À la fois poème et roman, voici la confession d'un Virgile rapatrié, d'un Quichotte actuel mais déculturé, d'un Dante sourd, québécois, aveugle et agnostique. En une centaine de chants menés rondement et non moins roboratifs que le vieil océan de Lautréamont ou l'hippopotame invisible de Telus, le héros décide de refaire sa vie après un accident de voiture. Il s'appelle Pierre Pons, alias Gérard Ovide Quevedo-Labine, Gerry pour les intimes. Il cherche sa mère dans les brumes de la réalité, va à Paris, en revient, y retourne, monte au ciel, descend dans des tombeaux, rêvant toujours d'amours folles.
François Hébert et sa compagne participaient au début de 2012 à un congrès sur la francophonie à Madurai, en Inde. François nous raconte ici des moments de son voyage. On y croise des dignitaires enturbannés, des bambins qui mendient, des femmes aux longs et soyeux cheveux noirs dans des saris multicolores; on est assaillis par toute la gamme des odeurs, allant de la pisse, du cambouis des rickshaws motorisés et du poisson qui pourrit au soleil aux parfums les plus enivrants, comme celui du jasmin et des épices tant convoitées par l'Occident. Mais tout ce que l'auteur nous montre de l'Inde est prétexte à des glissements vers des souvenirs, des lectures, des films, d'autres voyages (l'Europe, le Japon), toutes sortes de réflexions... En partant d'un détail, l'auteur réalise un zoom arrière, élargit son regard et, du coup, touche des sujets universels.