Notre culture occidentale moderne s'est évertuée à effacer nos liens à la nature, à nos milieux de vie, à des animaux, des arbres, une rivière ou une montagne. Nous en avons dénié l'importance mais ils resurgissent à la moindre occasion sans même que nous nous en rendions compte. « Quel temps fait-il ? » devient ainsi la question fondamentale qui prouve notre attachement inconscient au monde et l'importance qu'a le ciel sur nos climats intérieurs. Jean-Philippe Pierron nous emmène sur la piste philosophique de quelques personnages historiques et grands penseurs afin de comprendre comment ils ont pu, eux, prendre conscience de l'importance de ces liens et les intégrer dans leurs systèmes philosophiques.
Comment soigne-t-on aujourd'hui les personnes malades ? Ces dernières années, la médecine a fait des progrès énormes. Les soins que l'on apporte aux patients sont de plus en plus savants et techniques. Peut-on pour autant rabattre l'épreuve de ceux qui souffrent à une simple série de « signes cliniques », seuls censés être objectifs, neutres et rationnels ? Quelle est la place du malade au sein de l'hôpital ?En analysant des situations délicates et complexes, comme le cancer ou la fin de vie, Jean-Philippe Pierron s'interroge sur la signification des soins que la médecine offre aujourd'hui aux personnes qui souffrent. L'homme malade a besoin d'être reconnu. Et cette reconnaissance exige du temps. Prendre soin de lui, le soigner, c'est l'accompagner au quotidien. C'est tout d'abord prendre en compte l'extrême vulnérabilité dans laquelle nous plonge la maladie.
" On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille "... on connaît la chanson !
Tout comme est familier l'incomparable air de famille, cette étrange ressemblance qui fait que ces autres sont aussi les miens...
C'est vrai. Alors, la famille serait subie comme un destin indépassable. Est-ce aussi sûr pourtant ?
L'expérience de l'adoption n'affirme-t-elle pas, haut et fort, que la famille est choisie ?
Qu'il n'y a pas de parents naturels ?
Que toute naissance est une reconnaissance ?
Un livre qui sort à point nommé : au moment où notre pays est traversé par une crise d'identité entre les tenants de la famille biologique et la théorie du genre.
Ce livre va prendre sa place et sa part dans le débat contemporain qui oppose les tenants de la famille classique ou traditionnelle à ceux qui affirment la disparition de la famille normale, arguant que toute famille est une construction sociale et donc que toutes les compositions familiales se valent. A sa manière, il prolonge donc le débat qui a été engagé en France lors du projet de loi sur le mariage dit "pour tous", mais aussi à toutes les questions qui se posent aujourd'hui autour des enjeux familiaux.
Canalisée, maîtrisée, distribuée, leau nous apparaît désormais ordinaire, à portée de robinet. Quant
à ces temps où chaque source, chaque rivière étaient habitées par une nymphe, nous les avons
oubliés. Nous ne vivons plus leau, nous lutilisons. Un simple flux à gérer. Et pourtant, on parle de
stress hydrique, de désertification galopante, dépuisement des nappes phréatiques : nous savons
aussi quelle commence à manquer, quelle est précieuse. Comment est-on parvenu à cette situation
paradoxale ?
Du philosophe grec Thalès de Milet qui, affirmant que « tout est eau », faisait delle le principe
de toute chose, au chimiste Lavoisier qui, au XVIIIe siècle, la désenchantera pour y découvrir un
composé chimique, et au moment écologique contemporain, toute une histoire se déploie.
Cest ce récit complexe, et les différentes conceptions quil porte, que le philosophe Jean-Philippe
Pierron nous raconte ici. Alors que le soin écologique relève aujourdhui dune urgence, ce geste
poétique vaut engagement. Car pour changer les pratiques, ne nous faut-il pas dépasser le simple
utilitarisme et produire un nouvel imaginaire ? Et si cela commençait par rêver leau ?
En 1966, Vladimir Jankélévitch a proposé d'examiner l'indomptable sujet de la mort, en tentant d'en proposer une approche restituant les éléments d'une pensée avant, pendant et après la mort. Les soins palliatifs, en tant qu'ils accompagnent toujours singulièrement des existences en fin de vie, doivent composer quotidiennement avec l'incertitude devant laquelle nous installe la question mortelle. Aidés des enjeux développés par le philosophe, les différents textes présents dans cet ouvrage proposent chacun à leur façon, un regard sur cette question délicate de la fin de vie, quand il s'agit de l'interroger, de la penser et surtout de l'accompagner.
Réfugiés climatiques, victimes de catastrophes industrielles, minorités ethniques expulsées, paysans chassés de leurs terres, quartiers pauvres dévastés par des catastrophes naturelles, populations contaminées par des pollutions diverses... Une inégale vulnérabilité des peuples, une inégale distribution des facteurs de danger et des menaces conduisent à s'interroger sur la « justice environnementale » et l'équité sociale. Entre éthique environnementale, défense des droits des peuples et des minorités, etc., cet ouvrage analyse les formes de gouvernement des hommes et de l'environnement.
La maladie d'Alzheimer inquiète, angoisse, bouleverse. Elle remet en question l'identité personnelle et notamment l'autonomie, altérant l'existence en termes de choix, de relation à l'autre, d'expression de la volonté et de la pensée. Elle impose aux sujets malades de nouvelles règles de pensée et de décision elle demande une adaptation du milieu et des autres à ce nouveau mode d'être. Ce livre réunit les interrogations de différents acteurs (médecin, cadre infirmier, psychologue, sociologue, philosophe, juriste) sur cette question difficile et les problèmes qui en découlent. Quelle représentation se fait-on de la maladie ? Que va susciter son annonce ? Quelleplace nos sociétés, nos institutions, nos prévisions de santé publique peuvent-elles accorder au statut de la personne dite « démente » ? Que peut être l'accompagnement d'un patient dont on pense qu'il est « déchu » de son identité et d'une partie de ses droits ?
L'enjeu de cette réflexion pluridisciplinaire est d'une part épistémologique, en exposant l'écart existant entre l'image de la maladie, sa conception scientifique, la réalité vécue, et d'autre part éthique, en invitant à ne pas confondre entrée dans la dépendance et perte d'autonomie. Cet ouvrage défend le principe d'un respect de l'autonomie propre à motiver soignants et « aidants » vers plus d'écoute, de confiance, de nuances, d'échanges, de compréhension et de sollicitude.
L'éthique des vertus met l'accent sur les représentations et les affects qui poussent les personnes à agir, au lieu de se focaliser sur les normes et de se borner à énoncer des interdictions et des obligations. Elle aide ainsi à combler l'écart entre la théorie et la pratique qui est particulièrement dramatique à un moment où les individus comme les États reconnaissent la réalité du changement climatique mais ne parviennent pas à réorienter les modes de production ni à reconvertir l'économie. Quel processus de transformation de soi permet d'avoir du plaisir à consommer autrement et d'acquérir les traits moraux indispensables à la transition écologique ? Celle-ci reposant autant sur le volontarisme politique que sur la capacité des citoyens à modifier leurs styles de vie, il importe aussi de se demander comment articuler le plan individuel et le plan collectif. Enfin, faut-il penser que l'éthique a une dimension universaliste ou souscrire à une approche plus particulariste et contextualisée de la morale ? Telles sont les questions qui réunissent dans ce volume des chercheurs issus de disciplines différentes.
Gérald Hess est philosophe et juriste, maître d'enseignement et de recherche en éthique et philosophie de l'environnement à l'université de Lausanne.
Corine Pelluchon est philosophe et professeure à l'université Gustave-Eiffel.
Jean-Philippe Pierron est philosophe et professeur à l'université de Bourgogne.