Mélikah Abdelmoumen explore l'amitié qui lia William Styron et James Baldwin. Le premier, un Blanc descendant de propriétaires d'esclaves, surtout connu pour son roman "Le choix de Sophie". Le second, un Noir descendant d'esclaves, célèbre pour ses prises de parole et ses oeuvres antiracistes. Alors qu'il logeait en 1961 chez Styron dans le Connecticut, Baldwin l'aurait convaincu d'écrire au « je » le récit de la révolte d'esclaves menée par Nat Turner en 1831 dans le sud des États-Unis. Un défi que Styron releva en publiant "Les Confessions de Nat Turner", prix Pulitzer 1968. Il fut alors accusé d'appropriation culturelle dans un ouvrage écrit par dix écrivains afro-américains. L'autrice québécoise Mélikah Abdelmoumen, Saguenéenne par sa mère et Tunisienne par son père, part à la rencontre de ces deux célèbres auteurs américains du 20e siècle, qui auront amorcé le débat entourant les brûlantes questions de l'appropriation culturelle et de la liberté de l'écrivain.
Mélikah Abdelmoumen a passé douze ans à Lyon avec son conjoint et leur fils. Sans amertume, mais sans détour, elle raconte ce qui lui a finalement fait interrompre ce long séjour : les clivages sociaux et les lourdeurs administratives de la France, un climat politique étouffant, et l'épreuve quotidienne de vivre dans un pays en perpétuel état d'urgence. En contrepoint, le récit de son amitié avec une famille de Roms de Roumanie ballottés de squats en bidonvilles fait ressortir cette grande constante existentielle du déracinement : l'inquiétude.
Quand on part, même dans des circonstances heureuses et relativement confortables, on part avec soi-même tout entier, névroses comprises, phobies comprises, araignées au plafond et squelettes dans le placard compris. Ce qu'on laisse derrière soi, c'est le terreau humain, social et institutionnel où tout ça était enraciné. On emporte, dans un mouchoir de poche, les petites mottes de terre accrochées au rhizome biscornu qui est tout ce qu'on est..
« Paris, 15 septembre 2017 - C'est avec beaucoup de chagrin que N.O.T. Records France apprenait, tard hier soir, le décès de l'auteur-compositeur-interprète Nora Silvermann, mieux connue sous le pseudonyme de Nora-Jane Silver, à l'âge de 37 ans. Le corps inanimé de Mlle Silvermann aurait été découvert par sa mère, la chanteuse Martha Olivier, dans son appartement de Paris », disait simplement le communiqué annonçant mon suicide. Quelques lignes à peine. Et tout le silence autour, toutes les autres lignes qu'on n'aurait pas su écrire, où auraient été exposés les raisons de mon geste et les noms des vrais coupables.
Mélikah Abdelmoumen est romancière et chercheuse. Les désastrées est son sixième roman, le premier chez VLB éditeur.
Comment résister à des mots doux murmurés dans une langue étrangère ? Comment survivre aux
amours qui finissent, parfois même sans un au revoir ? Premiers baisers, passions d'été, amours
impossibles, malentendus ou désillusions brûlantes : qu'importe la chanson, quand on aime, c'est
toujours pour la première fois.
Le collectif Premières amours rassemble neuf écrivaines de la relève autour du thème des émois
adolescents, qu'elles revisitent chacune à leur manière. Lumineuses, drôles, tendres ou tragiques,
leurs nouvelles racontent l'éternelle marche à l'amour, des rêveries fébriles jusqu'aux souvenirs
déchirants.
Premières amours, c'est un voyage dans le vif du désir qui porte les lectrices d'une expérience à
l'autre. Comme pour mieux y revivre, au détour, leur propre histoire.
Rio cherche la vengeance et trouve l'amour.
Nouvelle tirée du recueil Premières amours:
Comment résister à des mots doux murmurés dans une langue étrangère ? Comment survivre aux amours qui finissent, parfois même sans un au revoir ? Premiers baisers, passions d'été, amours impossibles, malentendus ou désillusions brûlantes : qu'importe la chanson, quand on aime, c'est toujours pour la première fois.
Le collectif Premières amours rassemble neuf écrivaines autour du thème des émois adolescents, qu'elles revisitent chacune à leur manière. Lumineuses, drôles, tendres ou tragiques, leurs nouvelles racontent l'éternelle marche à l'amour, des rêveries fébriles jusqu'aux souvenirs déchirants.
Premières amours, c'est un voyage dans le vif du désir qui porte les lectrices d'une expérience à l'autre. Comme pour mieux y revivre, au détour, leur propre histoire.
Qu'on le méprise ou qu'on le vénère, on a beaucoup de choses à dire sur l'animal, et c'est pourquoi j'ai invité des auteurs à s'exprimer sur le sujet. Leurs réponses, sous forme de poèmes, récits, nouvelles, essais, ont dépassé mes espérances. Autant tel essai sur la cruauté envers les animaux me touche parce qu'il rejoint mes valeurs et mon engagement à ne plus les exploiter, autant tel récit sur l'éviscération d'un cervidé me bouleverse par sa beauté et sa faculté de rappeler que la mort n'est jamais banale.
Lora Zepam
Ayant comme point de départ la question « Écrivons-nous pour changer le monde ? », posée par Valérie Lefebvre-Faucher dans son plus récent livre, Promenade sur Marx, le numéro d'hiver de la revue Lettres québécoises propose un dossier consacré à l'essai québécois. Dirigé par sa nouvelle rédactrice en chef, Mélikah Abdelmoumen, il comprend une série de micro-essais signés par onze auteur·rices qui donnent au genre une vitalité indéniable : Étienne Beaulieu, Mathieu Bélisle, Frédérique Bernier, Dalie Giroux, Nicolas Lévesque, Marco Micone, Pascale Navarro, Rosa Pires, Yvon Rivard, Maïka Sondarjee et France Théoret. Le numéro propose aussi de nouvelles chroniques, dont Le labo sise dans le cahier Création, une nouvelle bande-dessinée Pofasyl par Dimani Mathieu Cassendo et un cahier Critique toujours aussi touffu et riche en suggestions de lecture.
Ce printemps, Lettres québécoises consacre sa une à l'écrivaine et éditrice Yara El-Ghadban. L'autrice écrit son autoportrait et répond au questionnaire LQ, alors que Gilles Bibeau, Khalil Khalsi, Sarah-Louise Pelletier-Morin, Emné Nasereddine et Rodney Saint-Éloi signent les autres textes du dossier où vous pourrez aussi lire un extrait de Le parfum de Nour (Mémoire d'encrier, 2015) par Yara El-Ghadban. Le cahier Création propose un poème de Gabrielle Boulianne-Tremblay, une nouvelle de Marie-Ève Bourassa, une lecture illustrée de Belle pour rien de Julie Roy par Amélie Grenier et c'est Frédérique Côté qui occupe « Le labo ». Le cahier Critique, lui, délaisse les étoiles, mais restent aussi riche. Le cahier Vie littéraire, enfin, propose entre autres un hommage à Marie-Claire Blais et une nouvelle chronique dédiée à la littérature franco-canadienne.
Cet hiver, la revue Lettres québécoises consacre son dossier thématique au romancier et nouvelliste Mathieu Raymond-Bock. Dirigé par Mélikah Abdelmoumen, qui signe la présentation du dossier, et David Bélanger, qui signe l'entretien avec l'auteur, il rassemble six auteur.rices qui se penchent sur la structure complexe des livres de Maxime Raymond-Bock et qui témoignent de leur importance dans le paysage littéraire québécois. Le cahier Création accueille un poème de Claudine Bertrand, une nouvelle de Marie-Hélène Poitras et une lecture illustrée par Paul Bordeleau de Radiale de Valérie Forgues. C'est au tour de Mathieu Leroux d'expérimenter dans « Le labo ». Aussi, le cahier Vie littéraire propose deux nouvelles chroniques « Propos d'un dégrimé » signée par l'acteur et dramaturge, Alexis Martin et « La vie dans les ruines » par Anne Archet. La chronique tournante « Une chambre à soi? » est confiée pour ce numéro à Emmanuelle Caron. Le cahier Critique propose lui une trentaine de titres, pile à temps pour les Fêtes.