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Collectif Liberté
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La dette : catastrophe ou mutation
Francois Jean
- FeniXX réédition numérique (Liberté sans frontières)
- 12 Août 2016
- 9782402148078
Depuis 1982, la dette des pays en développement n'a pas quitté la scène de l'actualité. Après les matières premières et l'énergie, la finance apparaît désormais comme un enjeu central, un axe autour duquel s'articule la réflexion sur le devenir des pays en développement et du système international. La crise de la dette reflète-t-elle l'échec des modèles de développement ? Est-elle le symptôme d'une transformation fondamentale de l'économie mondiale ? Tels sont les principaux thèmes du colloque organisé par la Fondation Liberté Sans Frontières avec la participation de spécialistes reconnus : Y. Berthelot, A. Bressand, E. Durán, M. Fouquin, Y. Franchet, C. Goldfinger, P. Guillaumont, M. Ikonicoff, D.C. Lambert, R.W. Lombardi. Comme toute crise, la crise de la dette joue un rôle révélateur. Elle est l'occasion de réévaluer les stratégies de développement à la lumière de l'expérience passée et des mutations économiques.
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LE RESCAPÉ DE L'ÂME
Jean-Louis Caccomo
- Éditions Libertés numériques
- Collection Les Hommes Libres
- 4 Novembre 2020
- 9782924932117
L'histoire que je vais vous relater est l'histoire de ma vie, totalement basée sur des
faits réels que j'ai tour à tour, selon les circonstances, vu, vécu ou subi. Lassé de
devoir me battre depuis que je suis né, comme s'il me fallait justifier ma propre existence,
je me sens assailli par les ironies de ma vie et cela m'a poussé à sauter le pas,
à explorer l'écriture romanesque alors que j'avais pour habitude d'écrire des textes
académiques, scientifiques ou politiques. Je laisse au lecteur la liberté de déceler la
part du vrai et celle issue de mon interprétation sincère, mais sans doute biaisée.
Quant à mes ennemis, ils s'empresseront de s'offusquer, de m'injurier et de me diffamer.
Mais, ils m'ont bien fait pires : ils m'ont volé - et violé - ma vie et ma dignité,
ce qui est pire que la mort...
La réalité dépasse souvent la fiction. C'est la raison pour laquelle les autres ont tendance
à ne pas vous croire quand vous dites la vérité alors qu'ils vont prendre pour argent
comptant les boniments des gourous en tout genre. J'ai appris, dans ma carrière
d'économiste, comme dans ma vie personnelle, que lorsque l'on dit la vérité aux gens,
ils ont tendance à fermer les yeux et ils préfèrent s'accrocher aux mensonges qui confortent
leurs illusions. La peur du jugement des autres nous rend hypocrite, pour ne
pas dire menteur.
Mais j'ai appris aussi, dans l'épreuve la plus terrible que puisse subir un être humain, à
ne compter sur personne, à n'avoir besoin de personne, pas même de Dieu. J'ai assez
à faire avec le diable...Tant d'amis, ou déclarés comme tels contre mon gré, m'ont si
rapidement lâchés et oubliés. Mais, celle ou celui qui cesse un jour d'être un ami, c'est
qu'il n'a jamais été un ami, il était seulement intéressé. Les épreuves nous apprennent
à faire le tri qui s'impose. Je n'ai même pas pu compter sur ma propre famille, si tant
est que ce mot ait un sens pour moi. Car, comment peut grandir un enfant qui n'a connu
ni grands parents, ni oncles, ni tantes, ni cousins, et qui connait à peine ses propres
parents, et si peu ses frères et soeurs.
J'ai voulu mourir tant de fois et, ironie du sort, j'ai survécu aux pires épreuves.
Je me demande encore pourquoi... -
Liberté 302 - Rétroviseur - Hubert Aquin aux temps des révolutions
Julien Lefort-favreau, Marie-Claire Blais, Raymond Bock, Jean-pierre Lefebvre, Carole David
- Collectif Liberté
- Liberté rétroviseur
- 25 Novembre 2013
- 9782923675718
Lire ou relire Hubert Aquin, c'est avancer sur un terrain miné; la métaphore belliqueuse ne lui aurait d'ailleurs pas déplu. À gauche du champ : la mythification qui accompagne le grand écrivain, l'arbre biographique cachant la forêt de la littérature. À droite du même champ : l'institution scolaire. Dans ce dernier numéro Marie-Claire Blais, Raymond Bock, Carole David et Jean-Pierre Lefebvre ont réussi, en interrogeant les lignes de force de l'oeuvre, à mettre au jour les questions éthiques, politiques et esthétiques soulevées par l'oeuvre d'Aquin.
Extrait du numéro 302 de Liberté, Rétro, les classes sociales ? -
Liberté 302 - Dossier - Rétro, les classes sociales?
Eric Pineault, Julia Posca, Jean Pichette, Gabriel Nadeau-dubois, Alain Deneault, Louis Roy, Pierre Lefebvre
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 25 Novembre 2013
- 9782923675657
«There's class warfare, all right, but it's my class, the rich class, that's making war. And we're winning.»
«Bien sûr qu'il y a une lutte des classes, mais ç'est ma classe, la classe des riches, qui la mène. Et nous la gagnons. »
Warren Buffet
Dans ce dossier extrait de la revue Liberté 302, nous nous demandons si le dessin d'une société découpée entre prolétaires et bourgeois peut en effet paraître aujourd'hui obsolète, il est peut-être prématuré, si ce n'est trompeur, d'affirmer que les tensions et la violence qui caractérisaient les rapports de classes au dix-neuvième siècle ne sont plus que des reliques du passé. Quant à la classe moyenne, la seule que l'on ose encore considérer comme une classe et nommer ainsi, elle semble désormais contenir en son sein pratiquement tout et son contraire. C'est sans doute pourquoi on ne se prive pas d'annoncer, à plus ou moins long terme, son éventuelle disparition.
Avec des textes de Alain Deneault (auteur, entre autres, de Gouvernance, Noir Canada et Off Shore), Éric Pineault (sociologue, professeur à l'UQAM et chroniqueur à l'émission Médium Large), Julia Posca (doctorante en sociologie à l'UQAM) qui discuteront sur le statut de la classe moyenne de Gabriel Nadeau-Dubois et de Jean Pichette, ainsi qu'une entrevue avec Louis Roy, Le syndicalisme désemparé -
Revue Liberté 305 - Dossier - Ministère de la formation
Pierre Lefebvre, Eric Martin, Jean-Philippe Payette, David Clerson, Philippe Gendreau, Michel Stringer, Jean Danis
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 22 Septembre 2014
- 9782923675893
Ce dossier se veut d'abord une occasion de réfléchir aux raisons historiques qui expliquent l'état actuel de notre enseignement ainsi qu'aux influences - souvent internationales - qui l'affectent. Nous voulons aussi signifier aux femmes et aux hommes oeuvrant dans les tranchées de notre système scolaire qu'ils ne sont pas seuls.
Vous trouverez ici tous les textes du dossier « Le Ministère de la Formation, l'éducation à l'ère du management », du No 305 de la revue Liberté; Éric Martin; David Clerson; Jean-Philippe Payette; Michel Stringer; Jean-Danis; Suzanne-G. Chartrand; -
Revue Liberté 317 - Le droit sans la justice
Jean Pichette, Rosalie Lavoie, Gilles Mcmillan, Robert Lévesque, Camille Toffoli, Alain Deneault, Dany-Robert Dufour
- Collectif Liberté
- 5 Septembre 2017
- 9782924414316
Le droit est partout. Les moindres parcelles de nos existences sont susceptibles d'être happées par les filets de la judiciarisation et les revendications de droits se multiplient. Les pires cauchemars de Kafka habitent de plus en plus notre quotidien et le développement du droit sado-libéral, pour reprendre l'expression de Dany-Robert Dufour, est en train de pervertir les visées d'émancipation et de nous faire oublier jusqu'à l'idée même de justice... Quelle place le droit fait-il aujourd'hui à l'idéal de justice dans notre monde ? Peut-on encore poser la question de rapports justes entre les gens dans une perspective qui échappe au strict respect des formes prescrites par le droit ? Liberté se penche sur ces enjeux dans le dossier de son numéro de septembre, qui porte sur « Le droit sans la justice ».
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Revue Liberté 318 - Encombrement médiatique
Rosalie Lavoie, Jean Pichette, Rabea N''Dehe, Maxime Ouellet, Vanessa Molina, Maïté Snauwaert, Alex Noel, Marwan Andal
- Collectif Liberté
- 21 Novembre 2017
- 9782924414347
Chaque jour, des torrents de nouvelles nous tombent dessus. Chaque minute, des trombes de données saturent notre environnement. On parlait beaucoup des pluies acides dans les années 1980... les informations qui pleuvent désormais en temps réel (mais qu'est-ce alors que le temps irréel ?) ont un pouvoir dissolvant infiniment plus grand. L'émiettement de la réalité, sa réduction en lambeaux de toutes sortes, a fini par nous faire croire qu'en traquant les moindres recoins du réel, en le serrant jusque dans ses manifestations les plus anodines, nous pourrions enfin nous approcher de sa vérité. En manque perpétuel de « nouvelles », nous empilons pêle-mêle les pièces détachées d'une actualité toujours dépassée, grisés par un meurtre sordide, une défaite du CH, une baisse du taux de chômage, la naissance d'un bébé à deux têtes, un ouragan, un autre remède miracle (toujours en phase de développement, c'est bon pour les actions en bourses), un attentat terroriste à Madrid, le possible retour des Expos à Montréal, un accident de voiture, le premier bébé de l'année (en santé, celui-là), le dernier Tweet de Trump, la mort d'une rock star, la hausse infinitésimale du salaire minimum, le nouveau disque de Céline Dion, un vol dans une succursale de la Banque de Montréal (qui n'a heureusement pas fait de victimes), une autre étude confirmant les changements climatiques, le dépôt d'un projet de loi sur la refonte de l'aide sociale, le sauvetage de 43 Syriens rattrapés par une tempête sur une embarcation de fortune, une croissance plus forte que prévue, une autre hausse de la rémunération des médecins spécialistes, la sortie du iPhone 12, une autobiographie de Woody Allen, une autre défaite du CH, un autoportrait de Justin Trudeau avec une admiratrice, des prévisions de neige pour la fin de semaine, une vente de fermeture chez Sears, des tatouages sur le torse de Justin Bieber...
Tout est là, tout le temps. On se tient au courant. Il faut être de son temps. Il faut être informé. La vitalité de notre démocratie en dépend. Après tout, l'espace public de débat et la liberté d'expression ont été conquis de haute lutte. Un legs des Lumières toujours menacé qu'il nous faut veiller à préserver.
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Georg Christoph Lichtenberg connaît bien les Lumières. Il en est un enfant. Jusqu'à sa mort, en 1799, il ne cessera de jeter ses pensées dans des cahiers qui en accueilleront finalement environ 8000. Dans le cahier D, à la 474e entrée, il écrit : « Efforce-toi de ne pas être de ton temps ». Nous sommes quelque part entre 1773 et 1775. Les Lumières ont suffisamment éclairé le monde pour qu'un esprit comme le sien ait compris que la raison n'épuise pas la réalité. Ce qui n'empêche pas cet écrivain, qui est aussi le dix-septième enfant d'un pasteur allemand, d'être passionné de physique, de mathématiques, de sciences naturelles.
« Efforce-toi de ne pas être de ton temps. » Il ne faut pas l'être pour exhumer aujourd'hui un tel aphorisme. Mais peut-on l'être vraiment à une époque qui tue le temps ? Un siècle (moins des poussières) après cet appel de Lichtenberg, Nietzsche décrivait le journaliste comme le « maître de l'instant ». Formule qui témoigne encore une fois de l'acuité de son regard prophétique. S'il n'a évidemment jamais vu la grand-messe quotidienne de l'info télévisée à laquelle tous communiaient hier encore, Nietzsche saisit déjà, en 1872, qu'un tremblement de terre est en train de ruiner un rapport au temps jusque-là incapable à ses yeux de saisir le présent. Mais la destruction des idoles est depuis passée par là : nous sommes sortis des vérités campées dans l'éternité. Nous sommes de plain-pied dans l'actualité, dans un présentisme, comme le disent certains historiens, qui bousculent tout ce qu'on pouvait penser de la réalité. Qui, plus fondamentalement, remet peut-être en cause l'idée qu'il soit même possible de penser le monde dans lequel nous vivons.
Les médias sont en crise. Une crise économique, entend-on le plus souvent, d'abord liée à un modèle d'affaires périmé. Quand les revenus publicitaires se retrouvent massivement dans les filets de quelques gigantesques prédateurs des réseaux sociaux, il n'en reste plus beaucoup pour les médias « traditionnels », au premier chef la presse écrite. Cela apparaît difficilement contestable, en effet. Mais à trop regarder la crise par ce bout de la lorgnette, on manque peut-être l'essentiel. Et si les « maîtres de l'instant » étaient, en partie du moins, les artisans de leur propre malheur ? À les en croire, l'information ne circule jamais assez vite ; aussi le virage numérique apparaît-il comme une bouée de sauvetage, précisément parce qu'il permet de rejoindre partout et rapidement ceux et celles qui veulent être informés. Les médias nourrissent ainsi une dynamique d'immédiateté qui, comme l'indique bien le terme, valorise ce qui est ou se rapproche de l'immédiat. Des médias contre la médiation, en somme, qui scient la branche sur laquelle ils se sont construits.
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À force de penser les médias comme simple lieu de circulation de l'information, on finit par oublier qu'ils sont le fruit historique de la création d'un espace public de débat porté par un idéal, soit permettre à la société de se prendre en main, en quelque sorte, d'assumer qu'elle est le fruit de son propre travail. Les Lumières ont un sens parce qu'elles permettent d'éclairer un parcours qui n'est jamais donné d'avance, certes, mais qui peut se tracer en dégageant un horizon qui est d'abord un horizon de pensée. Cela signifie qu'on évalue, qu'on interroge, qu'on critique, qu'on sous-pèse, qu'on défriche un espace à la fois physique et mental. Simple reconnaissance du fait que la réalité humaine n'est pas de l'ordre du fait, de l'objectivité, mais de la pratique, qui suppose toujours déjà une présence, un sujet, une subjectivité à l'oeuvre dans le monde.
Les médias, ou les médias dits « sérieux », outrés, à juste titre, par les « faits alternatifs » et autres bêtises trumpiennes, réaffirment qu'ils ont un rôle essentiel à jouer en démocratie et qu'ils entendent bien s'y tenir. Fort bien. Mais pourquoi ressortir le vieux disque usé du professionnalisme qui passerait par l'objectivité et la vérification des faits, comme si c'était là l'alpha et l'oméga d'une pratique, osons encore une fois le rappeler, qui s'est construite comme un idéalisme en acte, dans le dessein de transformer le monde en contribuant à le penser plutôt qu'en s'inclinant servilement devant lui ?
Dans sa Critique de la raison cynique, Peter Sloterdijk rappelait, en 1983, que le mouvement des Lumières a introduit « un filtre contre l'inondation [...] de la conscience individuelle par une infinité d'informations d'un même niveau, équivalentes et indifférentes, venant des sources les plus diverses ». Plutôt que de se perdre dans les détails, il s'agissait de se donner les moyens de ressaisir par la pensée une histoire qui s'écrit. Mais ce rationalisme, dont Lichtenberg voyait déjà l'étroitesse dans sa prétention à la toute-puissance, a fini par reconduire ce qu'il combattait, comme on le constate aujourd'hui. Dans les médias, cela se traduit par le recyclage du projet de saisir la réalité dans une perspective synthétique, globale, afin d'en faire la sommation empirique d'une infinité de faits reliés par une conjonction prétendument neutre, le « et ». On parle de ceci et de cela, on saisit l'immédiat jusque dans ses moindres singularités, sans contexte, sans avant, sans après, chaque fait étant emmuré dans un silence qui est la condition de sa saisie « objective » depuis une position d'extériorité. Ce dispositif de mise à plat de la réalité, où tout devient indifférent et interchangeable (d'où le cynisme si prégnant dans le milieu journalistique) se croit du coup immunisé contre le péril idéologique. Curieux aveuglement. C'est en avalisant le fétichisme des faits et la réification d'un monde du coup vidé de toute ouverture sur l'histoire qu'on croit échapper à l'idéologie. Que cela signifie-t-il, concrètement ? Qu'on ne peut, par exemple, faire des liens entre la croissance, célébrée dans les pages économiques, et les désastres environnementaux, traités quelques pages plus loin. Comme l'écrit encore Sloterdijk, les médias « englobent tout parce qu'ils n'appréhendent rien ; ils parlent de tout, ne disent rien de rien ».
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La circulation vertigineuse de l'information, rendue possible par la révolution numérique, accentue bien sûr de façon exponentielle la production de faits qui s'empilent partout dans l'espace médiatique. De là à conclure qu'il s'agirait essentiellement d'un effet des seules technologies de l'information, il n'y a qu'un pas... qu'il faut pourtant éviter de franchir. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner de plus près l'idée maîtresse, celle de l'objectivité, ayant présidé à la professionnalisation du journalisme dans le premier quart du XXe siècle.
Formulée de façon particulièrement nette chez Walter Lippmann, dans The Public Opinion, en 1922, l'idée d'objectivité a contribué à donner à la pratique journalistique ses lettres de noblesse. Aux yeux de Lippmann, la complexité de la société du XXe siècle rend obsolète l'idéal d'un citoyen « compétent », apte à participer aux débats publics. Selon lui, le journalisme fait désormais face à un problème touchant le statut même de la connaissance. Dans l'introduction de son livre, intitulée « The World outside and the Pictures in our Heads », Lippmann se demande comment faire le pont entre la réalité et la représentation qu'on s'en fait. La science lui apparaît comme la seule façon d'atteindre la vérité, parce qu'elle seule peut représenter la réalité de façon objective ; il fait donc de cet idéal d'objectivité le socle d'une professionnalisation du journalisme, qui se présente ainsi comme un projet de connaissance.
En s'appuyant sur le savoir développé par des « experts », le journalisme participe à une redéfinition fondamentale de l'idée d'espace public qui s'était développée au XVIIIe siècle. Aux errances et stéréotypes de l'opinion publique, qui voit les simples opinions primer sur la vérité, Lippmann oppose le savoir des experts, réputés aptes à saisir les problèmes sociopolitiques dans toute leur complexité et à offrir des solutions. Dans cette perspective, le journaliste devient un intermédiaire entre le savoir objectif produit par ces experts et une opinion publique à laquelle il lui incombe de transmettre ce savoir. La professionnalisation du journalisme apparaît donc indissociable de celle du politique, pris en charge par des experts chargés de gérer les problèmes sociaux. L'idée de démocratie s'en trouve ainsi bouleversée. Étant donné que le peuple est réputé incapable de se gouverner lui-même, il devient inutile de former l'opinion publique à travers le débat public. C'est sur ce terreau que pourra se développer l'idée d'une « fin des idéologies », l'information devant s'opposer, par définition, à l'idéologie.
Bien sûr, ce que Lippmann avait identifié comme un problème épistémologique comprend une tout autre dimension. Bien plus qu'un simple projet de connaissance, la professionnalisation du journalisme apparaît comme un projet politique, ou plutôt comme un projet de prise en charge techno-scientifique de la réalité sociale. En clair, loin de favoriser le débat public, politique, dans lequel les finalités mêmes du vivre-ensemble pourraient être discutées, la professionnalisation du journalisme va favoriser la dépolitisation de l'espace public, ou de ce qui en tient désormais lieu. En subordonnant le travail des journalistes à la parole des experts, Lippmann promeut en quelque sorte une privatisation de l'espace public. Le débat public cédant la place à la transmission d'informations, rien d'étonnant à ce que le simple citoyen se sente de moins en moins concerné par les « affaires publiques », devenues des affaires d'« experts ». Cette désaffection à l'égard de l'espace public s'accompagnera d'ailleurs en retour d'un intérêt croissant pour les affaires privées. La publicisation de l'espace privé fait ainsi écho à la privatisation de l'espace public, dans un mouvement d'ensemble qui tend à brouiller la frontière entre les deux.
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Cette transformation de l'espace public-privé modifie en profondeur le statut de la parole. En clair, un nouveau régime discursif se met en place, qui tend à renvoyer les mots et les choses dans deux ordres de réalité complètement disjoints. C'est dans cette logique que les faits, ou les actes, comme l'écrit Karl Kraus, féroce critique autrichien des médias, peuvent « prendre la parole » et même se substituer à elle. La parole ne disparaît pas pour autant, mais elle se trouve en quelque sorte frappée d'insignifiance, sans portée réelle sur le monde. Comme le dit encore Kraus, en 1915, notre monde devient un « immense dépotoir de phrases ». S'il voulait « déjournaliser la langue », c'était donc pour lui permettre de retrouver sa place dans le monde et sa capacité à informer la réalité, au sens fort du terme, c'est-à-dire lui donner une forme.
La suite des choses, depuis un siècle, allait cependant emprunter une voie tout à fait opposée. Étrangement, c'est dans un livre publié dès 1890 que le déclin de la parole journalistique, et l'empilement des faits qui allait en résulter, a peut-être été le mieux décrit. Concluons donc avec des extraits de ce livre de Gabriel Tarde, Les lois de l'imitation, dont on ne sait trop s'il faut saluer le caractère visionnaire ou déplorer la description clinique, « neutre » (journalistique ?), de ce qu'il pressentait.
[...] On a pu observer que certains journaux donnent quotidiennement des courbes graphiques qui expriment les variations des diverses valeurs de la Bourse et autres changements utiles à connaître. Reléguées à la quatrième page, ces courbes tendent à envahir les autres, et bientôt peut-être, dans l'avenir à coup sûr, elles prendront les places d'honneur, quand, saturées de déclamations et de polémiques comme les esprits très lettrés commencent à l'être de littérature, les populations ne rechercheront plus dans les journaux que des avertissements précis, froids et multipliés. Les feuilles publiques alors deviendront socialement ce que sont vitalement les organes des sens. Chaque bureau de rédaction ne sera plus qu'un confluent de divers bureaux de statistique, à peu près comme la rétine est un faisceau de nerfs spéciaux apportant chacun son impression caractéristique, ou comme le tympan est un faisceau de nerfs acoustiques [...] Dans les civilisations naissantes et inférieures, telles que la nôtre (car nos neveux nous jugeront de haut, comme nous jugeons nos frères inférieurs), les journaux ne fournissent pas seulement à leur lecteur des informations propres à exciter la pensée; ils pensent pour lui, décident pour lui, il est formé et conduit par eux mécaniquement. Le signe certain du progrès de la civilisation chez une classe de lecteurs, c'est la part moindre faite aux phrases et la plus grande part réservées aux faits, aux chiffres, aux renseignements brefs et sûrs, dans le journal qui s'adresse à cette classe. L'idéal du genre, ce serait un journal sans article politique et tout plein de courbes graphiques, d'entrefilets secs et d'adresses. -
Liberté 298 - Dossier - Manifestations
Maxime Catellier, Shawn Cotton, Jean-philippe Warren, Evelyne de La chenelière, Dominic Champagne, Raymond Bock, And
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 23 Novembre 2013
- 9782923675305
Revenant sur les événements du printemps dernier, Liberté se demande : comment est-il possible pour les citoyens de dialoguer avec le pouvoir ?
À travers les textes de poètes, de dramaturges, d'un sociologue et d'un activiste, Liberté donne ici à lire la diversité, la richesse et la complexité des discours et des événements du conflit étudiant. À cela s'ajoute une rencontre imprévue, celle de deux acteurs de la vie publique que tout semble opposer : André Pratte (La Presse) et Amir Khadir (Québec Solidaire) se sont en effet rendus dans les bureaux de Liberté afin d'y discuter de désobéissance civile.
Avec des textes de Dominic Champagne, de Jean-Philippe Warren, de Raymond Bock, de Maxime Catellier et Shawn Cotton, d'Evelyne de la Chenelière de même que de l'activiste américain Mark Rudd (ancien membre des Weathermen).
Ce dossier est issu du No 298 de la revue Liberté. -
Liberté 297 - Dossier - Que conservent les Conservateurs?
Jean Pichette, Eric Martin, Pierre Lefebvre, Fernand Dumont, Jonathan Livernois
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 18 Octobre 2013
- 9782923675237
Vous trouverez dans cet extrait tous les articles du dossier "Que conservent les conservateurs?", paru dans le No 297 de la revue Liberté.
Ce dossier s'intéresse à l'inquiétant gouvernement de Stephen Harper. Les textes qui le composent cherchent à comprendre ce que ces conservateurs nouveau genre tentent réellement de conserver (Jean Pichette), leur utilisation des médias (Éric Martin), leur conception de la culture (Pierre Lefebvre), les raisons des commémorations et des célébrations des symboles canadiens (Jonathan Livernois). -
Liberté 297 - article - La grande confusion
Jean Pichette
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 18 Octobre 2013
- 9782923675244
Faux conservateur, terrifiant avant-gardiste, Stephen Harper est l'architecte d'une révolution visant à purger la société de sa dimension politique. Déconstruction d'un projet en cinq étapes.
Article extrait du dossier "Que conservent les Conservateurs?", paru dans le No 297 de Liberté -
Liberté 303 - Dossier - Politiques culturelles
Pierre Lefebvre, Georges-Emile Lapalme, Claude Corbo, Pierre Laporte, Liza Frulla, Daniel Latouche, Jean-Paul L''All
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 1 Avril 2014
- 9782923675763
Vous trouverez ici tous les textes du dossier « politiques culturelles », du No 303 de la revue Liberté.
L'idée même d'un ministère de la Culture, quand on y pense, peut sembler saugrenue. L'art et la pensée ayant prouvé depuis longtemps à quel point ils pouvaient s'avérer de sérieux empêcheurs de gouverner en rond, on peut se demander en quoi un État pourrait avoir envie de stimuler ce qui prend tant de plaisir à le picosser ou à nourrir une mâchoire souvent prompte à le morde. Pour mettre en place un tel processus, il faut quand même y croire.
Georges-Émile Lapalme, fondateur du ministère des Affaires culturelles y croyait.
Le ministère, lui ayant heureusement survécu, demeure encore à ce jour son héritage. Et celui de ceux qui s'en moquaient. -
Liberté 301 - article - Blessures contre béton
Jean-Philippe Payette
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 22 Octobre 2013
- 9782923675572
Dans cette chronique des "Carnets d'Helsinki", issu du No 301 de la revue Liberté, Jean-Philippe Payette nous explique comment le dépaysiment transforme le corps de l'immigré.
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Liberté 303 - Entretien - Jean Vioulac
Jean Vioulac
- Collectif Liberté
- Liberté entretien
- 1 Avril 2014
- 9782923675770
La logique totalitaire, dernier ouvrage du philosophe francais Jean Vioulac, dresse le portrait d'un totalitarisme nouveau genre, qui se passe de l'État.
Un extretien par Éric Martin, paru dans le No 303 de la revue Liberté. -
Liberté 299 - Dossier - La contre-culture dans le Québec Inc.?
Jean-philippe Warren, Olivier Kemeid, Jonathan Lamy, Josée Yvon, Marie-France Daigneault-Bouchard, Pauline Harvey, El
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 23 Novembre 2013
- 9782923675381
Il s'agit du dossier paru dans le No 299 de la revue Liberté.
Il est de bon ton de se moquer de la contre-culture aujourd'hui. Les communes, l'amour libre, le lsd, et le patchouli, comme tous les clichés, sont en effet souvent risibles. Mais l'héritage de la contre-culture se limite-t-il bien à ces bêtises ? Et si la contre-culture avait servi, entre autres, à pointer du doigt le début de l'endormissement des révolutionnaires tranquilles? Leur lente mais sûre institutionnalisation? -
Revue Liberté 315 - Avancez en arrière!
Mathieu Arsenault, Jean Pichette, Anne-Marie Regimbald, Yvon Rivard, Suzanne Jacob, Robert Lévesque, Alain Deneault
- Collectif Liberté
- 1 Mars 2017
- 9782924414255
Comment en sommes-nous venus à célébrer le progrès tout en craignant la fin du monde? Nous n'en finissons plus de nous extasier devant nos avancées technologiques, devant l'expansion de notre ouverture d'esprit et, d'un même mouvement, nous ne cessons de faire le décompte des catastrophes écologiques, économiques et humanitaires qui nous accablent. Le présent dossier explore ces questions.
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Revue Liberté 325 - 60 ans de luttes et d'idées. 1. Une révolution fragile
Camille Toffoli, Véronique Dassas, Robert Lévesque, Jean-Louis Lorrie, Philippe Nemeh-Nombre, Alex Noel, Rach Nadon
- Collectif Liberté
- 16 Septembre 2019
- 9782924414552
Le soixantième anniversaire de Liberté nous apparaît comme un excellent prétexte pour faire, à notre manière, une radiographie du débat d'idées au Québec, tout en revisitant l'héritage intellectuel et littéraire qui s'est constitué dans nos pages, au fil du temps. Ce numéro, le premier de deux volumes, présente un aspect non définitif. Nous tentons de traduire un mouvement, d'amorcer un dialogue. Si, au départ, nous voulions réfléchir à la question des gains et des pertes, le déploiement des textes brouille largement ces catégories, en renégociant l'histoire suivant des axes multiples. Nous réinterrogeons et recontextualisons continuellement le lieu d'où l'on parle. Ainsi, la revue elle-même n'est pas le point focal des réflexions proposées ici, mais elle apparaît en quelque sorte comme une maison, comme un espace d'exception et de contagion, un lieu de relais, où les générations se succèdent. Toujours, nous nous posons cette question : comment l'habiter, cette maison, et avec qui ? Qui manque à l'appel, qui n'est pas encore arrivé ?
Quels combats ont abouti, et lesquels se sont enlisés, ont été abandonnés en cours de route ? Les paramètres de la lutte ont-ils changé et si oui, comment ? Ces questionnements sont à déployer autant sur le terrain de l'art que sur celui du politique. Si l'on regarde dans notre rétroviseur, on remarque que toutes les revendications exprimées à travers la société n'ont pas été considérées avec le même sérieux, au fil du temps. Comment éclairer ces angles morts ? Peut-être réussissons-nous somme toute mieux à faire résonner les voix, à faire parler les marges ? -
Revue Liberté 322 - Partager le monde
Xavier Brouillette, Vanessa Molina, Jean-Louis Lorrie, Camille Louis, Ted Rutland, Micheline Lanctot, Jessie Mill, Ph
- Collectif Liberté
- 20 Novembre 2018
- 9782924414460
Nous constatons que les espaces que nous partageons, les lieux où nous cohabitons, sont de moins en moins hospitaliers. Ils sont à l'image de nos relations sociales, de plus en plus marquées par la méfiance, l'inimitié, le désengagement, la compétition. La crise politique de l'hospitalité nous renvoie aussi à une crise de nos imaginaires, comme le souligne avec justesse l'écrivain Patrick Chamoiseau. La mondialisation néolibérale a aseptisé notre rapport au monde et à l'Autre, tout en le chargeant d'une violence inouïe, au nom d'une logique économique étroite et infernale. Comment en sommes-nous venus à compter les personnes qui composent ces masses migrantes avant d'attester leur humanité?
Notre époque en est aussi une de grands paradoxes : on s'applique à rendre le monde inhospitalier, alors même qu'on se gargarise de « vivre-ensemble » et de « nécessité de construire ou de reconstruire un monde commun ». Mais alors que tout s'effondre - c'est presque inévitable -, comment élaborer une véritable éthique de l'hospitalité, afin de repenser notre rapport au monde et à autrui? -
Revue Liberté 329 - Qui a peur des algorithmes?
Véronique Dassas, Alexandre Fontaine rousseau, Louis-daniel Godin, Jean-Louis Lorrie, Alexandre Klein, Kev Lambert
- Collectif Liberté
- 17 Novembre 2020
- 9782924414675
Il est de plus en plus clair, à mesure que se généralise la prise en charge par les algorithmes de nos rapports sociaux, que ces technologies - du moins, dans le cadre qui prévaut aujourd'hui - contournent l'exercice démocratique. On pose parfois sur elles un regard apolitique, puisqu'on ne comprend pas bien leurs rouages. Mais les algorithmes font des choix pour nous, ils trient l'information, formulent des prédictions de façon si opaque et mystérieuse aux yeux de la majorité que le processus s'en trouve naturalisé. « Si la machine le dit... » Ainsi, nous apprenons à conjuguer avec les résultats des calculs algorithmiques sans se trop se demander ce qui se passe derrière le rideau, ou plutôt derrière l'écran. Les rouages intimes de l'algorithme nous échappent. Nous n'avons pas eu le temps de réfléchir aux implications sociales de la délégation aux algorithmes d'un nombre croissant de tâches et de responsabilités humaines. La technologie nous a dépassés en un claquement de doigt. Mais ce faisant, nous apprêtons-nous à renoncer à l'exercice politique lui-même, en succombant aux chimères de la rationalité technoscientifique, qui prétend pouvoir résoudre toutes les tensions, tous les conflits ?
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Revue Liberté 316 - La dictature du rire
Pierre Lefebvre, Patricia Nourry, Eftihia Mihelakis, Suzanne Jacob, Francine Pelletier, Mathieu Arsenault, Jean Pich
- Collectif Liberté
- 30 Mai 2017
- 9782924414286
Omniprésent, l'humour se donne à toutes les sauces. Drapés dans la vertu, certains humoristes invoquent la liberté d'expression ou la tolérance pour tenir des propos parfois douteux. Plusieurs affirment haut et fort que l'humour est l'antidote aux dérives autoritaires et aux mensonges du pouvoir. D'autres encore riront de leur propre impuissance à changer quoi que ce soit aux mécanismes qui régissent la vie en société. Mais qu'en est-il réellement? Que peut l'humour lorsque la pensée néolibérale se glisse imperceptiblement dans le vocabulaire du citoyen, modifiant de ce fait son rapport au monde?
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Liberté. No. 319, Printemps 2018
Jean Pichette, Clement De Gaulejac, Jean-François Bouthors, Diane Lamoureux, André Perrin, Eftihia Mihelakis, Anouk
- Collectif Liberté
- 2 Mars 2018
- 9782924414378
Ils occupent encore et toujours des postes de pouvoir, éructent sur toutes les tribunes. Ils sont ministres, présidents, animateurs, chanteurs... ils appartiennent aux sphères politique ou culturelle. Ces figures - qu'ils soient à la tête d'un pays ou d'une émission populaire - ont toujours ceci de commun qu'ils continuent de diviser. On est avec eux ou contre eux.
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Revue Liberté 297 - Que conservent les conservateurs? - numéro complet
Pierre Lefebvre, Fernand Dumont, Jonathan Livernois, Eric Martin, Jean Pichette, Alexis Martin, Alain Farah, Alain
- Collectif Liberté
- Liberté
- 18 Octobre 2013
- 9782923675220
Dans ce numéro, Liberté s'intéresse à l'inquiétant gouvernement de Stephen Harper. les textes qui le composent cherchent à comprendre ce que ces conservateurs nouveau genre tentent réellement de conserver, leur utilisation des médias, leur conception de la culture, les raisons des commémorations et des célébrations des symboles canadiens. Vous y trouverez également un entretien avec les deux réalisateurs du film Laurentie, Simon Lavoie et Mathieu Denis.
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Revue Liberté 302 - Rétro, les classes sociales ?
Pierre Lefebvre, Mathieu Arsenault, Eric Pineault, Julia Posca, Jean Pichette, Gabriel Nadeau-dubois, Alain Farah, AL
- Collectif Liberté
- Liberté
- 25 Novembre 2013
- 9782923675633
«There's class warfare, all right, but it's my class, the rich class, that's making war. And we're winning.»
«Bien sûr qu'il y a une lutte des classes, mais ç'est ma classe, la classe des riches, qui la mène. Et nous la gagnons. »
Warren Buffet
Si le dessin d'une société découpée entre prolétaires et bourgeois peut en effet paraître aujourd'hui obsolète, il est peut-être prématuré, si ce n'est trompeur, d'affirmer que les tensions et la violence qui caractérisaient les rapports de classes au dix-neuvième siècle ne sont plus que des reliques du passé. Quant à la classe moyenne, la seule que l'on ose encore considérer comme une classe et nommer ainsi, elle semble désormais contenir en son sein pratiquement tout et son contraire. C'est sans doute pourquoi on ne se prive pas d'annoncer, à plus ou moins long terme, son éventuelle disparition.
Avec des textes de Alain Deneault (auteur, entre autres, de Gouvernance, Noir Canada et Off Shore), Éric Pineault (sociologue, professeur à l'UQAM et chroniqueur à l'émission Médium Large), Julia Posca (doctorante en sociologie à l'UQAM) qui discuteront sur le statut de la classe moyenne de Gabriel Nadeau-Dubois et de Jean Pichette, ainsi qu'une entrevue avec Louis Roy, Le syndicalisme désemparé
Et les chroniques habituelles d'Alain Farah, Alain Deneault, Mathieu Arsenault, Jean-Philippe Payette et Robert Lévesque. -
Revue Liberté 299 - Que reste-t-il de la contre-culture dans le Québec inc.? - Numéro complet
Pierre Lefebvre, Alain Farah, Olivier Kemeid, Jean-philippe Warren, Jonathan Lamy, Josée Yvon, Marie-France Daignea
- Collectif Liberté
- Liberté
- 22 Novembre 2013
- 9782923675367
Il est de bon ton de se moquer de la contre-culture aujourd'hui. Les communes, l'amour libre, le lsd, et le patchouli, comme tous les clichés, sont en effet souvent risibles. Mais l'héritage de la contre-culture se limite-t-il bien à ces bêtises ? Et si la contre-culture avait servi, entre autres, à pointer du doigt le début de l'endormissement des révolutionnaires tranquilles? Leur lente mais sûre institutionnalisation?
Vous trouverez également dans ce numéro un essai du réalisateur Simon Galiero sur le cinéma québécois.
Un entretien avec Marie Brassard conduit par Christian Lapointe.
Et les chroniques habituelles d'Alain Farah, Alain Deneault, Mathieu Arsenault, Jean-Philippe Payette et Robert Lévesque. -
Revue Liberté 298 - Manifestations. La politique hors les murs - numéro complet
Pierre Lefebvre, Alain Farah, Maxime Catellier, Shawn Cotton, Jean-philippe Warren, Evelyne de La chenelière, Domin
- Collectif Liberté
- Liberté
- 23 Novembre 2013
- 9782923675282
Revenant sur les événements du printemps dernier, Liberté se demande : comment est-il possible pour les citoyens de dialoguer avec le pouvoir ? En cet automne marqué par l'arrivée d'un nouveau gouvernement et la commission Charbonneau, la question demeure d'une actualité brûlante.
À travers les textes de poètes, de dramaturges, d'un sociologue et d'un activiste, Liberté donne ici à lire la diversité, la richesse et la complexité des discours et des événements du conflit étudiant. À cela s'ajoute une rencontre imprévue, celle de deux acteurs de la vie publique que tout semble opposer : André Pratte (La Presse) et Amir Khadir (Québec Solidaire) se sont en effet rendus dans les bureaux de Liberté afin d'y discuter de désobéissance civile.