« La matière bouge par elle-même, incontrôlable. Démesure ! Exagération ! Étrangeté ! Autonomes, les corps se servent de leur propre matière afin de danser, au risque même de déborder. Mais de quelle matière s'agit-il lorsqu'on parle d'elle ? » (extrait du liminaire) Le numéro printanier de la revue Moebius, « la matière s'est de tout temps mise à bouger seule » (Nicole Brossard, L'amèr ou Le chapitre effrité) a été dirigé par Baron Marc-André Lévesque et Chloé Savoie-Bernard. Avec la poésie de Valérie Lefebvre-Faucher, Marie-Hélène Constant, Mimi Haddam, Patricia Houle, et des fictions de Mélodie Bujold-Henri (La possessivité du Scorpion), Mégane Desrosiers (Johanne), Brigitte Vaillancourt (Entre deux eaux), Nancy Rivest (L'amour au micro-ondes), Mélanie Landreville (LITS) et Sanna (Madjnouna). Lucile de Pesloüan est l'écrivaine en résidence et Julie Delporte, l'artiste. Laurance Ouellet Tremblay réfléchit à la création et Daria Colonna écrit à Emmanuelle Riendeau.
Le dossier « Chimères et autres bêtes de scène » de la revue JEU se penche sur une figure protéiforme et changeante, la chimère, reflet du décloisonnement disciplinaire et des différences identitaires qui se revendiquent sur scène comme dans la société. L'artiste trans Pascale Drevillon revient sur sa démarche artistique et son combat contre les stéréotypes. Suzie Wordofa, spécialiste des théâtres africains, s'intéresse à deux pièces signées par Koffi Kwahulé et Dorothée Munyaneza. L'auteur et metteur en scène autochtone Dave Jenniss évoque l'esprit animal qui accompagne son processus de création. Annab Aubin-Thuot se penche sur la figure du bouffon et la créatrice Marie Brassard revoit son parcours. La pluridisciplinarité dans les arts de la scène brésiliens, la condition posthumaine à l'ère du théâtre numérique et la conscience monstrueuse dans l'oeuvre d'Étienne Lepage complètent le dossier. Aussi au sommaire, Tatiana Zinga Botao redit l'importance des combats actuels, Jennifer Alleyn rend palpable le désarroi des comédien·nes à l'arrêt et lisez les portraits de Rébecca Déraspe et d'Anglesh Major.
L'équipe de rédaction de la revue JEU a invité la chorégraphe et interprète Mélanie Demers (en couverture) à codiriger avec Philippe Mangerel ce dossier « Représentations de la violence ». Que ce soit en danse, en performance ou au théâtre, la cruauté et la brutalité omniprésentes dans la société révoltent, révulsent, inspirent et servent de matériaux à d'innombrables artistes. Sont mis en valeur ici des créatrices et des créateurs dont les oeuvres scéniques interpellent : Lara Kramer, Rhodnie Désir, Dana Michel, Olivier Choinière, Angélique Willkie ainsi que des figures actuelles des danses de rues, évoluant en marge des institutions. Des histoires tues, occultées ou déformées sont ici narrées avec force. Les démarches artistiques singulières de Soleil Launière, de Kama La Mackerel et du Théâtre Teesri Duniya, entre autres, y font aussi l'objet de portraits. (source: JEU)
Après la pandémie, notre théâtre saura-t-il se relever et retrouver son ampleur, son dynamisme, son rayonnement ? Ce dossier « Renaissance » de la revue JEU traite de mémoire et de transmission, de deuil et de guérison, de filiation et de rupture générationnelle, d'espoir et de renouveau. D'une part, on y jette un regard sur des traumatismes sociaux vécus par l'humanité au cours de son histoire ; d'autre part, on y cherche dans notre passé récent des réponses d'artistes aux maux de l'ici et après, notamment celles et ceux dont la longévité au théâtre contribue à nous éclairer. Michel Vaïs y fait une confession audacieuse sur le retour en salle, à laquelle répondent quelques témoignages du public. On y donne la parole à des interprètes qui persistent et signent malgré « l'outrage des ans », dont Louise Laprade - qui partage la couverture avec François Grisé, créateur de Tout inclus, et Lydie Dubuisson, fière représentante de la génération montante. (source : JEU)