Cet ouvrage présente le pas à pas de la construction d'un modèle très simple de four à bois traditionnel. Avec ce four efficace et durable, édifié en quelques semaines pour un budget réduit, vous serez à même d'obtenir des pains savoureux.
Vous trouverez ensuite un mode d'emploi détaillé de votre nouvel outil, permettant son utilisation optimale en répondant à bien des questions (quel bois choisir ? comment allumer son feu ? comment l'entretenir ?...).
Enfin, vous découvrirez les secrets de la préparation du pain et les étonnantes possibilités de la cuisine au four à pain, grâce aux trente recettes que comporte cette nouvelle édition.
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L’histoire est une discipline traditionnellement confiante. Depuis le XIXe siècle au moins, les historiens se sont accordés sur un ensemble de règles et de conventions qui garantissaient tout à la fois la production de connaissances objectives et vérifiables, l’affirmation d’une communauté de métier et l’élaboration d’un récit partagé. Ce sont ces convictions essentielles qu’est venu ébranler le tournant linguistique, qui pose que le langage, loin d’être un medium neutre, participe de la construction du monde dans lequel nous vivons et que nous étudions.
Il s’agit d’un moment relativement bref – deux décennies à partir des années 1970 – mais intense, qui, depuis les États-Unis, a été à l’origine de fortes turbulences au sein de l’historiographie et, au-delà, dans toute une part des sciences sociales et des humanités. Dans ses versions les plus radicales, il a pu aboutir à une rupture entre les mots et les choses, au déni de tout rapport à la réalité et à la mise en cause de la possibilité même d’une connaissance du passé. Des questions ont été posées, dont certaines restent ouvertes. L’histoire est aujourd’hui moins assurée de ses certitudes qu’elle ne l’était. Elle est sans nul doute plus inquiète.
Les auteurs se proposent de reconstruire à travers cet ouvrage la dynamique d’un mouvement, le patchwork théorique qu’il a mobilisé, pour comprendre l’attraction qu’il a exercée, les polémiques et les rejets qu’il a suscités, en replaçant le tournant linguistique dans le cadre plus large du moment postmoderne qui, dans les mêmes années, traduit le sentiment d’un épuisement des valeurs et des formes sociales, politiques, culturelles, associées à la modernité.
Comment naît une langue nationale ? La Révolution française a été confrontée d'emblée au problème linguistique, dès lors que, fondant un ordre politique et social neuf, elle entendait rallier à son projet des masses patoisantes. Entre les projets fédéralistes de 1790 et les mesures jacobines de destruction décidées en 1793-1794, l'enquête sur les patois de l'abbé Grégoire tient une place stratégique. Sous les yeux des correspondants de Grégoire, pouvoirs, savoirs et croyances bougent ensemble. Dangereux et fascinant, le monde du patois est pour eux le proche mais l'autre. Dans la géographie des Lumières, un monde impensé surgit : la campagne. Qu'est ce peuple à qui la Révolution assigne désormais la mission de faire l'histoire ? Cette campagne, à la fois jardin des origines et noire réserve de l'animalité ? Comment mobiliser un savoir local au service d'un dessein politique : le triomphe du français, qui doit être celui de la Nation et de la Raison ?
Paris dicte le geste qui retranche dans la marginalité et bientôt le folklore les cultures régionales.
Jacques Le Goff (1924-2014) a été l'un des très grands historiens de son temps. Il a été l'auteur d'une oeuvre immense, consacrée pour l'essentiel à l'histoire du Moyen Âge, qu'il a renouvelée en profondeur. Cet ouvrage en explore les ambitions, les objets et les démarches. Il réunit les contributions présentées à l'occasion d'une journée d'hommage organisée en janvier 2015 par l'École des hautes études en sciences sociales et par la Bibliothèque nationale de France. Aux très nombreux lecteurs de Jacques Le Goff, mais aussi à ses collègues et à leurs étudiants, il permettra de situer l'oeuvre dans le « moment » intellectuel et scientifique des années 1960-1990, de prendre la mesure de son rayonnement international et de rappeler la présence de l'homme public : un homme toujours soucieux de faire connaître les résultats de la recherche à un public élargi, passionné par les médias, mais aussi un citoyen engagé pour les libertés et un défenseur passionné de l'Europe en construction.
Qu'est-ce que penser par cas ? Comment raisonne-t-on à partir de la description de configurations singulières et dans quelle mesure peut-on prétendre généraliser à partir d'elles ? Le problème n'est pas nouveau. Les casuistiques morales, religieuses, juridiques, la démarche clinique associée à la tradition médicale en sont autant d'exemples attestés dans le long terme. De façons diverses, ces formes anciennes illustrent une voie qui diffère à la fois des déductions formellement nécessaires et de l'expérimentation qui procède par réitération des observations dans des conditions contrôlées. Longtemps délaissée, cette réflexion trouve aujourd'hui sa pertinence. Avec l'usure des grands paradigmes naturalistes ou logicistes, le souci d'une interprétation circonstanciée des singularités a étendu ses effets méthodologiques à la plupart des sciences de l'homme, parfois au-delà d'elles. Il impose d'associer la particularisation des énoncés aux changements de contextes sur lesquels doit statuer la pensée par cas. Il rappelle l'implication réciproque entre l'articulation d'une théorie et la stratégie d'une enquête.