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Dans ce livre - qui conjugue subtilement une trame autobiographique à une trame idéologique - Jean-Marie Rouart se penche sur une énigme : qu'est-ce que la France ? Ou, plutôt : quelle est sa France à lui ? Cette question, à vrai dire, n'est pas nouvelle de la part d'un écrivain dont les romans ou les chroniques n'ont cessé - depuis Avant-guerre jusqu'à sa défense d'Omar Raddad, depuis sa biographie du cardinal de Bernis jusqu'à son élogue du Duc de Morny - de traquer l'essence d'un pays qu'il aime à la folie, mais qui ne ressemble pas toujours à l'idée qu'il s'en fait.
Car la France de Jean-Marie Rouart, au fond, n'est pas « progressiste », ni « réactionnaire ». C'est, de l'aveu même de l'auteur, « un jeu de miroirs avec la mémoire », où l'on trouve Jeanne d'Arc et Romain Gary, l'aventure coloniale et la Résistance, l'affaire Dreyfus et le martyre des Moines de Tibirine, Vichy et Valmy, Stendhal et de Gaulle, Drieu la Rochelle et Chateaubriand, « Sa » France, c'est aussi - d'abord - une aptitude à l'universel toujours contrariée par des régressions identitaires ; c'est une façon d'aimer, une manière agnostique de rester chrétien... Avec cet essai, écrit à la première personne, très « Berlien » d'inspiration, ce jeune académicien a donc choisi de voyager par l'esprit dans l'éternité d'une nation où l'on a l'habitude de faire de la littérature avec l'histoire, et de la politique avec la littérature. A sa façon, toute impressionniste, et plus charnelle que cérébrale, Rouart nous donne là une « anti-idéologie française » dans la mesure où, contrairement à Bernard-Henri Lévy, il tient pour acquis que la France est ce pays qui, irrésistiblement, a su déjouer le pire - tout en le frôlant, parfois, de très près...
A l'heure des supranationalités en vogue, à l'heure des communautarismes triomphants, cet essai a le mérite de poser, non sans quelque angoisse, la question suivante : comment préserver le « miracle » français - ce dosage improbable d'esprit et de racine, de fidélité à une mémoire et de disponibilité à l'avenir ? En d'autres termes, sommes-nous les contemporains d'une France qui « s'en va » ou d'une France qui demeure ? Ce livre, a n'en pas douter, ouvrira un immense débat à ce sujet. -
Discours de réception à l'Académie française et réponse de Hélène Carrère d'Encausse
Jean-Marie Rouart
- Grasset
- Littérature Française
- 13 Septembre 2000
- 9782246609797
Discours de réception de Jean-Marie Rouart à l'Académie française.
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Depuis toujours, les écrivains ont eu avec le pouvoir politique des rapports de liberté ou d'engagement, de fascination ou d'agacement réciproque. Rarement des rapports pacifiés. Quand Jean-Marie Rouart, en écrivain-journaliste, en portraitiste qui saisit ces puissants humains, trop humains, sur le vif, rencontre des hommes et des femmes de pouvoir, il réagit par l'intuition qui le guide, se jouant des formules attendues, cherchant une vérité humaine sous le masque. Il a rarement été donné à un écrivain d'aujourd'hui de voir et de parler à des hommes politiques d'horizons aussi divers.
On trouvera dans ces pages un Mitterrand en sphinx sur les routes du Morvan, loin du monarque élyséen, un Giscard foudroyant qui prend à rebrousse-poil le désir contemporain de plaire, un Pasqua presque tendre, un Villepin lyrique, un Ernest-Antoine Seillière en « Achille à l'ère des 35 heures », mais aussi un Serge Dassault qui préfère être plutôt que paraître, un Hollande « monté sur des roulettes », un Sarkozy sur le pont d'Arcole... Bref toute une comédie entre vérité et mensonge, discours officiel et vérités de l'instant que glane l'auteur dans ce tête-à-tête avec les hommes de pouvoir. -
Cette opposition qui s'appelle la vie
Jean-Marie Rouart
- Grasset
- essai français
- 15 Avril 2009
- 9782246754695
Assistons-nous à la fin d'un monde ou à la naissance d'une ère nouvelle ? Les multiples crises que nous traversons, financières, sociales, morales, culturelles sont des symptômes. Mais de quoi ? C'est cette question que se pose Jean-Marie Rouart dans ce livre caustique, ironique voire polémique. Il observe sans complaisance les renoncements, les hypocrisies et les injustices de notre société. Il en relève les contradictions et les faux-semblants. Scrutant les événements et les hommes, il brosse dans un style savoureux et iconoclaste les portraits des personnages qui sont au coeur du système. Bien sûr, d'abord la constellation sarkozienne : le trépident président, Carla qui met la République en chansons, Rachida Dati, icône de la diversité mais victime de la mode, l'ombrageux Fillon, un volcan sous un lac glacé qui digère les couleuvres et attend son heure. Cette crise, comment le parti socialiste au coeur des contradictions françaises y échapperait-il ? Rouart décrypte ce qui se dissimule sous la rivalité Ségolène Royal - Martine Aubry, sous l'oeil de ces prédateurs avides que sont Bayrou Ramina Grobis et Besancenot l'angelo diabolique. Mais le regard que l'écrivain porte sur notre société va au-delà du microcosme politique. Il cherche quelles sont les impostures et mystifications qui suivront le dégonflement de la bulle financière. A travers la disparition de Soeur Emmanuelle, d'Yves Saint Laurent ou, plus tragique encore, celle de Chantal Sebire, la visite du Pape à Paris mais aussi à travers le traitement de l'affaire DSK qui a secoué le FMI, il tente de comprendre les fantasmes contradictoires d'une société égarée, inquiète, à la fois dépravée et en quête de renouveau spirituel.