C'était il y a tout juste cinquante ans, en pleine guerre froide : le 12 avril 1961... Ce jour-là, le cosmonaute Youri Gagarine accomplit le premier voyage humain dans l'espace. De retour de ce premier vol orbital autour de la Terre, l'ancien métallo soviétique propulsé sous les projecteurs de la presse internationale devient l'incarnation de la modernité triomphante. Pourtant, après avoir tutoyé les étoiles, le héros russe mourra alcoolique et déçu, sept ans seulement après son exploit.
La narratrice de ce roman explore les rouages de cet étrange destin. Elle évoque son enfance où le personnage fantasmé du cosmonaute croise celui du père, cet homme anonyme qui passa sa vie à insulter le mauvais sort et ne se remit jamais de la frustration de n'avoir pas été l'aviateur qu'il aurait voulu devenir. Mais la différence est-elle si grande entre le pionnier de l'aérospatiale et l'homme amer qui ronge son frein en construisant des maquettes d'avions sur la toile cirée d'une cuisine éclairée au néon? Et que reste-t-il des espoirs déçus quand l'enfant devenue adulte se retrouve livrée à son tour au vertige d'un destin qui lui échappe?
«Elle avait du mal à définir le veilleur. Ce n'était ni un censeur, ni une divinité imaginaire, ni un moraliste vertueux, encore moins un flic. C'était plutôt un éveilleur car, lorsqu'il se mettait en alerte au fond d'elle-même, tout ce qu'elle percevait s'en trouvait bouleversé de façon radicale.
Dans la masse des souvenirs, elle veut plus que tout traquer les quelques instants où le veilleur a pu lui apparaître, instants fulgurants et paisibles, trop vite engloutis par l'action, l'agitation, bref par la vie qui sait si bien étouffer la vraie vie.
Ces instants ont surgi n'importe quand, n'importe où, avec n'importe qui, et il lui faut, maintenant que le temps est compté, les retrouver, les piquer en plein vol puis les laisser partir comme ils sont venus, pour le bonheur de savoir qu'ils ont existé et ne plus voir en eux que des éveilleurs pour aujourd'hui.»
Le vieux Montadori va mourir. Dans cette île brûlée de soleil où de toute éternité les femmes semblent vouées au silence et les hommes à la guerre, un ballet commence autour du lit d'agonie. Montadori avait tout le pays à sa main, il faisait et défaisait les fortunes et les élections, et sa succession est l'objet de convoitises qui pourraient bien être déjouées, avec l'apparition d'un prétendant inattendu...
"Le premier roman de Michel Mohrt que j'eus dans les mains fut La campagne d'Italie. Ses accents stendhaliens m'enchantèrent ; suivirent Deux Indiennes à Paris, Les dimanches de Venise, La prison maritime, L'ours des Adirondacks...
J'y retrouvais ce ton que j'avais aimé dès l'abord, ce naturel qui, selon Valéry, est le fruit d'une conquête. Certains des livres de Michel Mohrt - soties, courts romans dialogués - font songer au théâtre de Marivaux, et à cet art de la conversation, quasi perdu aujourd'hui, où travestissement d'identité, sous-entendus, mots à double sens abondent et font les délices du lecteur.
J'eus envie de faire partager ces bonheurs de lecture. J'en fis part à Michel Mohrt, qui tint à me mettre en garde : Il faut d'abord écrire ses propres livres, me dit-il. Je m'obstinai cependant : je ne sais pas renoncer à ce qui excite ma curiosité. J'imagine d'ailleurs que les plaisirs du lecteur ne sont pas si différents de ceux de l'amateur de curiosités : une ardente patience, la sûreté du coup d'oeil, le désir de comprendre, le goût d'admirer..."
Marie Ferranti.
« J'avais dix-huit ans quand nous nous sommes connus, une nuit d'été à Paris, rue Vieille-du-Temple. Un jeu de cartes, quelques copains, quelques bouteilles : les ingrédients étaient réunis pour former le noyau d'une solide bande. »
« Tout à l'heure, les icebergs vont devenir dorés, puis ils seront bleu sombre avant de s'effacer dans la nuit. C'est le moment où je peux faire trois fois le tour d'Afeq et de son petit, en prenant garde de ne pas les déranger. »
Juliette et mariée depuis 7 années avec Paul Milon, un professeur (fonctionnaire donc), et ils habitent en province, avec son cortège de gens guindés qui ne comprennent pas nécessairement la légèreté d'être et la gaieté - peu « orthodoxe » dans ces contrées - de la jeune femme. Préoccupé par son avancement, pourtant il s'en rendait compte : ici où le retenaient ses fonctions de Professeur d'histoire au lycée, on l'admettait par nécessité, on ne l'adoptait pas. Alors, après tout, si sa femme demeurait un enfant, devait-il s'en plaindre à l'extrême ? Heureusement, Marie Huguet et les deux demoiselles Pot, apportaient quelque mouvement dans sa vie sédentaire. Et puis, il y a le restaurant « À la brebis sans tache »... et un jour, arrivera Georges Boivin...
Le jeune officier Jean Rigaud est en permission ; France le suit à Paris, puis l'accompagne à Florence où se décide leur amour. France croit que cet amour le préservera de tous les dangers et elle fait partager cette foi à son fiancé. Ils se marient en 1916 et font l'apprentissage de la douleur et de la joie entre une offensive et l'autre. La guerre finit et le jeune couple installe son bonheur dans un Paris ressuscité. C'est l'étude de ce bonheur qui est le thème principal de France et c'est la période de 1940-1944 qui en marque le terme et le tragique dénouement...
"Anne ne l'avait pas trouvé laid cet oiseau royal, mais seulement impérieux, brutal et trop beau. Était-ce cela la laideur pour les délicats ? Une beauté insolente et de couleurs trop vives ? Elle avait souvent été surprise de voir Dorris trouver touchant ce qu'elle trouvait banal et banal ce qu'elle trouvait touchant. Le malentendu continuait à propos de l'oiseau royal et Dorris était vraiment si irrité qu'il oubliait de l'embrasser."
"...la famille de Stevenson a tout mis en oeuvre pour faire de lui un pur idéaliste, un être immatériel et aérien et, selon le mot cruel de son ami le poète Henley, « un séraphin en chocolat ». Il convient d'en finir avec cette hagiographie. Stevenson n'est pas qu'un délicat et charmant rêveur, à l'imagination précieuse et brillante, qui traversa la vie comme un sylphe, écrivit de belles histoires pour enfants, et s'en alla évangeliser les Canaques sans emporter à ses sandales ailées la moindre poussière terrestre. Ce fut, certes, un esprit rayonnant de grâce et de charme, mais aussi un bohême, presqu'un aventurier, un homme pétri de limon qui connut les passions et les faiblesses d'ici-bas." Pour nous tracer le portrait de cet auteur illustre, Jean-Marie Carré s'est inspiré des biographies de Hellman et Stewart et, grâce à Lloyd Osbourne, beau-fils de Stevenson, nous dévoile des extraits tirés d'oeuvres et des lettres de Stevenson,
Imaginez un vieux sablier à voile en vente quelque part sur la Baltique : vous vous faites aussitôt bûcheron, charpentier, calfat, voilier, peintre pour le ressusciter, et vous embarquez un métier à tisser, un piano, un jardin potager... que sais-je encore.
Ce serait comme une bulle de bonheur sur la mer.
Voilà ce que Marie-Christine et Gerd ont réussi. On leur pardonne cette chance insolente, puisqu'ils ont su nous faire partager leur expérience : ils ont pensé à tout dessiner, à tout photographier, à tout raconter, avec plumes et pinceaux, pour nous offrir ce livre, témoin de leur belle aventure... celle de Gunborg !
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
De quoi se nourrit le cochon ?
Le cochon mange de tout, pommes de terre, maïs et farines. Il boit au moins 10 litres d'eau par jour !
Sentant venir sa fin, Sir Henry prie son fils Patrick, vingt ans, qui poursuit depuis quatre ans des études dans une université européenne, de revenir au domaine de Snowcast. Il veut lui parler de la succession. Face à son fils, le problème de la communication se complique à mesure que passent les jours et les mois. En dépit de leurs liens profonds, un combat muet oppose les deux hommes. Patrick refuse d'accepter la succession telle que la lui propose Henry : il veut la conquérir par ses propres moyens. Mais il songe aussi : « Vouloir déposséder son père, c'est désespérer de soi au dernier degré, se nier tout pouvoir de créer, d'acquérir. C'est finalement vouloir être son propre père, échapper aux contraintes fécondes du dialogue pour entrer de plain-pied dans le monologue infini de la divinité. » Au-delà de l'orgueil et de la démesure des deux héros, le destin, les entraînant vers la forêt mystérieuse, apportera la réponse à l'impossible interrogation.
«Du plus superbe au plus humble, presque tous les personnages de ces nouvelles ont eu une commune ambition : l'amour. Le lecteur verra quelles réponses inattendues ils ont reçues du destin. Il constatera aussi qu'ils ont eu du moins une commune certitude : le soleil.» L'homme aux yeux gris est la première des dix nouvelles qui composent l'ouvrage d'Anne Comnène.
Mariée à Luc Verdal, Arabelle découvre non seulement l'amour mais, à travers lui, tout le sens de la vie. Virginie continue en Indochine sa vie de glorieuse victime. Tour à tour aimée et maltraitée par le violent quartier-maître qu'elle a rencontré sur le bateau où Darcourt l'a embarquée, elle reviendra vers le bonheur d'Arabelle comme vers le refuge qui la retiendra encore quelques mois sur terre. Auprès d'Arabelle, elle rencontre un nouvel amour qu'elle refuse héroïquement après en avoir reçu le conseil de sa soeur mais aussi de son propre coeur. Le frère d'Arabelle, qui lui a déclaré sa passion, serait pour elle un trop beau destin et immérité ; elle renonce à la vie - décidément trop pleine de contradictions - en se jetant dans le golfe de Minasina et sa lettre d'adieu à ses amis arrive à Nice les premiers jours de l'année 1936. C'est un nuage noir dont le ciel d'Arabelle ne se Iibèrera jamais.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
À quoi ressemblaient les premiers dinosaures ?
Au début, les dinosaures étaient tout petits, courts sur pattes et marchaient debout.
L'oeuvre de Robert Walser, toute en séquences égrenées sur des notes fines, entre rire et pleurs, grâce et gravité, il faut la feuilleter d'une main légère. Ce grand promeneur invite à la promenade. Le fil rouge, c'est lui-même, en ses multiples versions. Il a beau se choisir des masques, de toute façon il est là. Sous couleur d'être marginal, relégué dans l'ombre, il se retrouve toujours au centre. « Le roman auquel je travaille sans cesse, reste toujours le même, et pourrait être défini comme un roman du moi, découpé, fragmenté. » Fritz, Félix, Simon, Jacob, Joseph et les autres, tous parlent d'une seule et même voix, celle de l'homme qui joua son destin sur des mots, et passa les vingt-sept dernières années de sa vie dans un asile psychiatrique. On pourrait se laisser abuser par la netteté de la phrase, sa clarté, l'humour sous-jacent, et ne pas sentir ce tremblement derrière les mots, cette insistance qui trahit la volonté d'exorciser quelque mal. « Ai-je cueilli des fleurs pour les déposer sur mon malheur ? » demande Robert Walser. Étrange fascination de cette vie pleine de trous qui ressemble tellement à la vie.
L'Hôtel du Lac. Un lieu de passage ou un lieu de vacances ? Quelques clients, fascinés par eux-mêmes, à travers une femme, leur révélateur le plus juste - révélateur ou provocateur - ? jouent chaque soir un « jeu de la vérité ». C'est Clément qui dirige. Qui est-elle ? la star de Transit, légende vivante, palpable et insolite. Et encore ? Reste Mme Clément. Elle n'a rien dit. Ou trop. La règle étant de tout dire. Mais qui est Constantin ? Le seul homme qu'elle a aimé ? Qu'on peut aimer ? Alors pourquoi Pierre ? Pourquoi ce « jeu » ? Pour être libre ? Connaître sa vérité c'est être libre ? Peut-être... Mais ce jeune homme - Pierre - a une autre réponse.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Jacqueline, petite souris travailleuse, mène une vie bien rangée à Mougrainville jusqu'au jour où elle voit son rêve d'enfant se réaliser. Elle est engagée comme agente spéciale à la Guilde des Dents de Lait ! Sa mission ?
Récupérer les dents tombées et glisser en échange des pièces sous l'oreiller. Un jeu d'enfant pour une souris maligne. Sauf quand la dent est celle du plus affreux des pirates !
Le prince Bazoile est tout excité ! Il est invité à l'adoubement du prince Omer. Mais que porter pour la cérémonie ? Il doit à tout prix s'y distinguer. Ni une ni deux, il 'emprunte' le joyau de la famille : l'Amasse-mousse, pierre de prospérité du royaume. Mal lui en prend ! Il perd le bijou. Impossible de se tirer de cette fâcheuse situation sans l'aide de sa soeur Gwendoelle.