». Dans La Génération qui a gaspillé ses poètes, après la mort du poète de la révolution, le formaliste russe déplorera la disparition de ses possibilités créatrices. Face à la perte d'un créateur, Gaëtan Faucer ouvre une voie qui aurait pu consoler Roman Jakobson, celle qui convient à l'admirateur, à l'amateur d'une oeuvre.
Jouer le Faucer. Créer une pièce qui pourrait être celle de Sacha Guitry. L'exercice est complet pour le critique. Il doit connaître mieux que le style et le phrasé, mieux que les formes d'humour employées fréquemment par l'auteur. Il doit atteindre le coeur créateur, toucher à l'esprit. Écrire « dans l'esprit de », sans recourir à aucun plagiat. Une oeuvre entièrement nouvelle qui ne regarde pas vers l'arrière, qui s'avance vers son présent, qui veut rencontrer l'avenir. Se prêter à être, à incarner un moteur créateur disparu.
Et le résultat sera soumis aux pairs qui devront se rendre à l'évidence. « C'est du Sacha Guitry, c'est même mieux que du Sacha Guitry ». Le rêve de prolonger l'oeuvre... Seule la bande dessinée franchit ce pas de nos jours. Si les aventures de Blake et Mortimer se poursuivent, pourquoi celles de Sartre et d'Homère devraient-elles s'arrêter ? Quand donc lirons-nous les prochains textes de Beauvoir, Colette et Yourcenar ? C'est cette voie-là qu'ouvrent l'interrogation critique, le mot de Jakobson et le texte de Gaëtan Faucer.