Troublée par l'absence quasi totale de liens entre les milieux du théâtre anglophone et francophone à Montréal, Laurence Dauphinais entreprend de dresser un portrait à la fois historique et sensible des deux communautés. Secondée par une petite équipe bilingue et multidisciplinaire, elle remonte littéralement le boulevard Saint-Laurent, saluant au passage les salles mythiques et les personnalités marquantes qui ont forgé la renommée de la scène montréalaise.
En faisant dialoguer des perspectives intimes et artistiques avec une approche documentaire, Cyclorama met en lumière les liens entre la grande Histoire et les petites qu'on se raconte.
Cette pièce a été créée à un moment où la Terre était encore en contact avec les sondes Voyager pour encore quelques années seulement. L'histoire de la création du Golden record nous est apparue comme une odyssée humaine de mise en commun comme il ne s'en fait plus,
un acte d'écriture et de foi où l'intime de ses créateurs n'a pu faire autrement que d'influencer leur tentative d'universalité. Le disque en lui-même ainsi que son processus de création mené par un comité d'artistes et de scientifiques engagés par la NASA nous ont paru comme
des témoignages magnifiques de ce qu'est l'humanité.
Puisque le disque n'est plus sur Terre et que la planète est à l'aube d'immenses changements, nous avons ressenti le devoir de réactiver cette histoire à notre époque afin que le contenu du disque ne devienne pas extraterrestre pour des humains du futur. Nous avons aussi eu envie d'inviter les spectacteurs à se poser les mêmes
questions que le comité du disque et à contribuer au débat avec des images, des chansons et des questions de leur choix. Ainsi, une expérience numérique a été créée comme un prologue au spectacle. Elle familiarise ainsi le spectateur au contexte de l'exploration spatiale de la fin des années 1970 et lui permet de soumettre des matériaux qui seront réutilisés sur scène.
Dirigé par Christian Saint-Pierre, le dossier de ce numéro est consacré à la représentation de la banlieue dans le théâtre québécois. Marianne Dansereau, Claude Meunier, Annick Lefebvre, François Archambault et Steve Gagnon font partie des auteurs qui ont accepté de nous entraîner dans leurs banlieues réelles et imaginaires. Hors dossier, on trouve notamment un plaidoyer pour la culture signé Laurence Dauphinais, une Carte blanche dessinée par Julie Delporte et un entretien avec le chorégraphe Dave St-Pierre.
La solitude a récemment fait son entrée en politique : un premier « ministère de la solitude » a été créé au Royaume-Uni en 2018, suivi, quelques semaines plus tard, d'une proposition similaire en Russie. Si la question sociale de la solitude est loin d'être nouvelle, son institutionnalisation en enjeu de politiques publiques est récente, et entérine un réel changement d'échelle dans la façon d'appréhender ce phénomène. Longtemps considérée comme insaisissable, subjective et diffuse, exigeant exclusivement des actions locales et ciblées, elle est de plus en plus envisagée comme un fait social à part entière, et donc comme un objet légitime de politiques publiques à la fois nationales et transversales. La solitude, expérience intime par excellence, peut désormais relever d'un ministère d'État.