Il y a 100 ans, les bolcheviks de Lénine prenaient le pouvoir en Russie. Pour son numéro d'automne, Spirale consacre son cahier critique à cet événement majeur de l'histoire du XXe siècle. Événement dont la réception et la commémoration resteront toujours délicates, surtout en Russie où les instances politiques, conservatrices et centralisées, sont réticentes à célébrer de façon trop faste le peuple prenant le pouvoir par et pour lui-même. Écrit sur le cinéma d'Eisenstein, bande dessinée de la vie de Lénine, littérature et histoire, ce cahier spécial offre un tour d'horizon critique de la révolution de 1917. En marge du dossier critique, la rubrique portfolio présente la pratique d'artistes russes actuels. Également au sommaire, un retour sur la parade des Géants présentée dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal et des recensions de romans et d'essais, dont celui d'Emmanuelle Walter, Le centre du monde. Une virée en Eeyou Istchee Baie-James avec Roméo Saganash, gagnant du prix Spirale Eva-Le-Grand 2017.
« Êtes-vous sérieux ? » demande la revue Spirale qui se penche sur les postures ironiques et l'usage du trivial pour ce numéro estival. Si le dérisoire ramène à l'insignifiant et au ridicule, et que trivial relève plutôt de l'ordinaire et du banal, ensemble, en complémentarité, ils définissent le niaiseux. « Tous les collaborateurs et collaboratrices confirment [...] que le niaiseux n'est jamais tout à fait niaiseux et qu'il porte souvent en lui son envers : un regard non complaisant sur l'ordinaire de notre vie et le dérisoire de nos pratiques. » Constatez-le en lisant un entretien avec Mathieu Arsenault, un portait de Kent Monkman, et des recensions de L'empire familier, La danse de l'ours, Querelle de Roberval, La meute, Dans le champ amoureux, Ce qu'on respire sur Tatouine et Les ananas de la colère. Le numéro comprend aussi de nombreux autres essais sur des ouvrages parus récemment et un portfolio de l'artiste Myriam Jacob-Allard (en couverture).