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Littérature
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"Dieu nous propose des libertés, j'en ai pris une."
Sur les collines de Nyamata, au Rwanda, Jean Hatzfeld est parti à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire. Là-bas, on les appelle les Justes, eux qui ont défendu les Tutsis au péril de leur vie. Mais vingt-cinq ans après le génocide, ils restent des personnages entourés de méfiance : aux yeux des Hutus ils incarnent la trahison, tandis que les Tutsis portent sur eux d'irréductibles soupçons. Beaucoup de ces sauveteurs ont été abattus par les tueurs, sans laisser de trace. Certains de ceux qui ont survécu racontent ici leurs histoires extraordinaires. -
'Troisième tentative, Tatyana se reprend. Elle sort à une vitesse folle de sa courbe d'élan, mais au lieu de taper le sol du talon pour générer l'impulsion, elle l'effleure de la pointe, elle se laisse emporter dans les airs. Sa main et son bras s'élèvent en arabesque, le dos se cambre en un demi-cercle d'une élégance merveilleuse. Complices, les jambes virevoltent. Elle chute à la verticale sur la nuque, souple, termine en galipette plus qu'en roulade. Elle entend les clameurs avant d'ouvrir les yeux.'
En pleine guerre froide, quatre athlètes s'entraînent pour les Jeux olympiques. Les rivalités entre les Américains, Sue et Randy, et les Soviétiques, Tatyana et Chabdan, sont teintées d'admiration et d'incompréhension réciproques. Des années plus tard, ils se retrouvent et lèvent le voile sur cette époque aussi sombre que lumineuse, qui cabossa ses héros. -
Budapest, hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l'une juive, l'autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés. Débrouillardes et vives, toujours en alerte, elles se donnent pour mission d'organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l'Armée rouge. Longtemps après la fin de la guerre, Sheindel revient à Budapest, et entame une longue quête à la recherche de son amie. En 1995, à Sarajevo, elle poursuit toujours l'ombre d'Izeta...
Malgré les décors d'apocalypse, le nouveau roman de Jean Hatzfeld est à la fois émouvant et plein de vie. L'amitié des deux fillettes, cimentée par leurs relations avec des animaux de toutes sortes, donne au lecteur le sentiment de pénétrer un mystère joyeux. -
Dans le nu de la vie ; récits des marais rwandais
Jean Hatzfeld
- Seuil
- Fiction & Cie
- 1 Octobre 2009
- 9782021010381
... Je me suis mis à crier, très fâché : "Tu n'avais pas pensé que tu pouvais ne pas nous tuer ?" Il répondit : "Non, à force de tuer, on avait oublié de vous considérer."
Maintenant, je pense que ce Hutu ne couvait pas la férocité dans le cœur. On fuyait sans répit au moindre bruit, on fouinait la terre à plat ventre en quête de manioc, on était bouffé de poux, on mourait coupé à la machette comme des chèvres au marché. On ressemblait à des animaux, puisqu'on ne ressemblait plus aux humains qu'on était auparavant, et eux, ils avaient pris l'habitude de nous voir comme des animaux. En vérité, ce sont eux qui étaient devenus des animaux. Ils avaient enlevé l'humanité aux Tutsis pour les tuer plus à l'aise, mais ils étaient devenus pires que des animaux de la brousse, parce qu'ils ne savaient plus pourquoi ils tuaient. Un interahamwe, quand il attrapait une Tutsie enceinte, il commençait par lui percer le ventre à l'aide d'une lame. Même la hyène tachetée n'imagine pas ce genre de vice avec ses canines...
Innocent Rwililiza
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Jean Hatzfeld poursuit la chronique hypnotique du génocide tutsi dans la bourgade de Nyamata, au Rwanda. Il donne la parole à Englebert Munyambonwa, un personnage fantasque, rescapé des brousses, grand marcheur aussi érudit qu'alcoolique, qui arpente du matin au soir la grande rue.
Le récit, dans une langue étonnamment métaphorique et poétique, d'un homme accompagné de ses fantômes
dans un vagabondage sans fin, parce que, dit-il : C'est ainsi désormais que je m'entends avec les gens et avec moi-même. -
Un matin brûlant de mai 2003, une file de prisonniers franchit les portes du pénitencier de Rilima, en chantant des alléluias. Ces anciens tueurs rwandais viennent d'être libérés, à la surprise de tous, notamment des rescapés qui les regardent s'installer à nouveau sur leurs parcelles, à Nyamata et sur les collines de Kibungo ou Kanzenze.
Que peuvent désormais se dire Pio et Eugénie, le chasseur et le gibier à l'époque des tueries dans la forêt de Kayumba, lorsqu'ils se croisent sur le chemin ? Comment Berthe et le vieil Ignace peuvent-ils se parler au marché puisque toute vérité est trop risquante ? Quels sont les maléfices qui les frappent ? De quelle façon partager Dieu, la Primus, la justice, l'équipe de foot ? Et revivre avec la mort et les morts ? Que ramène-t-on de là-bas ?
" Moi aussi je me sens menacée de marcher derrière la destinée qui m'était proposée... De quoi ? Je ne sais le dire. Une personne, si son esprit a acquiescé à sa fin, si elle s'est vue ne plus survivre à une étape, si elle s'est regardée vide en son for intérieur, elle ne l'oublie pas. Au fond, si son âme l'a abandonné un petit moment, c'est très délicat pour elle de retrouver une existence. "
Ce livre suit Dans le nu de la vie. Récits des marais rwandais et Une saison de machettes.
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"Je ne sais pas si je pourrais tomber amoureuse d'un garçon hutu. À Nyamata, zéro risque, on se connaît tous. Si je découvrais mon amoureux hutu, je me verrais bousculée. Mais je pense que je pourrais bien ne pas l'abandonner. Comment le savoir ?"
Jean Hatzfeld revient sur les collines de Nyamata, au bord de ses marais, vingt ans après le génocide. Il donne la parole ici non plus aux tueurs et aux rescapés dont les récits peuplaient ses précédents livres, mais à leurs enfants. Ils n'ont pas connu les machettes, mais ont grandi dans leur souvenir. Ils s'appellent Idelphonse, Fabiola, Immaculée, Fabrice, sont lycéens, couturiers ou agriculteurs. Ils partagent le génocide en héritage, mais pas du tout la même histoire familiale.
Ils dansent ensemble, fréquentent les mêmes cafés internet mais ne parviennent jamais à parler des fantômes qui ont hanté leur enfance.
Prix Mémoire Albert-Cohen 2016 -
Au printemps 1992, les Serbes encerclent Sarajevo. Vahidin et Marija, deux athlètes de l'équipe de tir yougoslave, s'entraînent en prévision des jeux Olympiques de Barcelone. Tous deux sont bosniaques, et amants ; lui est musulman, elle est serbe. Ils vivent à Ilidza, une banlieue de Sarajevo, sans s'être jamais souciés de leurs origines. Pourtant, ils vont être brutalement séparés par le siège, puis au fil des mois enrôlés dans des camps opposés en raison de leurs exceptionnels dons pour le tir.
Jean Hatzfeld reconstitue l'atmosphère de Sarajevo sous les bombardements, le basculement des mentalités, il pénètre dans l'univers des tireurs d'élite, il décrit leurs techniques, leur adaptation à la topographie urbaine. Mais c'est avec les armes du romancier qu'il nous permet de vivre une tragédie contemporaine, à travers la malédiction qui frappe deux amoureux pris malgré eux dans l'engrenage guerrier. -
Dans une oasis du désert d'Ogaden secouée par la guerre, à la frontière entre l'Éthiopie et la Somalie, Frédéric, journaliste, rencontre dans une tranchée un champion de marathon qu'il avait vu triompher dans le stade olympique de Pékin, à l'issue d'un dernier tour époustouflant. Double médaille d'or, coureur un peu mystique, Ayanleh Makeda est digne de la légende des hauts plateaux. Mais pourquoi a-t-il été déchu ?
Quittant le front, Frédéric tente de comprendre. Sa curiosité le mène sur les terres d'Abebe Bikila, où il rencontre un prêtre entraîneur, puis dans les bars d'Addis-Abeba à la recherche de Tirunesh, la brillante épouse du champion, puis à Paris, à Karlovy Vary et enfin, de retour dans le Sud, vers un autre désert, à Jijiga. La très contemporaine odyssée d'Ayanleh Makeda traverse deux mondes qui se mêlent sans se comprendre, menaçant, telle une malédiction, celui qui s'y laisse entraîner. -
La ligne de flottaison
À la suite d'un long séjour en Tchétchénie, Frédéric, un grand reporter, revient à Paris où l'attend Emese, sa jeune compagne hongroise, dont il partage l'appartement et la vie. Il se demande s'il n'a pas atteint un point de non-retour.
S'établir, faire un enfant ? Renoncer aux lignes de front ? Il retrouve les plaisirs de la vie quotidienne, les lectures, les cafés, les amis, le journal, mais aussi les situations mondaines où l'on ne peut se faire comprendre. Les soucis liés au passé et au futur ne manquent pas de resurgir. Emese supporte mal ses obsessions. Il n'arrive pas à être là. Seuls ceux qui partagent un même destin, habités par la guerre et par le désir d'écrire à son propos, semblent capables de s'entendre, en tentant de répondre aux même interrogations, ou en échangeant les mêmes sensations.
Frédéric continue à chercher sa place. Et ce qu'Emese interprète d'abord comme un abandon n'est peut-être qu'une sincérité à son égard et une fidélité à lui-même, étranger parmi les siens.
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Extraits gratuits - La rentrée littéraire Gallimard 2013
Nelly Alard, Laura Alcoba, Thomas Clerc, David Di nota, Tristan Garcia, Yannick Haenel, Jean Hatzfeld, Pi Jourde
- Gallimard
- 29 Juillet 2013
- 3260050875202
Retrouvez dans ce dossier les premiers chapitres des titres de la rentrée littéraire 2013 des éditions Gallimard :
Nelly Alard (Moments d'un couple) ; Laura Alcoba (Le bleu des abeilles) ; Thomas Clerc (Intérieur) ; David di Nota (Ta femme me trompe) ; Tristan Garcia (Faber) ; Yannick Haenel (Les renards pâles) ; Jean Hatzfeld (Robert Mitchum ne revient pas) ; Pierre Jourde (La première pierre) ; Antonia Kerr (Le désamour) ; Patrick Laurent (Comme Baptiste) ; Rosa Liksom (Compartiment N°6) ; Javier Marias (Comme les amours) ; Etienne de Montéty (La route du salut) ; Alix Ohlin (Inside) ; Christophe Ono-dit-Biot (Plonger) ; Pierre Péju (L'état du ciel) ; Maria Pourchet (Rome en un jour) ; François Sureau (Le chemin des morts) ; Frédéric Verger (Arden).
Vous pouvez accéder directement à chaque extrait par la table des matières de ce dossier ou lire les extraits à la suite. Retrouvez aussi photographie et biographie des auteurs. Tous ces livres numériques seront disponibles entre le 22 août et le 12 septembre chez votre libraire. -
Yakoub Conan, fils de la nation biélorusse, est son héros inconnu et sa victime anonyme. Son ultime et unique survivant, dont voici l'histoire. Aujourd'hui, Yakoub, vieillard lucide au regard pétillant et parfois enfantin connaît l'essentiel de l'existence. L'essentiel de l'existence ? A travers les livres qui ont marqué son parcours et le récit de Yakoub, le dernier Biélorusse, l'auteur tente tout pour entrevoir la réponse.
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La flamme et le vent
Henri Hatzfeld
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 27 Février 2019
- 9791036908521
Rien de moins romanesque que la vie d'un pasteur dans sa paroisse. Il y a la terre et ses saisons. Il y a la pluie, il y a le soleil. Il y a surtout des hommes et des femmes avec leurs travaux et leurs habitudes, leurs secrets et leurs histoires. Parmi eux le pasteur prêche chaque dimanche, visite les familles, instruit les enfants et préside les cérémonies religieuses qui ponctuent la vie, du berceau à la tombe. Cela implique beaucoup de soucis, beaucoup de tasses de café bues dans toutes les fermes et beaucoup de randonnées à bicyclette. Mais le pasteur de Lignie n'est pas seul dans ces courses. Est-ce Dieu qui l'accompagne ? Peut-être - mais sous la forme paradoxale d'une question lancinante : ce que je fais conserve-t-il un sens ? Notre religion est-elle encore le vase où l'Évangile est contenu ? Ou bien l'Église n'est-elle plus qu'une ruine qu'ont désertée tout à la fois l'Esprit et les hommes vivants ? Et chaque épisode de la vie paroissiale renouvelle la même inquiétude... Le pasteur de Lignie trouvera-t-il son chemin ? Sa paroisse lui deviendra-t-elle hostile ? Au milieu des contradictions et des souffrances, l'homme cherche à tâtons sa route. Ce livre est une question posée aux chrétiens d'aujourd'hui. Il faudrait cependant demander aux lecteurs catholiques de bien vouloir ne pas juger le protestantisme français d'après un pasteur si peu typique. Il faudrait aussi assurer aux lecteurs protestants que les personnages de ce livre sont imaginaires. Je donne ce double avertissement en pensant à une paroisse véritable, inoubliable pour moi, et que je ne voudrais pour rien au monde voir confondre avec celle de Lignie, dont ce livre parle mais qu'aucune carte, aucun registre ne mentionnent. Quant au reste... Force est de laisser ces pages courir leur chance comme on laisse aller dans la vie un enfant chétif et mal doué. Les coups qu'il recevra et qu'on prévoit d'avance, comment les lui épargner, puisqu'il vit ?