"Je voyais maintenant que c'étaient les créatures les moins terrestres qu'il soit possible de concevoir. Ils étaient formés d'un grand corps rond, ou plutôt d'une grande tête ronde d'environ quatre pieds de diamètre et pourvue d'une figure. Cette face n'avait pas de narines - à vrai dire les Martiens ne semblent pas avoir été doués d'un odorat - mais possédait deux grands yeux sombres, au-dessous desquels se trouvait immédiatement une sorte de bec cartilagineux. [...] En groupe autour de la bouche, seize tentacules minces, presque des lanières, étaient disposés en deux faisceaux de huit chacun. Depuis lors, avec assez de justesse, le professeur Stowes, le distingué anatomiste, a nommé ces deux faisceaux des mains."
Le savant Griffin, après quinze ans de recherches et des dépenses qui l'ont ruiné, invente une formule pour devenir invisible. Après avoir fait l'expérience sur le chat de sa voisine, il décide d'expérimenter la formule sur lui-même, notamment pour fuir ses créanciers. Il devient alors totalement invisible, et sombre progressivement dans la folie.
Unique survivant d'un naufrage, Edward Prendick est secouru par Montgomery, passager d'un navire faisant route vers une île tropicale avec une cargaison d'animaux. Montgomery est l'assistant du docteur Moreau, un scientifique obsédé par la vivisection et la transfusion sanguine. Prendick découvre avec effroi que, depuis dix ans, les deux hommes se livrent à des expériences sur les animaux, en réalisant des greffes et de multiples interventions chirurgicales, afin d'en faire des hommes capables de penser et de parler...
"Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s'étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d'immenses édifices s'élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée - ondoyant et s'évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d'un solstice à l'autre, en moins d'une minute, et que par conséquent j'allais à une vitesse de plus d'une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s'évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps."
Inventive, dérangeante et incroyablement prophétique, La Destruction libératrice est un classique oublié qu'il est précieux de relire aujourd'hui pour sa pertinence et sa force prémonitoire intactes.Écrit en 1913, ce roman dépeint une planète terrassée par une guerre annonçant bien sûr le drame de 1914-1918 mais aussi le second conflit mondial. H. G. Wells est le premier à décrire une explosion atomique. Et il va encore plus loin en posant des questions qui sont aujourd'hui au coeur de notre actualité : consommation abusive d'énergie, destruction de la nature, mise en place d'un " nouvel ordre mondial " - expression qu'il est d'ailleurs le premier à employer. Wells pressent ainsi l'accélération de la mondialisation dont nous mesurons actuellement l'inquiétante puissance.
C'est donc une expérience unique que propose la réédition de ce texte : celle d'une lecture fascinante qui, grâce à l'imagination débridée, lucide et communicative de l'auteur, dessine les contours d'une catastrophe dont nous sommes aujourd'hui à la fois les acteurs et les victimes. Un tour de force littéraire.
Londres, un soir de 1897. Graham décide de prendre des somnifères pour s'endormir mais tombe dans un coma profond. Il se réveille en 2100 et découvre une société bouleversée, dans lequel il est devenu l'un des hommes les plus riches du monde. Mais très vite, ce nouvel ordre, plus inégalitaire que jamais, le dégoûte et Graham décide de mener la révolution aux côtés d'ouvriers rebelles. Quand le dormeur s'éveillera peut être considéré comme la suite méconnue de La Guerre des mondes.
Herbert George Wells (1866-1946) est reconnu comme l'un des pères de la science-fiction, avec notamment La Guerre des mondes. Il est également l'auteur de La Machine à explorer le temps (1895), L'Ile du Docteur Moreau (1896) puis de L'Homme Invisible (1897).
« Wells avait une imagination particulièrement féconde lorsqu'il voulait raconter un désastre. C'est ce qui le rend évidemment très pertinent, surtout aujourd'hui. » - David Lodge
« Ses histoires d'amour et ses rêves étaient superbes. » - Vladimir Nabokov
Seul rescapé d'un naufrage, Edward Prendrick est repêché en mer par un navire chargé d'une cargaison d'animaux. Sur l'île tropicale où il débarque, un certain Dr Moreau se livre à d'étranges expériences de vivisection. Prendrick ne tarde pas à découvrir que les créatures passées sous le scalpel du chirurgien sont le fruit de greffes monstrueuses qui les rendent douées de pensée et de parole.Une sorte d'harmonie règne néanmoins sur l'île, tant que ces hommes-chiens, hommes-porcs ou hommes-léopards obéissent à la "Loi", un ensemble de règles qui prohibent leurs pulsions primitives. Jusqu'au jour où, la Loi bafouée, une véritable chasse "à l'homme" est lancée...Ce roman est suivi de La Machine à explorer le temps, autre classique de H. G. Wells.
Cavor, un scientifique, met au point la cavorite, un métal révolutionnaire qui crée l'apesanteur, avec lequel il construit un astronef. Accompagné par Bedford, un jeune aventurier voulant faire fortune, il se dirige vers la Lune où ils découvrent la civilisation souterraine des Sélénites.
« Je suis un pacifiste extrême, je hais jouer au soldat. » En août 1916, à 50 ans, Herbert George Wells part pourtant faire « le tour du Front ». Comme la majorité des grands écrivains britanniques - Rudyard Kipling, Sir Arthur Conan Doyle, Ford Madox Ford -, il a répondu à l'appel du War Propaganda Bureau créé dans les premières semaines de la guerre et chargé de la manipulation de l'opinion. « Ainsi nous passons, la plupart du temps en automobiles qui bondissent sur les routes de la guerre, comme un nuage de témoins, chacun témoignant à sa propre manière », écrit-il dans La Guerre et l'Avenir, livre qui n'avait pas été réédité depuis sa première publication à la fin de 1916. Le périple guerrier du grand écrivain britannique débute par l'Italie et le terrible front de l'Isonzo avec ses âpres combats de montagnes. Puis c'est la France, dévastée, avec ses villages « qui ne sont plus que des déserts de trous d'obus ». Écrivain politique fasciné par le progrès technique, inventeur de la science fiction (La Machine à remonter le temps, La Guerre des mondes, L'Homme invisible), H. G. Wells livre un récit de reporter de guerre où se mêlent portraits de guerriers, ravages des batailles, mais aussi armes futuristes et visions d'avenir sur l'organisation du monde, quand le fracas des armes aura cessé. Mais de ces pérégrinations sur les barrières de feu, de ce tour du front, Wells rapporte aussi des digressions étonnamment prémonitoires. Entre les lignes, c'est le siècle des génocides que cet auteur prolifique annonce.
Traduction de l'anglais par Cecil George-Bazile.
Préface d'Olivier Weber.
Un grand chef-d'oeuvre et sa suite, réunis dans un seul volume :
LA GUERRE DES MONDES de H.G. Wells
Le récit culte de l'invasion de la Terre par les Martiens, émergeant de leurs cylindres pour se lancer à l'assaut de la capitale de l'Empire britannique, en conduisant des monstrueux engins de combat - les célèbres « tripodes » - et en balayant toute résistance humaine avec des armes terrifiantes : le Rayon Ardent et la Fumée Noire.
La Guerre des Mondes fait partie des oeuvres fondatrices de la science-fiction comme genre littéraire, et a été maintes fois adaptée au cinéma et aux autres médias. Le roman originel de Wells a gardé toute son actualité et sa lisibilité grâce à ses thématiques - possibilité de la vie extraterrestre, théorie évolutionnaire, avènement de la « guerre totale », fragilité de la civilisation moderne et de l'écologie planétaire - et à son style « reportage », direct et viscéral dans son réalisme.
LE MASSACRE DE L'HUMANITÉ de Stephen Baxter
Cela fait treize ans, depuis l'invasion martienne de l'Angleterre. Le monde a poursuivi sa course, guettant le ciel d'un oeil méfiant, mais rassuré de savoir que les moyens existent pour contrer la menace des Martiens. L'équipement pillé des cylindres et des machines de guerre abandonnés par l'ennemi ont permis un grand bond en avant sur le plan technologique. Et les Martiens sont vulnérables aux microbes terrestres. Les militaires sont prêts à toute éventualité.
Quand les premiers signes annonciateurs des lancements sur la planète rouge sont aperçus, il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter. Sauf si vous aviez bien écouté les avertissements d'un homme : Walter Jenkins, le narrateur du livre de H.G. Wells. Jenkins est convaincu que les Martiens ont compris les causes de leur défaite et ont par conséquent adapté leurs méthodes.
Il avait raison.
Prise au milieu d'une seconde invasion, Julie Elphinstone - journaliste, rescapée de la Première Guerre contre les Martiens et belle-soeur de Jenkins - doit aller au coeur des zones de combat, puis s'en sortir pour transmettre son rapport sur ce nouveau conflit, coûte que coûte. Mais Jenkins et l'armée ont d'autres missions en tête pour Julie.
Car le massacre de l'humanité a commencé.
« Je ne peux citer un autre écrivain de nos jours qui mériterait plus que Baxter le titre d'héritier officiel de H.G. Wells. » Adam Roberts (The Guardian)
« Les admirateurs de H.G. Wells trouveront leur bonheur avec cet hommage. » The Daily Telegraph
« Stephen Baxter, une étoile brillante dans le firmament britannique de la science-fiction. » The Times
« Baxter a extrapolé de façon habile les thèmes préférés de Wells, tout en intégrant les théories scientifiques actuelles. » Financial Times
« Une oeuvre ingénieuse de la part d'un admirateur perspicace de Wells. » Times Literary Supplement
H.G. Wells, mondialement connu pour La Guerre des mondes, pour son intelligence incisive et son humour spirituel, nourrissait une passion tout à fait déraisonnable pour les war games, jeux à destination des adultes de bon goût et à l'esprit ouvert.
Dans Petites Guerres, H.G. Wells détaille avec précision les règles de ce qui est considéré par beaucoup comme le premier war game moderne.
Fidèle à la générosité qui le définissait, il a mis également son imagination au service des enfants et, dans Jeux de parquet, ces derniers verront déployé un bel éventail de jeux d'intérieur.
Ce recueil illustré de dessins et photos d'époque est une occasion unique de plonger dans les univers de l'un des monstres sacrés de la littérature du XXe siècle et de faire vôtres ses scénarios.
« Ce dont nous avons besoin, c'est d'hommes qui ne saignent ou ne souffrent pas, d'armes qui ne détruisent rien, de stratégies qui ne s'appuient pas sur le désespoir et, surtout, de généraux qui ne soient pas des meurtriers. [...] Pour remplacer la guerre et, peut-être, faire un micro-pas vers son évitement, voici Petites Guerres. » - Isaac Asimov
« Petites Guerres est un ouvrage révolutionnaire. Bon voyage à bord de la machine à jouer dans le temps ! » - Gary Gygax
« Tout a commencé à Sandgate - en Angleterre.
Votre serviteur déjeunait en compagnie d'un ami - dont je me permettrai de voiler l'identité sous les initiales J.K.J. - dans une pièce jonchée d'irrépressibles adjuvants de l'extase enfantine. Sur une table voisine trônaient quatre ou cinq soldats, ainsi que l'un desdits canons [à ressort]. M. J.K.J traîna une chaise jusqu'à cette petite table, s'assit, examina discrètement le canon, le chargea d'un air méfiant, visa et abattit le petit soldat pris pour cible. Après s'être rengorgé de sa prouesse, il s'empressa de lancer à la cantonade une série de défis acceptés avec avidité...
L'écho de son tir en cette journée continue de résonner de par le monde. Il s'est passé là quelque chose - qu'à l'image de la Canonnade de Valmy nous pourrions baptiser la Canonnade de Sandgate - d'inédit, un échange de tir entre deux rangs opposés de soldats guère différent par l'esprit - mais ô combien différent par les résultats ! - des assauts par catapultes ou frondes interposées de l'ère préhistorique. « Mais supposez, avança l'un des belligérants, supposez qu'il soit possible de déplacer les hommes ! » Par cette phrase, tout un nouveau monde d'affrontement s'ouvrit à nous. »
[...]
La bataille fait rage. Les canons se perdent, se gagnent, collines et villages sont pris d'assaut ou bien défendus ; soudain, il apparaît que la balance bascule définitivement d'un côté, et le vaincu n'a d'autre choix que de battre en retraite et d'assurer le repli des vestiges de sa fière armée...
Mais avant d'aborder le sujet des batailles et des campagnes, laissez-moi vous présenter un bref résumé des règles. »
H.G. Wells, 1913
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de H. G. Wells. Dans une tour, un vieil écrivain relate l'histoire d'un "Grand Changement" intervenu pendant sa jeunesse: lors de la première guerre mondiale, la chevelure d'une comète a effleuré la terre, provoquant diverses mutations atmosphériques qui ont bouleversé son existence et celle de l'humanité toute entière. À la suite de l'évènement, les émotions et sentiments humains - amour, haine, jalousie,... - ont en effet subis d'étranges métamorphoses et une forme de conscience supérieure s'est éveillée. Roman d'amour, fable philosophique et réquisitoire contre la société autant que récit de Science-Fiction, "Au temps de la comète" est ici l'occasion pour l'auteur de "La guerre des mondes" d'exposer son utopie d'une humanité nouvelle enfin libérée de l'égoïsme et de la violence. "Nous n'avions pas éliminé l'amour individuel, nous n'avions fait que le dépouiller de ses enveloppes grossières, de sa vanité, de ses soupçons, de ses éléments intéressés, de ses rivalités, jusqu'à le dresser, éblouissant et invincible, devant notre esprit. À travers toutes les manifestations belles et divergentes de la vie nouvelle, nous comprîmes avec plus d'évidence encore que, pour chacun de nous, telles personnes, mystérieusement et inexprimablement accordées au même rythme que nous-mêmes, nous offraient une joie par leur présence, exigeaient notre tendresse par leur existence même; et, servie par les circonstances, leur idiosyncrasie, en s'unissant à celle de leurs amants prédestinés, devait former une harmonie complète et prédominante."
« M. Smallways faisait cette remarque longtemps avant le début de la guerre dans les airs, accoté contre la palissade, au bout de son jardin, et, d'un regard qui n'exprimait ni louange ni blâme, il contemplait la vaste usine à gaz de Bun Hill. Au-dessus des gazomètres pressés les uns contre les autres, trois formes étranges apparurent, grandes vessies flasques qui se balançaient lourdement, devenaient plus rondes et plus énormes, des ballons que l'on gonflait pour les ascensions hebdomadaires de l'Aéro-Club. »
Ce roman de science-fiction est davantage à classer dans la partie Anticipation, tant l'histoire lui donnera par la suite raison, sur les évènements des débuts du XXe siècle. HG Wells nous place ici dans un roman, avec une narration presque historique.