Gay, noir, américain : on a toutes les chances de se tromper en définissant ainsi Hilton Als. Car, en dépit de leur exactitude, l'auteur de White Girls n'a de cesse d'interroger la pertinence de ces catégories censées fonder une identité. Mêlant récits autobiographiques, fiction, critique littéraire, musicale et artistique, les essais qui composent ce livre tracent les contours d'un imaginaire collectif dont l'idéal serait la « fille blanche ».
Truman Capote, Michael Jackson, Flannery O'Connor, André Leon Talley, Basquiat, ou encore la mère de Malcolm X, sont autant de white girls radiographiées par le regard de cet écrivain sensible et impitoyable qui se reconnaît pour seuls maîtres Proust, Joan Didion et James Baldwin.
À la fois récit autobiographique et manifeste sociopolitique, Les Femmes est l'essai que Hilton Als consacre à trois figures majeures de sa vie et de son éducation : sa mère, immigrée de La Barbade à Manhattan ; Dorothy Dean, une mondaine underground du New York des années 70 et 80 ; enfin, Owen Dodson, un poète et dramaturge gay qui fut le premier amant de Als.
Tous avaient un point commun : noirs, ils avaient bâti leur identité et leur vie sur le refus ou la subversion des stéréotypes associés au concept de la " Négresse " dans la culture américaine. C'est ce concept que Hilton Als déplie dans Les Femmes : l'analyse la plus scrupuleuse se mêle à l'émotion, et produit une pensée nouvelle, vivante, explosive.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Clélia Laventure.