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Editions Zoé
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Printemps 68. Les Beatles et les Stones font vibrer la planète. La contestation bouillonne à Paris. À Cambridge pour apprendre l'anglais, Chris, dix-huit ans, révolutionne sa propre vie. Il explore les dédales de la ville estudiantine, rencontre Harry le fragile colosse, Simon l'amateur de voitures anciennes, Mike le compositeur de protest songs. Et surtout Maybelene, brillante, élégante, irrésistible.
Fin connaisseur de la Beat Generation, Jean-François Duval a notamment publié LuAnne sur la route avec Neal Cassady et Jack Kerouac (Gallimard, 2022). Il y a du rythme, une précision musicale dans L'Année où j'ai appris l'anglais (Ramsay, 2006, repris ici sous le titre Un amour anglais) : voici un roman d'éducation sentimentale qui sonne parfaitement juste.
« À Cambridge, j'ai été un autre, un type que je n'avais jamais été et qu'il m'est arrivé d'admirer : ce type a existé quelques semaines en tout et pour tout, puis il a disparu. »
Journaliste et écrivain, Jean-François Duval est considéré comme l'un des spécialistes de la Beat Generation. Il a entre autres publié Boston Blues (Phébus, 2000), Kerouac et la Beat Generation (PUF, 2012), Bref aperçu des âges de la vie (Michalon, 2017), LuAnne sur la route (Gallimard, 2022). -
La tentation de l'orient
Maurice Chappaz, Jean-Marc Lovay
- Editions Zoé
- ZOE POCHE
- 6 Janvier 2023
- 9782889071746
«Ils ont en commun la passion de la montagne et du Valais natal, le goût du voyage, de la solitude et des mots pour la dire», écrivait Nicolas Bouvier à leur propos.
Parue pour la première fois en 1970, cette correspondance entre Maurice Chappaz, poète d'âge mûr, et Jean-Marc Lovay, écrivain en gestation parti sur les routes d'Asie, saisit en direct les plus fortes étapes de leurs voyages intérieurs.
Du Paris de mai 1968, du Valais ou de Laponie, Chappaz encourage Lovay à suivre son instinct, comme lui-même autrefois.
De Kaboul, New Dehli ou Katmandou, Lovay adresse à son aîné des lettres de révolte inspirées, contre la froide rationalité bureaucratique, le capital anthropophage, le règne de l'utile.
Une correspondance lumineuse, laboratoire littéraire et témoin d'une amitié naissante.
Né en Valais en 1948, Jean-Marc Lovay quitte l'école à seize ans et arpente le Moyen-Orient et l'Asie. Parmi ses livres, Les Régions céréalières (Gallimard, 1976), Le convoi du colonel Fürst (1985, rééd. Zoé 2015) ou Chute d'un bourdon (Zoé, 2012).
Maurice Chappaz (1916-2009) figure parmi les écrivains suisses majeurs. D'origine valaisanne, cet héritier de la tradition romande a créé un langage riche du bouillonnement propre à l'oral et de la profondeur liée à sa culture classique. -
Fatigué de tourner en rond dans son passé, le narrateur prend le train pour Venise afin de prêter main forte à Silvia, une éternelle étudiante qui consacre une thèse à Léopold Robert, peintre Neuchâtelois oublié du début du 19ème Siècle. Plus fascinée par l'homme que par son oeuvre, elle fouille sa vie en commençant par la fin, avide de comprendre les raisons qui ont conduit le peintre à se trancher la gorge dans son atelier de Venise, alors que ses toiles, pour certaines exposées au Louvre, rencontraient un vrai succès.Ils écument les lieux, ruelles, monuments, par lesquels le peintre est passé, il y a près de deux-cents ans. Venise et ses charmes irrésistibles se déroulent alors sous les pieds du lecteur.
Ecrivain et journaliste, Jean-Bernard Vuillème vit à La Chaux-de-Fonds. Il s'est fait connaître par des romans, des nouvelles, et des chroniques pleines d'ironie, proches de l'ethnologie, sur la société d'aujourd'hui. -
Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée
Jean-Marc Lovay
- Editions Zoé
- POCHE
- 15 Août 2016
- 9782889270118
« Toi qui seras un jour forcé de revenir sur la terre alors que tu auras donné ta vie pour être à jamais ailleurs que sur la terre, toi qui auras enfin réussi à aller dans un autre monde mais qui auras eu la faiblesse de te laisser renvoyer sur la terre comme un colis postal expédié en retour, oui toi, tu sauras combien je souffrais de me souvenir avoir commis un crime et de ne pouvoir me souvenir de ce crime. Et toi qui seras l'esclave exilé de la terre parce que tu auras brûlé en vain ta vie pour y demeurer toujours, tu croiras enfin que je percevais la vérité quand je percevais que j'étais un assassin et que c'était moi-même que j'avais assassiné. »Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée, un roman que Jérôme Meizoz, spécialiste de l'oeuvre de Jean-Marc Lovay, nous invite à lire ainsi : « Qu'on dépose ses habitudes mentales, qu'on entre dans le Palais Postal ouvert à la nouvelle règle du jeu qui fait l'étrange beauté des textes de Jean-Marc Lovay. En route ! »
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Irrémédiable destin que celui de ce joyeux médecin qui, pour guérir son plus fidèle patient, épouse son triste mal en sachant qu'il ne le sauvera jamais.
À l'entrée d'hiver du jardin zoologique fermé depuis trente ans, le narrateur, après avoir passé devant « la statue du renard blanc érigée en mémoire de la blancheur éternelle des goupils transportés dans la transe des enragés », franchit le seuil de la clinique Azoug où il est attiré par l'avis d'une pancarte : unique patient cherche volontaire pour le visiter. Hypnotisé par le lieu où la Doctorine Azoug l'attend depuis très longtemps, il avance à la recherche de ce patient avec la douceur du terrible désespoir inconscient. Le patient Hazoug est le peintre attitré de la Doctorine, tenu de faire son autoportrait tout en sachant qu'il mourra le jour où, pour son malheur, il aurait achevé l'oeuvre où elle reconnaîtrait leurs deux visages enfin confondus.
JEAN-MARC LOVAY libère, en le maîtrisant, le souffle d'une folie dans l'écriture. Auteur des Régions céréalières, il signe ici son septième roman. -
L'inventeur Capolino avait enfin réussi à ne plus jamais mourir.
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L'ancien meilleur apprenti pleureur final Krapotze espérait encore être élu Grand Suicideur, pendant qu'il emmenait son fidèle complice chez Frauline-l'Illuminatrice, là où elle ne pourrait donner naissance à l'unique brodeur de linceul pour oiseaux, le grand Rapetissé, qu'après avoir refusé d'en pleurer la future disparition et rendu sa liberté à l'unique larme encore prisonnière de son âme. Et quand devenus traqueur et poursuiveur de voleurs et de truqueurs de rêves, Krapotze et son complice réussiront à n'être ni grandis ni perdus par leur sublime vanité à vouloir incarner les prodigieuses ombres acharnées à poursuivre l'ombre noire de l'Arracheur de mémoire, personne ne pourra plus les empêcher d'entrevoir encore une fois la Sauveuse, revenue des confins du seul vrai rêve qu'aura été leur vie, pour leur souffler d'oublier que c'était grâce à elle qu'ils étaient nés pour disparaître et qu'ils comprendraient enfin pourquoi elle connaissait toujours tout sans jamais rien reconnaître.
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La nuit tombe, Dieu regarde
Jean-Jacques Langendorf
- Editions Zoé
- ZOE POCHE
- 2 Mars 2014
- 9782889270033
Né en 1938 en Haute-Savoie d'un père émigré allemand et d'une mère suisse, Jean-Jacques Langendorf est élevé à Genève dans la maison d'Ernest Ansermet, qui comptera beaucoup dans son éducation. Historien et romancier, Langendorf a séjourné en Afrique du Nord et au Proche-Orient, pour finalement s'installer au château de Dross en Basse-Autriche. Spécialiste de la pensée militaire allemande, arabisant, anarchiste dans sa jeunesse, biographe d'Ansermet et du général Dufour, il est aussi entre autres l'auteur légèrement ironique d'un chef-d'oeuvre de rhétorique et de stratégie Éloge funèbre du général August-Wilhelm von Lignitz et d'un récit érotique La Comtesse Graziani.
Ample roman épique, foisonnant, brillant et sombre, La Nuit tombe, Dieu regarde nous transporte de la mer de Chine en 1914 aux sables du Yémen et dresse le portrait d'un monde qui bascule : la vieille monarchie austro-hongroise rejoint dans son agonie l'Empire ottoman. L'éblouissement de l'enfant Hohberg pour Le Caire fera dans ce texte le pendant au portrait de désolation de la Grande Guerre. Le récit suit notamment la croisade d'un bateau de guerre allemand de l'Extrême-Orient aux terres arabes. Mais Langendorf interroge un monde complexe, paradoxal (ce sont de « délicats rouages, de fins ressorts, d'infimes miroirs » qui permettent de diriger le monstre qu'est le croiseur allemand Emden), riche, brutal où les fils de plusieurs récits, à la manière des Mille et une nuits, s'entremêlent avec une sorte de musicalité qui rappelle la houle et les canonnades.
Paru en 2000 La Nuit tombe, Dieu regarde a reçu le prix Schiller et le prix Dentan. -
Ces poèmes en prose, écrits par Lovay dans sa jeunesse et aujourd'hui complétés, sont fulgurants, parfois lapidaires. Ici résonnent des clameurs violentes que la barbarie du temps a engendrées.
Le monde des hommes et celui des animaux sont indissociablement liés, la beauté de la nature, du roc, de la glace et du ciel rayonnent. Aucune prétention à la prophétie, comme Rimbaud, souvent évoqué à propos de son oeuvre, mais la vision tourmentée d'un esprit qui veut rester lucide. -
La comtesse Graziani ou les triomphes du proxénétisme
Jean-Jacques Langendorf
- Editions Zoé
- 21 Décembre 2013
- 9782889270682
Quand d'Alès sort de chez les bons pères qui en ont fait un helléniste remarqué, son directeur d'études lui recommande, en cas de difficultés futures, de s'en remettre à Platon plutôt qu'à la Bible.Son père, avocat influent dans le Paris du Second Empire, n'a pour lui qu'un intérêt distant et lui conseille d'aller « cultiver sa muse ». Alors d'Alès voyage en Europe de bordel en bordel, comme d'autres, à cette époque, vont de ville d'eaux en ville d'eaux.Initiation aux filles puis au goût pour les femmes payées. On rencontrera, un abbé à la faconde licencieuse et auteur des Prolégomènes à la théologie du stupre ; l'inventeur de la « succhiatrice », un robot à fellation ; et enfin un modèle de rouerie, la comtesse Graziani, une grande beauté aussi brûlante que glaciale, initiatrice d'un bouquet final d'un érotisme étrange.D'une écriture exacte et brillante, enrichi de références érudites, le récit de Jean-Jacques Langendorf est une sorte de parodie du roman lubrique à l'anglaise.
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Les assis, regards sur le monde des chaises
Jean-bernard Vuillème
- Editions Zoé
- 21 Décembre 2013
- 9782889271115
« Le siège est le meuble humain par excellence », décrète l'auteur, pour avoir un jour regardé d'un oeil neuf une pile de tabourets. A mi-chemin entre l'horizontalité et la verticalité, il explore les multiples dimensions de ces meubles qui contribuent à dresser les écoliers, finissent sur les tables à l'heure où ferment les bistrots et tiennent le devant de la scène chez Ionesco. Du trône céleste aux sanisettes parisiennes, de la chaise haute du bébé au Louis XVIII du centenaire, l'auteur nous promène à travers le temps, l'histoire, les symboles et la vie quotidienne.
Ponctué de remarques et de souvenirs personnels, cet essai se lit comme le plus captivant des récits ; il s'empare de nous et nous emmène, dans un fauteuil, à travers un véritable état de sièges. -
Le narrateur muet revient dans son village. La femme du colonel Fürst est morte. Il accepte d'aider le colonel à amener sa femme morte vers l'infirmier spécial doué soi-disant d'un pouvoir de ressusciter les mortes. Le muet va découvrir que tous les complices de ce transport travaillent irrémédiablement contre lui, et complètement en sa faveur. Le convoi atteindra-t-il l'infirmier spécial ? Et le narrateur retrouvera-t-il la parole ?
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« Tu parles de guêpes, dit l'Invaincu, comme ma mère parle d'un toit d'où je ne suis pas tombé, mais tu sais autant que moi que pour une mère, dès qu'on est né on commence à tomber. Vers la misère ou vers la richesse, toujours pour une mère on tombe, et le seul filet qui puisse recevoir la divagation de nos acrobaties, c'est la tombe. Trop de mères, trop de tombes, moins de bombes, moins de guerres. »
Seul, dans un monde de dictature et de guerre, sans échappatoire, un narrateur dévide tous les fils de plomb de sa révolte dans un langage puissant et outrancier.
Aveuglé jusqu'à l'excès de clairvoyance, l'homme poursuit dans les six récits le seul élément qui pourrait le réparer dans son destin d'être humain : la liberté.
JEAN-MARC LOVAY est né en 1948 à Sion. Depuis sa première oeuvre, Les Régions céréalières, il a publié cinq romans et deux volumes de courts récits. -
Le Titanic n'en finit pas de hanter notre imaginaire. Est-ce parce qu'il était le plus grand et le plus luxueux paquebot jamais construit ? Ou en raison du déroulement étrange de son naufrage ? De l'atmosphère irréelle, presque théâtrale, qui préside à l'impensable tragédie est née l'idée de cet ouvrage, dans lequel les souvenirs des rescapés permettent de comprendre ce qui s'est passé et en même temps de poser des questions sur le monde qui est le nôtre. Car aujourd'hui, que nous le voulions ou non, nous sommes tous sur le pont du Titanic. Nous vivons dans une perpétuelle urgence, comme si le futur n'attendait pas son tour. Nous ressentons que toute chose est décalée par rapport au sérieux du monde. Nous éprouvons à chaque instant la beauté de ce qui va disparaître.
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En 1983 et 1984, Jean-Marc Lovay donna plusieurs conférences en Suède et en Australie, lors d'échanges culturels.
Inventés pour être dits publiquement, écrits parfois dans les pays concernés, ces textes ouvrent une autre porte sur le monde romanesque de Jean-Marc Lovay. Ils éclairent sa façon de créer des histoires, ou, comme dans la Conférence de Stockholm, sa manière de traiter un problème connu (ou une situation peu connue) : la relation entre les écrivains des différentes régions de Suisse.
Ce livre suggère une approche originale de l'auteur des Régions céréalières. Il fera découvrir son oeuvre à ceux qui ne la connaissent pas et fascinera ses fidèles. -
Et si le Coca-Cola n'était pas une boisson ?
S'il ne l'était qu'accessoirement ?
S'il fallait dire en somme : peu importe l'ivresse pourvu qu'on ait le flacon ? Au fil des ans, le fameux breuvage s'est effacé derrière ses signes : la bouteille, le nom, l'écriture en pleins et en déliés, la ligne dansante. Et ceux-ci - de pastiches en parodies, de citations en détournements - mènent une vie parallèle, aux antipodes de leur vocation première.
Tout nous porte à croire que le centre ne commande plus entièrement l'immense configuration symbolique. Il est encore en mesure d'en infléchir la course, mais sa marge de manoeuvre devient étroite.
Toutes amarres rompues, la galaxie Cola-Cola court dès lors le risque d'emprunter une trajectoire qui n'est pas celle que les spécialistes d'Atlanta ont calculée et de dériver à l'infini.
A nous de comprendre en quoi cela nous concerne.
« Toute l'histoire y est, les origines, la conquête du monde, la différence entre Coca-Cola et Pepsi-Cola (enfin !), le mythe », écrivait Willem dans Charlie-Hebdo lors de la première parution de cet essai. Cette nouvelle édition a été revue et augmentée d'une postface : « Les enfants de Marx et de Coca-Cola ». -
Robert Pinget ; le vieil homme et l'enfant
Jean Roudaut
- Editions Zoé
- ECRIVAINS
- 14 Février 2014
- 9782889270644
Longtemps considéré comme un « nouveau romancier », Robert Pinget a traité la littérature en poète, dans l'esprit de R. Roussel, et en méditatif, à la façon de M. Proust. Sans pour autant négliger le « vrai » (les narrateurs ont le souci maniaque de l'exactitude), ni le « beau » qui tient au « ton » musical adopté, il s'est préoccupé du « bien » que peut produire le travail littéraire. Ce n'est pas qu'il ait attendu le salut de l'écriture, en imaginant déceler entre les événements quotidiens cocasses les manifestations de la Providence ; ni une grâce, en tirant avantage des défaillances de la mémoire ; le bien espéré est celui de pouvoir, un jour, acquiescer à ce qui est dans le temps, et vivre avec l'innocence de l'enfant.
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Ce roman raconte le vertige identitaire d'un homme à la recherche de son père biologique. Le Fils du lendemain dit d'une manière à la fois brûlante et distanciée, grave et légère, le poids de ces indicibles et banales vérités dissimulées au coeur des familles unies ou désunies.