Editions Boréal
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Le monde se repliera sur toi
Jean-Simon Desrochers
- Editions Boréal
- Roman
- 18 Octobre 2022
- 9782764647349
Le plus grand rêve de Clio, c'est que son père et sa mère se réconcilient pour que la famille soit réunie à Noël. Clio se dit qu'elle doit cesser de se mentir, mais c'est plus fort qu'elle. Seul le déni permet de couler des jours ordinaires dans un parfum d'éternité.
En route pour l'école, ce matin-là, le dernier avant les vacances de fin d'année, Clio partage l'abribus avec Zoé, qui arrive de Vancouver où elle est tombée par hasard sur Carter promenant son chien, qui, lui, a croisé Anne-Julie qui sortait en pleine nuit de chez son ex... Ainsi s'amorce une chaîne de rencontres en apparence fortuites mais qui nous amèneront à décrire plusieurs boucles autour du monde.
Tour de force narratif, ce nouveau roman de Jean-Simon DesRochers a la rigueur d'un algorithme et l'élégance d'une bande de Moebius. Les lecteurs retrouveront, dans cette suite de microrécits au rythme endiablé, l'imaginaire foisonnant qui caractérise le romancier. Il y joue en virtuose de son habileté à croquer une ahurissante galerie de personnages : adolescentes à la recherche de soi; joueurs de hockey finlandais en mal du pays; militante écologiste coréenne en visite à Tchernobyl; terroriste prête à tout sacrifier à sa soif d'absolu; tenancière de café parisien qui cherche l'amour en ligne.
Tout le plaisir naît ici de la tension constante entre la structure suprêmement maîtrisée et le don de Jean-Simon DesRochers pour rendre l'aspect chaotique, désordonné, compulsif, de la vie des humains. Il en résulte un portrait aussi familier qu'inquiétant du monde contemporain, gouverné par des forces obscures, ébranlé par les attentats, traversé par les rumeurs conspirationnistes, obsédé par le sexe, où chacun est prêt à tout miser sur la moindre miette de tendresse. -
Que ce soit à la maison ou à l'école, Sébastien fait tout de travers. Il n'écoute pas, bouge sans cesse, désobéit à son professeur et à ses parents. On le fuit, on le tourne en ridicule, on le punit ; rien n'y fait. Sébastien est très malheureux et croit qu'il est moins intelligent et moins sympathique que les autres. Toutefois, on finit par comprendre qu'il souffre d'un trouble appelé « déficit d'attention avec hyperactivité ». Pour Sébastien, il s'agit alors d'apprendre à maîtriser son comportement.
Jean Gervais, Ph. D., est psychoéducateur et professeur associé au Département de psychoéducation et de psychologie de l'Université du Québec en Outaouais. -
Histoire du taxi à Montréal
Jean-Philippe Warren
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 20 Octobre 2020
- 9782764646410
Comme toutes les grandes villes occidentales, Montréal fourmille de taxis qui parcourent les rues, font la navette entre l'aéroport et le centre-ville, attendent près des stations de métro, des hôpitaux et des grands hôtels. Trains, tramways, autobus, métros et vélos de Montréal ont eu droit à leur histoire, mais pas les taxis. Le monde du taxi est pourtant un sujet riche et complexe, un carrefour où se rencontrent plusieurs spécialisations de l'histoire : urbaine, politique, économique, sans oublier le travail et l'immigration. Depuis sa voiture, le chauffeur ou la chauffeuse est témoin des rapports tendus entre le travailleur et l'État, la ville et les citoyens, les quartiers excentrés et le centre-ville, le peuple et les élites. Il est aussi témoin des luttes entre la majorité francophone et les minorités culturelles, des mutations technologiques et de l'essor du transport en commun.
Le monde du taxi, c'est aussi et surtout des travailleurs qui forment une catégorie sociale unique et qui pratiquent un métier rempli de paradoxes. Au fil de son enquête, Jean-Philippe Warren en est venu à la conclusion que le chauffeur de taxi est la dernière incarnation du cowboy : libre de ses mouvements, de son emploi du temps, mais prisonnier de quantités de facteurs. Il peut arrêter de travailler quand il veut et travaille sans cesse. Il a toujours de l'argent dans ses poches, mais est pauvre. Il veut que l'État intervienne pour le protéger, mais exècre les régulations. Il pratique un métier monotone, mais rempli d'imprévus. Il est à la fois entouré de monde et seul. S'ajoutant à la diversité ethnique des membres de la profession, ces paradoxes créent une sous-culture absolument fascinante où se jouent des luttes de pouvoir économique et de contrôle territorial. Une sous-culture tout aussi difficile à intégrer qu'à quitter.
En utilisant les ressources combinées de l'histoire et des sciences sociales, en mêlant l'examen des archives et l'enquête de terrain, cette première histoire du taxi à Montréal débouche sur un portrait inédit de la ville. Elle se veut aussi une contribution à la compréhension d'un monde qui cultive les extrêmes et qui, s'il veut se transformer pour le mieux, doit s'appuyer sur des données tangibles et une histoire critique. -
En 1963, Jean-Yves Soucy a dix-huit ans. À la recherche d'un boulot d'été, il soumet sa candidature au bureau du ministère des Terres et Forêts pour un emploi comme garde-feu, comptant bien se retrouver dans une tour d'observation. Mais, comme il a quelques rudiments d'anglais, il est plutôt affecté à Waswanipi, dans un dépôt de matériel destiné à combattre les feux de forêt. Sa déception initiale s'évanouit lorsqu'il apprend que son poste est situé près d'un village indien, qu'il aura deux guides cris - dont un s'appellera William Saganash - et que le travail consistera à patrouiller en canot. Quand il exprime son désir de se rendre immédiatement au village indien, son patron grommelle : « Tu vas voir, t'auras le temps de te tanner des Sauvages. Je les connais : tous pareils, paresseux et voleurs. »
Mais c'est tout le contraire qui se produit. Chaque rencontre avec les Cris, chacun des longs trajets en canot ou à travers la forêt sont pour lui l'occasion de découvrir un peu plus un peuple et une culture dont il ne savait strictement rien au-delà des vieux clichés, en même temps que les écailles lui tombent des yeux devant une nature que ses compagnons connaissent comme personne.
Simple, touchant, Waswanipi évoque la rencontre entre le Québec moderne et les Premières Nations, dans une ère où tout semblait encore neuf, possible. -
La Grande Institutrice a-t-elle perdu les pédales ? Peut-elle arrêter d'enseigner pour faire de la peinture ? Qui la remplacera en classe ? Le roi Léon n'en dort plus. Le Frognou l'aidera-t-il à retrouver le sommeil ?
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L'Homoman à la caméra
Jean Pierre Lefebvre
- Editions Boréal
- Liberté grande
- 6 Septembre 2017
- 9782764644966
Voici un cinéaste qui a conservé son indépendance mais qui ne tourne plus. Fort de vingt-sept films, dont le premier, « L'Homoman », a été tourné en 1963 avec une Bolex à ressort et de la pellicule périmée, Jean Pierre Lefebvre livre dans cet essai sa pensée sur le langage cinématographique et évoque sa pratique forcément combative du septième art. Le réalisateur « d'Il ne faut pas mourir pour ça », de « Jusqu'au coeur » et des « Maudits sauvages », s'interroge sur ce qui, des jeux de son enfance à ses films, a pu l'orienter vers un cinéma de création-invention, celui de la poésie du regard. Loin du cinéma-spectacle. Au coeur de l'acte de créer.
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Le Piège de la liberté
Jean-Philippe Warren, Denys Delage
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 11 Octobre 2017
- 9782764644980
Le présent ouvrage raconte comment la « rencontre des deux mondes » entre les nations autochtones et les empires européens a provoqué un immense choc des cultures. Il analyse les mécanismes qui ont mené, au nom de la civilisation, à l'écrasement et à l'expropriation des peuples de l'Amérique septentrionale. Par des exemples concrets, il dévoile ce que les auteurs appellent « le piège de la modernité », la liberté promise par les Occidentaux servant en définitive à opprimer et à refouler les populations amérindiennes. Vaste fresque qui couvre plus de trois cents ans d'histoire, ce livre nous en apprend au moins autant sur les nations autochtones à l'époque coloniale que sur le monde occidental dans lequel nous vivons. Le portrait qui se dégage de cette étude à la fois fouillée et accessible est d'une implacable lucidité.
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Qu'a fait le roi Léon qu'il n'aurait pas dû ? Et si quelqu'un l'avait vu et menaçait de tout révéler ? Léon est prêt à bien des choses pour garder son secret. Mais retrouvera-t-il son courage avant de perdre la boule ?
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Joséphine Marchand et Raoul Dandurand
Marie Lavigne, Michele Stanton-Jean
- Editions Boréal
- Biographie
- 28 Septembre 2021
- 9782764646632
Cette biographie a ceci de particulier qu'il s'agit de la biographie d'un couple. Ils sont nés la même année, en 1861, tous deux de parents férus de politique. Ils se sont admirés avant de s'aimer, beaux, cultivés, bilingues, « réseauteurs habiles », ambitieux, généreux et, au-delà de tout, compagnons de route soudés autour d'un même projet : faire avancer le Canada français dans des domaines aussi variés que les arts, la culture, la langue, l'éducation, la diplomatie, les droits des femmes et des minorités.
Joséphine, femme de lettres, fonde en 1893 Le Coin du feu, la première revue destinée aux femmes. Elle s'engage dans les toutes premières luttes féministes et se bat pour l'éducation des femmes. Militante culturelle, elle crée « L'OEuvre des livres gratuits » pour la diffusion de la lecture et se bat pour le développement des arts et la défense de la langue française. Raoul, organisateur politique des libéraux puis sénateur, est un conseiller privilégié de plusieurs premiers ministres. Diplomate, il s'illustre à la Société des Nations pour la défense des minorités et de la paix. Défenseur de l'autonomie du Canada par rapport à l'Empire britannique, il est considéré comme le père de la diplomatie canadienne.
En puisant abondamment dans le journal de Joséphine et dans les mémoires de Raoul, ainsi que dans la correspondance qu'ils ont échangée, Marie Lavigne et Michèle Stanton-Jean tressent l'histoire de deux vies qui défie l'image que l'on se fait souvent des couples anciens. Elles n'hésitent pas à affirmer que Joséphine a été aussi diplomate que Raoul a été féministe.
Chez eux, l'antique notion de devoir est remplacée par celles de plaisir et d'accomplissement, plaisir de retrouver en l'autre une complicité irremplaçable, d'escalader la vie à deux, de voir ses idées et ses idéaux triompher. -
François-Albert Angers
Jean-Philippe Carlos
- Editions Boréal
- Biographie
- 10 Octobre 2023
- 9782764647790
Animateur influent des réseaux intellectuels entre les années 1930 et 1980, militant dynamique associé au mouvement nationaliste et indépendantiste, et expert économique proche des milieux politiques, l'économiste de l'École des hautes études commerciales de Montréal et militant nationaliste François-Albert Angers (1909-2003) a marqué la vie des idées au Québec. Sa contribution est néanmoins méconnue du grand public. Figure associée au traditionalisme canadien-français, Angers a su résister au souffle progressiste de la Révolution tranquille en présentant un contre-discours valorisant à la fois la culture traditionnelle canadienne-française catholique, mais aussi l'indépendance nationale du Québec. En se penchant sur le parcours étonnant de cet universitaire francophone, adepte du conservatisme fiscal et ferme tenant de la Doctrine sociale de l'Église, cette biographie sur la trajectoire intellectuelle d'Angers permet de relativiser le récit dominant de l'histoire des idées québécoises au XXe siècle, encore très ancré dans la notion de table rase. Car malgré tout ce qui a été écrit sur le sujet dans les dernières décennies, le Canada français continue, d'une certaine manière, à exister culturellement dans l'esprit de plusieurs intellectuels, et ce, bien après la Révolution tranquille.
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Tu te sens seul dans ton école, dans ta classe, dans ton autobus, dans ta maison. Seul de ta race, de ton espèce. Seul au monde. Différent, en tout cas, c'est certain. À l'école, les cours et les matières se succèdent sans pour autant faire sens. Un énième examen met à l'épreuve tes connaissances, exige de toi de mémoriser des dates, des formules, des figures de style. Mais à quoi ça rime? Est-ce que c'est ça, la vraie vie? Heureusement, il y a ton projet personnel, ce carnet où tu écris tes poèmes, où tu lâches ton fou, où tu as le courage de vivre en dehors du regard des autres et de ce qu'on attend de toi.
Extrait
fais peau neuve
déracine-toi démembre-toi
recompose-toi
glisse-toi dans la prochaine année
comme un rôdeur
un inventeur
n'hésite plus
construis des cathédrales
des chemins de fer
de feu
creuse des tunnels obscurs
aménage des galeries
des alcôves secrètes
invente -
Au bout du chemin
Antoine Boisclair, Jean-Francois Bourgeault, Thomas Mainguy
- Editions Boréal
- 11 Novembre 2024
- 9782764648582
« Nue comme un bruit de neige » (Moments fragiles), la disparition de Jacques Brault (1933-2022) a à peine troublé, quelques jours durant, l'ordinaire des excitations médiatiques québécoises. S'il serait en un certain sens malvenu de s'en désoler, tant son oeuvre répugne à se laisser convertir en monument et ne cesse de réitérer le désir d'une mort en sourdine, on peut néanmoins considérer, sobrement, que l'épistolier hors pair qu'il a été appelle en retour une dernière lettre de la part de ceux et celles qui aiment séjourner dans la chaleur discrète, profonde, impérissable de sa voix. Ce livre propose ainsi une suite de lettres d'adieu, écrites par une vingtaine de personnes, afin de perpétuer la mémoire d'une oeuvre incomparable. On peut croire que ces lettres furtives, selon le désir testamentaire que Brault lui-même énonçait dans un poème d'Au bras des ombres, « feront une lecture légère » à la libellule qu'il est peut-être devenu.
Avec des textes de Gilles Archambault, Isabelle Arseneau, Paul Bélanger, Frédérique Bernier, Michel Biron, Antoine Boisclair, Jean-François Bourgeault, Denise Brassard, Emmanuelle Brault, François Dumont, Louise Dupré, Vincent Lambert, Yves Laroche, Thomas Mainguy, André Major, Robert Melançon, Catherine Morency, Pierre Nepveu, Sarah-Louise Pelletier-Morin et Nathalie Watteyne. -
« Ce n'est pas la grande forme. » Voilà ce que se dit infailliblement le narrateur de ce roman quand il jette un regard sur lui-même. On peut le comprendre quand on sait que, un jour, sans qu'il soit prévenu, ses beaux-parents ont débarqué chez lui pour s'installer à demeure, et que Jeanne, sa copine, qui travaille au ministère de la Vie intérieure, finit ses journées de plus en plus tard au point qu'elle ne rentre même plus. L'homme se replie chez son cousin, Serge-Olivier. Mais la vie y est pour le moins inconfortable, et il finit par se débarrasser de tous ses biens pour s'installer dans un refuge.
Au moins, il peut passer ses journées à la bibliothèque. Et il a ses rendez-vous quotidiens au Numériseur. Pendant une heure tous les jours, en compagnie d'une certaine Anne-Frédérique, il doit numériser un à un les documents que contient la seule possession qui lui reste, une vaste malle, où est conservé tout ce qu'il a amassé depuis l'enfance : photos, cahiers d'école, déclarations de revenus, etc. Ensuite, ces documents sont projetés en continu sur les faces de l'édifice en forme de pyramide qui abrite le Numériseur. Ce « Plan de numérisation totale » visant bien sûr la consécration suprême : l'entrée de tout citoyen dans le Nuage.
Encore une fois, Renaud Jean nous plonge dans un univers à la fois absolument déroutant et parfaitement familier. Si, dans Retraite et dans Rénovation, il avait exploré la tyrannie qu'exerce la dyade travail-loisirs sur notre quotidien, Grande forme nous ouvre les yeux sur la façon dont le discours psychologique se marie aujourd'hui à celui de la technologie pour créer un monde littéralement invivable. Le romancier a construit ici, avec un malin plaisir, une grinçante dystopie où chaque phrase fait mouche. -
Chez les Sublimés
Jean-Philippe Martel
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 16 Février 2021
- 9782764646519
Un soir d'automne, Thomas reçoit la visite de deux amis d'enfance, Vincent et Emmanuel Sylvestre, dans l'appartement de Sherbrooke où il vit seul. Une décennie s'est écoulée depuis leur dernière rencontre. Vincent lui annonce qu'Emmanuel s'installera chez lui : son logement a brûlé. Il sait imposer sa volonté, et Thomas, recyclé sans bonheur en conseiller pédagogique depuis qu'il a renoncé à la littérature, a peu de projets personnels. Vincent, de son côté, est déjà monopolisé par des magouilles politiques. Nous sommes en 2013, et la crise de la Charte des valeurs québécoises bat son plein.
Dans la promiscuité forcée avec son nouveau colocataire, Thomas découvre que quelque chose ronge son vieil ami. Aux prises avec un mal sans nom, Emmanuel semble obsédé par les traces de ceux et celles qui ont vécu avant lui. C'est l'oncle légendaire qui met fin à ses jours dans sa chambre nuptiale, la mère condamnée à l'errance pour échapper aux soldats ennemis, le compositeur malade qui espère être sauvé par une création nouvelle. À ces fantômes s'ajoutent ceux des adolescents qu'ont été les trois amis, revenus rappeler à Thomas leurs ambitions perdues.
Avec un souffle et une ambition rares, Chez les Sublimés dresse le portrait d'une génération qui, après s'être nourrie de la révolte de Smells Like Teen Spirit, a vu ses idéaux humiliés. Satire brillante d'une société où la logique de performance domine, mais aussi réflexion mélancolique sur ce qui subsiste d'une vie humaine après sa fin, ce roman questionne, avec lucidité et ferveur, le pouvoir salvateur de l'art. -
Nicolas est le « petit nouveau » de l'orchestre, le seul de troisième secondaire à avoir été admis dans les rangs de cette harmonie exclusivement constituée de finissants. Depuis qu'il en fait partie, il peut compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où il a ouvert la bouche. Mais ses pensées, elles, s'emballent à vitesse grand V. Que fera-t-il après le secondaire? Quel puissant secret de l'univers se cache sous la jupe des filles? Et qui est cette Cynthia dont l'absence plane sur le groupe comme une ombre?
Nicolas et les autres passeront la fin de semaine à Sherbrooke afin de participer à la plus prestigieuse compétition de la province. Ils y affronteront entre autres les musiciens d'une école privée de Montréal, réputés imbattables. Mais Nicolas s'intéresse moins à la compétition qu'au décolleté de Joanie ou de Mélissa et aux niaiseries du « fameux trio », les trois trompettistes qui règnent en maîtres sur l'orchestre. Il a beau n'être qu'une recrue, il a vite compris qu'en leur compagnie, tout peut arriver.
Jean-François Aubé traduit avec justesse et sans gants blancs les débordements de l'adolescence. L'éveil du désir, aussi impérieux qu'intrigant, côtoie les inquiétudes face à un monde qui, de catastrophe naturelle en scandale sexuel, n'augure rien de bon. -
Comme la chicane sur le bulletin scolaire ne semble pas trouver de conclusion, Jean Paré propose au ministre de l'Éducation le modèle que voici :
- pas fort
- pas pire
- pas mal
- pas mal mieux
- pas mal pantoute
Analyste et commentateur passionné, l'ancien directeur de L'actualité Jean Paré ratisse large : la politique, bien sûr, mais il nous parle aussi de la migration des monarques, des élections en Israël et des périls du scrutin proportionnel, de Dubya Bush et de son Rumsfeldmarschall, du gangsta rap, du modèle québécois, des dérives sémantiques du vocable « citoyen », de l'enseignement de l'histoire, des traductions romanesques made in France, de la musique, des livres. Connu pour « dire ce qu'il pense », polémique, caustique, impoli, brutal s'il le faut, Jean Paré fait entendre une voix franche mais bienvenue dans un monde politically correct. Il s'appuie sur une curiosité inapaisable, sur une connaissance profonde de notre histoire, grande ou petite, dans un exercice de réflexion provocant. -
Dans son premier essai depuis le succès de Sortie de secours, en 2000, Jean-François Lisée mord dans le grand sujet de l'heure : les rapports entre la majorité québécoise et les minorités. Il aborde de front la question de l'identité, des accommodements raisonnables, de la place des religions. Il propose un renforcement des repères majoritaires, préalable indispensable pour atteindre un équilibre nouveau et plus sain. Sortant des sentiers battus, il propose une approche différente de la situation linguistique, ouvre de nouvelles pistes sur l'immigration et explore les questions de citoyenneté et de constitution québécoise. Un livre sans complaisance, qui réfléchit, qui étonne, qui propose.
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La litterature à l'éprouvette
Jean-François Chassay
- Editions Boréal
- Liberté grande
- 1 Novembre 2011
- 9782764631317
Professeur de littérature québécoise, spécialiste de littérature américaine, romancier et essayiste, le quinquagénaire à tous crins qu'est Jean-François Chassay n'avait pas quitté l'incubateur qu'il projetait déjà, si l'on en croit l'infirmière de service, de faire se croiser dans l'espace immatériel de ses futures lectures tubes et cubes, narrateurs et respirateurs, science pure et littérature altérante. Ce Cosinus prématuré était né pour porter le sarrau de prof ou de médecin, d'ingénieur ou d'inventeur; bref, tel Sartre qui voulait être Stendhal et Spinoza, il entendait devenir Ferron et Vian, ou alors Marcel Aymé et Kurt Vonnegut. Il n'aura pas connu de guerre, sinon celle des nerfs devant la bêtise, il n'aura pas inventé la bombe, sinon celle glacée des soupers de fête, mais en grand artificier, comme sa Littérature à l'éprouvette le prouve, il est devenu spécialiste en amorçages et désamorçages dans les interactions quasiment insaisissables et pourtant réelles entre les cultures scientifique et littéraire.
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La géométrie des ombres
Issenhuth Jean-Pierr
- Editions Boréal
- Liberté grande
- 23 Octobre 2012
- 9782764632000
Poète, professeur, critique, petit-fils d'un charpentier alsacien, Québécois depuis des lustres, plus paysan qu'homme de lettres, Jean-Pierre Issenhuth a publié des carnets (Chemins de sable, Le Cinquième Monde) qui rassemblent ses réflexions de jardinier et de promeneur, débusquant dans la littérature et la physique contemporaine les voix qui ouvrent des pistes, lisant le monde tel qu'il va, ruminant ses humeurs humanistes et misanthropes dans une cabane construite de ses mains. L'auteur est paradoxalement un ennemi de la littérature se nourrissant de littérature, « un ermite activement préoccupé de communauté », pour qui « la contradiction est le fond des choses, leur beauté, leur vérité possible et leur moteur ». Disparu en juin 2011, il laisse avec La Géométrie des ombres son testament de journalier du verbe.
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L'art vivant
Warren Jean-Philipe
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 20 Septembre 2011
- 9782764631379
S'intéresser à Paul-Émile Borduas, à ses succès comme à ses échecs, à ses espoirs comme à ses doutes, c'est chercher à comprendre le devenir d'une communauté canadienne-française qui tentait, dans les années 40 et 50, de s'approprier une modernité troublante et fugitive. Comme dans ses premiers travaux sur Fernand Dumont ou Gérard Pelletier, la question qui anime Jean-Philippe Warren est celle des origines de la Révolution tranquille. Mais cette fois-ci la démarche est différente, puisqu'il étudie un homme qui a très tôt rompu avec le Canada français de son enfance et a tenté de lui substituer une éthique radicalement autre. Il s'agit donc de cerner les méandres de l'évolution ayant conduit Borduas à adopter une méthode picturale en rupture nette avec l'académisme de son temps, et aussi de dégager de manière globale sa vision de la vie et de la société. En ajoutant une touche nouvelle au portrait déjà esquissé d'un des plus grands artistes et intellectuels canadiens du XXe siècle, ce livre permet de jeter un éclairage neuf sur une période charnière de l'histoire du Québec.
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Conversation avec McLuhan
Jean Paré
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 1 Novembre 2010
- 9782764640753
Jean Paré a traduit trois livres de Marshall McLuhan, La Galaxie Gutenberg en 1967, Pour comprendre les médias l'année suivante, et Counterblast en 1971. Ce sont les livres fondamentaux pour appréhender la pensée de McLuhan et ceux qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier. Paré est donc devenu, en quelque sorte, la « voix française » de McLuhan, lequel ne parlait pas ce qui allait bientôt devenir la deuxième langue officielle du Canada. Il a défendu ses livres dans les médias et a réalisé deux longues entrevues avec l'auteur, en plus des conversations qu'ils ont eues au cours du travail de traduction.
Puisant dans ses souvenirs et surtout dans ses archives où il a retrouvé des propos, souvent inédits, de McLuhan, Jean Paré nous livre ici un portrait personnel, original, de celui qui a révolutionné notre conception de la culture. Remettant bien des pendules à l'heure - loin d'être un chantre des médias électroniques, McLuhan regrettait vivement la déchéance de l'imprimé -, évaluant l'héritage de celui-ci aussi bien dans le monde anglo-saxon qu'en Europe (ah! ces intellectuels parisiens, qui n'arrivaient pas à croire qu'un obscur professeur du collège catholique de l'Université de Toronto puisse annoncer la mort de la culture telle qu'ils la concevaient!), il démonte certains paradoxes - ce gourou dont chacun, y compris le nouveau premier ministre Pierre Elliott Trudeau, sollicitait les avis, disait de lui-même qu'il ne pouvait prédire que ce qui était déjà arrivé - et fait ressortir l'extraordinaire justesse de ses intuitions. Au fond, McLuhan n'a jamais été aussi de son temps qu'à l'ère de la téléréalité, de youtube et de la webcam. -
L'habit fait le moine, mais qui fait l'habit ? Qui fait la langue ? Qui tisse, taille et coud l'habit de la pensée ? Le peuple et les écrivains, disait-on hier. Mais ce n'est plus vrai : la langue ne se fait plus toute seule. Les écrivains n'ont plus en cette fonction le tirant d'eau d'antan. Et le peuple avale joyeusement la langue que lui fabriquent les médias, la pub, les politiciens et la bureaucratie, qui inventent des mots (d'ordre ?) du jour, moins par nécessité que pour lancer des modes, créer du statut social (l'embaumeur devenu thanatologue), camoufler les réalités (investir au lieu de dépenser), emporter l'assentiment (projet de société), brouiller les cartes (optimal). Le langage crée sa réalité et nous transforme malgré nous, d'où le danger d'adopter celui des clans, des partis, des mouvements, des idéologies, des églises. C'est le chant des sirènes. C'est pourquoi le vocabulaire de la pub, celui de la politique et des «communications » en général, jargon prétentieux qui sert à cacher ou au contraire à parader, devrait porter l'avertissement «produit toxique» et une date de péremption... Ce petit dictionnaire tout de travers-et des travers-n'est pas un ouvrage de référence. Ce n'est pas un glossaire des expressions québécoises à l'usage du Français en vacances. Pas un lexique du parler populaire. Encore moins un « dites... ne dites pas ». Mais il sera utile pour bien lire les journaux, les magazines, les rapports officiels de votre ministre. Et pour rigoler en écoutant la télévision. (« Il l'a encore dit ! ») C'est le plus in, le plus branché, le plus à la mode, en somme. Pour un an ou deux. Un trip ironique en Absurdistan.
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Le guide du Montréal multiple
Jean-christophe Laurence, Laura-julie Perreault
- Editions Boréal
- Guide pratique
- 20 Avril 2010
- 9782764630235
Tous les Montréalais ont une chose en commun : ils portent l'immigration dans leur ADN. Un Montréalais sur cinq est né à mille lieues de la rue Sainte-Catherine. Couche par couche, la ville s'est construite sur l'apport de cultures différentes. Mais que connaissent vraiment les Montréalais de la multiplicité culturelle qui les entoure et dont ils font irrémédiablement partie? Ce livre propose de donner à ceux qui le consulteront toutes les clés nécessaires pour mieux explorer la ville et pour établir des contacts plus vrais, plus profonds avec des Montréalais de toutes origines. Le Guide du Montréal multiple s'adresse à la fois aux Montréalais de longue date, qui pensent (parfois à tort) connaître la ville dans ses moindres recoins, et aux nouveaux arrivants. Il s'adresse à l'hindou qui veut s'offrir une séance de vaudou. À la pâtissière polonaise qui aimerait connaître l'art de la boxe thaï. Et au fan de poutine qui a un petit faible pour la danse du ventre. En fait, il est destiné à tous ceux qui veulent tirer le meilleur de ce que le Montréal du 514 et du 450 a à offrir et qu'aucune autre ville ne met à leur disposition.
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Une douce anarchie
Jean-philippe Warren
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 14 Octobre 2010
- 9782764608135
La mémoire des « années 1968 » (1967-1970) évoque, pour l'ensemble du mouvement étudiant québécois, un moment de profonde dérive anarchiste. À en croire les témoignages actuels, il semble que l'on n'ait jamais autant rêvé et déliré que pendant cette décennie où les jeunes découvraient en masse les plaisirs du triptyque « sex, drugs and rock & roll ». Qu'en est-il vraiment ? Que s'est-il passé à la fin des années soixante, entre la disparition des collèges classiques et la crise d'Octobre ? Les années soixante furent-elles si douces et si belles pour les acteurs de cette époque parce qu'ils avaient alors vingt ans, et qu'ils sont portés aujourd'hui à idéaliser le temps passé à l'université ou au collège, ou faut-il les croire quand ils nous parlent d'une décennie où l'on avait le courage de se donner corps et âme à la révolution ? C'est afin de cerner la portée et le sens des utopies véhiculées par la jeunesse de l'époque que Jean-Philippe Warren a entrepris l'analyse des chahuts étudiants dans la deuxième moitié de la décennie soixante. En revenant sur l'histoire turbulente des mouvements les plus radicaux, l'auteur nous oblige à réévaluer la place de ces années mythiques dans la création du Québec contemporain et l'héritage qu'elles nous ont légué.