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Alors qu'il vient de sortir du journal dont il dirige le service photo, Pierre Vernier s'effondre, terrassé par une horrible migraine. Il consulte un neurologue : syndrome rare, quelques mois d'espérance de vie. Le même jour, deux femmes se rappellent à lui par d'étranges messages sur son téléphone.
Taraudé par un verdict de mort, convoqué par un passé tout aussi indicible, Vernier plonge dans une double vie. Cet homme tranquille, lecteur de Marcel Proust et de Dashiell Hammett, va tenter de comprendre ce qui lui arrive.
Revenir sur des lieux hantés, rattraper au collet des jours enfuis, retrouver des visages traîtres à la mémoire, chercher à se sauver, telle sera la quête du détective existentiel Vernier dans ce roman vertigineux, tant par l'action et le style que par l'amplitude des personnages. -
« Pourquoi avoir choisi le musée Guimet, dédié aux arts asiatiques ? Et non pas Cernuschi, près du parc Monceau, ou les collections du Quai Branly, face à la Seine? Sans doute parce que j'avais toujours aimé son architecture néoclassique, sorte de palais néo-pompéien avec sa rotonde et ses frontons palladiens. Un je-ne-sais-quoi de victorien aussi... En tout cas de romanesque. Fertile en histoires et en secrets. Autrefois, mon grand-père y venait le week-end, cherchant à diluer sa mélancolie entre les bouddhas en grès, les dragons ailés et les panoplies des samouraïs. Guimet lui était un havre, une cachette. La fréquentation des Ailleurs et des Autrefois peut être un baume. Une revanche sur le sort...
Pour moi aussi, l'établissement restait une adresse à part. À l'intérieur de cette arche, les trésors de Chine, d'Indochine, d'Inde du Sud, du Tibet, du Japon ou d'Afghanistan attendaient le visiteur. À mes yeux, ils étaient non pas un rêve mais le rêve lui-même, concrétisé. L'Asie, synonyme du merveilleux ! Ou plutôt sa fiction : mélange de vrai, de fantasmé et d'attente. Autant dire d'Imaginaire. Cette fois, j'y resterai enfermé comme dans une chambre prise par la pénombre. Afin d'en écouter les légendes, d'en croiser chaque revenant... »
J.-L. C. -
Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : "inconnu". Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les "terroristes", interrogé. Puis ce sera l'engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l'en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j'irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l'inventerai. Pour qu'il revive. »
J.-L.C.
Le grand livre que Jean-Luc Coatalem portait en lui. -
La voix humaine
Jean Cocteau
- Stock
- Hors collection littérature française
- 13 Décembre 2001
- 9782234069701
Une femme seule dans une chambre en désordre téléphone à son amant qui vient de la quitter pour une autre.
En partant de cette situation tristement banale, Jean Cocteau a écrit une mini-tragédie en un acte - un étrange "monologue à deux voix" fait de paroles et de silences - dans laquelle le téléphone joue un rôle essentiel.
"Dans le temps, écrit Cocteau, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible, convaincre ceux qu'on adorait en les embrassant, en s'accrochant à eux. Un regard pouvait changer tout. Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini."
Créé en 1930 à la Comédie-Française par Berthe Bovy, ce texte a également été joué et enregistré par Simone Signoret. Il a été mis en musique par Francis Poulenc et adapté au cinéma par Roberto Rosselini, avec Anna Magnani dans le rôle-titre. -
"Je suis mort.
C'est pas le pire qui pouvait m'arriver."
Jean-Louis Fournier s'est fait autopsié par la charmante Egoïne pour qu'on sache ce qu'il avait dans la tête, dans le coeur et dans le ventre. -
« Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre, c'est bien triste, cette année on n'ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Sylvie m'a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d'un oiseau qui traversait la rivière. On n'était pas d'accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n'as pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, elle m'a répondu je vois très bien de loin, et elle s'est tue, définitivement.
J'ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m'a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C'était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j'avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m'a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n'aimait pas parler d'elle, encore moins qu'on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu'elle est partie. »Jean-Louis Fournier souhaitait mourir le premier, il a perdu. Sa femme partie, il n'a plus personne avec qui parler de lui. Alors pour se consoler, ou pour se venger, en nous parlant d'elle, il nous parle de lui. -
Morvan, ancien policier, est recruté pour organiser la protection rapprochée du prince héritier d'un émirat. Une belle jeune femme l'engage bientôt en sous-main pour enquêter sur la disparition de sa petite soeur, une adolescente fascinée par Jehan, grande actrice égyptienne. Morvan retrouve son cadavre dans les eaux huileuses du Golfe. S'est-elle tuée ou l'a-t-on poussée ? Les services secrets britanniques se mêlent à l'affaire ainsi que Jehan elle-même, porteuse d'un lourd secret. Morvan découvrira très vite l'implication d'un prince saoudien ainsi que l'existence d'un mystérieuse clinique, surnommée le paradis des perdantes. Le lecteur est alors plongé au coeur même d'un terrible marché passé entre les terroristes islamistes et les monarques du Golfe visiblement prêts à tous les sacrilèges pour leur sécurité. C'est l'énigme du paradis des perdantes dont la clé ouvre les portes de l'enfer.
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« Petit, chaque fois que j'écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j'avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c'était bien.
Qu'est-ce qu'elle penserait aujourd'hui de ce que je suis en train d'écrire sur elle ?
Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu'on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu'on parle d'elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse.
Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d'amour ? Que j'essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l'aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse.
Ce livre, je l'ai écrit pour la faire revivre.
Parce qu'elle me manque. » -
Le mythe d'Orphée, revisité par Jean Cocteau, prend un tour pour le moins léger et fantaisiste : loin du drame antique, la pièce de Cocteau joue sur l'anachronisme, le spectaculaire et l'insolite grâce à d'extraordinaires effets scéniques et à de savoureux dialogues. Cette pièce, d'une étonnante originalité, a été créée au Théâtre des Arts à Paris le 17 juin 1926.
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Mai 1919. Victor Segalen est retrouvé mort, couché dans un petit bois, au coeur du Finistère. Partant du mystère qui entoure la mort de Segalen, suicide ? accident ?, Jean-Luc Coatalem suit les empreintes de l'écrivain-voyageur, breton, comme lui, Brestois, aussi. Militaire, marin et poète, auteur d'une oeuvre labyrinthique que, de son vivant, personne n'aura soupçonnée.
En 1903, Segalen pélerine sur les traces de Gauguin, aux îles Marquises. En 1905, à Djibouti, sur celles de Rimbaud. En 1909, il traverse la Chine, en jonque, en train et à cheval, et il recommencera. En 1910, il se risque dans le dédale de la Cité interdite de Pékin, derrière un séduisant jeune homme, espion et amant de l'impératrice. Puis il réside seul à Hanoi, rêve au Tibet, et achète son opium. Il meurt à quarante et un ans, dans la forêt légendaire du Huelgoat, un Shakespeare à la main, la jambe entaillée, au-dessus d'un Gouffre, loin de son épouse et de cette autre femme qu'il aime.
Revisitant l'oeuvre de Segalen, les lettres à ses deux amours, ses nombreux voyages, Coatalem fait apparaître les résonances, nombreuses, la complicité littéraire et l'écrivain compagnon, composant par ces prismes mêlés, le roman de sa vie, au plus près d'un Segalen vivant et vibrant. -
Le dernier loup de mer
Jean-Luc Van Den Heede
- Stock
- Essais - Documents
- 30 Octobre 2019
- 9782234088092
C'est l'histoire d'un prof de maths, « normal et Monsieur Tout-le-monde » comme il aime à se définir, mais allant au bout de sa passion : la voile. Derrière l'homme affable - voix de stentor et rire communicatif - se cache un redoutable compétiteur ayant attendu trente ans pour remporter son premier tour du monde en course, et pas n'importe lequel. À 73 ans, celui que l'on surnomme « VDH » a gagné en février 2019 et en 211 jours la Golden Globe Race, une course autour du monde en solitaire à l'ancienne sur des bateaux hors d'âge, sans GPS ni moyens de communication modernes, où l'on se positionne exclusivement à l'aide d'un sextant et des astres... comme au bon vieux temps.
Sur ce robuste voilier de croisière de dix mètres, le colosse barbu qui aurait pu interpréter au cinéma Ernest Hemingway dans « Le vieil homme et la mer » est atypique, au temps de la technologie triomphante et du « voileux » à boucles d'or !
Qui est VDH ? Il se confie ici pour la première fois sans fard et fait l'éloge de la lenteur quand les multicoques de course effectuent le même parcours en cinq fois moins de temps. Adolescent, envouté par les récits de mer des précurseurs tels Gerbault, Moitessier ou Tabarly, il découvre le large.
Dans ce livre-confession, outre le Neptune Vintage, l'on découvre un homme rationnel, pragmatique, épicurien, bienveillant et tolérant, qui exprime ses doutes sur la religion, l'enseignement, la politique, la préservation de la planète, et assume son amour du rock. -
Jean-Michel Aulas est un parfait produit de l'École de la République. Figure essentielle du monde des affaires et du monde du sport en France et internationalement, il a acquis son statut au gré d'une ascension accélérée. Né à L'Arbresle (Rhône), fils d'un prof de français et d'une prof de maths, il a anticipé la révolution informatique avec à-propos. Titulaire d'un simple BTS à l'âge de 19 ans, cet esprit sans cesse en ébullition a demandé à ses parents son émancipation (la majorité légale était alors fixée à 21 ans) afin de cofonder sa toute première entreprise. C'est dans le secteur de l'informatique qu'il s'est épanoui plus avant jusqu'à diriger la CEGID (Compagnie européenne de gestion de l'informatique décentralisée), une société spécialisée dans la conception de logiciel de gestion de compte.
Le football, il le découvre un peu par hasard. Ancien délégué syndical de l'UNEF, marqué par les événements de mai 68, ex-joueur de handball, il se contente, dans un premier temps, de répondre à une bravade de Bernard Tapie pressé de le voir prendre la direction de l'Olympique lyonnais. Pari tenu. À tel point que Jean-Michel Aulas est considéré comme l'un des présidents les plus efficaces de l'histoire du « foot » français. Chemin faisant, JMA - tel que tous ses proches le surnomment - a remporté avec l'OL sept titres de champion de France d'affilée et huit titres de championne d'Europe. Il est l'un des rares présidents en France à avoir fait construire un stade dédié (le Groupama Stadium).
Secondé par son fils Alexandre, toujours ardant et inventif, exigeant et intransigeant, il a finalement attendu l'âge de 73 ans pour vendre son oeuvre à John Textor un richissime homme d'affaires américain. Le coeur léger et des idées plein la tête. Sans doute parce que, plus que la moyenne des entrepreneurs qui l'entourent, il est sans cesse prêt à se remettre en cause et se réinventer. -
Ce genre de choses
Jean Rochefort
- Stock
- Hors collection littérature française
- 23 Octobre 2013
- 9782234075160
« Longtemps j'ai joué avec les mots des autres. J'ai voulu jouer avec les miens et puis tardivement, j'ai constaté que mes mots les uns derrière les autres racontaient des histoires. Alors pourquoi pas ? »
JEAN ROCHEFORT -
Ma fille était belle, ma fille était intelligente, ma fille était drôle...
Mais elle a rencontré Monseigneur. Il a des bottines qui brillent et des oreilles pointues comme Belzébuth. Il lui a fait rencontrer Jésus. Depuis, ma fille n'est plus la même.
Elle veut être sainte.
Rose comme un bonbon, bleue comme le ciel. -
En Bretagne, il faut se méfier des apparences autant que de la météo. Ainsi, quand dans le petit avion à destination de Ouessant embarquent deux druides, un spécialiste des abeilles et une Espagnole couronnée par un donut de cheveux, tout peut arriver et tout va arriver, et pas de la façon qu'on imagine... Sur place, ils retrouveront une clique d'ornithologues japonais, le sieur Pommereau, qui joue au détective privé, et ce chanteur à succès, Vassili, beau ténébreux venu se mettre au vert après une histoire de moeurs. Dans ce mouchoir de poche qu'est Ouessant, les histoires de chacun vont s'entrecroiser, et les désirs s'affoler. De surcroît, face à la tempête qui gronde, il faudra faire face aux légendes comme celle du poulpe géant. Et au délire de quelques-uns que le grand large a déjà bien secoués...
Avec poésie et fantaisie, Jean-Luc Coatalem signe une sorte de polar métaphysique, où le dérisoire tutoie le drolatique. À lire comme une fable du grand Ouest.
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Concurrencé par les plateformes, saturé par les films de super-héros, marginalisé par les séries, le cinéma est en crise. Les spectateurs sont inondés de contenus et désertent les salles, sans que les studios soient capables de les retenir.
Criant en France, paradis du cinéma d'auteur, le phénomène frappe aussi outre-Atlantique. Les Majors hollywoodiens délaissent les « films du milieu », longtemps la plus grande part de leur production, au profit d'un cinéma de divertissement, survitaminé par les effets spéciaux et formaté aux goûts américains. Studios et plateformes de streaming se battent à coups de clics tandis que les géants de la tech envahissent la scène : qui sortira vainqueur, et pour quels types de programmes ?
Pour Jean-Gabriel Fredet, la crise actuelle est l'occasion de revenir sur les grandes transformations qu'a connues le cinéma depuis sa création. Âge d'or d'Hollywood, invention de la télévision, émergence de Netflix, d'Apple, d'Amazon, l'auteur analyse comment ces évolutions ont bouleversé notre façon de produire et de consommer des films. Jusqu'alors, l'usine à rêves américaine, sept fois déclarée morte et sept fois ressuscitée, a toujours su s'adapter. Qu'en sera-t-il aujourd'hui ? Et si c'était aussi, pour le cinéma français, l'occasion de se réinventer ? -
SATANE DIEU
Jean-Louis Fournier
- Stock
- Hors collection littérature française
- 2 Mars 2005
- 9782234067806
Dieu a fini le monde. Il a ses 150 trimestres, il peut prendre sa retraite. Il choisit de loger avec Saint Pierre au dernier étage d'une tour, au-dessus des hommes. Parfois, il joue au « domino » avec Saint Pierre, mais souvent il s'ennuie. Il entend les voisins du dessous s'amuser. Il est jaloux, leur bonheur lui fait mal. Il va alors mettre au point les petites et les grosses vacheries qui vont gâcher la vie quotidienne des hommes : les moustiques, la famine, la rouille, les arêtes, le lundi, l'acné, le pétrole, les guêpes, TF1, la peste, la surpopulation, l'enfant qui pleure, le cholestérol... Chaque nuit, Dieu et Saint Pierre s'amusent maintenant comme des petits diables. Après avoir créé le paradis sur terre, Dieu était en train d'inventer l'enfer.
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En 1928, cinq ans après la mort de Raymond Radriguet, lors d'une cure de désintoxication dans une clinique, Jean Cocteau, opiomane, écrit et dessine. Pour lui, il s'agit de la même activité, du même acte de créateur : "Ecrire, pour moi, c'est dessiner, nouer les lignes de telle sorte qu'elles se fassent écriture, ou des dénouer de telle sort que l'écriture devienne dessin."
Ainsi, tout au long des jours, des instants, un livre naît sous nos yeux, fait de notations, de jeux avec les mots, de jugements de poète. Aux commentaires sur la littérature et les écrivains (Proust, Raymond Roussel) viennent s'ajouter des remarques sur le cinéma (Buster Keatin, Chaplin, Eisenstein, Buñuel), sur la poésie, sur la création, sur l'art.
En thème lancinant, qui revient au détour de chaque page, c'est celui de l'opium. "Tout ce qu'on fait dans la vie, même l'amour, on le fait dans le train express qui roule vers la mort. Fumer l'opium, c'est quitter le train en marche ; c'est s'occuper d'autre chose que de la vie, de la mort." Ainsi Jean Cocteau retrouve-t-il la grande tradition des poètes visionnaires, de Quincey, Baudelaire, et surtout Rimbaud. -
« Le trait est ferme, délié.
La main enchaîne sans hésiter boucles et lignes, angles morts et perspectives tronquées. Elle conduit sans répit ses arabesques et ne quittera la feuille qu'une fois son dessein accompli. Elle a la grâce des funambules et des fi l-de-féristes qui hantent l'imaginaire de Cocteau, depuis ses premières séances de cirque.
À son meilleur, comme dans ces planches publiées en 1923 et pour la première fois rééditées, Cocteau semble dessiner directement avec l'oeil, seul organe à même de fi xer pour toujours ce qu'il perçoit d'emblée. Le petit ventre de notable d'Auric, boudiné par les boutons de son gilet, les joues poupines de Radiguet, gonfl ées par les céréales laiteuses de l'enfance, s'inscrivent durablement sur notre rétine. Le trait est un rayon laser émis par le troisième oeil d'un poète complet. »C.A. -
« J'aime le vin parce qu'il m'est étrange, parce qu'il m'est familier, parce qu'il est incompréhensible et fabuleux. J'aime le vin parce que je ne peux m'empêcher d'aimer les hommes.
Dans ma cave, il n'y a pas de vin. Il n'y a que d'heureuses espérances. »J.-C. Pirotte
Si l'ombre et la mort planent dans ce magnifique récit posthume, on n'y ressent nulle plainte, on est invité à la célébration du paysage et du souvenir chers à l'auteur. -
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Il a mis la Sainte Vierge dans les WC de l'Institution Saint-Joseph. Il regarde les dames toutes nues dans les livres. Et surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il ne va certainement pas tenir... Après les démêlés avec un père alcoolique, les démêlés avec le Père éternel et ses émissaires, les curés de l'Institution Saint-Joseph d'Arras.
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« Partant de l'expérience vécue de la maladie, je voudrais montrer en quoi cette crise sanitaire est révélatrice d'un état problématique de notre société. La pandémie introduit sournoisement, massivement, l'angoisse de la maladie et de la mort ; elle fait apparaître la fragilité de la vie individuelle autant que collective, et notre relative impuissance devant un virus mal connu et contagieux.Face à cette épreuve, un président déclare le pays "en guerre", des médias tournent en boucle, des médecins se disputent sur les plateaux... Des courants idéologiques gauchisants, des écologistes fondamentalistes, tout comme un courant de droite réactionnaire qui rêve de revenir en arrière en ont profité pour faire valoir leurs thèses : "On vous l'avait bien dit !" Les polémiques et les oppositions sommaires incitant les citoyens à choisir leur camp ont repris de plus belle. Comment s'y reconnaître dans tout ce fatras ?Nous vivons une pandémie anxiogène et bavarde qui nous a plongés dans un monde étrange où il est devenu difficile de démêler le réel de la bulle médiatique qui l'enveloppe. Le confinement nous a plongés dans une sorte de tunnel dont on ne voyait pas le bout - en sommes-nous vraiment sortis ou bien un nouveau mode de vie va-t-il s'installer durablement ?Le personnel soignant s'est trouvé confronté à l'épreuve du tragique. Il subissait depuis des années des restrictions budgétaires enveloppées dans une incroyable logomachie managériale sur la "performance" et ses multiples "boîtes à outils". Malgré la bureaucratie, le manque de protection et de moyens, il a su y faire face de manière exemplaire. La pandémie a révélé une société malade et fracturée, en même temps qu'elle a fait apparaître des "réserves d'humanité" qu'on aurait pu croire disparues à l'heure du repli individualiste et communautariste. Un tel élan est-il temporaire ou se prolongera-t-il par-delà le choc de la pandémie ? »
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Le petit Meaulnes
Jean-Louis Fournier
- Stock
- Hors collection littérature française
- 5 Février 2003
- 9782234068469
Comme je m'appelle Fournier, on me demande quelquefois si ce n'est pas moi qui ai écrit Le Grand Meaulnes. Je suis bien obligé de répondre non, et chaque fois je sens que je déçois. Pour cette raison j'ai décidé d'écrire Le Petit Meaulnes. Maintenant, je peux répondre : « Je n'ai peut-être pas écrit Le Grand Meaulnes, mais j'ai écrit Le Petit Meaulnes. »
Quand on lit le titre : Petit Meaulnes, on croit d'abord à une énorme faute d'impression, un lapsus d'imprimeur ou, pire, un jeu de mots provocateur destiné à faire rire. Ce n'est pas le cas. Le Petit Meaulnes existe, je l'ai rencontré. La première fois c'était à la page 11 du Grand Meaulnes en édition de poche. Il y fait un passage éclair. On a tout juste le temps d'apprendre qu'il s'appelle Antoine, qu'il est le cadet du Grand Meaulnes et qu'il est mort jeune. La seconde fois c'était beaucoup plus tard, après sa mort, dans les souvenirs qu'il a laissés. Parce qu'il n'est pas mort si jeune que ça, le petit Meaulnes. « C'est jamais drôle d'être le petit, à cause du grand qui est au-dessus », écrit le petit Meaulnes. Il a passé son enfance avec un grand frère surdoué, parfois surestimé, qui l'a physiquement et moralement étouffé. « Quand il arrivait, j'avais l'impression de ne plus exister. Pourtant moi aussi j'avais des choses intéressantes à dire. »
Le petit Meaulnes s'en est sorti parce qu'il avait une bonne nature. Il a compris qu'il ne pourrait s'épanouir qu'en quittant une famille où il n'était ni accepté ni aimé, sauf par son serin : « ... le seul qui a l'air content quand je rentre à la maison... »
Cruel et tendre à la fois, comme savent être les enfants, le petit Meaulnes nous livre ses souvenirs. Si le Grand Meaulnes n'en sort pas indemne ce n'est pas une vengeance. « Il ne faudrait pas croire que j'ai envie de me venger, parce que je l'aimais bien quand même. » Son récit apporte un éclairage nouveau sur le personnage du Grand Meaulnes. Son déséquilibre mental, enfin révélé, nous le rend pathétique et encore plus proche. Et puis, surtout, nous qui avons quitté le Grand Meaulnes jeune, partant pour de nouvelles aventures, nous avons l'extraordinaire surprise de le retrouver quinquagénaire. La révélation tragique de la fin de l'ouvrage nous oblige malgré tout à juger très sévèrement le petit Meaulnes. Pourquoi a-t-il fait ça ? Mais peut-être que nous serons quelques-uns à penser que le Grand Meaulnes ne l'a pas volé.
Jean-Louis Fournier -
ENTRERENPHILO"Faire de la philosophie ?" Le plus souvent, cela intrigue ou inquiète : "C'est une matière trop complexe, trop abstraite pour moi !"Ce petit livre n'est ni un manuel, ni un aide-mémoire. Il n'a qu'une ambition : détruire les préjugés, en facilitant l'accès à cette discipline à partir de quelques interrogations. Par exemple : Qu'est-ce qu'"être libre" ? Une oeuvre d'art peut-elle être "belle" et pourtant ne pas me plaire ? Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal ? Etc. Savoir passer les premiers obstacles peut permettre à chacun de gagner un temps précieux et faire de la philosophie une véritable aventure professionnelle.Agrégé de philosophie,Jean-Paul Jouaryenseigneau lycée Paul-Eluardde Saint-Denis.