Les départements du Nord et du Pas-de-Calais, entre 1914 et 1918, vivent une situation très difficile. Environ 70 % du département du Nord et 25 % de celui du Pas-de-Calais connaissent une terrible occupation allemande. À l'ouest de la ligne de front, le territoire devient une zone stratégique pour les armées alliées, débarquant par Calais, Boulogne-sur-Mer et Dunkerque. Comment dans de telles conditions, marquées par la densité de la présence militaire et par la proximité du front, une activité scolaire et universitaire peut-elle se maintenir et pour quelles finalités ? Organisé autour de dix-neuf contributions et d'une présentation introductive, cet ouvrage décrit la manière dont les acteurs et les structures éducatives réussissent, au milieu des pires difficultés, à maintenir leurs activités, à la fois dans la zone occupée et dans la zone « alliée », luttant pour leur survie. Lorsque sonne l'heure de l'armistice, la lourdeur du bilan est obsédante pour l'École septentrionale qu'il faut reconstituer.
La Faculté des Lettres de Lille participe activement à la rénovation des études supérieures entreprises par les dirigeants de la Troisième République après 1880. Bien intégrée dans un véritable quartier latin lillois, elle connaît un développement important entre 1887 et 1914. La formation d'étudiants plus nombreux et l'accentuation de la recherche originale deviennent les deux missions fondamentales de l'institution qui n'en oublie pas pour autant la formation d'un citoyen actif et responsable. La première guerre mondiale vient compromettre sérieusement l'essor engagé. Au milieu des pires difficultés, une vie universitaire minimale réussit à se maintenir dans une ville saignée à blanc par l'occupant. De 1919 à 1939, la Faculté tente de retrouver l'esprit de novation qui l'animait avant-guerre mais une partie du dynamisme semble perdu. On reproduit surtout les structures anciennes même si l'institution connaît ensuite un nouvel essor de ses effectifs étudiants et enseignants. La seconde guerre mondiale, une nouvelle fois, vient briser l'élan. La Faculté doit alors vivre à l'heure allemande mais refuse de se compromettre. Sans entrer dans la résistance active, la plupart de ses membres refusent l'idée de collaboration et affirment, par leur travail, la survie de la culture française. En 1945, après les joies de la libération, une nouvelle reconstruction s'impose cependant.
Simples machines à délivrer les grades ou lieux de conférences mondaines, les facultés des lettres sont profondément rénovées à partir de 1880, sous l'égide des Républicains désormais maîtres du pouvoir. Il s'agit de les transformer en véritables foyers de science, sur le modèle allemand, mais aussi en foyer d'esprit public au service de la nation. Les facultés de province, peu étudiées par les chercheurs, bénéficient de ces efforts polymorphes de l'État républicain et se voient dotées de moyens conséquents. Les acteurs majeurs de ce renouveau sont bien cependant les enseignants qui, au quotidien, animent la vie des facultés, forment les étudiants et font avancer la recherche. La faculté des lettres de Douai, transférée en 1887 à Lille, est un remarquable exemple de cette promotion de l'enseignement supérieur sous la Troisième République. Après avoir présenté l'évolution des effectifs enseignants littéraires entre 1870 et 1940, tout en décrivant l'évolution catégorielle et disciplinaire, l'ouvrage propose une étude des principales caractéristiques de la microsociété littéraire septentrionale (origines sociales, professionnelles, formation universitaire) avant de s'attacher aux liens multiples qui se tissent entre ces enseignants, l'espace local et la nation. La fin de l'ouvrage propose alors les notices biographiques des 93 enseignants titulaires (professeurs et maîtres de conférences) de la faculté des lettres entre 1870 et 1940 ainsi que quelques notices sur les chargés de cours les plus importants.
Ce livre apporte une contribution neuve à l'histoire des chefs d'établissements scolaires et universitaires sur la longue durée (XVIIe-XXe siècle). Il s'intéresse aux proviseurs, principaux et directrices de lycées et collèges, aux directeurs et directrices d'écoles et d'écoles normales mais aussi aux doyens des facultés et aux présidents des universités. Il s'agit de mieux connaître les modes de sélection et de nomination de cette élite administrative, d'en étudier les principales caractéristiques, tout en observant leur travail au quotidien.
Face à l'invasion allemande le recteur Georges Lyon décide en 1914 de rester à la tête des structures scolaires et universitaires de la partie occupée de l'académie de Lille pour mieux les maintenir en vie. Il rédige pendant la guerre ses Souvenirs qui constituent un témoignage d'une grande richesse pour saisir la vie des habitants. Membre de l'élite culturelle, en lien avec les autorités d'occupation et avec les notables - dont le maire de Lille Charles Delesalle, l'évêque Monseigneur Charost, et de nombreux universitaires -, Georges Lyon décrit les exigences allemandes, la vie difficile des Lillois marquée par les pénuries et les réquisitions, voire les déportations. Il s'intéresse aussi aux rapports qui se nouent entre les occupants et les occupés, montrant certaines accommodations mais aussi l'importance du refus. L'ouvrage, outre une présentation des apports majeurs des Souvenirs, est constitué de la retranscription annotée des feuillets manuscrits de Georges Lyon.
Alors que la question de l'enseignement reste plus que jamais discutée, ce volume offre un panorama exceptionnel sur l'histoire de l'enseignement de la maternelle à l'université, de l'époque napoléonienne jusqu'à nos jours.
Il présente les structures, les pratiques, les réformes, les innovations et les contestations qui ont marqué plus de deux siècles d'activité enseignante.
L'ouvrage interroge les méthodes préconisées et leurs applications en replaçant le fait éducatif dans ses dimensions politiques, économiques, sociales, culturelles nationales, voire internationales.
Exhaustif et sans parti pris, il sera utile à tous ceux, acteurs ou témoins, qui interrogent les nouveaux défis de l'enseignement en France.
Ce livre invite à examiner les traces du passé de l'éducation par le biais de l'ensemble des supports patrimoniaux qui sont aujourd'hui à la disposition des chercheurs. Il permet également de montrer le rôle de l'historien dans la valorisation scientifique du patrimoine de l'éducation. Cet ouvrage est publié dans le cadre du programme de recherche Patria (Entre histoire et mémoire, le patrimoine aquitain de l'éducation : http://www.patrimoine-aquitain-education.fr/) porté par le CEMMC et l'ESPE d'Aquitaine. Il montre la richesse et la diversité de ce patrimoine éducatif qu'il ne faut pas cependant sacraliser mais étudier en historien, avec méthode et esprit critique. L'ouvrage rassemble les contributions de nombreux chercheurs spécialistes du champ de l'histoire de l'éducation et couvre un grand nombre de domaines concernant l'enseignement, la culture scolaire et plus largement l'éducation et cela à travers trois grands axes : la diversité du patrimoine éducatif pour l'historien, le patrimoine éducatif exploré par les historiens, les nouveaux territoires de la recherche en histoire de l'éducation.