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Jean Douchet
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Dans les années 1960, aux Cahiers du cinéma, Jean Douchet a porté au sommet une nouvelle forme de critique qui a marqué son époque et plusieurs générations de cinéphiles.Au fil de ces entretiens, " l'homme-cinéma " évoque sa découverte du 7e art, sous l'Occupation. Après des études de philosophie, il participe à l'aventure de l'existentialisme et hante les ciné-clubs d'après-guerre, jusqu'à la rencontre décisive avec Éric Rohmer.Godard, Rivette, Astruc, Truffaut, Eustache... Douchet entre dans la grande famille de la nouvelle vague. Après l'armée et un temps consacré à des affaires familiales, à partir de 1957, il collabore à Cinémonde et à Arts, pénètre dans le " phalanstère " des Cahiers du cinéma, gagne le surnom de " Socrate de la critique " et, depuis toujours homosexuel, ne boude aucun plaisir. Il découvre le cinéma américain, s'investit dans le monde des ciné-clubs, réalise films et documentaires (sur Vitez, Titus-Carmel, Hitchcock, Rohmer...), apparaît comme acteur dans les films de ses pairs, publie l'ouvrage de référence sur Hitchcock (1967), avec qui il noue une relation fructueuse. En première ligne lors de l'affaire Langlois en 1968, Douchet se tourne vers l'enseignement à partir des années 1970.
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Anonymat dans les arts et les lettres au moyen age
Douchet/Naudet
- Presses universitaires de Provence
- 14 Octobre 2021
- 9791036576898
L'homme et l'oeuvre... Il fut un temps où la critique éclairait et expliquait l'un par l'autre. Temps révolu, certes, pour les études littéraires, et que les modes de la création médiévale auraient de toute façon voué à l'échec. Car au Moyen Âge, l'anonymat de l'auteur et de l'oeuvre est un fait massif des arts et de la littérature. De fait, le nom de l'auteur est bien souvent absent des oeuvres médiévales : point de signature, encore moins de figure pour incarner l'auctorialité des textes, des tableaux, des compositions musicales ou des édifices... Pour autant, l'anonymat n'est pas un vide, mais plutôt un creux où vient se lover une intention particulière. Il n'est pas une forme absente, mais un effet qui contribue à construire l'identité et la signification des oeuvres. On pourrait même dire qu'il n'y a pas un, mais des anonymats, qui dessinent, dans la lecture que l'on peut faire de la création médiévale, autant de lignes de force différentes, et qui remplissent des fonctions variées. C'est cette diversité que reflètent les dix-huit contributions de ce volume dont l'ambition est de faire la démonstration que, loin d'être un simple accident de l'oeuvre, l'anonymat est un fait de création qui met en jeu son interprétation. Les études ici réunies, sont le fruit de la réflexion de chercheurs venant d'horizons variés (Italie, Irlande, Belgique, Suisse, Portugal, Espagne, France) et de disciplines différentes (littérature, peinture, architecture, musique). Elles lancent de nombreuses pistes sur un sujet encore peu abordé par la recherche.
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Raoul de Houdenc et les routes noveles de la fiction ; 1200-1235
Sébastien Douchet
- Presses universitaires de Provence
- 14 Octobre 2021
- 9791036576928
Longtemps considéré comme un simple épigone de Chrétien de Troyes, Raoul de Houdenc est l'auteur d'une oeuvre dense et variée, qui se décline en deux versants : romans arthuriens et récits allégoriques, tous écrits entre 1200 et 1235 environ. Les études ici réunies reviennent sur ce jugement et montrent que, bien qu'il ait écrit après le « maître champenois », Raoul a joui tout au long du Moyen Âge et jusqu'au xvie siècle d'une renommée qui n'avait rien à envier à Chrétien. Paradoxalement, son oeuvre est à la fois drôle et désabusée. Drôle parce que Raoul maîtrise à la perfection l'art de la parodie burlesque, du contre-pied et de l'inattendu. Désabusée, car de son oeuvre se dégage une nostalgie pour le temps passé et révolu de la courtoisie, définitivement supplantée par l'appât du gain et l'égoïsme de ses contemporains. De ce paradoxe naît une jouissive verve satirique, un plaisir de la fiction utile, qui apportent une compensation, ou du moins une consolation, en ces temps mauvais que faute de pouvoir contrer, on tient dans une distance joyeuse. Raoul propose ainsi des routes nouveles à la fiction qui, si elle doit beaucoup aux prédécesseurs de Raoul - à commencer par Chrétien -,se donne comme utile et plaisante, et rejette l'accusation de vanité dont, dès le tournant du xiiie siècle, fut accusé le roman. Les oeuvres ici explorées sont Meraugis de Protlesguez, la Vengeance Raguidel, le Songe d'Enfer, le Roman des eles et le Dis Raoul Hosdaing.
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Wauchier de Denain, polygraphe du XIIe siècle
Sébastien Douchet
- Presses universitaires de Provence
- 11 Décembre 2020
- 9791036561641
Auteur de la première histoire universelle en prose française, de nombreuses vies de saints et d'un roman du Graal, Wauchier de Denain s'impose comme un auteur majeur de la vie littéraire du XIIIe siècle. Pourtant, aucun ouvrage ne lui avait été consacré jusqu'à présent. Ce recueil comble cette lacune et propose de mieux comprendre ce qui fait l'originalité de l'oeuvre de Wauchier de Denain. Si de nombreux écrivains médiévaux sont, comme lui, des polygraphes, au rang desquels des noms prestigieux (Chrétien de Troyes, Marie de France, Jean Renart ou Raoul de Houdenc), Wauchier possède une écriture originale qui en fait un hagiographe, un historien et un romancier de premier plan. Les huit études ici réunies font suite à un colloque international qui s'est tenu à Aix-en-Provence et à Carpentras. Elles dressent un bilan neuf et inédit de cet auteur et s'interrogent notamment sur les caractéristiques de l'écriture polygraphique.