Né à New York en 1871 de parents d'origine allemande, Lyonel Feininger franchit pour la première fois l'Atlantique à seize ans pour aller étudier la peinture et la musique à Hambourg et à Berlin. Cinq années plus tard, il séjourne à Paris où il découvrira ensuite le cubisme, puis à Londres, retourne à Berlin l'effervescente : il peint, compose, fabrique des jouets, livre caricatures et bandes dessinées. Membre du Bauhaus à Weimar puis à Dessau de 1919 à 1933, où il fut un enseignant aimé et admiré, il est classé ' peintre dégénéré ' par le régime nazi, et retourne en 1937 aux États-Unis, où il finira ses jours.
Feininger a vécu constamment partagé entre deux continents et deux cultures, américaine et européenne. Une singularité qui lui fit créer une oeuvre entre figuration et abstraction, peinture et gravure, qui lui vaut aujourd'hui d'être exposé dans les plus grands musées du monde. Un portrait kaléidoscope aux couleurs vives, contrastées comme celles des tableaux expressionnistes.
Après avoir raconté son Europe centrale intime dans Mitteleuropa, Olivier Barrot nous offre à partager ici sa connaissance des États-Unis, où il s'est rendu des centaines de fois au long de sa vie. Pour ce faire, cet insatiable curieux nous convie à un voyage de ville en ville (New York, Philadelphie, Detroit, Boston, Los Angeles, Baltimore, Dallas...), convoquant à chaque étape paysages et personnages, anonymes et illustres, monuments ou coins de rue. Le gigantisme l'étonne toujours, l'histoire du pays aussi. Il nous les rappelle par touches, intelligemment, avec la distance de l'Européen qui voit ce que l'Américain ne perçoit plus toujours. "Flânerie" à l'échelle d'un continent entier, United States éclaire sans en avoir l'air les contradictions, les errements, autant que la grandeur de cette nation.
Après Mitteleuropa, cette Europe centrale dont sa mère était originaire et qu'il a arpentée toute son adolescence, puis United States, l'Amérique où il s'est rendu des centaines de fois, Olivier Barrot nous invite ici à partager sa traversée fantasmée de la Suède. Mêlant une érudition enjouée à une curiosité multiple, il nous emmène sur les pas des créateurs et personnages qui l'ont marqué cinéastes, écrivains, peintres, sportifs , de Selma Lagerlf, l'auteur de Nils Holgersson qu'il avait tant aimé lire enfant, à Ingmar Bergman dont il est un spectateur fervent depuis ses premiers films, en passant par Bibi Andersson et Liv Ullmann, Anita Ekberg et Greta Garbo. Il salue Strindberg et les Ballets suédois, et se faufile encore au Dramaten, le grand théâtre de Stockholm, à l'Académie Nobel ou à l'université d'Uppsala, en compagnie d'une jeune Suédoise. Un récit? Peut-être un roman.
Cet essai biographique est né le jour où Olivier Barrot a découvert une photographie sur laquelle on voyait son propre père, un technicien de cinéma, sur un tournage aux côtés de Gérard Philipe, alors au sommet de sa gloire... Ce visage, à côté de celui de son père, lui a inspiré aussitôt une sorte de « fraternité » insaisissable - qui est devenue le fil conducteur de ce livre... C'est à un véritable « exercice d'admiration » que se livre l'auteur. Et à une enquête sur l'époque, ainsi que sur les milieux du théâtre et du cinéma... Car Gérard Philipe n'était pas seulement un comédien, mais aussi, dans une France meurtrie par la guerre, le symbole d'une renaissance juvénile et humaine. Olivier Barrot entreprend de suivre son ami posthume, de film en film, du Festival d'Avignon au théâtre de Chaillot, du « Cid » au « Prince de Hambourg ». Au passage, il se glisse dans toutes les coulisses, y compris celles de la politique et de l'Histoire (puisque Gérard Philipe était également le porte-drapeau d'un certain communisme porteur d'avenir radieux). Les années 1950-60 sont ainsi ressuscitées avec tendresse et lucidité. On s'y plonge comme dans un monde d'autrefois, rempli d'espérances et d'illusions...
"J'ai beaucoup, longtemps, attendu un signe ou des mots de mon père. Pas très original, non plus que les substitutions inconscientes que génère cette carence. Pour moi, ce furent et ce sont les livres, les voyages, le sport, le spectacle, et la rencontre de quelques grands hommes, renommés ou non. Pour mesurer enfin qu'en me risquant à ce tombeau d'un père, j'aspirais à la littérature, seule en mesure d'établir le lien espéré. En Alfa Romeo avec Rossellini, à Venise avec d'Ormesson, en cuisine avec Vernant, au cirque avec Tchernia. Sur scène, non loin de Labiche, de Jouvet, de Vilar, des Frères Jacques. À la NRF, dans l'ombre de Gide et de Modiano. Sur l'écran de Truffaut, de Semprún, sans oublier les pelouses du Parc des Princes et de Colombes, ni la terre battue de Roland-Garros."
Olivier Barrot.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le rideau s'ouvre sur l'imagination d'un pays : objets et lieux étudiés en gros plan, puis situés par un zoom arrière dans un contexte à son tour observé. C'est le temps d'une génération si féconde qu'elle est devenue légendaire. Prisme et kaléidoscope, ce livre parle de tout ce qui a fait la France de l'entre-deux-guerres.
Vingt-cinq voyages lointains ou proches, un court récit sur chacun d'eux. De Vaugirard au Botswana, les détours d'Olivier Barrot sont affaires de regard. Pas de cartes postales, jamais de clichés mais un angle de vue, un coup de pinceau comme s'il était peintre, qui fait de chaque texte un enchantement. Une pluie fine sur Budapest, l'Égypte qui sourit aux Français, d'exquises salades vendues pour rien au marché de Niamey, une boulangerie parisienne à terrasse, le fouillis apparent et sonore qui n'est qu'aux villes arabes, en Corée, à Kyongju, les bambous, les écureuils, les pins disent la paix des lieux et des âmes. Comment se promener à pied dans Manille sous les orages de mousson, retrouver le souvenir de Mermoz en Uruguay, ou dans "le coeur de l'Angleterre" cher à Larbaud quelques excentriques de sang bleu ? Autant de tableaux originaux, de poèmes composés de noms propres. "Je voudrais dire le désir de l'autre, terre ou personne". Grâce à la précision et à l'élégance de l'écriture, le lecteur se trouve immédiatement pris dans cette curiosité infinie, ce beau kaléidoscope des divers continents qui fait rêver et prendre sa valise aux moins voyageurs d'entre nous.
Tout le monde connaît Un livre un jour, l'émission d'Olivier Barrot, qui entre dans sa quatrième saison. Cette chronique de deux minutes diffusée sur France 3 à 18 h 50 réunit tous les jours quelque quatre millions de téléspectateurs, ce qui en fait, et de loin, l'émission littéraire la plus courte, mais aussi la plus regardée d'Europe. Le guide « Un livre un jour 1995 » présente les meilleurs ouvrages publiés depuis un an. D'une saison à l'autre, d'un prix Goncourt à l'autre, et avec éclectisme, il recense et rend compte des livres les plus marquants : romans français et étrangers, essais et biographies, livres de voyages et de cuisine, ouvrages pour les enfants et bandes dessinées, romans policiers, livres d'art, de poche... On trouvera ici tout ce que l'année littéraire a produit de plus mémorable, indexé par genres, mais aussi par auteurs et par titres.
Depuis l'adolescence, Olivier Barrot n'a eu de cesse de partir à la rencontre de la Mitteleuropa, cet insaisissable territoire uni au long des siècles par le partage de la langue allemande. C'est en lisant et en voyageant qu'il s'est approprié les mille facettes de cette vaste Europe centrale dont le propre est justement de n'avoir pas de centre, d'être en quelque sorte voisine du monde, et le berceau de tant d'émigrants célèbres.
Exercice de cartographie littéraire, le présent livre raconte les voyages, lectures, films et musiques qui ont permis à Olivier Barrot de renouer petit à petit le fil avec la lointaine Bessarabie, l'actuelle Moldavie, d'où sa famille maternelle est partie un jour, au début du XXe siècle, pour s'installer en France.
Conçues comme instrument d'une politique de décentralisation et mises en place aux débuts du gaullisme, les Maisons de la culture ont suscité quelques espoirs de modifier les rapports entre la culture et les masses. Le mode de fonctionnement de ces lourds organismes, subventionnés nationalement et localement, leur indépendance de principe et l'indépendance de leurs animateurs semblaient des garanties suffisantes. Il en a été tout autrement. Elles ont été mises en cause certes, dans une période de crise économique, pour des motifs financiers, mais également politiques : des accusations fondamentales, relatives à l'échec de leur mission leur ont été adressées, sans d'ailleurs qu'autre chose leur soit opposé. Aujourd'hui, il n'est plus question de développement, mais d'abandon. À Créteil, sept années de "préfiguration" ont précédé l'ouverture, au début de 1975, d'un bâtiment prestigieux, unique dans la région parisienne. Dans ce cadre s'intégrait le travail approfondi de la section cinéma. Convaincus de la prééminence du cinéma comme véhicule d'action culturelle et de dévoilement politique, ses animateurs ont tenté de défricher des voies spécifiques, en contact permanent avec divers publics : avec celui des associations de toutes catégories, avec et pour les enfants ; recherche historique, organisation de manifestations diverses. De cette politique de service public audiovisuel, brutalement interrompue au printemps 1976 rendent compte ses promoteurs. Leur livre se veut à la fois réflexion théorique et manuel pratique.
La nouvelle stupéfie le monde entier : Eleonora Van Drecht a disparu par un chaud matin de juillet. Dans sa villa de Bel Air, le trio de producteurs qui venaient d'engager la star mythique, la vamp mystérieuse, ne découvrent plus que le silence. Où est-elle ? Qui les aidera à résoudre l'énigme de sa disparition ? Seuls deux hommes ont le cran et l'astuce nécessaires : Jean-Georges Bazin, journaliste français, cinéphile, amateur du passé. Hunter Wolfe, le meilleur "privé" américain, massif, toujours prêt à foncer.
Filature ou course autour du monde ? Car l'extravagante Eleonora a mille visages, et à vouloir reconstituer le puzzle de sa vie, ce sont toutes les passions, les dérives, les tentations d'un demi-siècle qui défilent follement. Fut-elle la mariée népalaise, maquillée au henné, qui vécut à Katmandou ? Ou une espionne de la Stasi est-allemande ? Une prisonnière ou une manipulatrice ? Eleonora, serait-elle un ange ou une femme ?
Ce roman ébouriffant nous entraîne des temples de Syracuse aux casinos de Las Vegas, des stupas de Katmandou aux palaces mélancolique de Marienbad, de Macao à la Nouvelle-Orléans, dans tous les lieux du rêve et de la souffrance où Eleonora a laissé son empreinte. Wolfe et Bazin parviendront-ils à percer le "mystère Eleonora" ?
Olivier Barrot et André Bercoff écrivent en Cinémascope et en couleurs violentes. Comme eux, le lecteur tombera amoureux d'Eleonora, de ses emportements, de sa beauté.