Avec les Éléments de littérature de Marmontel, le XVIIIe siècle livre la somme de ses réflexions en matière d'esthétique littéraire. L'ouvrage se présente à la façon d'un dictionnaire : 192 entrées thématiques examinent les catégories essentielles de l'analyse littéraire, depuis « abondance » jusqu'à « vraisemblance », en passant par « comédie », « fable », « imagination », « opéra » ou « traduction ».Par leur forme alphabétique, qui exclut toute notion de hiérarchie, les Éléments de littérature récusent les normes à respecter et les modèles à imiter : les canons hérités du Grand Siècle cèdent le pas à une littérature née de l'invention et cultivant la variation. L'oeuvre s'efforce de refléter les belles-lettres dans leur diversité historique et géographique.Ce temps, qui savait dire des choses profondes sans lourdeur, maîtrisait aussi l'art d'enseigner en divertissant. Marmontel illustre son propos d'anecdotes et de traits d'esprit tirés de la tradition des lettres depuis l'Antiquité, qui font de son oeuvre un trésor du genre.Les Éléments de littérature font ici et pour la première fois l'objet d'une édition critique.
"Una especie de novela poética cuyo fundamento es la historia y la moral su fin". Es de esta manera que La Harpe define en su curso de literatura la obra de J.F. Marmontel, "Les Incas ou la destruction de l'Empire du Pérou". La publicación de "Les Incas" en 1777, un año antes de la muerte de Voltaire y de Rousseau, fue acogida con un entusiasmo que no disminuiría durante la primera mitad del siglo XIX. El espíritu de la obra se inserta en la más pura tradición del Siglo de las Luces; aquí el "Buen Salvaje" es el rey, el "fanatismo destructor" se condena sin rodeos y el avasallamiento de los pueblos se denuncia como el "primer paso de la tiranía". "Les Incas" por la sensibilidad que manifiesta es también un libro de su siglo; "diluvios de lágrimas" y "corazones desgarrados" o "paralizados de horror" son compartidos aquí de igual manera por Españoles e Indios. Hoy, esta obra, que llegó en el buen momento del buen siglo, parece haber envejecido un poco. Sin embargo, cuidémonos de rechazarla; su estilo anticuado, que a veces nos hacesonreir es verdad, le otorga un encanto cierto y representa excelentemente la visión que el siglo XVIII francés podía tener de los Incas y de la conquista del Perú.
« J'ai mis sur la scène, d'après l'Histoire, des fourbes et des fanatiques ; mais je leur ai opposé de vrais Chrétiens »
Jean-François Marmontel, membre de l'Académie française, a choisi de nous conter la colonisation du Pérou par les Espagnols sous une forme romanesque des plus divertissantes. Au plus près de la grande histoire des grands conquistadors (Francisco Pizarro, Diego de Almagro) et des derniers rois Incas de Cuzco (Huascar, Atahualpa), l'auteur mêle commentaires personnels, romance et événements réels afin de souligner la tragédie que fut la conquête de l'Amérique latine par le royaume d'Espagne. Il y critique le fanatisme religieux, la soif de l'or et le rôle des souverains hispaniques dans les massacres des peuples précolombiens. Ce roman historique et philosophique met en avant notamment le rôle de Bartolomé de Las Casas, le « protecteur des Indiens », l'homme de la Controverse de Valladolid.
Cette édition illustrée, complète (Tome I - Tome II) a fait l'objet d'un travail de modernisation.