Ce numéro de la revue Voix et images s'intéresse à l'espace démocratique dans la littérature québécoise contemporaine. « Plutôt que de considérer la littérature comme un reflet fidèle des débats politiques qui agitent l'espace public [...] [les collaborateurs et collaboratrices tentent] de saisir la manière dont elle forme un espace démocratique alternatif qui, sans être autonome, oppose une forme de concurrence aux discours hégémoniques et prend en charge des débats non résolus dans l'espace public ou qui n'ont pu surgir que dans ses marges. » (Julien Lefort-Favreau, Stéphane Inkel) Parmi les oeuvres soumises à l'analyse notons, entre autres, Madame Victoria de Catherine Leroux, Un livre sur Mélanie Cabay de François Blais, Volkswagen Blues de Jacques Poulin L'évasion d'Arthur ou la commune d'Hochelaga de Simon Leduc, certains titres de Maude Veilleux, Lise Tremblay et Erika Soucy, Oscar De Profundis de Catherine Mavrikakis, Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin et les romans de Kevin Lambert.
Autour des composantes que sont l'espace, le corps et la filiation, le dossier de ce numéro de la revue Voix et images étudie l'oeuvre de Lise Tremblay pour confirmer sa pertinence et son originalité dans le paysage littéraire québécois actuel. Les tensions entre les trois pôles évoqués permettent de poser, entre autres, l'enjeu d'une violence larvée du cadre québécois qui n'est pas si fréquemment révélée. Même si Lise Tremblay publie peu, ses livres constituent des jalons dans une démarche concertée et cohérente pour mettre en forme des mémoires oubliées du Québec contemporain autour de protagonistes complexes à la conscience blessée, mais perçante. L'oeuvre de Lise Tremblay aborde à la fois des histoires intimes et collectives ; elle dépeint les espaces tant de la forêt, de la ville, que de la banlieue. Il apparaît dès lors plus que nécessaire de dresser un réel premier bilan de cette oeuvre phare de la littérature québécoise qui se déploie depuis près de 30 ans. (source : Voix et images)