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Il ne se passe jamais rien ici
Olivier Adam
- Flammarion
- Littérature française
- 1 Mai 2024
- 9782080441782
La saison touristique touche à sa fin dans ce village niché sur les rives du lac d'Annecy. Comme souvent, Antoine passe la soirée au Café des Sports avec les habitués. L'atmosphère est à la fête. Mais quand, au petit matin, on découvre le corps d'une femme assassinée au bord de l'eau, c'est vers lui que se portent les regards. Connu de tous, jugé instable par beaucoup, y compris par sa propre famille, ce bientôt quadragénaire aux airs d'éternel adolescent fait vite figure de coupable idéal. Sans doute un peu trop. Car, ce soir-là, ils sont nombreux à être partis tard dans la nuit.
Dans ce roman redoutable empruntant au genre du roman noir, Olivier Adam donne la parole à tous les protagonistes de l'affaire et fait l'autopsie d'une communauté où sont tapis la violence des hommes et leurs silences. -
"- Tu crois qu'il va venir ? m'a demandé Antoine en s'allumant une cigarette.
J'ai haussé les épaules. Avec Paul comment savoir ? Il n'en faisait toujours qu'à sa tête. Se souciait peu des convenances. Considérait n'avoir aucune obligation envers qui que ce soit. Et surtout pas envers sa famille, qu'il avait laminée de film en film, de pièce en pièce, même s'il s'en défendait.
- En tout cas, a repris mon frère, si demain il s'avise de se lever pour parler de papa, je te jure, je le défonce.
- Ah ouais ? a fait une voix derrière nous. Je serais curieux de savoir comment tu comptes t'y prendre...
Antoine a sursauté. Je me suis retournée. Paul se tenait là, dans l'obscurité, son sac à la main. Nous n'avions pas entendu grincer la grille. J'ignore comment il s'y prenait. Ce portillon couinait depuis toujours. Aucun dégrippant, aucun type d'huile n'avait jamais réussi à le calmer. Mais Paul parvenait à le pousser sans lui arracher le moindre miaulement." -
" Le gamin devait avoir seize ans, pas plus. Il s'appelait Karim. Je le connaissais de vue, Chef le tenait pour un des plus sûrs espoirs du club. Il s'est mis à me tourner autour et à décocher des petites droites, il avançait et je ne pouvais rien faire contre ça, je devais rester concentré et anticiper ses coups, ses poings heurtaient mes gants et parfois mes avant-bras. J'ai tenu un round sans qu'il parvienne à me toucher.
Chef m'a dit que je me débrouillais pas mal pour une épave. "
Antoine travaille dans une entreprise de pompes funèbres. Le soir, il boxe. Mais la vie n'est pas un ring. S'il n'y prend pas garde, Antoine risque de tout perdre : son travail, ses amours. Et sa liberté. -
Nobody has to know
personne n'a besoin de savoir
personne d'autre que toi
ça reste entre nous la peau du petit matin
les après-midi volés
les clopes à la fenêtre de la nuit
les replis les recoins
les heures à se dévorer
les itinéraires secrets
les chemins de traverse
les passages dérobés
Depuis son premier roman, Je vais bien, ne t'en fais pas, paru en 2000, Olivier Adam s'est impose comme l'une des voix majeures de la litterature francaise. A travers ses romans et ses livres jeunesse, il s'attache a depeindre les blessures intimes et sociales, les fissures qui se creusent entre les etres, les lisieres qu'il faut apprendre a habiter. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, dont plusieurs font l'objet d'adaptations. Il publie aujourd'hui son premier livre de poésie. -
Avec Dans la nuit blanche, Olivier Adam nous offre un roman choral sensible mâtiné de thriller, entre nuits blanches et faux-semblants.C'est blanc. Partout.Un champ de neige immense, sous un ciel incroyablement lumineux.Je flotte à quelques centimètres du sol.Des sons assourdis me parviennent comme à travers un mur.À un moment j'ai senti que je quittais mon corps.Je ne sais plus quand c'était.Il y a deux secondes.Deux heures.Deux jours.Deux mois.Je me suis élevé.Antoine était dans le coma.Il s'était fait renverser par une bagnole et on l'avait emmené aux urgences alors qu'il avait perdu connaissance.Physiquement, il n'y avait pas trop de dégâts.Deux côtes cassées. Le poignet fracturé. Des hématomes et des contusions un peu partout. Mais pour le moment il était dans les limbes. J'ai mis un petit temps à réaliser.D'abord j'ai pensé à son poignet. C'était le droit ou le gauche ? Je sais, c'est débile, mais c'est ça que je me suis demandé en premier. S'il pourrait rejouer au tennis et quand. Et la guitare. Et puis le plus important a fini par se faire une place dans mes pensées. Il était dans le coma. Entre la vie et la mort.
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Un appartement vide : c'est ce que trouve Nathan quand il vient chercher son petit garçon chez son ex-femme. Très vite, il doit se rendre à l'évidence : Jun est rentrée au Japon, son pays natal, avec Léo. À l'incompréhension succède la panique : comment les y retrouver, quand tant d'autres là-bas courent en vain après leurs disparus ? Et que faire de ces avertissements que lui adresse son entourage : même s'il retrouve leur trace, rien ne sera réglé pour autant ?
Entre la Bretagne où il tente d'épauler Lise, elle aussi privée de son fils, et un Japon qu'il croyait connaître mais qu'il redécouvre sous son jour le plus cruel, Nathan se lance dans une quête effrénée. En retraçant l'itinéraire d'un père confronté à l'impensable, Olivier Adam explore la fragilité des liens qui unissent les parents et leurs enfants. -
C'est le récit d'un drame familial, d'un cruel apprentissage de la vie et du monde du travail. C'est aussi un thriller psychologique : la disparition d'un être cher, le quotidien entre loisir et travail à la caisse du Shopi, et puis le suspense qui enveloppe ce trou noir, ce manque, voilà les trois chemins que suit Claire, jeune fille tendre et fragile, affaiblie par l'absence de son frère. Un roman réaliste aussi étonnant qu'émouvant sur la douleur de la séparation.
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L'éveil des sens, l'amour et la mort entre sessions de surf et fêtes ardentes d'un été sauvage.J'ouvre les yeux. J'ai encore des flammes sous les paupières. Tous les matins c'est pareil. Je me réveille. Et il y a le souvenir du feu dans mon sommeil. Ces temps-ci je ne rêve plus. Plus vraiment. Ou alors je ne m'en souviens pas. Mais au matin il reste ça. Des flammes. Elles dévorent tout. Prennent toute la place. Réduisent tout en cendres. Il faudrait que je parvienne à ne plus y penser. Après tout ce n'est rien. Juste des flashs. Des images incrustées dans la nuit. Mais je ne peux pas. J'ai déjà ignoré trop de signes. Et je l'ai payé cher.
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" La nuit nous protégeait et à ce moment précis j'avoue avoir pensé que les choses allaient redevenir possibles, ici j'allais pouvoir recoller les morceaux et reprendre pied, nous arracher les enfants et moi à cette douleur poisseuse qui nous clouait au sol depuis des mois, à la fin la maison, les traces et les souvenirs qu'elle gardait de nous quatre, c'était devenu invivable, je ne sortais presque plus et les enfants se fanaient sous mes yeux. "
Depuis que sa femme a disparu sans plus jamais faire signe, Paul Anderen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s'est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d'un retour aux sources et s'installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance.
Mais qui est donc Paul Anderen ? Un père qui, pour sauver le monde aux yeux de ses enfants, doit lutter sans cesse avec sa propre inquiétude et contrer, avec une infinie tendresse, les menaces qui pèsent sur leurs vies. Olivier Adam, dans ce livre lumineux aux paysages balayés par les vents océaniques, impose avec une évidence tranquille sa puissance romanesque et son sens de la fraternité.
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Après une parenthèse parisienne qui n'a pas tenu ses promesses, Paul Lerner, dont les derniers livres se sont peu vendus, revient piteusement en Bretagne où il accepte un poste de journaliste pour l'hebdomadaire local. Mais les ennuis ne tardent pas à le rattraper. Tandis que ce littoral qu'il croyait bien connaître se révèle moins paisible qu'il n'en a l'air, Paul voit sa vie conjugale et familiale brutalement mise à l'épreuve. Il était pourtant prévenu : un jour ou l'autre on doit négocier avec la loi de l'emmerdement maximum. Reste à disputer la partie le plus élégamment possible.
Comme dans Falaises, Des vents contraires ou Les Lisières, Olivier Adam convoque un de ses doubles et brouille savoureusement les pistes entre fiction et réalité dans ce grand livre d'une vitalité romanesque et d'une autodérision très anglo-saxonnes. -
Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s'occuper de ses parents « pour une fois », son père ouvrier qui s'apprête à voter FN et le tsunami qui ravage un Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence. De retour dans la banlieue de son enfance, il va se confronter au monde qui l'a fondé et qu'il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, c'est à un véritable état des lieux personnel, social et culturel qu'il se livre, porté par l'espoir de trouver, enfin, sa place.
Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d'un homme et le portrait d'une certaine France, à la périphérie d'elle-même. -
- Faut qu'on se tire d'ici.- Et on ira où ?- Je sais pas. T'inquiète. On trouvera.- Et s'il revient ?- Eh ben il reviendra.- S'il s'en prend à tes parents ?- C'est pas après eux qu'il en a. Qu'est-ce que Leila fout avec moi ? J'ai tout juste dix-huit ans. Je vis chez mes parents. Je vais plus au lycée et j'ai pas de boulot. Je picole trop et je me bourre de médocs. Comment peut-elle croire que je suis capable de la protéger, de lui offrir quoi que ce soit de plus ou de mieux que son mec ?Depuis qu'on roule elle m'a pas posé la moindre question. Elle m'a même pas demandé où on allait exactement. Je lui ai juste dit que je connaissais un endroit où on serait pénards. Et ça a semblé lui suffire...Après le succès de La Tête sous l'eau, déjà en cours d'adaptation, Olivier Adam nous offre un nouveau roman bouleversant. Un de ceux qui vous marquent pour longtemps.
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Par l'auteur de Je vais bien, ne t'en fais pas.
Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l'air perdu. Il m'a pris dans ses bras et s'est mis à pleurer. Un court instant j'ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s'est écarté et j'ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : " On l'a retrouvée. Merde alors. On l'a retrouvée. C'en est fini de ce cauchemar. " Il se trompait. Ma soeur serait bientôt de retour mais nous n'en avions pas terminé. -
Chanson de la ville silencieuse
Olivier Adam
- Flammarion
- Littérature française
- 3 Janvier 2018
- 9782081425972
Je suis la fille du chanteur. La fille seule au fond des cafés, qui noircit des carnets, note ce qu'elle ressent pour savoir qu'elle ressent. La fille qui se perd dans les rues de Paris au petit matin. La fille qui baisse les yeux. Je suis la fille dont le père est parti dans la nuit. La fille dont le père a garé sa voiture le long du fleuve. La fille dont le père a été déclaré mort. Celle qui prend un avion sur la foi d'un cliché flou. Celle dans les rues de Lisbonne, sur les pentes de l'Alfama. Qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d'elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui. La fille qui traverse les jardins, que les vivants bouleversent, que les mots des autres comblent, la fille qui ne veut pas disparaître. Qui peu à peu se délivre.
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Des pouvoirs pas super
Olivier Adam
- Flammarion Jeunesse
- Romans 9 - 12 ans
- 6 Avril 2022
- 9782080272263
« Qui aurait dit qu'un pouvoir aussi pourri pouvait causer tant de dégâts ? »
Tous les ans, Antoine, Lisa, Mattéo, Gabi et Margot se retrouvent pour partager leurs vacances d'été. Au bord de la mer, ils nouent une belle amitié. Un jour, alors qu'ils visitent une grotte, quelque chose se produit. Quelque chose d'extraordinaire, qui va donner aux cinq amis des pouvoirs... dont ils se seraient bien passés ! -
Marie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie.
Ce fragile équilibre est bouleversé le jour où elle rencontre les " kosovars ", ces réfugiés dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnés, aux confins de la ville.
Négligeant sa famille, Marie décide de leur porter secours.
Et de tout leur donner : nourriture, vêtements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entraînée par une force irrésistible, elle s'expose à tous les dangers, y compris celui d'y laisser sa peau.
Avec ce roman, Olivier Adam nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l'affaire de chacun. Et trace le portrait inoubliable d'une femme dépassée par la force de ses sentiments.
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« Ce n'est qu'au moment d'entrer dans le bar-tabac que la nouvelle m'a vraiment heurté, qu'elle a commencé à filer le tissu du drap que je tendais depuis des années sur cette partie de ma vie. J'ai demandé deux paquets de cigarettes, salué les habitués du plat du jour. Au-dessus des tables, un téléviseur s'allumait sur une chaîne d'information en continu. À l'instant où j'y ai posé les yeux, le visage éminemment télégénique de Jean-François Laborde s'est figé sur l'écran. J'ai demandé qu'on augmente le volume. On annonçait son décès dans un accident de voiture. Suivait un rappel succinct de sa biographie. Fugacement, la pensée, absurde étant donné le temps accordé à l'information, qu'il n'avait pas été fait mention de ma mère m'a traversé l'esprit. »
Dans La renverse, Olivier Adam retrace l'itinéraire d'Antoine, dont la vie s'est jusqu'à présent écrite à l'ombre du scandale public qui a éclaboussé sa famille quand il était encore adolescent. Et ce faisant, il nous livre un grand roman sur l'impunité et l'humiliation, explorées au sein de la famille comme dans l'univers politique. -
Étretat. Sur le balcon d'une chambre d'hôtel, un homme veille. Au bout de son regard : les falaises éclairées d'où s'est jetée sa mère, vingt ans plus tôt.
Le temps d'une nuit, le narrateur déroule le film de sa vie, cherche dans sa mémoire rétive les traces de cette mère disparue. Il fouille son enfance, revient sur sa jeunesse perdue, sur son père brutal, son frère en fuite, ses années à Paris.
Ce qu'il puise dans ses souvenirs : un flot d'images, de sensations, de lieux, d'apparitions. Et cette question : comment suis-je encore en vie, qui m'a sauvé ?
Dans ce roman qui semble faire table rase du passé pour mieux le ranimer, Olivier Adam convoque tous les thèmes et les personnages qui lui sont chers. Ainsi rassemblés, ils donnent à Falaises un souffle et une ampleur romanesques rares.
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Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur : la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte.
Avec Peine perdue, Olivier Adam signe un livre d'une densité romanesque inédite, aux allures de roman noir, et dresse le portrait d'une communauté désemparée, reflet d'un pays en crise. -
" Tout à l'heure, comme chaque matin, Marie se tenait derrière la porte. La radio s'est mise en route. Elle a fait demi-tour, rassurée. Antoine a entendu le pas de sa mère dans les escaliers. La porte a claqué. Puis au-dehors, le bruit bientôt flou de ses talons qui s'éloignent. Antoine a grogné, a envoyé valdinguer l'appareil. Il s'est retourné, enroulé dans ses draps. S'est rendormi. "
Antoine a presque dix-neuf ans. Fragile, rêveur, indocile, il sèche le lycée, erre dans le centre commercial de son quartier, et ne fait rien de sa vie. Il cherche l'amour – et les coups.
Camille veille sur son grand frère, et calme ses angoisses en se réfugiant dans la prière.
Quant à Marie, leur mère, elle fait ce qu'elle peut... Mais c'est elle qui, un beau matin, déclenche l'explosion.
Dans une langue d'une extrême sobriété, Olivier Adam décrit ces trois êtres prédisposés à prendre le large, comme si leur nature était de donner congé au monde. -
" J'avais trop bu et Pialat était mort. J'avais appris ça dans la soirée. Les petites dormaient à l'étage. Après le repas je les avais bordées. J'avais eu un mal de chien à les laisser seules, là-haut, dans le noir de leur chambre, à m'arracher à leurs visages paisibles, leurs fronts pâles, leurs mains fines posées sur la couverture. "
Ils sont sonnés, lessivés, cassés. Un souffle suffirait à les faire tomber. Chauffeur de taxi, infirmière, ex-taulard ou vendeuse dans une station-service, peu importe : ils restent invaincus.
Avec ce recueil, Olivier Adam s'impose d'emblée comme un nouvelliste hors pair. -
La rencontre de deux êtres brisés par le deuil d'êtres chers vont, par un étrange concours de circonstances, traverser la nuit ensemble comme s'ils passaient l'hiver.
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Cette nuit, elle connaîtra l'heure où tout bascule. Un moment de solitude absolu. Car la narratrice le sait, son père va mourir. Comment, dès lors, pourrait-elle trouver le sommeil ? Au chevet du malade, comme auprès de sa mère, elle ne peut trouver la tranquillité. Mieux vaut sortir. Marcher, s'étourdir. Mais à chaque pas, les souvenirs surgissent. Comment accepter que l'autre, bientôt, ne sera plus ?
Un texte vibrant d'amour filial.
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" J'avais trop bu et Pialat était mort. J'avais appris ça dans la soirée. Les petites dormaient à l'étage. Après le repas je les avais bordées. J'avais eu un mal de chien à les laisser seules, là-haut, dans le noir de leur chambre, à m'arracher à leurs visages paisibles, leurs fronts pâles, leurs mains fines posées sur la couverture. "
Ils sont sonnés, lessivés, cassés. Un souffle suffirait à les faire tomber. Chauffeur de taxi, infirmière, ex-taulard ou vendeuse dans une station-service, peu importe : ils restent invaincus.
Avec ce recueil, Olivier Adam s'impose d'emblée comme un nouvelliste hors pair.