Passer toute sa journée chez Ikea, rencontrer ses beaux-parents, se faire larguer au café, cohabiter avec son ado, faire un peu trop la fête...
Autant de situations qui peuvent nous déboussoler. Que faire pour éviter la crise de nerf ou de larme? Et si vous invitiez Platon, Spinoza, Nietzsche et leurs amis pour évoquer toutes ces questions du quotidien? Qu'est-ce que Kant aurait répondu à un texto de rupture? Aristote aurait-il repris une vodka? L'herbe est-elle plus verte chez Epicure? Les philosophes quittent enfin leurs bibliothèques pour devenir nos complices.
Douze récits, douze concepts, douze philosophies pour nous aider à réagir avec humour à toutes les surprises de la vie.
Qu'est-ce qu'un écrivain national? Créateur individuel et représentant reconnu d'une identité collective, il est l'incarnation d'une image de la nation par son oeuvre et par sa personne entre littérature et politique. Anne-Marie Thiesse est partie à la recherche de cette figure éminente, évidente, et de définition pourtant incertaine. Entre Sartre, Malraux et Camus, quel est l'écrivain national?
'Nation littéraire' entre toutes, la France est sans doute celle qui a développé le rapport le plus étroit entre le littéraire et le national. Mais dans tous les pays, depuis les mouvements révolutionnaires européens du XIXe siècle jusqu'aux mouvements d'émancipation anticolonialistes, la littérature s'est vu reconnaître un rôle de premier plan dans les affrontements idéologiques. Mobilisés dans les guerres et les luttes de résistance comme éveilleurs et formateurs de la conscience nationale, les écrivains sont en période de paix l'objet d'un culte qu'entretiennent les musées, les ventes de manuscrits, les monuments funéraires et autres institutions culturelles. La reconnaissance internationale par le prix Nobel notamment est une forme de consécration de l'écrivain national.
Aujourd'hui, la mondialisation et les pratiques nouvelles de la numérisation vont-elles abolir cette figure familière de la tradition nationale ou plutôt la métamorphoser?
«Depuis un âge très tendre j'ai commencé à naviguer sur la mer. L'art de la navigation incite à désirer connaître les secrets du monde.»
Fils d'un modeste tisserand génois, Christophe Colomb (1451-1506) suscite, aujourd'hui encore, autour de sa vie et de sa fameuse découverte des Amériques, bien des passions. Des zones d'ombres et de mystères jalonnent l'existence de cet être contradictoire, complexe, mais toujours fascinant. Favorisée par sa culture scientifique et religieuse, l'idée de mission ne cesse d'habiter le «très magnifique seigneur don Cristobal Colón, amiral de la mer Océane». Elle l'accompagne tout au long de ses quatre voyages, durant lesquels il nous parle d'Indiens, d'or, de tempêtes, de mutineries ; et se poursuit au-delà, à travers l'élaboration de son Livre des Prophéties, et la perspective quasi mystique de la conquête de la Terre sainte. Colomb a découvert le Nouveau Monde parce qu'il le cherchait. Le trouvant, il a fait voler en éclats les frontières géographiques et mentales d'une Europe encore médiévale, et changé l'histoire du monde.
Drapeaux et fourches, marches et contremarches : du XVIe au XIXe siècle, des révoltes contre la gabelle aux troubles quarante-huitards, le soulèvement épisodique, débonnaire ou sauvage, terrifiant ou dérisoire, constitue la seule expression collective de la France campagnarde. Yves-Marie Bercé présente ici la plus longue durée des insurrections paysannes. Dans le fait divers et la chronique, il retrouve la permanence des gestes et des rites, les cérémonies symboliques de la violence, l'attente utopique des pauvres, l'antagonisme sourd de la ville et du plat pays. Et l'enjeu même de ces révoltes sans espoir : au son du tocsin, pendant trois siècles, elles ont tenté de protéger le monde menacé, bientôt perdu, des solidarités communautaires.
"Le premier roman de Michel Mohrt que j'eus dans les mains fut La campagne d'Italie. Ses accents stendhaliens m'enchantèrent ; suivirent Deux Indiennes à Paris, Les dimanches de Venise, La prison maritime, L'ours des Adirondacks...
J'y retrouvais ce ton que j'avais aimé dès l'abord, ce naturel qui, selon Valéry, est le fruit d'une conquête. Certains des livres de Michel Mohrt - soties, courts romans dialogués - font songer au théâtre de Marivaux, et à cet art de la conversation, quasi perdu aujourd'hui, où travestissement d'identité, sous-entendus, mots à double sens abondent et font les délices du lecteur.
J'eus envie de faire partager ces bonheurs de lecture. J'en fis part à Michel Mohrt, qui tint à me mettre en garde : Il faut d'abord écrire ses propres livres, me dit-il. Je m'obstinai cependant : je ne sais pas renoncer à ce qui excite ma curiosité. J'imagine d'ailleurs que les plaisirs du lecteur ne sont pas si différents de ceux de l'amateur de curiosités : une ardente patience, la sûreté du coup d'oeil, le désir de comprendre, le goût d'admirer..."
Marie Ferranti.