Vingt-six auteurs. Vingt-six lettres. Vingt-six adresses publiques. Un abécédaire. Une refondation de la parole et du sens des mots. La langue, les mots, leurs sens ont le pouvoir de lier une communauté autour d'images, de référents, de débats. Ils ont aussi le dos large. Souvent-particulièrement en temps de crise sociale-, on les récupère, les mate, les asservit au profit d'un inconsistant verbiage ambiant, d'un dérapage sémantique politique, d'une enflure langagière médiatique. Vingt-six auteurs luttent contre cette perte de sens en montant sur scène pour lire publiquement des lettres destinées à sauver de la vacuité des mots qu'on leur a confiés. Les mots sont morts, vive les mots!
Cet hiver, la revue Lettres québécoises vous invite à partager ses rêveries acides dans un dossier consacré à la dystopie, codirigé par Ariane Gélinas et Annabelle Moreau. Retrouvez-y une présentation historique de la dystopie au Québec par Jean-Louis Trudel et une série d'encadrés lexicographiques sur les termes et sous-genres de la dystopie par Mathieu Lauzon-Dics"o. Ariane Gélinas s'est, elle, entretenue avec cinq expert.es de la science-fiction. Jean-Michel Berthiaume réfléchit à la dystopie dans les maisons d'éditions généralistes, Virginie Fournier offre un tour d'horizon de la dystopie hors du roman et Élisabeth Vonarburg livre des carnets dystopiques inscrits dans une perspective historique. Pour cette édition, le cahier Création s'arrime au thème du numéro en présentant une suite poétique signée Isabelle Gaudet-Labine, une nouvelle inédite par J.-D. Kurtness et une lecture illustrée par D. Mathieu Cassendo de la nouvelle « Acousmatique » de Raphaëlle B. Adam, parue dans le recueil À l'est de l'apocalypse.
Les articles réunis dans ce dossier thématique proposent une mise à jour des connaissances sur les conceptions de l'autonomie à l'oeuvre dans certains groupes communautaires et associations citoyennes du Québec. Loin de clore une fois pour toutes le débat sur le sens à donner à ce concept et sur la manière de le traduire dans l'intervention, ils sont plutôt le reflet de la diversité des pratiques qui s'en réclament et qui cohabitent de manière plus ou moins harmonieuse au sein de ce secteur d'activité. Sans prétendre à l'exhaustivité, le dossier offre ainsi un bon aperçu des différentes manières de poser la question de l'autonomie en action communautaire et des enjeux qui en découlent, selon qu'on l'aborde d'un point de vue personnel, relationnel ou politique.