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Noemie Pomerleau C
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Nuit blanche, magazine littéraire. No. 154, Printemps 2019
Suzanne Leclerc, Alain Lessard, Jerome Guenette, Erika Soucy, Jean Desy, Pierre Rouxel, Michel Pleau, Noemie Pomerleau-C
- Nuit blanche, le magazine du livre
- 15 Mai 2019
- 9782924611197
La revue Nuit blanche récidive avec un second numéro printanier consacré à cartographier l'imaginaire québécois, région par région. Après un dossier sur le Saguenay-Lac-Saint-Jean (printemps 2018), voici un numéro porté par l'imaginaire de la Côte-Nord, ce « pays dans le pays ». De la taïga à la mer, des récits de voyages et de naufrages à Manikanetish de Naomi Fontaine, la région nourrit les écrits depuis longtemps. Pierre Rouxel offre une chronologie approfondie de près de 500 ans d'écrits nord-côtiers. Originaires de la région, Erika Soucy et Noémie Pomerleau-Cloutier se sont prêtées à un jeu épistolaire. Michel Pleau a écrit lui, un peu de poésie pour la poète innue Joséphine Bacon. Puis, Denys Lelièvre vous raconte Gilles Vigneault, alors que Jean-Yves Fréchette puise plutôt dans ses souvenirs du Séminaire Saint-Pie X de Hauterive, aujourd'hui devenu le Cégep de Baie-Comeau.
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L'alliage subtil de la poésie et du reportage humaniste. Bienveillant et lumineux.
Très loin sur la côte nord du golfe Saint-Laurent se trouve au milieu du chemin un panneau de signalisation portant le mot FIN : le voyageur doit s'arrêter à cette hauteur. Or, au-delà de la limite de l'asphalte existent sur plusieurs centaines de kilomètres des communautés qui ne sont accessibles que par les airs, l'eau ou la glace, selon les saisons. Fascinée depuis son enfance par le bout de la route 138, Noémie Pomerleau-Cloutier est allée à la rencontre des Coasters - innus, francophones et anglophones -, a enregistré leurs voix pour remailler en poème ces territoires morcelés et ces luttes à finir. La patience du lichen est un témoignage poétique d'une rare envergure, un reportage au grand coeur qui plonge dans l'histoire et l'intimité de cette partie méconnue du Québec.
le reste du monde
n'est pas plus large
que ce qui afflue ici -
Brasser le varech saisit la vulnérabilité et l'étendue des territoires nord-côtiers, refait le chemin des années longues, remuées par le ressac du chagrin et du deuil. Contemplatif et personnel, il se présente comme un nid de nature et de références botaniques. Le code, c'est la flore laurentienne. La clé pour ouvrir la voûte, pour construire son quai, pour réapprendre à parler la langue paternelle.
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il paraît qu'il y a des gens qui ont une tete de chalet une tete calme avec vue sur la foret ou sur le lac [] moi ma tete c'est une maison hantee une tete boule disco une tete qui a mange trop de sucre
Quand on a toujours été différent, qu'on a toujours parlé, pensé, senti, réfléchi différemment de ceux qui nous entourent, on est souvent cruellement au courant de sa différence. Et pourtant, qu'y a-t-il de mal à ressentir les choses très fort, à aimer avec la puissance d'un geyser, à ouvrir grand les bras pour embrasser le monde?
Noémie Pomerleau-Cloutier signe ici une première oeuvre pour la jeunesse dans laquelle elle effectue une plongée tout en douceur et en sensibilité dans un cerveau atypique et flamboyant. Alternant entre joie et tristesse, entre colère et douceur, entre acceptation et indignation face à un diagnostic qui vient mettre des mots parfois tranchants sur la réalité, le protagoniste de Tête boule disco traverse la vie à sa manière, sans s'excuser.
Le recueil se déploie comme autant de miroirs pour nous faire voir l'intérieur des choses, la lumière surtout, celle qui jaillit parfois alors qu'on ne s'y attend pas.