Si la transidentité n'est pas un fait nouveau, les franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Lorsque l'on évoque les transidentités, des questions viennent ainsi inéluctablement : comment un homme pourrait-il devenir une femme ? Une femme, un homme ? Ces formulations ont-elles un sens ? Pour qui et pourquoi ? Une autre question surgit : quel est le sens du mot devenir ? Car les transidentités, appréhendées par le concept d'identité de genre ou sous l'idée d'expériences de vie trans, réinterrogent l'analogie « naissance = assignation ».
C'est tout l'enjeu de cet ouvrage que de montrer que les transitions sont plurielles et bien plus complexes qu'un passage sans retour d'un point A à un point B, que le verbe « devenir » doit être pris au sens fort de « devenir enfin la personne que l'on est ». Être trans est ainsi une expérience du monde qui questionne la construction sociale qu'est la binarité.
On ne naît pas, on devient...
Pour cette troisième édition, l'O.D.T. interroge la production et les figures queer dans les arts musicaux, littéraires, cinématographiques et plastiques. En posant son regard au-delà des frontières géographiques et genrées, cette somme d'articles tend à démontrer qu'il existe, dans la culture, des supports à l'élaboration d'une politique inclusive et non discriminante à l'égard de la diversité de genre.
Pour cette quatrième édition, l'O.D.T. interroge les relations des transidentités à l'école. Comment celle-ci se comporte à leur égard ainsi qu'à l'égard de la diversité de genre ? De la France au Brésil, du Luxembourg au Canada, l'observation et l'analyse sont sans appel : l'effacement de la diversité de genre permet l'effacement des transidentités. Il s'ensuit ce " tableau noir " que cette somme d'articles explore et soumet à la lecture.
L'Observatoire des transidentités (O.D.T.) est une interface de visibilité des questions trans, militantes comme universitaires. Voici des débats, des textes autour des thèmes liés aux questions transidentitaires. Ils proposent des éléments de représentations dépathologisants autour des transidentités et une réflexion transdisciplinaire sur les multiples formes que prennent aujourd'hui les identités de genre.
La question posée dans ce numéro concerne la façon dont le rapport à la mort, social, politique, subjectif s'exprime pour ses dissidents et dissidentes, notamment celleux qui ne se conforment pas à la binarité du système, soit les personnes trans et non binaires.
Cette parution est l'occasion de croiser les perspectives historiques, anthropologiques, sociologiques, psychologiques et cliniques autour des déterminants sociaux, des situations de vie mais aussi de l'expérience intime de la mort pour les personnes trans.