L'éruption de la montagne Pelée du 8 mai 1902 est, par impact direct, l'épisode éruptif le plus meurtrier de toute l'histoire de l'humanité, avec la destruction de la ville de Saint-Pierre et la disparition de ses 29 000 habitants. Georges Kennan, explorateur américain du début du siècle s'est rendu en Martinique et il nous livre le récit de son expérience de terrain entre le 21 mai et le 9 juin 1902. Le volcan n'a pas cessé d'être actif pendant cette période et lors de ses expéditions à Saint-Pierre, au Prêcheur, au Morne-Rouge et à Basse-Pointe. Son travail et son expérience de terrain en Martinique sont remarquables, à une période où les scientifiques eux-mêmes ont du mal à cerner la nature des phénomènes éruptifs et les causes de la catastrophe. Kennan va ainsi sillonner le Nord de la Martinique, recueillant de précieux témoignages, celui du Père Mary, personnalité admirable du Morne-Rouge, celui de Cyparis, et ceux de nombreux blessés et autres survivants de la catastrophe, parmi lesquels les marins des navires ancrés dans la baie de Saint-Pierre.
Le Traducteur
Thierry Lesales est un géographe chercheur, membre du centre de recherche Geode Caraïbe (Géographie Développement et Environnement de la Caraïbe) de l'université des Antilles et de la Guyane. Spécialiste des risques naturels, avec un intérêt particulier pour les risques volcaniques. Le fait d'avoir grandi au Morne-Rouge, au pied de la montagne Pelée a sans doute beaucoup contribué à cet intérêt ?
D'un bout à l'autre de la planète, des hauts fourneaux surgissent, le pétrole jaillit du sol, les ouvriers s'entassent dans les usines. A travers les cinq continents, les mêmes mots sont employés, les mêmes valeurs proclamées, les mêmes buts visés. Un type de société, la société industrielle, sans précédent dans l'histoire, est en train de devenir le modèle pour l'humanité entière. Tel est le fait décisif qui sert de base au rapport de Raymond Aron et aux colloques de Rheinfelden, qui ont trouvé tant d'échos dans la presse de tous les pays, comme pour témoigner encore de ce caractère universel du temps que nous vivons. Si l'industrialisme est la loi de notre époque, quel est le sens du grand schisme entre les deux sociétés industrielles d'Union soviétique et des Etats-Unis ? La similitude de l'organisation sociale entraînera-t-elle le rapprochement des idéologies, l'atténuation de la rivalité diplomatique ? Comment les sociétés encore peu développées réussiront-elles à s'industrialiser ? Par quelle méthode ? Au-delà de ces controverses sociologiques, les philosophes, savants, juristes, sociologues réunis à Rheinfelden, ont discuté le problème central que pose et qui dépasse la société industrielle : quelle est la valeur de ce nouveau type social ? La production, l'abondance, l'efficacité ne sont pas buts, mais moyens. Le but est la vie bonne, la société bonne. Et par là, l'humanité, aux prises avec le délire technique, retrouve les questions éternelles de Socrate, du Christ, de Bouddha. Robert Oppenheimer, George Kennan, Raymond Aron, Bertrand de Jouvenel, Asoka Mehta, bien d'autres encore, venus de tous les horizons et de toutes les disciplines, retrouvaient une langue commune pour répondre à cette commune interrogation.