Filtrer
Éditeurs
Langues
Keren Nott
-
C'est la fin du monde. Pas de doute, nous y sommes.
J'avais appris à craindre les catastrophes naturelles, l'ire légitime de la Terre que nous détruisons chaque jour un peu plus. Perdu.
C'est autre chose qui causera notre perte à tous, quelque chose de plus grand, quelque chose de plus beau encore que la planète nous vouant au néant, excédée par nos dernières conneries, lassée du nucléaire, de la pollution, de la consommation à bâtons rompus.
La lumière... Nous qui de tout temps avons craint les ténèbres, c'est son antithèse que nous redoutons aujourd'hui.
Il est l'heure pour nous, Terriens, de nous résigner. Rien ne sert d'avoir peur, de se plaindre, de se battre. La fin est proche, et elle n'épargnera personne.
Il ne nous reste plus qu'à saluer l'apocalypse. -
Je suis un monstre. C'est le nom qu'on me donne, l'étiquette qu'on me colle. Le mot qu'on me jette à la figure chaque fois qu'on me voit. Et on me voit beaucoup, on me voit partout. Télé, radio, journaux, on ne parle plus que de moi. On ne pense qu'à moi.
Un monstre... étymologiquement, celui qu'on montre. Mon visage hante vos consciences. Peut-être bientôt sera-t-il présent dans le dictionnaire, parfaite illustration du mot cruauté. Ou du mot souffrance. Car les monstres naissent dans la douleur et de la douleur, c'est bien connu. Les psychanalystes diront que c'est la faute de Maman ou encore des jeux vidéo. Ils se trompent. Tout est de votre faute. Pourrez-vous l'assumer ?